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-yient d’« n , im-dtßus, & J c fy is j-ainfi (fiflati .
défigne celui qui préfidoit au-deffus des autres.
Les dix tribus d’Athènes formées par Clifthenes,
elifoient par an chacune au fort, cinquante citoy ens
ou fénateurs qui entroient en fonéfionpour P année,
& compofoient le fénat des cinq cents. Les autres
attendoient .pour ftippléer, ou pour être appelles à
l’exercice a&uel.par l’éleôion de l’année fuivante.
Chaque tribu avoit tour-à-tour la préféance, 8c la
•cédoit fucceffivement aux autres.
Les cinquante fénateurs en fonôion fe nommoient
>prythanes. Le lieu particulier oh ils s’affembloient
s’appeüoityvyra/zc'e ; & le tems de leur exercice, ou
de la prytame, duroit trente-cinq ou trente-fix jours,
Suivant que ce terme quadroit pour remplir le nombre
des jours de l’année lunaire.
Pendant les trente-cinq ou trente-fix jours de
prytanie:, dix des cinquante, prytanes regnoient par
femaine fous le nom deproêdres; & celui des proë-
Hres qui dans le cours de la femaine étoit en jour de
préfiaer, s’appelloit èpifiau. Des dix proëdres de
chaque femaine , il en reftoit toujours trois que le
fort n’appelloit point à la place d’épifiau, parce que
la femaine n’eft que de fept jours.
Celui qui une fois avoit été épifiate, ne pouvoit *
jamais efpérer de l’être une fécondé fois dans le ref-
te de fa v ie , quand même il aiïroit été appellé différentes
fois à être prytane. La raifon de cette ex-
clufion étoit qu’il auroit pu fe laiffer tenter de fatis-
faire fa cupidité, £c s’ arranger pour devenir le maître
des grands biens dont il s’étoit vû dépofitaire.
Le jour de fa fon&ion il avoit les clés du thréfor,
des titres & des archives de l’état, Sc du fceàu de la
république.
Les particuliers qui avoient quelqu’affaire à pour-
fuivre au tribunal des prytanes , s’adreffoient à un
des officiers de leur tribu, pour obtenir audience par-
devant celle qui étoit en fonélion.
Si quelqu’affaire importante furvenoit, Yepifiate
de jour indiquoit l’affemblée, 8c le motif, afin que
chacun pût s’inftruire, 8c fe préparer à apporter un
fuffrage raifonné. Après la difcuffion des fuffrages,
Vépifiau dreffoit 8c prononçoit à haute. & diftin&e
voix la loi formée fur la pluralité des fuffrages : en-
fuite chacun fe retiroit, 8c les prytanes fe rendoient
au prytanée avec ceux qui avoient droit d’y manger
aux dépens de la république.
Voyt^ Prytane , Prytanée , Proedre ; car
tous ces mots forment un enchaînement dont la con-
noiffance eft néceffaire pour entendre les auteurs
qui nous parlent du gouvernement d’Athenes. Article
de M. le Chevalier DE J A V COURT. EPISTEMONARQUE, adjeft. (Hifi. anc.cccléf.)
étoit dans l’ancienne églife greque, une perfonne
chargée de veiller fur la do&rine de l’églife, 8c d’avoir
infpeâion, en qualité de cenfeur, fur tout ce
qui concernoit la foi. Cette charge répondoit a fiez à celle du maître du facré palais à Rome. Voye^ Inquisition.
(G)
EPISTITES ou HEPHISTRITES, (Hiftoire nat.)
pierre d’im rouge fort éclatant, dans laquelle Ludo-
vico D olce a trouvé un grand nombre de vertus que
l’on rougiroit de rapporter. Boëtius de Boot, de la-
pidibus G* gemmis.
EPISTÖLAIRE, adj. {B elles-Lettré) terme dont
on fe fert principalement en parlant du ftyle des lettres,
qu’on appelle fiyle épiflolairc.
