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êft l’année 4668 de la période julienne, répondant
à l’année 45 avant J. G.
Gette époque commence à l’année où JulëS-Géfar
réforma le calendrier. On appelle cette année, année
de tonfujîon. Ÿ~oyi\ An.
Epoque grégorienne, voye{ GRÉGORIEN.
Epoque efpagnole, eft l’année 4676 de la période
julienne, répondant à l’année 38. avant J. C. Foye^ Ère.
\Jépoque acliàque ott aciitnhe, eft l’année 4684 dé
la période julienne , répondant à l’année 30 avant
J. G. & commençant au 19 d’Août.
Les autres mémorables époques font celle du déluge
, l’an 16^6 de la création ; la naiffance d’Abraham
en 2079 5 l’èxode des Ifraélites, ou leur fortié
d’Egypte en 2544 ; la conftru&ion du temple de Jé-
rufalem en 3002 ; la deftru&ion de ce même temple
l ’an 50 de J. C. la prife de Conftantinople par les
Turcs en 1453 , &c. Chambers. (G)
* EPOTIDES, f. f. (lîifli anc.) poutres ou greffes
pièces de bois qui s’avançoient aux deux côtés de la
proue * pour empêcher lès coups violens des éperons
: leur faillie étoit d’enviton fix coudées.
EPOUSAILLES, f. f. pl. (Jurifprud.) Ce terme
dans les coûtumes lignifié la même choie que la bénédiction
nuptiale : par exemple, la coûtume de Paris
, art. a.2.0 , dit que la communauté commence au
jour des époufailles 6c bénédiftion nuptiale, f^oye^ Mariage. J A ')
EPOUSSETTE , f. f. {Manège, Maréckall.) nom
qui a été donné à un morceau d’une étoffe quelconque
, dont fe fervent les palefreniers pour chaffer &
pour faire voler la poüffiere & la craffe qu’ils ont
attirées 6c laiffées à la fuperficie du corps 6c des
poils du cheval èn ^étrillant.
Uépoujfetie eft communément faite d’environ une
aulne de quelque drap de laine très-groflïer.
Il en eft de frife que l’on humeâe 6c que l’on pâffe
après la broffe & le bouchon de paille, dans l’intention
d’unir parfaitement le poif.
Il en eft de crin, que l’on employé au même
tifâge.
Il en eft encore de toile , dont les palefreniers fe
font Un tablier en travaillant, {e) Ep o u s s e t t e * (Gravure.) c’eft une efpece de
broffe ou gros pinceau fait de la queue du petit-gris ,
qui fert à nettoyer le deffus de la planche verniffée,
des ordures & portions du vernis détachées dans le
travail, par la pointe & les autres outils employés.
EPOUSSETER un cheval -, {Manège, Marècliàll.)
c ’eft enlever la poulîîere 6c la craffe que l’étrille a
détachées de la peau * 6c qui fe trouvent engagées
entre les poils■. Voye^ Panser 6* Epoussette. (e)
EPOUSSETOIR, f. m. {Metteuren oeuvre.') petit
pinceau de poil fort doux, 6c tenu proprement dans
un étui, dont les Metteurs en oeuvre fe fervent pour
ôter la poüffiere & le duvet qui pourroient être refilés
fur le diamarit, lorfqu’on l’a nettoyé avec une
houppe avant que de l’arrêter dans fon oeuvre.
EPOUVANTAIL , f. m. {Jardinage.) Ce font des
haillons que l’on met au bout d’une perche , pour
épouvanter les oifeaux & les bêtes noires qui viem
nent manger les graines & les raifins. {K)
EPPINGEN, {Géog. mod.) ville du Palatinat du
Rhin en Allemagne, fur l’Efalts. Long. zy . 34. lat.
*9 . r*.
