ej/aisy dont il y a plufieurs efpeces, voye{ Poids FICTIFS
; & quant à la maniéré de donner à la balance
d’effai ia jufteffe requife, voye^ Pesée.
L’ufage qu’on fait encore aujourd’hui des balances
de Hollande “que Juncker dit fe trouver peut-
être les meilleures de toutes, & dont la defcription
fe trouve dans M. Cramer, m’engage à la tranfcrire
ic i, avec d’autant plus de fondement, que je mettrai
le leûeur à portée de juger par lui-même de l’avantagé
de la balance corrigée.
Son fléau doit être le plus long qui fe puifle, afin
d’être plusfenfible au moindre défaut de jufteffe.Une
longueur de dix ou douze pouces lui eft pourtant fuf-
fifante ; 8c comme le plus fort poids qu’on met dans
chacun defes plateaux ( j ’appelle ainfile baflinpropre
de la balance, 8c fuis obligé de réferver le mot
de baflin pour défigner ces petits fegmens mobiles
qu’on charge des pefées ) excede rarement celui
d’une drachme, la groffeur de fon fléau doit être telle
que pareil poids fufpendu à chacune de fes extrémités
ab, le falTe prefque fléchir. Il ne doit être chargé
d’aucun ornement, parce qu’il n’en feroit que
plus pefant 8c plus fujet à amaffer des faletés. On
renferme ce fléau dans une châfle (V. lesfig.) d’acier
trempé, d’une feule 8c même p iece, à chaque branche
de laquelle il y a inférieurement deux trous a a>
pour recevoir l’axe du fléau. Unbraier ou bride ( V.
hsfië') flexible de laiton que l’on introduit dans deux
autres trous-inférieurs aux précédens, le maintient
en fa place , en rendant parallèles & approchant à
deux lignes 8c demie l’une de l’autre les deux branches
qui tendent à s’écarter par leur reflort. L’arc de
la chappe fera garni intérieurement d’une aiguille c
très-fine 8c très-aiguë, dont la pointe fera tournée
vers le bas, la châfle étant fufpendue, 8c dont la longueur
fera telle qu’elle atteindra prefque le fommet
de la languette (V. lesfig.) le fléau étant en équilibre :
comme cette aiguille doit fervir à l’annoncer, la
partie de la chappe où elle eft placée, fera écartée
de deux ou trois lignes b , de plus que le refte ; afin
que l’artifte, étant vis-à-vis, puifle obferver fa dif- .
pofition. On peut donner à cette chappe tel ornement
qu’on voudra, pourvût qu’on ne gêne point le
mouvement du fléau. A chaque extrémité de celui-
ci fera attaché un crochet figmoïde, qui tiendra fufpendu
au moyen de trois petits cordons de foie prefque
aufli longs que le fléau, un plateau d’argent fort
mince, très-peu concave, 8c d’un pouce & demi de
diamètre. Chaque plateau doit être garni d’un petit
baflin d’argent d’un pouce de diamètre. C’eft dans
ces baflins qui doivent être de même poids, que l’on
met, avant que de les placer eux-mêmes dans les
plateaux de la balance, les corps qu’on veut pefer.