Il eft plus facile de fentir que de définir les qualités
que doit avoir le ftyle épifiolaire; les lettres de Cicéron
fuffiiènt pour èh donner une jufte idée. Il y
en a de pur compliment, de remercîment, de loiian-
g e , de recommandation ; on en trouve d’enjoiiées,
dans lefquelles il badiné avec beaucoup d’aifance &
de grâce J d’autres graves 8c férieufes, dans lefquel-
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les 11 examine 8c traite des affaires importantes.
Celle qu’il adreffe à fon frere Quintus 8c à Caton,
font pleines de délicateffe , quoiqu’elles roulent fur
des affaires d’état & des matières politiques. Celles
de Pline le jeune ne réunifient pas moins d’agréftiehs
& de folidité. Mais les épîtres de Seneque font trop
travaillées : ce n’eft point un homme qui parle à fon
ami, c’eft un rhéteur qui arrange des phrafes pour
fe faire admirer ; l’efprit y pétille à chaque ligne,
mais le fentiment 8c l’effüfion de coeur ne s’y trouvent.
pas.
Dans nôtre langue nous n’avons guère de lettres
politiques que celles du cardinal d’Offat, qui fous
un ftyle un peu furanné, contiennent des maximes
profondes & des détails intéreffans pour le commerce
ordinaire de la vie. Celles de madame de Sevignè
font généralement les plus eftimées.
Celles de Balzac, même fes lettres choifies, font
trop guindées , 8c fentent trop le travail : le tour
nombreux 8c périodique de fes phrafes, eft diamétralement
oppofé à l’aifance & à la naïveté de la
converfation, que le genre épifiolaire fe propofe de
copier. Pour celles de Voiture, quelqu’ingénieufe*
qu elles foient, le ton en eft trop lingiilier & le ftyle
trop peu exaél, pour que perfonne ambitionnât aujourd’hui
d’écrire comme cet auteur.
On pourroit encore moins propofer pour modèle
certains recueils de lettres faites à tête repofée, 8c
avec un deffein prémédité d’y mettre de l’efprit ;
telles que les lettres du chevalier d’Her * *, les lettres
à la Marquife, &c. Le foin qu’on a pris de les
embellir à l’excès , eft précifément ce qui les mafque
8c les défigure ; en retranchant la moitié de l’eftimê
qu’elles eurent autrefois, il leur refteroit la portion
qu’elles méritent. EJfaifur l'étude des Belles-Lett.pag%
C4 &fuiv.
Epifiolaire fe dit aufli quelquefois des auteurs qui
ont écrit des lettres ou des épitres, tels que font Ci-
céroo, Pline le jeune, Seneque, Sidoine Apollinaii
re , Pétrarque, Politien, Busbeck, Erafme, Jufte*.
Lipfe, Muret, Milton , Petau , Launoy, Sarrau ,
Balzac, Voiture, & les autres que nous avons déjà
nommés. {G)
E PISTOMIUM, f. m. en terme d'Hydraulique ÿ
eft un infiniment par l’application duquel l’orifice
d’un Vaiffeau peut être fermé 8t r’ouvert enfuitè
à volonté ; tels font les piftons des. pompes, des
feringues , qui. remploient leur cavité, & qui peuvent
à volonté être tirés & repouffés. (A )
E PIS T RO P HE US 3 terme d'Anatomie, qui vient
d’iV/ç-peçû), converto , je tourne autour.
On donne ce nom à la fécondé vertebre du cou é
à caufe de fon apophyfe odontoïde. Voye^ Vertèbre
& Apophyse. (A)
EPISTYLE, f. m. dans l'ancienne Architecture, eft
un terme dont les Grecs fe fervoient pour défigner
ce que nous appelions aujourd’hui architrave, c ’eft-
à-dire un mamf de pierre, ou une piece de bois po-
fée immédiatement fur le chapiteau d’une colonne.
Foyt{ Architrave.
ÊPISYNAPHE, f. f. eft dans la Mufique ancienne
au rapport de Bacchius, la conjonélion de trois té-
tracordes confécutifs , comme font les tétracordes
hypaton , mefon 8c fynnemenon. Voyt{ SYSTÈME ,
Tétracorde. (S)
EPITAPHE, f. f. {Belles-Lettré) Innépov, inferip-
tion gravée, ou fuppofée devoir l’être, fur un tombeau
, à la mémoire d’une perfonne défunte.
