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rion. Fbyq T iers - ORDRE. Voytfle Biet. de. Trh.
Motèry & Chambers. (G)
DOMINICAL, f. m. {Hiß. mod.) terme qui le
trouve dans l’hiftoire eccléfiaftique.Un concile d Auxerre
, tenu en 578, ordonne que les femmes communient
avec leur dominical. Quelques auteurs prétendent
que ce dominical étoit un linge dans lequel
elles recevoient le corps de Jefus - Ghrift, pour ne
pas toucher les efpeces euchariftiques avec la main
nue. D’autres difent que c’étoit un voile dont elles
fe couvroient la tête * quand elles approchoiênt de
la fainte table. Ce qu’il y a de plus vraiffémblable,
c’eft que le dominical étoit un linge- où mouchoir
dans lequel on rècèvoit le corps de Notre-Seigneur,
6^ on le cortfervoit dans le tems des perfécutions,
pour pouvoir communier dans fa maifon ; comme il
paroît par l’ufage des premiers Chrétiens, & par
•le livre de Tertullien ad uxorem. (G)
DOMINICALE, adj; pris fubft. {Hiß. eccléfi) eft
le nom que l ’on a donné anciennement dans l’Eglife
•aux leçons qui étoient lues & expliquées tous les dimanches,
& que l’on tiroit tant de l’ancien que du
houveauTeftament, mais particulièrement des évangiles
&: des épîtres des apôtres : ces explications
étoient autrement nommées homélies. Dans les premiers
fiecles de l’Eglife, on commença d’y lire publiquement
& par ordre les livres entiers de l’Ecriture
fainte, comme nous l’apprenons de S. Juftin martyr;
d’Origene, en Vhomélie 16 fur Jofué ; de Socrate ,
Uv. V. de l ’hifl. eccléfi & d’Ifidore , de Voffice eccléfi.
ce qui a duré long-tems* comme on le peut voir auffi
dans le decret de Gratien, difi. /J. can.fanctarom.
eccléfi. Depuis on ‘prit peu à peu la coutume' de tirer
de l’Ecriture des textes & paffages particuliers,
pour les lire & les expliquer aux fêtes de Noël, de
Pâques, de l’Aftenfion, &c de la Pentecôte, parce
qu’ils s’accommodoient mieux au fujet de ces grands
myfteres qu’à la lefture ordinaire, dont’on inter-
rompoit la fuite durant ces jours-là ; ce qui fe voit
dans S. Auguftin y fur la !.. èpître de S. Jean'au commencement.
Dans la fuite , on en fit autant les jours
des fêtes des faints, & enfin tous les dimanches de
l’année, auxquels félon les1 tems On appliquoit ces
textes ou leçons , qui pour cette raifon furent appel-
lés dominicales. Cet ordre des leçons dominicales tel
qu’on le voit aujourd’hui, eft attribué par quelques-
uns à Alcuin précepteur de Charlemagne ; & par
d’autres , à Paul diacre , mais fans autre fondement
que parce qu’il a accommodé certaines homélies des
peres à ces paffages qu’on avoit tirés de l’Ecriture ;
d’où l ’on peut juger que cette diftribution eft plus
ancienne. S. Auguftin, de temp.fierm. ; S. Grégoire
, Hb. ad fecund, éc le vénérable Bede, atting.
prob, theol. loc. 2. Voyez Morêry, Trév. & Chambers.
• De-là il a paffé en ufage de dire, qu’un prédicateur
prêche la dominicale, quand il fait chaque dimanche
un fermon dans une églife oü paroiffe. On
appelle auflî dominicale, un recueil de fermons fur
les évangiles de tous les dimanches de l’année.
’ Dans les chapitres où il y a un théologal, celui-ci
eft chargé de prêcher ou dé faire prêcher tous les
dimanches. Voyeç T héologal. (G)
• D ominicale , {lettre') fignifie, en Chronologie,
une des fept lettres , A , B , Ç , D , È , F , G ,
dont o.n fe fert dans les almanachs, les éphémeri-
dés’y'i/'c. pour marquer le jour du dimanche tout
le lorijV de l’année. Voye^ D imanche.
- Ce Mot vient dé dominica, ou dominlcus dies ; dimanche,
ou jour du Seigrteur.
‘ Les "premiers Chrétiens introduifirent dans le calendrier.
les lettres dôminicales, à la place dés lettres
xundirtâies du calendrier romain.
