«mes , comme il paroît par les -arrêts rapportés par
IM.Loüet, lett. N. n .i. 2-6*3.
Il eft dit par le fécond ch e f, qifau regard des
tiens à icelles veuves acquis par dons & libéralités
«le leurs défunts maris, elles-n’en„pourront faire aucune,
part à leurs nouveaux maris ; mais qu’elles fe-
j-ont tenues de les réferver aux enfans communs
d’entr’elles & leurs-maris, de la, libéralité defquels
ces biens leur feront avenus : que la même chofe
•fera obfervée pour les biens avenus -aux maris par
dons & libéralités de leurs défuntes femmes , telle-
ment qu’ils n’en pourront faire don à leurs fécondes
femmes , mais feront tenus les réferver aux enfans
«ju’ils ont eus de leurs premières. Ce même article
ajoute que Yédit n’entend pas donner aux femmes
.plus de pouvoir de difpofer de leurs biens, qu’il ne ,
leur eft permis par les coûtumes du pays. Voye^ Secondes
noce s, {A )
Edit de la subvention des Procès : on
donna ce nom à un édit du mois de Novemb. 1563 ,
portant que ceux qui voudroient intenter quelque
attion, leroient tenus préalablement de configner
■ une certaine fomme, félon la nature de l’affaire.
Cet édit fut révoqué par une déclaration du premier
Avril 1568.: il fut enfuite rétabli par un autre édit
du mois de Juillet 1580 ; mais celui-ci fut à fon tour
révoqué par un autre édit du mois de Février r 583,
portant établiffement d’un denier parifis durant neuf
ans, pour les épices des jugemens des procès. Il y
eut des lettres patentes pour l’exécution de cet édit,
le 16 Mai 1583. Voye^Fontanon, tome IP .p . J06-.
Corbin, rec. de La cour des aides, pag. 54. (A')
■ Edit d’xjnion : on donna ce nom à un édit du
la Février 405, que l’empereur Honorius donna
contre les Manichéens & les Donatiftes, parce qu’il
tendoità réunir tous les peuples à la religion catholique.
Il procura en effet la réunion de la plus grande
partie des Donatiftes. Voye^ÜHifl. eccléf. à l’année
405. ( A )
* E D IT E U R , f. m. (Belles-LettY) on donne ce
nom à un homme de Lettres qui veut bien prendre
le foin de publier les ouvrages d’un autre.
Les Bénédittins ont été éditeurs de prefque tous
les peres de l’Eglife. Les PP. Lallemant & Hardoüin
ont donné des éditions des conciles. On compte parmi
les éditeurs du premier ordre, les doûeurs de
Louvain, Scaliger, Petau, Sirmond, &c.
Il y a deux qualités effentielles à un éditeur; c ’eft
de bien entendre la langue dans laquelle l’ouvrage
eft écrit, & d’être fuffifamment inftruit de la matière
qu’on y traite.
Ceux qui nous ont donné les premières éditions
des anciens auteurs grecs & latins, ont été des hommes
favans, laborieux & utiles. Voye^ Vart. Cr it ique.
Voye^ auffi Erudition , T ex t e , Manusc
r it , C ommentateurs , &c.
Il y a tel ouvrage dont l’édition fuppofe plus de
connoiffances qu’il n’eft donné à un feul homme d’en
pofféder. L ’Encyclopédie eft fingulierement de ce
nombre. Il femble qu’il faudroit pour fa perfeôion,
que chacun fut éditeur de fes articles ; mais ce moyen
entraîneroit trop de dépenfes & de lenteur.
Comme les éditeurs de l’Encyclopédie ne s’arrogent
aucune forte d’autorité fur les produirions de
leurs collègues, il feroit aulîi mal de les blâmer de
ce qu’on y pourra remarquer de foible, que de les
ïoiier de ce qu’on y trouvera d’excellent.
Nous ne diffimulerons .point qu’il ne nous arrive
quelquefois d’appercevoir dans les articles de nos
collègues, des chofes que nous ne pouvons nous
empêcher de defapprouver intérieurement, de même
qu’il arrive, félon toute apparence, à nos collègues
d’en appercevoir dans les nôtres, dont ils ne
peuvent s’empêcher d’être mécontens.