Ce mot eft formé du grec «Vf, fur, 8c de ô-ccVtm E
j'enfevelis. Voyei Sépulcre. Il y a un ftyle particulier
pour les épitaphes, fur-tout pour celles qui font
conçues en latin, qu’on nomm& fiyle lapidaire. Voyes^ Style lapidaire.
A Sparte on u’accordoit des épitaphes qu’ à ceux
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qui étoient morts dans un combat, & pour le fervice
de la patrie ; ufage fondé fur le génie de cette république
, ou plutôt fur la conftitution politique de ion
gouvernement, qui n’admëttoit guere que la vertu
guerriere. On dit que le maufolée du duc de Malbo-
roug eft encore fans épitaphe, quoique fa veuve eût
promis une récompenfe de 500 liv. fterl. à celui qui
en compofêroit une digne de ce héros.
Dans lès épitaphes on fait quelquefois parler la
perfonne morte, par forme de profopopee ; nous
en avons un bel exemple, digne du fiecle d’Augufte,
dans ces deux vers, oh une femme morte à la fleur
de fon âge, tient ce langage à fon mari :
Immatura perî ; fed tu felicior, annos
Vive tuos, conjux optime , vive meos.
Du même genre eft celle-ci, faite par Antipater
le Theffaloriicien, qu’on trouve dans l’Anthologie
manuferite de la bibliothèque du R o i, & que M.
Boivin a traduite ainfi :
« Née en Lybie , enfevelie à la fleur de mes ans
» fous la poumere aufonienne, je repofe près'de Ro-
» me, le long de ce rivage fabloneux. L ’illuftre Pom-
» péia, qui m’a élevée avec une tendrefle de m ere,
»> a pleuré ma mort, & à dépofé mes cendres dans
» un tombeau qui m’égale aux perfonnes libres. Les
» feux de mon bûcher ont prévenu ceux de l’hymen
» qu’elle me préparoit avec empreffement. Le flam-
» beau de Proferpine a trompé nos voeux ».
La formule fia viator, qui fe rencontre dans un
grand nombre à?épitaphes modernes (comme dans
celle-ci : S ta, viator ; heroem calcas), fait allufion à
la coûtume des anciens Romains, dont les tombeaux
étoient le long des grands chemins. Voye{ T ombeau.
(G)
. Vépitaphe eft communément un trait de louange
ou de morale.,, ou de l’une. &: de l’autre.
lé épitaphe de cet homme fi grand & fi fimple , fi
vaillant & fi humain, fi heureux & fi fage, auquel
l’antiquité pourroit tout au plus oppofer Scipion &
Céfar, fi le premier avoit été plus modefte , & le
fécond moins ambitieux ; cette épitaphe qui ne fe
trouve plus que dans les livres :
Turenne a fon tombeau parmi ceux de nos Rois, & c.
fait encore plus l’éloge de Louis X IV. que celui de
M. de Turenne.
. Celle d’Alexandre, que gâte le fécond vers, &
qu’il faut réduire au premier :
Sufficit huic tumulus, cui non fufiecerat orbis.
eft un trait de morale plein de force & de vérité :
c’eft dommage qu’Ariftote ne l’ait pas faite par anticipation
, & qu’Alexandre ne l’ait pas lûe.
Le même contrafte eft vivement exprimé dans
celle de Newton :
Ifaacum Newton,
Quem immortalem
Tefiantur Tempus, Natura, Coelttm,
Mortalem hoc marmor
Fatetur.
Mais ce contrafte fi humiliant pour le conquérant,
n’ôte rien à la gloire du philofophe. Qu’un être avec
des refforts fragiles, des organes foibles & bornés,
calcule lés tems , mefure le C ie l, fonde la Nature ;
c ’eft un prodige. Qu’un être haut de cinq pies, qui
ne fait que de naître & qui va mourir, depeuple la
terre pour fe loger, & s’y trouve encore à l’etroit ;
c’eft un petit monftre.
Du refte cette idée a été cent fois employée par
les Poëtes. Voye[ dans les Catalecles Y épitaphe de Scipion
l’Afriquain, celle de Cicéron, celle d’Antenor.