On les prend avec une brufelle ou une petite cuil-
liere ou couloire, s’ils font en poudre. L’ufage de
ces baflins eft de donner la facilité d’ôter & de mettre
dans les plateaux ce qu’on doit y pefer, fans être
obligé de les toucher, parce que comme ils font fort
minces, il pourroit arriver qu’on les bofîiieroit, ou
qu’on les faliroit, & qu’on leur feroit perdre leur jufteffe
en les efliiyant. '
Un porte-balance mobile de laiton ou de cuivre,
foûticnt la balance en queftion. Il eft compofé d’un
pié-d’eftal (voy. lesfig. ) , qui foûtient une colonne a
d’environ vingt pouces de hauteur, à la partie fupé-
rieurede laquelle eft attaché à angles droits un bras c
d’un pouce 8c demi de long. A l’extrémité de ce bras
e f t embraffée une poulie / de trois lignes de diamètre
; une autre e eft pareillement logée dans le fommet
de la colonne, 8c une troifieme dans la bafe d :
ces trois poulies doivent tourner avec facilité autour
de leur axe ou boulon. Un pouce 8c demi au-
deffous du bras fupérieur eft attaché un fécond bras g long de deux pouces , dont l’extrémité eft percée
perpendiculairement fous la poulie ƒ du bras fupérieur,
d’une mortaife A longue de deux lignes, 8c
large d’un quart, pour redevoir une lame i d’un pouce
& demi de long, de telle largeur & de telle épaifi
feur, qu’elle puifle fe mouvoir dans la mortaife fans
vaciller. Cette lance fera munie d’un crochet à fes
extrémités. *
La balance d'ejfai étant fi délicate que le moindre
mouvement de l’air eft capable de l’agiter, 8c d’y
porter des faletés qui la rendroient faufle ; on la renferme
avec fon fupport dans une lanterne garnie de
verre de tous côtés, & par le haut, afin d’en voir
l’intérieur. Elle doit être affez grande pour que la
balance & fon fupport puiflent y être à l’aile, 8c
fans que fes plateaux en touchent les côtés, lorsqu'on
l’élevera ou qu’on l ’abaiffera. Il ne faut Cependant
rien de trop, parce qu’on auroit moins de
commodités pour pefer, pour mettre 8c retirer les
poids des plateaux. Ces fenêtres, droite, gauche ,
8c antérieure, doivent s’emboîter dans leurs feuillures
, de façon qu’on puifle les ouvrir 8c fermer fans
ébranler fenfiblement la lanterne. D eux godets tournes
de laiton, hauts d’un pouce, de même concavité
que les plateaux, mais plus larges, feront attachés
aû moyen d’une vis qu’ils auront à leur partie
inférieure, à droite 8c à gauche de la lanterne, pré-
cifément fous les plateaux de la balance, qu’ils doivent
recevoir ; ils font deftinés à les retenir, pendant
que l’on y met ou qu’on en retire quelques
corps : cette lanterne fera aflife fur une efpece de
coffret, &c.
Mais un artifte verfé dans la méchanique-prati-
q uç, qui voudra fondre lui-même fâ balance d'ejfai ,
la rendra beaucoup plus durable, 8c remplira plus
aifément fes vûes,. en s’y prenant de la maniéré fui-
vante. Il fera un fléau femblable au précédent, avec
cette différence, que fa languette fera tournée par
en-bas. La partie des anneaux deftinée à recevoir
fes puiffances, fera dans la même ligne droite que
l’axe, qui aura une longueur double de l’ordinaire.
(voy, lesfig.') Il fera la chappe de deux lames d’acier
larges d’un pouce, 8c longues de fix , affemblées par
leurs extrémités dé façon à laiffer entre elles un intervalle
parallèle de deux lignes a a a a ; à la partie
fupérieure de cette châfle , il y aura une entaille b
pour recevoir l’axe du fléau, 8c elle fera percée dans
toute fa longueur, enforte qu’on puifle voir le mouvement
de la languette. Pour avoir une marque qui
lui annonce l’équilibre du fléau, il attachera à l’une
des lames de la châfle un menu brin de foie chargé
d’un poids d’une drachme c ; il aflujettira la châfle
en fcellant dans chacune de fes extrémités un paral-
lélipipede de laiton large de deux lignes d , épais
d’une demie, 8c long d’un pouce. Ces deux parallé-
lipipedes deftinés à tenir la chappe fufpendue, doivent
être introduits dans deux mortaifes en ligne
perpend iculaire, l’une pratiquée à l’extrémité ƒ du
bras inférieur de.Ia colonne, 8c l’autre dans le fécond
bras, en defcendant e du fommet de la même
colonne : enforte qu’avec ce méchanifme, elle peut
être élevée ou abaiffée librement fans être fufcep-
tible d’aucun autre mouvement. Il fixera l’axe dans
fa place en entourant la châfle d’une bride g , pourvue
de deux échancrures vis-à-vis l’une de l’autre A,
fervant à le remettre en place quand on le baillera,
au cas qu’il fe fut tant foit peu dérangé quand on
l’a eu élevé. Cette bride doit être affujettie au fupport
à telle hauteur que l’axe foit un peu foûtenu
par les coches qui le recevront, quand on baillera
la balance. * *
Cette derniere balance eft prefque fujette aux
mêmes inconvéniens que la première ; d’où il eft
évident que les cordons de foie foûtenant les plateaux
font fujets à prendre une humidité qui doit
Tendre la balance faufle. Dans la balance du fleur
-Galonde, on ne voit ni ces cordons, ni deux baflins
mobiles , ni un fupport inutile, ni deux godets nuisibles,
comme je l’ai remarqué dans ma tradu&ion.