EPREINTES, {Medec.) douleurs vives au rectum,
à là veflie ou à la matrice, 6c qui font faire des efforts
comme pour pouffer au-dehors la caufe irritante
, quelle qu’elle foit. On réftreint vulgairement
le terme d’éprêintes à une maladie du fondement, qui
caufe de fréquentes & inutiles envies d’aller à la fel-
le. Voye^ Tenesme. La dyffenterie 6c les hémorroïd
es caufent des èpreintts, dont la continuation
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produit affez ordinairement le renverfement de la
membrane interne du rectum. Pour prévenir cet inconvénient
, & pour y remédier, il eft très-utile de
fe tenir le fiege dans du la it , ou dans une décoéfion
de plantes émollientes, afin que la membrane qui,
pouffée par les efforts répétés, forme un bourrelet
à l’extérieur, foit humeâée, baignée 6c rafraîchie ,
6c qu’elle devienne moins fufceptible de l’impreflion
des caufes irritantes. Ce traitement local calme la
tenfion inflammatoire. Mais quand les douleurs &
les accidens diminuent, fi l’on continue les injé&ions,
il eft à-propos de rendré'la liqueur un peu réfolutive,
par l’addition des fleurs de camomille , de mélilot,
de fureau, &c. aux plantes émollientes. On fuppri-
me enfin celles-ci, pour ajoûtèr aux fleurs fufdites
celles de rofes rouges, &c. fur-tout fi le relâchement
dé la membrane a été confidérable, afin de fortifier
les parties que la maladie & les remedes relâchans,
qui conviennent dans fon commencement & fes progrès
, ont affoiblies. Ceux qui ont la pierre dans la
veflie, font fiijets aux éprêintes du rectum, par la communication
qu’il y a entre ces parties, par le moyen
des nerfs & des vaiffeaux.
La veflie a aufli des épreintes dans la plûpâft de
fes maladies, 6c dans celles des parties qui l’avoifi-
nent. L’envie fréquente d’uriner, dans laquelle les
(^malades rendent l’urine en petite quantité 6c avec
grande douleur, a été âppellée tenefme de la vejjîi,
6c plus communémentJîrangurie.Voyez ce mot. Cette
maladie peut avoir pour caufe occafionnelle les embarras
du canal de l’urethre. Voy. Carnosité. Une
veflie racornie , des parois de laquelle il eXude
une humeur muqueufe fufceptible de devenir acre
eft fujette aux épreintes. Lorfque la capacité de la ve£
fie eft diminuée, les envies d’uriner doivent être fréquentes
, parce qu’une petite quantité d’urine fait
une impreflion fenfible fur les parois de cet organé.
Une boiffon adouciflante & fort abondante, relâche
& diftend la veflie ; mais il faut avoir foin que la fe-
Crétion de l’urine , qui eft augmentée, trouve une
iffue libre ; 6c l’ufitge de la fonde placée dans la vefi-
fie, eft Un moyen laris lequel les. malades rie fe dé-
terminerôient pas à boire plus copieufement, parce
qu’ils ont la fâcheufe expérience qu’ils fouffrent d’âü-
tant plus, qu’ils urinent plus fréquemment : aufli la
plupart craignent-ils de boire. Les injections qu’on
fait dans la veflie , délayent & entraînent les matières
qui y croupiffoient, 6c concourent efficacement
avec la boiffon, à mondifier la cavité de ce vifcere
dans les cas fufdits, & dans celui d’ulcération.
Les vaiffeaux variqueux à l’orifice de la veflie,
font fufceptibles de gonflement, de phlogofe & d’inflammation
; de-là des épreintes, ou cefentiment douloureux
qui excite continuellement à faire des efforts
pour uriner, la veflie même étant vuide. Quoiqu’on
reçoive dans ce cas du foulagement de la fondé briffée
dârts la veflie, il n’eft pas néceflaire d’y avoir recours
, l’ufage des bougies eft fuffifant, il faut les
augmenter de volume par degré ; 6c comme elles ne
doivent agir qu’en comprimant les vaiffeaux , elles
doivent être très-adouCiffantes. Le blanc de baleine,
l’huile d’amandes douces, & la quantité de cire néceflaire
pour donner {a confiftence réquife, font les
feuls ingrédiens qui entrent dans la compofition de
ces fortes de bougies.
Quand la chute de la matrice eft compliquée d’inflammation
, il furvient difficulté & fréquence d’uriner
: ce font des épreintes fymptoriiatiqües, la réduction
de la matrice les fait ceffer.
On excite des épreintes par des lâventeris âcres,
pour procurer la fortie d’ün enfant mort, ou du placenta
refté dans la matrice. Cet effet des lavemens
irritans montre l’utilité des anodyns dans les cas oh
il faut relâcher 6c détendre, comme dans l’inflam-i
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marion de la matrice, de la veflie, & des parties cit-
conEvoifines. (T ) preintes : c’eft ainfi qu’on nomme les fientes
des loutres.