Voye{ Ovide fur la mort de Tibule, Properce fur la
mort d’Achille,
Tome V
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Les Anglôîs n’ont mis' fur le tombeau de Dryden
que ce mot pour tout éloge ,
Dryden.
& les Italiens fur le tombeau du Tafte ,
Les os du Tajfe.
Il n’y a guere que les hommes de génie qu’il foit fûr
de loiier ainfi.
Parmi les épitaphes épigrammatiques, les unes ne
font que naïves & plaifantes , les autres font mordantes
& cruelles. Du nombre des premières eft:
celle-ci, qu’on ne croiroit jamais avoir été faite fé-
rieufement, & qu’on a vûg cependant gravée dans
une de nos églifes :
Ci gît le vieux corps tout ufe
Du Lieutenant civil rufé , &c.
Lorfque la plaifanterie ne porte que fur un leger
ridicule , comme dans l’exemple précédent, . elle
n’eft qu’indécente ; on croit voir les . foffoyëurs.
d'Hamlet, qui jouent avec des oflemens. Mais les
épitaphes infultantes & calomnieufes , telles que la
rage en infpire trop fouvent, font de tous les genres
dé fatyre le plus noir & le plus lâche. Il y a quelque
chofe de plus infâme que la calomnie ; c’eft la calomnie
contre les morts. L’expréflion des anciens ,
troubler la cendre des morts, eft trop foible. Le fatyri-
que qui outrage un homme qui n’eft plus, reffemble
à ces animaux carnaciers qui fouillent dans les tombeaux
pour fe repaître de cadavres. Voye^ Satyre.
Quelquefois Y épitaphe n’eft que morale , & n’a
rien de perfonnel ; telle eft celle de Jovianus Pon-
tanus, qui n’a point été mife fur fon tombeau :
Service fuperbis dominis,
Ferre jugum fuperfiitionis,
Quos habes caros fepelire ,
Condimenta vitee funt.
Vépitaphe à la gloire d’un mort, eft de toutes les
loiianges la plus noble & la plus pure, fur-tout lorf-
qu’elle n’eft que l’expreflion naïve du caraftere 8c
des actions d’un homme de bien. Les vertus privées
ont droit à cet hommage , comme les vertus publiques
; 8c les titres de bon parent, de bon ami, de bon
citoyen, méritent bien d’être gravés fur le marbre.
Qu’il me foit permis à cette occafion de placer ic i,
non pas comme un modèle, mais comme un foible
témoignage de ma reconnoiffance, l’épitaphe d’un citoyen
dont la mémoire me fera toûjours chere :
Non fibi, fed patrice v ixit, regique , fuifque.
Quod daret, hinc dives; felix numerare beatos.
Les gens de Lettres feroient bien à plaindre, fi
dans un ouvrage public on leur envioit quelques
retours fur eux - mêmes, quelques traits relatifs à
leurs fentimens & à leurs devoirs. Si leur plume
doit leur être bonne à quelque chofe, c’eft à ne
pas mourir ingrats. Mais la reconnoiffance fait
en eux , parce qu’elle eft noble, ce que l’efpoir
des récompenfes n’eût jamais fa it , parce qu’il
eft bas 8c fervile. On a remarqué au commencement
de cet article, que le tombeau du^ duc de Mal•
boroug étoit encore fans épitaphe; le prix propofe jufti-
fie 8c rend vraiffemblable la ftérilité des poëtes an-
glois. Devant une place affiégée un officier françois
fit propofer aux grenadiers une fomme confidérable
pour celui qui le premier planteroit une fafeine dans
un foffé expofé à tout le feu des ennemis. Aucun des
grenadiers ne fe préfenta ; le général étonné , leur
en fit des reproches : Nous nous ferions tous offerts,
lui dit l’un de ces braves foldats, f i Ton n*avoit pas
mis cette action à prix d'argent. Il en eft des bons vers
comme des allions courageufes. Vvye^ Eloge. ^
Quelques auteurs ont rait eux-mêmes leur épitaphe.
Celle de la Fontaine, modèle de naïveté , eft
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