Mais chacun a une maniéré de penfer & de dire
qui lui eft propre, &: dont on ne peut exiger le fa-
crifice dans une affociation où l’on n’eft entré que
fur la convention tacite qu’on y conferveroit toute
fa liberté. >
Cet-te obfervation tombe particulièrement fur les
éloges & fur les critiques. Nous nous regarderions
comme coupables d’une infidélité très-repréhenlible
envers un auteur, fi nous nous étions jamais fervis
de fon nom pour faire paffer un jugement favorable
ou défavorable ; & le ledteur feroit très-injufte à
notre égard, s’il nous en foupçonnoit.
S’il y a quelque chofe de nous dans c lt ouvrage
que nous faflions fcrupule d’attribuer à d’autres,
c’eft le bien & le mal que nous pouvons y dire des
ouvrages, Voye^ Elo ge.
EDITION, f. f. (B elles-Leu.') ce mot eft relatif
au nombre de fois que l’on a imprimé un ouvrage,
ou à la maniéré dont il eft imprimé. On dit dans le
premier fens, la première, la fécondé édition; & dans
le fécond, une belle édition , une édition fautive. Les
gens de Lettres doivent rechercher les éditions correctes.
La recherche des belles éditions n’eft qu’une
efpece de luxe ; & quand elle eft pouffée à l ’excès,
elle n’eft plus qu’une branche de la bibliomanie.
V oye{ Bibliomanie.
Souvent on a la fureur d’inférer dans les édii
lions qu’on publie des ouvrages d’un auteur après
fa mort, quantité de produirions qu’il avoit jugées
indignes de lui, & qui lui ôtent une partie de fa réputation.
Ceux qui font à la tête de la Librairie, ne
peuvent apporter trop de foin pour prévenir cet
abus ; ils montreront par leur vigilance dans cette
occafion, qu’ils ont à coeur l’honneur de la nation ,
& la memoire de fes grands hommes. (O )
* Edition , ( Hiß. anc. ) L’édition des Latins fe
difoit de ces fpectacles que le peuple avoit impofés
à certains magiftrats, qu’ils donnoient à leurs frais,
qu’on défignoit par munus editum , edere munus, dont
ils étoient appeliés les éditeurs , editores , & qui en
ruinèrent un fi grand nombre. Les quefteurs, les
préteurs, &c. etoient particulièrement obligés à
cette dépenfe. S’il arrivoit à un magiftrat de s’ab-
fenter, le fifc la faifoit pour lu i, & en pourfuivoit
le rembourfement à fon retour. Ceux qui s’y foû-
mettoient de bonne grâce , indiquoient le jour par
des affiches, le nombre & l’efpece des gladiateurs ,
le détail des autres jeux , & cela s’appelloit munus
oßendere, proenuntiare. Cette largeffe donnoit le droit
de porter ce jour la prétexte , de fe faire précéder
de li&eurs, de traverfer le cirque fur un char à deux
chevaux , & quelquefois l’honneur de manger à la
table de l’empereur. Si les fpeitacles étoient pouffés
fort avant dans la nuit, on étoit obligé de faire éclairer
le peuple avec des flambeaux.
* EDITUE, f. m. ( Hifioire anc. ) celui à qui la
garde des temples du Paganifme étoit confiée : ils y
exerçoient les mêmes fondions que nos facriftains :
ils étoient appeliés éditai, du mot cédés, temple.
EDMONDSBURY, ( Gèograph, mod.) ville de la
province de Suffolk en Angleterre. Longit. 18. y o.
latit. 62. 20.
* EDONIDES, f. f. plur. ( Mythol.) Bacchantes
qui célébroient les myfteres du dieu auquel elles
etoient attachées, fur le mont Edon, aux confins de
la Thrace & de la Macédoine. Voye{ Ba cch us &
Ba c ch an t e s .
