du thréfor & des thréforiers de France ; Pafquier, recherches
de la France , liv. II. ch. vïij'. Filleau, part, II.
lie. X . ch. ij. & Juiv. Henrys, totn. I. liv. I I . ch.jv.
que fl. 14. Bacquet, traité de la chambre du tkrefor , &
T hrésoriers de Frange.
D omaine d ir e c t , lignifie quelquefois la feigneurie
d’un héritage, quelquefois la fimplg propriété
oppofée au domaine utile, tel que l’ufufruit. Voyc^
ci-devant au mot D omaine. (A )
D omaine engagé , eft une portion du domaine
de la couronne que le Roi a transférée à quelque particulier.
Ce domaine ainfi engagé, ell toujours repute
faire partie du domaine delà couronne, & la véritable
propriété n’en appartient qu’au ro i, attendu la faculté
perpétuelle de rachat que le roi peut exercer.
Voye^ Engagement & En gagiste. {A )
D omaine fixe ; c’eft l’ancien domaine de la
couronne, tel que les feigneuries, les tailles, & autres
droits domaniaux qui ne. dépendent point d’aucun
événement cafuel. Voye{ ci-ckvant D omaine
ancien & D omaine casuel. {A )
D omaine fo r a in ; ce font certains droits domaniaux
qui fe lèvent fur les marchandifes qui entrent
dans le royaume, ou qui en fortent. {A )
D omaine immuable , eft celui dont le produit
n’augmente ni ne diminue, comme les cens & rentes
, à la différence du domaine muable, qui confifte
en greffes, feeaux & autres chofes qui s’afferment,
& dont le prix peut augmenter ou diminuer félon
les circonftances. V?ye%_ ci-devant D omaine de la
C ouronne. (A )
D omaine Muable , voye{ ce qui en eft dit ci-
devant à D omaine immuable , & à D omaine
de la C ouronne. {A )
D omaine noble , eft un héritage appartenant
à un particulier, & tenu par lui noblement, c’eft-à-
dire en fief ou en franc-aieu noble. Voye^ Fief &
Fr an c -aleu. (A )
D omaine n o u v e a u ; c’eft celui qui eft avenu
au Roi par conquête ou par acquifition, foit à prix
d’argent ou par échange, ou par confifcation, com-
mife , aubaine, bâtardife, déshérence. Voye^ ci-
devant D omaine ancien & D omaine de la
C ouronne. (A ) . ,
D omaine par ticulier du R o i , eft différent
de celui de la couronne. Voye^ ce qui en eft dit ci-
devant au mot D omaine de la C ouronne. {A )
D omaine plein , lignifie quelquefois la pleine
propriété, c’eft-à-dire celle à laquelle on joint l’ufu-
fruit : quelquefois il lignifie la mouvance direfte &
immédiate d’un fief envers un autre feigneur, à la
différence des arriérés-fiefs qui ne relevent pas en
plein fief ou plein domaine du fief fuzerain. {A )
D omaine du R oi. Ce terme pris ftri&ement,
fignifie le domaine particulier du roi, qui n’eft point
encore uni à la couronne ; néanmoins dans l’ufage
on entend fouvent par-là le domaine de la couronne.
Voye^ ci-devant D omaine DE LA COURONNE. (A )
D omaine réversible ; c’eft un domaine du roi
ou de la couronne, qui y doit retourner à défaut
d’hoirs mâles, ou dans quelqu’autre cas ou au bout
d’un certain tems, foit qu’il ait été donné à titre
d’apanage ou à titre d’engagement. {A )
D omaine réuni. On entend ordinairement par-
là un domaine réuni à la couronne. Il y a différence
entre un domaine uni & un domaine réuni ; le dernier
fuppofe qu’il avoit été' féparé de la couronne , au
lieu qu’un domaine peut être uni à la couronne, fans
y avoir jamais été uni précédemment. Voyeç le factum
de M. HuïTon fur le domaine de Montbar. (A )
D omaine roturier , eft un héritage appartenant
à un particulier , & par lui tenu en cenfive de
quelque feigneur, ou en franc-aleu roturier. (A )
D omaine du Ro i , voye^ ci-devant D omaine
de la C ouronne , & D omaine particulier
du Ro i . (A )
D omaine du Seigneur ; c’eft le corps de fon
fief. Réunir à fon domaine, c’eft réunir à fon fief;
faire de fon fief fon domaine, c’eft fe joiier de fon
fief. (A )
D omaine utile ; c’eft la joiiiflance d’un fonds
détachée de la feigneurie & de la fimple propriété.