* EPREUVE, ESSAI, EXPÉRIENCE, {Gram.)
termes relatifs à la maniéré dont nous acquérons la
connoiflance des objets. Nous nous affûrons par IV-
preuve, fi la chofe a la qualité que nous lui croyons ;
par Vejfai, quelles font les qualités ; par Y expérience,
fi elle eft. Vous apprendrez par expérience que les hommes
ne vous manquent jamais dans certaines cir-
conftances. Si vous faites Vejfai d’une recette fur des
animaux, vous pourrez enfuite l’employer plus finement
fur l’efpecé humaine. Si vous voulez conferver
vos amis, ne les mettez point à des épreuves trop fortes.
L’expérience eft relative à l’exiftence, Vejfai à
l’ufage * Vépreuve aux attributs. On dit d’un homme
qu’il eft expérimenté dans un a rt, quand il y a long-
tems qu’il le pratique ; qu’une arme a été éprouvée ,
lorfqu’on lui a fait fubir certaines charges de poudre
prefcrites ; qu’on a ejfayé urt habit, lorfqu’on l’a mis
une première fois pour juger s’il fait bien. Epreuve , f. f. {Etijl- mod. ) maniéré de juger 6c
de décider de la vérité ou de la fauffeté des accu-
fations en matière criminelle, reçue & fort en ufage
dans le neuvième, le dixième 6c le onzième fiecles,
qui a même fubfifté plus long-tems dans certains
pays , 6c qui eft heureufement abolie.
Ces jugemens étoient nommés jugemens de Dieu,
parce que l’on étoit petfuadé que l’évenement de ces
épreuves, qui auroit pû en toute autre occâfion être
imputé au hafard, étoit dans celle - ci un jugement
formel, par lequel Dieu faifoit connoître clairement
la vérité en puniffant le coupable.
Il y avoit plufieurs efpeces épreuves : mais elles
fe rapportaient toutes à trois principales ; favoir
le ferment, le duel, & l’ordalie ou épreuve par les élé-
mens.
Uépreuve par ferment, qu’on nommoit aufli purgation
canonique, fe faifoit de plufieurs maniérés :
l’accufé qui étoit obligé de le prêter, 6c qu’on nommoit
jurator ou facramentalis , prenoit une poignée
d’épis, les jettoit en l’air, enatteftant le ciel de fon
innocence : quelquefois une lance à la main, il dé-
claroit qu’il étoit prêt à foûtenir par le fer c e qu’il
affirmoit par ferment ; mais l’ufage le plus ordinaire,
& le feul qui fubfifta le plus long-tems, étoit de jurer
fur un tombeau, fur des reliques, fur l’autel,
fur les évangiles. On voit par les lois de Childebert,
par celles des Bourguignons 6c des Frifons, que l’accufé
étoit admis à faire jurer avec lui douze témoins,
qu’on appelloit conjuratores ou compurgatores.
Quelquefois, malgré le ferment de l’accufé, l’ac-
cufateUr perfiftoit dans fon accufation ; 6c alors celui
ci , pour preuve de la vérité, 6c l ’accufé, pour
preuve de fon innocence, ou tous deux enfemble,
demandoient le combat. Il falloity être autorifépar
fentence du juge, 6c c’eft ce qu’on appelloit épreuve
par le duel. Voyei D û el , C o m b a t , & C h a m p
i o n .
A ce que nous en avons détaillé fous ces mots,nous
ajoûterons feulement ici que, quoique certaines cir-
conftances marquées parles lois faites à ce fujet, &
les difpenfes de condition 6c d’état, empêchaflent le
duel en quelques oceafions, rien n’en pouvoir dif-
penfer, quand on étoit acciifé de trahifon : les princes
du fang même étoient obligés au combat.
Nous obferverons encore que Vépreuve par le duel
étoit fi commune, 6c devint fi fort du goût de ce
tems-là, qu’après avoir été employée dans les affairés
criminelles , on s’en fervit indifféremment pour
décider toutes fortes de queftions, foit publiques ,
foit particulières. S’ils’élevoit une difpute fur la propriété
d’un fonds, fur l’état- d’une perfonne , fur le
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fens d*une loi ; fi le droit n’étoit pas bien clair de
part 6c d’autre, on prenoit des champions pour l’é»
claireir. Ainfi l’empereur Othon I. vers l’an 968, fit
décider fi la repréfentation avoit lieu en ligne directe
, par un duel, où le champion nommé pour foûtenir
l’affirmative demeura vainqueur.