EDREDON ou EDERDON, f. m. (Ornitholog.)
duvet que l’on tire d’un canard de mer appellé eider,
Worm l’a défigné par ces mots, anas plumis mollif-
fimis, canard à plumes très-douces. Le mâle reffem-
ble beaucoup à un canard ordinaire, pour la figure ;
il a le bec noir & applati, plus reffemblant au bec
de l’oie qu’à celui du canard. Ce bec eft dentelé fur
les côtés ; il a dans le milieu deux trous oHlongs qui
fervent à la refpiration , & fa longueur eft de trois
pouces. Deux bandes très-noirçs s’étendent de chaque
côté au-deffous des y e u x , depuis les ouvertures
du bec jufqu’à l’occiput : ces taches font fur des
plumes très-douces, & il fe trouve entre-deux une
ligne blanchâtre qui va jufqu’à la partie fupérieure
du cou, oii on voit une couleur verte très-pâle ; le
refte du cou, la partie inférieure de la tête, la poitrine
& la partie fupérieure du dos & des ailes, font
blancs. Les grandes plumes des ailes & le croupion
font noirs, de même que la queue, dont la longueur
eft de trois pouces. Les près font aulîi de la même
couleur-; ils ont trois doigts en-avant, & une membrane
qui les réunit d’un bout à l’autre : il y a un
quatrième doigt en - arriéré , qui a une membrane
pareille à celle des autres doigts. Ils ont tous des
ongles crochus & pointus. La femelle eft aufli groffe
que le mâle, & n’en différé que par les couleurs.
Ces oifeaux font leurs nids dans les rochers, leurs
oeufs font très-bons. Les habitans du pays ne parviennent
à ces nids qu’avec beaucoup de rifque ; ils
y defcendent fur des cordes, & ramaffent les plumes
dont ces oifeaux fe dépouillent tous les ans, &
que nous appelions Yéderdon. On le préféré à toute
autre forte de plumes pour faire des lits, parce qu’il
fe renfle«beaucoup , & qu’il eft fort leger & très-
chaud. "Worm, muf. lib. III. pag. 3/0. Willugb. Or-
nith. Foyei OiSEAU. (/)
EDUCATION , f. f. terme abftrait & métaphyfi-
que; c’eft le foin que l’on prend de nourrir, d’élever
& d’inftruire les enfans ; ainfi Y éducation a pour objets
, i° la fanté & la bonne conformation du corps ;
20 ce qui regarde la droiture & l’inftruftion de l’ef-
prit ; 30 les moeurs, c’eft-à-dire la conduite de la
.vie, & les qualités fociales.
De l'éducation en général. Les enfans qui viennent
au monde, doivent former un jour la fociété dans
laquelle ils auront à vivre : leur éducation eft donc
l ’objet le plus intéreffant, i° pour eux-mêmes, que
Y éducation doit rendre tels, qu’ils foient utiles à cette
fociété, qu’ils en obtiennent l ’eftime, & qu’ils y
trouvent leur bien - être' : 20 pour leurs familles ,
qu’ils doivent foûtenir & décorer : 3° pour l’état
même, qui doit recueillir les fruits de la bonne éducation
que reçoivent les citoyens qui le compofent.
Tous les enfans qui viennent au monde, doivent
être fournis aux foins de Y éducation, parce qu’il n’y
en a point qui naiffe tout inftruit tout formé. Or
quel avantage ne revient-il paà7tous les jours à un
état dont le chef a eu de bonne heure l ’efprit cultiv
é , qui a appris dans l’Hiftoire que les empires les
mieux affermis font expofés à des révolutions ; qu’on
a autant inftruit de ce qu’il doit à fes fujets, que de
ce que fes fujets lui doivent ; à qui on a fait con-
noître la fource, le motif, l’étendue & les bornes
de fon autorité ; à qui on a appris le feul moyen- fo-
lide de la conferver & de la faire refpefter, qui eft
d’en faire un bon ufage ? Erudimini qui judicatis ter-
ram. PJalm. ij. v. 10. Quel bonheur pour un état
dans lequel les magiftrats ont appris de bonne heure
leurs devoirs, & ont des moeurs ; où chaque citoyen
jeft prévenu qu’en venant au monde il a reçû un talent
à faire valoir ; qu’il eft membre d’un corps politique
, & qu’en cette qualité il doit concourir au
bien commun, rechercher tout ce qui peut procurer
des avantages réels à la fociété, & éviter ce qui
peut en déconcerter l’harmonie, en troubler la tranquillité
& le bon ordre ! Il eft évident qu’il n’y a aucun
ordre de citoyens dans un état, pour lefquels il
n’y eût une forte d’éducation qui leur, feroit propre ;
éducation pour les enfans des fouverains , éducation
pour les enfans des grands, pour ceux des magiftrats
, &c, éducation pour les enfans de la çampagne,
où, comme il y a des écoles pour apprendre
les vérités de la religion, il devroit y en avoir aufli
dans lefquels on leur montrât le$ exercices, les pratiques
, les devoirs & les vertus de leur état, afin
qu’ils agiffent avec plus de connoiffance.