Le domaine utile eft oppofé au domaine direct. Un
feigneur a le domaine -dàxeU. d’un fonds, fon eenfi-
taire en a le domaine utile ; de même le bailleur à
rente ou à emphitéofe, a le domaine direél de l’héritage,
le tenancier a le domaine utile. Le propriétaire
confidéré par rapport à l’ufufruitier, a le domaine
direâ , & l’ufufruitier le domaine utile. Enfin on dit
quelquefois que le fermier a le domaine utile, c’eft-
à-dire la poffeflion. Voye£ ci-dev. au mot D omaine. m . ■ 1 DOMANIAL, {Jurifpr.) fe dit de ce qui appartient
au domaine du roi ou d’un feigneur particulier.
Bien domanial, eft celui qui dépend du domaine.
Droit domanial, eft celui qui fait partie du domaine,
ou qui eft retenu fur un bien domanial.
Caufes domaniales, font celles qui concernent le
domaine du roi ou d’un feigneur. Voye^ ci-devant
D omaine. (A )
DOMAZLIZE, ( Géog. mod.) ville de Boheme au
cercle de Pilen, fur le torrent de Cadburz.
DOMBES, {Géog. mod.) principauté & fouverai-
neté fituée en France, entre la Breffe, le Mâcon-
nois, le Beaujolois & le Lyonnois ; Trévoux en eft
la capitale : elle a environ neuf lieues de longueur
fur autant de largeur.
DOME, f. m, terme d'Architect. efpece de comble
de forme fphérique, lorfqu’il eft décrit par un demi-
cercle', & que fa hauteur égale la moitié du diamètre.
On appelle aufli dômes, ceux qui par imitation
au précédent font furbaiffés ou furmontés dans leur
élévation, aufli-bien que ceux qui font quadrangu-
laires, à pan, ou elliptiques par leur plan. De tous
ces genres de dômes, ceux de plans circulaires & de
formes paraboliques dans leur contour extérieur,
font les plus agréables & les plus univerfellement
approuvés : tel eft celui des Invalides à Paris, d’un
galbe préférable par fon élégance, à ceux du Val-
de-Grace, de la Sorbonne ., des Quatre - Nations,
qui cependant ne font pas fans mérite en comparai-
fon de ceux des Filles fainte Marie & de l’églife de
l’Affomption, tout-à-fait circulaires ; je ne parle
point ici de ceux de la Salpêtrière & des Grands-Jé-
fuites, & d’une infinité d’autres qu’on remarque
dans nos édifices facrés, dont les plans de forme octogonale
font fans grâce, fans proportion & fans
goût.
On fait aufli ufage des dômes dans les édifices destinés
à l’habitation : il s’en voit un quarré par fon
plan au palais des Tuileries ; il y en a de tout-à-fait
circulaires au palais du Luxembourg, au pavillon
de l’Aurore à Seaux, &c. &c.
Ce qui doit faire donner la préférence aux dômes
furmontés, formés par un demi-fphéroïde, à ceux
décrits par un demi-cercle , c’eft que ces derniers
paroiffent trop écrafés ; de maniéré que fi les dimen-
fions du bâtiment fembloient exiger cette forme de
préférence à toute autre, il feroit néceffaire néanmoins
de l’élever d’un fixieme de plus que fon diamètre,
pour qu’il parût d’en-bas de forme fphérique;
autrement il feroit fans grâce & d’une forme
corrompue, & moins agréable à beaucoup près
qu’un dôme furbaiffe, décrit par une courbe elliptique
, qui néanmoins ne peut convenir que dans des
édifices de peu d’importance, où la majefté des formes
, la beauté des contours & le fuccès des galbes,
femblent plus indifférehs.