U ordalie, terme faxon , ne fignifioit Originaire*
ment qu’un jugement en général ; mais comme les
épreuves paffoient pour les jugemens par excellence,
on n’appliqüa cette dénomination qu’à ces derniers,
& l’ufage le détermina dans la fuite aux feules épreuves
par les élémens, 6c à toutes celles dont ufoit le
peuple. On en diftinguoit deux efpeces principales
l’épreuve par le feu ,• 6c Vépreuve par l’eau.
La première , 6c celle dont fe fervoient aufli les
nobles, les prêtres, & autres perfonnes libres qu’ort
difpenfoit du combat, étoit la preuve par le fer ardent.
C ’étoit une barre de fer d’environ trois livres
pefant ; ce fer étoit béni avec plufieurs cérémonies,
6c gardé dans une églife qui avoit ce privilège, & à
laquelle on payoit un droit pour faire Vépreuve.
L’accufé, après avoir jeûné trois jours au pain 6c
à l’eau, entendoit la méfié ; il y communioit 6c faifoit
, avant que de recevoir l’Euehariftie, ferment
de fon innocence ; il étoit conduit à l ’endroit de Fé*
glife deftiné à faire Vépreuve ; on lui jettoit de l’eau
bénite ; il en buvoit même ; enfuite il prenoit le fer
qu’on avoit fait rougir plus ou moins, félon les pré-
fomptions 6c la gravité du crime ; il le foûlevoit deux
ou trois fois, ou le portoit plus ou moins loin, félon
la fentenCe. Cependant les prêtres réritoient les
prières qui étoient d’ufage. On lui mettoit enfuite là
main dans un fac que l ’on fermoit exactement, 6c
fur lequel le juge & la partie adverfe appofoient
leurs fceaux pour les lever trois jours après ; alors
s’il ne paroifioit point de marque de brûlure, & quelquefois
aufli , fuivant la nature 6c à l’infpeclion
de la plaie , l’accufé étoit abfous ou déclaré coupable.
La même épreuve fe faifoit encore en mettant la
main dans un gantelet de fer rouge, ou en marchant
nudspiés fur des barres de fer jufqu’au nombre de
douzîè , mais ordinairement de neuf. Ces fortes d’é-
preuves font appellées ketelvang dans les anciennes
lois des Pays-Bas, & fur-tout dans celles de Frife.
On peut encore rapporter à cette efpece d’èpreuvjt
celle qui fe faifoit ou en portant du feu dans fes habits
, ou en paffant au-travers d’un bûcher allumé,
ou en y jettant des livres pour juger s’ils brûloient
ou non, de l’orthodoxie ou de la fauffeté'des chofes
qu’ils contenoienr. Les hiftoriens en rapportent plufieurs
exemples.
L’ordalie par l’eau fe faifoit ou par l’eau bouillante,
ou par l’eau froide ; Vépreuve par l’eau bouillante
étoit accompagnée des mêmes cérémonies que celle
du fer chaud, & confiftoit à plonger la main dans
une cuve pour y prendre un anneau qui y étoit fuf-
pendu plus ou moins profondément.
L’épreuve par l’eau froide, qui étoit celle du petit
peuple , fe faifoit affez Amplement. Après quelques
oraifons prononcées fur le patient, on lui lioit la
main droite avec le pié gauche > 6c la main gauche
avec le pié droit, 6c dans cet état on le jettoit à
l’eau. S’il furnageoit, on le traitoit en criminel ; s’il
enfonçoit, il étoit déclaré innocent. Sur ce pié-là il
devoit fe trouver peu de coupables , parce qu’un
homme en cet état ne pouvant faire aucun mouvement
, 6c fon volume étant d’un poids fupérieur à
un volume égal d’eau, il doit néceffairement enfoncer.
Dans cette épreuve le miracle devoit s’opérer
fur le coupable , au lieu que dans celle du feu , il
devoit arriver dans la perfonne de l’innocent. Il eft
encore parlé dans les anciennes lois de Vépreuve de la
croix, de celle de l’Euchariftie, & de celle du pain
6c du fromage.