Et en effet il eft étonnant que M. Cramer n’ait pas
fait attention à ce défaut. Dans la balance nouvelle
le fol fur lequel portent les baflins eft garni d’une
glace, & encore ce corps-là n’eft-il pas trop propre
à remplir les vûes qu’on fe propofe, car il le charge
d ’une humidité que j’ai vu caufer une erreur d’un
quarantième de grain. Mais on.a remédié à ce défaut
en contournant le porte-baflin de façon qu’il ne
peut porter que fur le petit talon qui eft inférieur
au cercle. Sans cette corre&ion, on eût été fort em-
barraffé à trouver un corps qui en même tems qu’il
auroit été aufli poli que le v erre, n’âuroit point ainfi
que lui réfléchi l’humidité, 8c ne fe feroit point
déjetté.
Paffons maintenant aux fourneaux d’ej/ais, nous
en donnerons de quatre efpeces : le premier fera
celui de M. Cramer : le fécond fera celui des four-
naliftes de Paris : le troifieme celui de Schlutter qui
eft fans grille, & le quatrième le fourneau d'ejfai à
Vangloife , qui n’a encore été décrit nulle part, pas
même par les Anglais que je fâche. Ces fourneaux
ont des différences réelles ; chaque efpece a fes perfections
8c fes inconvéniens, qui peuvent la faire rechercher
& abandonner.
Le principal fourneau d’un laboratoire docimafti-
que, celui auquel on donne particulièrement le nom
de fourneau d'ejfai ou de coupelle , fe conftruit de la
maniéré fuîvante. Voy. nos Planches de Chimie. Faites
avec de la tôle un prifme creux, quadrangulaire,
large d’onze pouces, 8c haut de dix 9aabb : ajoûtez
à fa partie fupérieure une pyramide tronquée de même
matière , également creufe & quadrangulaire b b
c c , haute de fept pouces, 8c terminée par une ouverture
de même diamètre. Vous ferez ce fol, ou
bas du fourneau aufli d’un morceau de tôle quarré,
8c de grandeur capable d’en former la partie inférieure
« a. Tout près de ce fo l , pratiquez une ouverture
e, haute de trois pouces , 8c large de cinq,
pour le foupirail ou porte du cendrier. Au-deffus de
cette porte , à fix pouces du bas du fourneau, faites-
en une autre ƒ arquée par fa partie fupérieure, ref-
femblant à un demi-cercle , large de quatre pouces
à fa bafe, 8c haute de trois dans fa partie la plus
élevée. Préparez trois bandes de tôle dont chacune
fera longue d’onze pouces. La première fera de la largeur
d’un demi-pouce g g ; vous l’attacherez par fon
bord inférieur au moyen de quelques clous à la bafe
du fourneau , ayant eu foin auparavant de la plier
de façon qu’elle forme entre elle 8c le fourneau une
rainure capable de laiffer un libre exercice aux portes
en c o i f fe s k k qu’elle doit recevoir, lefquelles
font deftiirces à fermer le foupirail, 8c doivent être
faites d’une tôle épaiffe. Vous placerez la fécondé
h h dont la largeur doit être de trois pouces , parallèlement
à la première , dans l’efpace qui eft entre
la porte du cendrier 8c la bouche du foyer. Ses bords
inférieurs 8c fupérieurs doivent laiflër également
une rainure entre eux 8c le fourneau. La première,
c ’eft-à-dire l’inférieure, devant recevoir la partie fupérieure
des portes ou couliffes du foupirail, 8c la
fécondé ou fuperieure, la partie inférieure des portes
& couliffes fermant la bouche du feu. Appliquez
la troifieme bande, de même largeur que la première
immédiatement au-deffus de la porte de la moufle,
de façon que fa rainure foit tournée vers la partie
inférieure du fourneau. Vous ferez enfiiite les fermetures
en couliffes dont nous venons de parier. Il
y en aura deux pour fermer chaque porte. Elles feront
de tôle ainfi que le refte, de telle épaiffeur, 8t
conllruites de façon k k I I qu’elles puiflent gliffer li-
Tome V,
brement dans les rainures. Vous pratiquerez une ou"
verture à la partie fupérieure de chacune des fermetures
/ / de la porte de la moufle. L’une fera longue