La conftruôion des dômes fe fait ordinairement
de charpenterie couverte d’ardoife , de plomb ou
autre métal, & eft fufceptible d’ornemens de fculp-
ture & de dorure, tels qu’il s’en remarque à la plupart
de ceux que nous venons de nommer: mais il
faut obferver que ces orneniens foient mâles & bien
entendus ; qu’ils ayent beaucoup de relief, & qu’ils
foient d’une richefle relative à l’arehiteôure qui les
reçoit ; enfin qu’ils foient couronnés d’une lanterne,
d’un amortiffement, ou d’une plate-forme qui annonce
l’ufage intérieur du dedans des édifices que
ces dômes mettent à couvert.
On entend aufli fous le nom de dômes, le dedans
ou la partie concave d’une voûte, & l’intérieur d’un
temple de forme circulaire , connu par le mot coupole.
On dit communément le dôme des Invalides,
en voulant parler du dedans de l’églife. Voye1 C oupole.
{P)
D ome , {Chimie.) c’eft ainfi qu’on appelle la partie
fupérieure de certains fourneaux. Voye^ Fourneau.
DOMERIE, f. f. {Jurifpr.) eft un titre que prennent
quelques abbayes en France. Les uns croyent
qu’elles ont été ainfi appellées, quafi domus D e i,
parce'que ce font des efpeces d’hôpitaux oumaifons-
Dieu où la charité eft exercée. D ’autres croyent
que ce* mot domerie vient du titre dom, diminutif de
dominus que portent les religieux de certains ordres,
tels que les Bénédiûins ; qu’ainfi domerie fignifie feigneurie
ou la maifon des feigneurs, comme en effet
la plûpart de ces abbayes ont la feigneurie temporelle
de leur territoire. Voye^ Ab b a y e , Hôtel-
D ie u , Hô p it a l , Léproserie, Ordres. {A )
DOMESTIQUE, f. m. {Hiß. mod.) eft un terme
qui a un peu plus d’étendue que celui de ferviteur.
Ce dernier fignifie feulement ceux qui fervent pour
gages y comme valets de pié, laquais, porteurs,
&c. au lieu que le mot domeßique comprend toutes
les perfonnes qui font fubordonnées à quelqu’un,
qui compofent fa maifon, & qui vivent ou font cen-
fees vivre avec lui, comme fecrétaires, chapelains,
&c.Q
uelquefois le mot domeßique s’étend jufqu’à la
femme & aux enfans ; comme dans cette phrafe :
tout fon domeßique renferme tout l’intérieur de la
famille fubordonnée au chef.
Robe domeftique , toga domeßica, voyeç Robe.
D omestique , domejticus, étoit autrefois le nom
d’un officier de la cour des empereurs de Conftan-
tinople.
Fabrot dans fon gloffaire fur Théophylax Simo-
ca tta, définit 1 e domeßique , une perfonne à qui on
confie le maniment des affaires importantes ; un
confeifler, cujus fidei graviores alicujus cura & folli-
citudines committuntur.
D ’autreS prétendent que les Grecs appelloient
domefiici, ceux qu’on appelloit à Rome comités ; &
qu’ils commencèrent à fe fervir du mot domeßieus 3
quand le mot de comte fut devenu un titre de dignité,
& eut ceffé d’être le nom d’un officier de la maifon
du prince. Voye^ C om te.
Les domeftiques, domefiici, étoient donc des perfonnes
attachées au fervice du prince, & qui l’ai-
doient dans le gouvernement des affaires, tant de
celles de fa maifon que de celles de la juftice ou de
l’églife, &c.
Le grand domeftique, Megadomefiicus, qu’on appelloit
aufli Amplement le domeßique, fervoit à la fable
de l’empereur, en qualité de ce que nous autres
occidentaux appelions dapifer, maître d’hôtel. D ’autres
difent qu’il répondoit plûtôt à ce que nous appelions
majordome. Le domeßieus menfoe faifoit l’office
de grand fénéchal ou intendant;
Doniefiicus rei domefiica faifoit l ’office du grand-
maître de la maifon.