• Cés lettres, comme nous l’avons déjà dit, font
“âii nombre de fept ; ôc il eft évident qùç dans le
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cours d’une année commune ou non-biffextile, c’eft
toujours la même lettre qui marque le dimanche
de chaque femaine ; puifque le dimanche revient
éOnftamment de fept jours en fept jours.
Mais dansTannee biffextile , il n’en eft pas de
même : car à caufé du jour intercalaire, il faut ou
bien que lés lettres changent de place dans toute la
partie dé l’année qui fuit le jour intercalaire, de
forte que, par exemple, la lettre qui répond au premier
de Mars, réponde aulïi au jour fuivant ; où bien
que lé jour intercalaire ait la même lettre que le
jour précédent. Ce dernier expédient a été jugé le
meilleur; & en conféquence lés dimanches d’après
lé joui* intercalaire, changent de lettre dominicale.
Donc i p. comme l’année commune, Julienne,ou
Grégorienne, eft compofée de 365 jours ou 52 fe-
Maines & un jour, le commencement ou le premier
jour de l’année doit toujonrs aller en reculant d’un
jour. Par exemple, fi le premier jour d’une année
a été un dimanche, le premier jour de l’année fui-
vante doit être un lundi, cëlui de l’année d’après
un Mardi, &c. par conféquent fi A eft la lettre dominicale
pouf une année, G fera la lettre dominicale
pour l’année fuivante, &c.
z°. Commé l’année biffextile, Julienne, ou Grégorienne,
eft Cômpôfée de 366 jours, ou 52 femai-
nes & deux jours, le commencement de l’année qui
fuit l’annee biffextile, doit arriver deux jours plus
fard. Ainfi fi la lettre dominicale àu‘ commencement
de l’année biffextile eft A , la lettre dominicale de l’année
fuivante fçrà F.
- -3°; Comme dans les années biffextiles le jour intercalaire
tombe au 24 de Février, la lettre dominicale
doit reculer d’une place après le 24 Février. Par
exemple, fi elle étoit A a.u commencement de l’année,
après le 24 Février elle doit être G.'
40. Comme l’année biffextile revient tous les qua-
fre ans , & qu’il.y a fept lettres dominicales, il s’enfuit
que le même Ordre de lettres revient en fept
fois quatre arts, Ou vingt-huit ans ; au lieu que fans
ce dérangement caufé par les biffextijës_, cet ordre
r.eviendroit tous les fept ans\ Voy e^ Bissextile.
' 50. De-là eft venue l’invénfiën du cycle folaire de
vingt-huit ans, à l’expifafiOn duquel les lettres dominicales
reviennent dans le même ordre, & aux mêmes
jours des mois.., Voye^ C yc le ’solaire.
Pour trouver la lettre dominicale d’une année pro-
pofée , cherchez le cycle folaire pour cetté année j
comme il eft enfeigné au mot C y clé , & vous trouverez
lâ lettre dominicale qui y répond. Lorfqu’il y à
deux lettres dominicales, c’e.ft une marque que l’année
dont il s’agit eft biffextile ; & en ce cas là première
des deux lettres fert jufqù’au 24 Février inclu-
fivement, & l’autre eft pour le telle de l’annéé.
Par là réformatiôn dit calendrier fôùs le pape Grégoire
XIII. l’ordre des lettres dominicales à ete dérangé
dans l’année Grégorienne : car au commencement
de l’anrtée 1582, G étoit la lettre dominicale ; mais
par le retranchement qu’on fit de dix jours après le
4 d’Oélôbre, la lettre dominicale fût Ç pour le relie
de l’année : de forte que la lettre dominicale du calendrier
Julién eft quatre places avant telle du calendrier
Grégorien, la lettre A du premier répondant
à la lettre D du fécond. De plus , l’ordre des
lettres dominicales,dans le calendrier Grégorien n’eft
pas perpétuel car l’année 1600 étant biffextile, &
l ’année 1700 ne l’éfàht pâs, l’ordre des lettres dominicales
a dû changer en 1700 ; il changera de même
en i ,8oq, en ioop,, en 2100, &c. en un mot au commencement
de chacun dés ficelés dont lapremiere
année n’eft pas biffextile. C’eft te qhe nous avons
expliqué fort au long dans Y article Gy cle solaire.