d’un pouce 8c demi, 8c large d’un cinquième m ;
& l’autre femi-circulaire , longue de 2 pouces n fur
1 de hauteur. Chaque couliffe fera munie d’une poignée
, afin qu’on puifle la mouvoir avec facilité. Vers
la partie inférieure de la porte de la moufle ƒ , vous
attacherez fur la bande h h un crampon x propre à
recevoir un canal de tôle forte b , 8c à l’appliquer
vis-à-vis la même porte. Ce canal fera long de fix
pouces , large de quatre, 8c aura fes côtés hauts de
trois. Il fera garni d’une dent y que l’on engrenera
dans ce crampon a , quand il fera néceffaire de le
placer devant la porte de la moufle.- Vous ferez au
fourneau cinq autres trous ronds d’un pouce de diamètre
, deux à la partie antérieure du fourneau 0 0 ,•
deux autres à la poftérieure, à la diftance de 5 pouces
de fa bafe, 8c de 3 pouces 8c‘demi de chacun de
fes côtés, 8t le dernier/», un pouce au-deffus du bord
fupérieur de la porte du foyer f i Le fourneau devant
être garni de lut en-dedans ; poùrl’y faire tenir, vous
placerez à 3 pouces les uns des autres de petits crochets
de fer d’un demi pouce de long. Vous adapterez
à l’ouverture fupérieure du fourneau, un dôme
creux, quadrangulaire q , de la hauteur de 3 pouces
large de 7 par fa bafe, ainfi que la partie fupérieure
de la pyramide d qui doit le recevoir, 8c fe terminant
en un tuyau ou cheminée r de 3 polices de diamètre
, fur 2 de haut, un tant-foit-peu plus gros à
fon origine qu’à fon extrémité. Ce commencement
de tuyau eft fait pour être reçu dans un autre également
de tôle, plus petit à fa partie fupérieure qu’à fa
bafe, de 2 piés de haut t , & deftiné à rendre le feu
de la derniere violence, étant adapté au précédent,
qu’il doit embraffer très-exa&ement de la longueur
d’un pouce 8c demi ou 2 , ou à le diminuer par fon
abfence. Ce dôme q doit être garni de deux anfes s s ,
afin de pouvoir l’ôter ou le remettre à volonté avec
les tenailles. Vous aurez la précaution aufli pour
rendre ce dôme ftable fur l’ouverture du fourneau
d’attacher à fes bords droits 8c gauches, une bande
de tolè que vous réfléchirez' vers le fourneau, de
façon qu’elle forme une rainure ouverte par le devant
8c par le derrière, capable de recevoir les bords
latéraux du dôme , de l’affujettir, 8c de permettre
qu’on lui faffe faire un petit mouvement, en l’inclinant
tantôt en arriéré, 8c tantôt en avant ; quand
il fera queftion de le mettre ou de l’ôter, vous attacherez
aux parois intérieurs du fourneau , à la hau-
reur du bordfupérieurdu foupirail e,une bande detole
forte qui régnant tout autour, formeraun quarré dont
chaque côté fera large d’un pouce 8c demi. Ses fonctions
feront de foûtenir la grille du cendrier 8c le garni
du fourneau. Vous la ferez de deux pièces, afin
d’avoir la commodité de l’introduire dans le fourneau
, où elle fera foûtenue par des clous qui le perceront
de toutes parts, à la hauteur dont nous avons
parlé, 8t failliront d’un pouce en-dedans. Refte maintenant
à lui donner le garni que nous avons indiqué
ci-defl'us. Voye^ Garni.
Le fourneau d'ejfai des Fournalifies de Paris eft aufli
repréfenté dans nos PI. Il eft tout en terre 8c à trois
portes à fon cendrier. Sa pyramide n’eft pas aufli
haute que celle du fourneau de Cramer -f 8c il n’a
point de dôme , à moins qu’on ne donne ce nom à
fa pyramide. Il eft fufceptible de recevoir un tuyau
pour augmenter le jeu de l’air & la vivacité du feu.
Il eft un peu plus long d’arriere en avànf, que large.
Du refte, les proportions font à-peu-près les mêmes
dans l’un 8c dans l’autre > où nous remarquons ce
même défaut. Il confifte en ce qu’il ne peut tenir
fous la moufle qu’une couche de charbon de 2 pouces
tout au plus , au lieu qu’il en faut 4 ou 5 pour
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