Domejticus fcholarum ou legionum, avoit le commandement
du corps de referve appellé fchola pala-
tinoe , & qui étoit chargé d’exécuter les ordres immédiats
de l’empereur.
Domejticus murorum avoit la furintendance de
toutes les fortifications.
Domejticus regionum, c’eft-à-dire du levant & du
couchant, avoit le foin des caufes publiques. ’
Domefticus icanatorum y étoit le chef des cohortes
militaires.
Il y avoit dans l’armée différens officiers portant
le nom de domejticus, qui ne fignifioit autre chofe
que commandant ou colonel; ainfi le domèjlique de la
légion appellée optimales, étoit le commandant de
cette légion. Voyeç Lég io n . Chambers. {G)
Les rois & les empereurs de la race de Charlemagne
, qui ont porté la grandeur aufli loin qu’elle
pouvoit raifonnablement aller, avoient pour domeftiques
des perfonnes des-plus qualifiées de l’état, &
beaucoup de grandes maifons du royaume font gloire
de tirer leur origine des premiers domejtiques de
ces princes : c’eft ce qu’on a depuis nommé grands
officiers de la couronne. Ces domejtiques avoient de
grands fiefs, & la même chofe s’eft confervée dans
l’empire d’Allemagne, où les élefteurs font toujours
regardés comme officiers domejtiques de l’empereur ;
ainfi les archevêques de Mayence; Trêves ,, C ologne
, font fes chanceliers ; le roi de Boheme grand«
échanfon, l’éle&eur de Bavière grand-maître, &c.
& dans l’éleâion de l’empereur ils font les fondions
de leurs charges : après quoi ils fe mettent-à table,
non pas à celle de l’empereur, mais: à d’autres tables
féparées , & moins élevées que celle de l’empereur.
{a)
Domejticus chori, ou chantre : il y en avoit deux
dans l’églife de Conftantinople, un du côté droit,
& l’autre du côté gauche. On les appelloit aufli protop
faites.
On a diftingüé trois fortes de domejtiques dans cette
églife ; favoir, domejlique du clergé patriarchal ;. do-
meflique du clergé impérial, ou maître de la chapelle
de l’empereur ; & domejticus defpinicus , ou de
l’imperatrice. Il y avoit encore un autre ordre de
domejtiques, inférieurs à chacun de ceux dont on
vient de parler ; on les appelloit domejtiques pa-
triarchaux.
Domeftiques, domefiici, étoit aufli le nom d’un
corps de troupes dans l ’empire romain. Pancirolles
prétend qu’ils étoient les mêmes que ceux qu’on appelloit
protectoreSy qui avoient la garde immédiate
de la perfonne de l’empereur, même avant les prétoriens
; & qui fous les empereurs chrétiens avoient
le privilège de porter le grand étendard de la croix,
ou le labarum. On croit qu’ils étoient au nombre de
3500 avant Juftinien, & cet empereur les augmenta
de 2000. Us étoient divifés en différentes compagnies
ou bandes, que les Latins appelloient fchola ,
& dont on dit que quelques-unes furent établies par
l’empereur Gordien. De ces compagnies, les unes
étoient de cavalerie, les autres d’infanterie : leur
commandant étoit appellé cornes domejiicorum. Voyeç
C om te. Chambers. {G)
D omestiques , {Jurifp.) Ce ferme pris dans un
fens étendu, fignifie tous ceux qui demeurent chez
quelqu’un & en même maifon ; ainfi dans ce fens
tous les officiers du roi & des princes , qu’on appelle
commenfaux , & ceux des évêques, font en
quelque façon domejtiques.
Mais on n’entend ordinairement par le terme de
domejtiques , que dés ferviteurs. Ceux-ci doivent à
leur maître la foûmiflîon, le refpeâ, & une grande
fidélité.