Dans l’ôuvrage qui a pour titré, àrt de vérifier les
\dates {Voye^ C hronologie) ; on trouve une table
D DM
•fié toutes les lettres dominicales des années de Jëius-
-Chrift jufqu’en 1800. Voy. C alendrier »S* Année.
Voyef aulfi les élémens de Chronologie de W olf, d’où
Chambers a tiré une grande partie de c'et article.
Poùr trouver direûement & fans le fecours du cycle
, la lettre dominicale d’une anhée prôpofée, par
exemple 1755 , il ^aut d’abord former une table du
-cycle folaire depuis 1701, en commençant par B ;
•favoir,
B A G { F E ) D C B { A G ) F E D
1 2 3 4 5 6 7 8 o i o n
( C B ) A G F ( E D ) C B A (G F)
12 13 14 i t 16 17 18 19 20
E D C ( B A ) G F E ( D C)
21 22 23 24 25 26 17 28;
Enfuite on prendra le nombre 5 5 qui divifé par 28,
il refte 27 : donc E eft la lettre dominicale ; s’il ne
•fefte rien, la lettre dominicale fera DC. 'Voy. C y Gle.
On peut encore s’y prendre ainfi : rangez les fept
lettres dominicales, ert cette forte, B , A , G , F t E ,
F) y C ; ajoutez à 55 le nombre 13 , à caufe des 13
années biffextiles écoulées depuis 1701 jufqu’à 1755
-(exclufivement j c’eft-à -d ire fanS compter 1755 ,
biffextile 611 non ) , & divifez par 7 ; le refte 5 donne
E pour la lettre dominicale, qui eft la cinquième de
la petite table B , A , G , F y E , &c. Si l’année étoit
biffextile, il faudroit joindre la lettre donnée par le
refte avec la fuivante ; par exemple en 1756, le refte
4 donnera D : donc D C fera la lettre dominicale.
La raifon de cette Opération eft fimple : i° . en
1701 la lettré dominicale étoit B, la première de la ta-
J)le ci-deffus : 20. fi chaque année n’avoit qu’une lettre
; ên ce cas, après avoir divifé par 7 le nombre
des années depuis 1700, le quotient indiqueroit cette
lettre : mais chaque année biffextile fait reculer l’année
fuivante d’une lettre; par exemple 170 5, au lieu
d avoir E a eu D . Donc deux années biffextiles font
reculer de deux lettres, & fept années biffextiles
font reculer de fept lettres, c’eft-à-dire recommencer.
Voilà en fubftanCe la raifon de cette opération.
-On voit que s’il n?y avoit point de refte, ce feroit la
derniere lettre C qui feroit la dominicale : on voit
auffi que la première lettre d’une année biffextile
peut fe trouver, en ajoutant au dividende le nombre
d’années biffextiles écoulées jufqu’à celle-là exclu-
fivement ; & la fécondé, en ajoutant au dividende
le nombre d’années biffextiles jufqu’à celle-là inclu-
fivement.
Si on rangedit les lettres dominicales dans leur ordre
naturel renverfé, G , F y E , D , C , B , A , il
faudroit ajoûter encore 5 au nombre des années de-
-puis 1700, avant de faire la divifion; parce que la
lettre dominicale de 1701 * feroit alors la fixieme. (O)
DOMINIQUE, (Géog. mod.) l’une des Antilles j
•lituée au nord de la Martinique, dont elle n’eft élot-
•gnee que de fept lieues ; fa longueur peut être de
•treize à quatorze lieues, fur une largeur ihégale ;
•elle n a point de port,- mais il -fe trouve dans fon
circuit plufieurs ances & rades affez commodes : fon
•terrein, quoiqu’excellent, eft difficile à mettre totalement
en valeur, étant occupé par de hautes montagnes
, qui cependant laiffent entr’elles de profondes
vallées où coulent de petites rivières de bonne
«au, bordées.de grands bois, dans lefquels fe tron-
vent en grand nombre des arbres d’une grandeur
énorme, & propres à différefls üfages.
Dans la partie méridionale de rifle, eft une fol*
m m ou f°ufrier<î, de laquelle on peut retirer
abondamment de très-beau loufre minéral, naturellement
fublimé dans la mine, & qu’on pourroit
employer fans préparation.