Si chaque forte d'éducation étoit donnée avec lumière
& avec perfévérance , la patrie fe trouveroit
bien conftituée, bien gouvernée, & à l’abri des in-
fultes de fes voifins.
L'éducation eft le plus grand bien que les peres
puiffentlaiffer à leurs enfans. Il ne fe trouve que trop
fouvent des peres qui ne connoiffant point leurs véritables
intérêts, fe refufent aux dépenfes néceffaires
pour une bonne éducation, & qui n’épargnent rien
dans la fuite pour procurer un emploi à leurs enfans,
ou pour les décorer d’une charge ; cependant quelle
charge eft plûs utile qu’une bonne éducation, qui
communément ne coûte pas tant, quoiqu’elle foit
le bien dont le produit eft le plus grand, le plus honorable
& le plus fenfible ? il revient tous les jours :
les autres biens fe trouvent fouvent diflîpés ; mais
on ne peut fe défaire d’une bonne éducation, ni, par
malheur, d’une mauvaife , qui fouvent n’eft telle
que parce qu’on n’a pas voulu faire les frais d’une
bonne :
Sint Moecenates, non deerunt, Flacce , Marones.
Martial, lib. V III. epig. Ivj. adFlacc.
Vous donne^ votre fils à élever à un efclave , dit un
jour un ancien philofophe à un pere riche, hé bien,
au lieu d'un efclave vous en aure%_ deux.
Il y a bien de l’analogie entre la culture des plantes
& Y éducation des enfans ; en l’un & en l’autre la
nature doit fournir le fonds. Le propriétaire d’un
champ ne peut y faire travailler utilement, que lorf-
que le terrein eft propre à ce qu’il veut y faire produire
; de même un pere éclairé, & un maître qui a
du difcernement & de l ’expérience , doivent obfer-
ver leur éleve ; & après un certain tems d’oblèrva-
tions, ils doivent démêler fes penchans, fes inclinations
, fon goût, fon cara&ere , & connoître à
qudi il eft propre, & quelle partie, pour ainfi dire ,
il doit tenir dans le concert de la fociété.
Ne forcez point l’inclination de vos enfans, mais
aufli ne leur permettez point legerement d’embraf-
fer un état auquel vous prévoyez qu’ils reconnoî-
tront dans la fuite qu’ils n’étoient point propres. On
doit, autant qu’on le peut, leur épargner les fauffes
démarches. Heureux les enfans qui ont des parens
expérimentés, capables de les bien conduire dans le
choix d’un état ! choix d’où dépend la félicité ou le
mal-aife du refte de la vie.
Il ne fera pas inutile de dire un mot de chacun
des trois chefs qui font l’objet de toute éducation .,
comme nous l’avons dit d’abord. On ne devroit pré-
pofer perfonne à l'éducation d’un enfant de l’un ou
de l’autre fexe , à moins que cette perfonne n’eût
fait de férieufes réflexions fur ces trois points.
I. La fanté. M. Bronzet, médecin ordinaire du
R o i, vient de nous donner un ouvrage utile fur Yé-
ducation médicinale des enfans ( à Paris chez Cavelier,
1754). Il n’y a perfonne qui ne convienne de l’importance
de cet article, non-feulement pour la première
enfance, mais encore pour tous les âges de la
vie. Les Payens avoient imaginé une déeffe qu’ils
appelloient Hygie; c’étoit la déeffe de la fanté, dea
falus : de-Ià on a donné le nom d'hygienne à cette
partie de la Medecine qui a pour objet de. donner
des avi|.utiles pour prévenir les maladies, & pour
la confervation de la fanté.
U feroit à fouhaiter que lorfque les jeunes gens font
parvenus à un certain âge, on leur donnât quelques
connoiffances de l’anatomie & de l’oeconomie animale
; qu’on leur apprît jufqu’à un certain point ce