La Dominique appartient aux Caraïbes, qui permettent
aux Européens d’y venir travailler les bois
dont ils ont befoin, tant pour la charpente de leurs
lomeV,
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hiaîfonS, <jiié pour conftruire des canots d’une feule
pièce, qui ont quelquefois 40 piés de longueur. Cdt
article eß de M. LE R om ain .
DOMINO , f. m. {Mamifacl. & Cdmm.) forte dè
papier, dont le trait, les deffeins, & les perfonna*
ges font imprimés avec des planches dè bois groffie-
rement faites, puis les COuleurè mifes deffus avec le
patron , comme oii le pratique pouf les cartes à
jouer. Le domino fe fabrique particulièrement à
Kouen & en d’autres villes de province. Il ne peut
lervir qu aux payfans, qui ert achètent pour garnit*
e haut de leurs cheminees. Tous lès dominos font
lans goût, fans correction de deffeins, encore plus
mal enluminés , & patronnés de'céufèurs dures.
Article de M. Pa Pil l o n .
DOMINOTIER, f. m. c’èff l’oiivriér qui faitléà
dominos, les papiers marbrés, & les papiers unis
dune feule Couleur. Voye{ Marbreur.
DOMINUS f. m. (Hiß. màd.) e’étoit autrefois
un titre que l’on mettoit au-devant d’un nom, pouf
defigner la perfonne d’un chevalier ou d’un ecclé-
fiaftique.
On dorinoit âtiffi quelquefois ce titre à un gentils-
homme, qui n’étoit pas créé tel, particulièrement
■ s il etoit feigneur d’un manoir. Voye^ D om Monsieur
, G en t il - homme. Monfieur fe traduit ert
mauvais latin moderne par dôminus.
Les Hollandois fe fervent encore aujourd’hui dù
mot latin dominus, pour défigner Un miniftre de l’é-
glife réformée. (G )
DOM ITZ, (Geog. mod.) ville d’Âllemagnë, aü
cercle de baffe Saxe. Elle eft fituée au confluent dè
l ’Elbê & l’Elve. Long. 29. rÇ: lat: S 2.26.
DOMMAGE, f. m. (Jttrifprud.) fignifie la perte
qui eft caufée à quelqu’un par un autre, foit à def-
fein de^ nuire, ou par négligence Ou impéritie, ou
qui arrive par cas fortuit.
Celui qui caufe le dommage, de quelque màhïerè
que ce foit, doit le réparer ; & s’il l ’a fait malicieu-
fement, il doit en outre être puni pour l’exemnlè
public.
Quand le dommage arrive paf cas fortuit où paf
force majeure, la perte tombé fur le propriétairè
fans aucun recours ; ainfi quand une maifon eft briri
lée par le feu du ciel ou par les ennëniis, lé locai
taire n’en eft pas réfpônfable. Vtiye^ au dio-efte le
tit. ad leg. aquil, & aux inftit. dè lèg; aquil. au ff.* de
his qui effilderint, de damno infèclo. Voyez auffi DÉLIT
& Q u asi-d élit. .*
D o m m a g e , fignifie auffi le dégât que font les
animaux dans lés terres, prés , vignes , bois &c.
Cé dommage doit être réparé par delui auquel àp
partient la bete qui l’a caufé, à moins que le maître
ne I abandonne pour le dommage, Voyeç aux inftiti
U û tr z fi qUadmpàj & au ff. & inftit. Je lioxalibui
aaionibus. (A )
D ommages e t intérêts' , appelles en Droit id
quod interefi ou intereffepotefi, font l ’indemnité qui eft
due à celui qui a fôuffert quelque dommage par ce*
lui qui le lui a caufé, où qui en eft refponfable ; par
exemple, pour le dégât fait par des animaux, pouf
l’inexecution d’une convention, poùr une éviaiori
que 1 on fouffre, & pour laquelle on a un recours dé
garantie, pour un èmpnfonnement injurieux.
On en adjuge auffi en matière criminelle, èôïh'mé
pour une bteffure,- pour une acèùfation injurieùfe 4
&c.
Les juges d’eglife rte peuvent fia nier fur les dommages
& intérêts ; c’eft: un objet purement temporel
qu’ils doivent renvoyer au fuge laid.
Les dommages & intérêts onùles mêmes privilège^
& hypotheques- que le principal, dont ifs font I fa *
ceffoire.
. Ceux qui font adjugés pour faits de charge, fort!
E> ij