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» Les effais font pareillemeht la bafe du travail
•>> des monnoies: fans eux elles ne feroient ^prefque
» jamais au titre prefcritparle fouverain. L’affinage
» des matières d’or & d’argent, & le départ ou la fe-
» paration de ces deux métaux, font auffi du relïort
» de la docimajîe; car fans un effai qui précédé l’affi-
» nage, on ne peut favoir combien l’argent a de ciu-
5> vre dans fon alliage, ni par conféquent combien il
» faudra mettre de plomb fur la coupelle pour de*
» truire ou fcorifier cet alliage« C ’eft auffi par 1 effai
» qu’on juge s’il y a affez d’argent joint à. l’or dans
» le mélange de ces deux métaux, pour que l’eau-
» forte puiffe en faire la féparation ». M. Hellot fur
-Schlutter.
Les objets particuliers fur lefquels la docimajîe s’exerce
, font les minés proprement dites, les fubftan-
ces métalliques mêlées entr’elles ou à quelques matières
étrangères, telles que le foufre, les pyrites,
les pierres ou terres alumineufes, nitreufes, &c.
Les principales opérations que la docimajîe emploie
, font le lavage, le grillage, la fcorification,
l ’affinage par la coupelle, la fufion, & la préparation
des régules ou des culots métalliques, la liquation
, la réduôion, l’amalgamation, le dcjpart .par
la voie feche, la diftillation, la fublimatiôn, la fo-
lution par les menffrues humides qui comprend l’in-
quart, & les différens départs par la voie humide.
p^oyc? les articles particuliers.
Les inftrumens pour exécuter toutes ces différentes
opérations, font « un fourneau allemand à deux
» foufflets, oii l’on puiffe fondre en dix ou douze
» heures au moins un quintal réel de mine, avec
» les différentes matières qu’on eft obligé d’y ajoû-
» ter pour en extraire le fin.
» Un fourneau ,de reverbere à l’angloife ayant
» une chauffe, dont on puiffe hauffer ou baiffer la
» grille pour le chauffer avec le charbon de terre
» ou avec le bois, & où l’on puiffe fondre de même
» un quintal réel de mine en dix ou douze heures.
» Un fourneau de reverbere pour griller les mi-
» nés, & dans lequel on puiffe calciner à deux, trois
» & quatre feux, au moins quatre ou cinq quintaux
» de minéral crud, afin d’en avoir affez pour quatre
» ou cinq effais de fonte, à un quintal réel chacun,
» au cas que le produit du premier de ces effais ne
» réponde pas au produit de l’effai fait à l’ordinaire
» en petit.
» Un moyen fourneau d’affinage ayant une chauffe
» dont la grille puiffe fe hauffer ou fe baiffer, afin
» qu’on y puiffe, comme dans le fécond fourneau
» dont on vient de parler, employer le charbon de
» terre ou le bois ; il faut auffi qu’il foit conftruit de
» façon qu’on puiffe y placer une coupelle à l’an-
» gloife, ou une coupelle ordinaire dite à Valleman-
» de, de capacité fuffifante pour litarger environ fix
» quintaux de plomb.
» Deux fourneaux d’effai, dits fourneaux de cou-
» pelle, pour les effais en petit.
» Deux fourneaux de fonte : l’un fixe placé de-
» vant un foufflet double femblable à celui d’une
» forge, où l’on puiffe fondre jufqu’à cent marcs d’ar-
» gent ; un autre quarré, mobile, & beaucoup plus
» petit, deftiné à la fonte des effais en petit, ayant
» deux efpeces de tuyeres vis-à-vis l’un de l’autre,
» afin qu’on puiffe le chauffer avec deux foufflets, fi
» le vent d’un feul ne fuffit pas pour donner à la mi-
» ne une fufion parfaite. On ne peut fe paffer de ce
» dernier fourneau à deux vents oppofés, quand on
» veut favoir fi une mine de fer contient de l’or &
» de l’argent, parce qu’un feul foufflet ne fuffit pas
» pour lui donner la fluidité néceffaire à la précipi-
» tation de ces deux métaux.
» Un fourneau à diftiller l’eau-forte & d’autres
P efprits acides par la cornue*
» U n fourneau avec un bain de fable pour le dé*
» part des matières d’or & d’argent.
» Un autre fourneau avec bain de fable fervant à
» la reprife de l’argent, c’eft-à-dire à diffiller l’eau-
» forte qui eft chargée de l’argent pendant le départ.'
» Trois ou quatre baffines de cuivre rouge dans
» lefquelles on puiffe faire chauffer l’eau - forte qui
» eft chargée de l’argent des départs pour en préci-
» piter ce métal, en cas qu’on juge qu’il foit plus
» avantageux de le retirer par cette méthode que par.
» la diftillation de l’eau-forte.
» En cas qu’on précipite l’argent diffous par les
» baffines de cuivre rouge, il faut un fourneau long
» où l’on puiffe placer plufieurs pots à beurre garnis
» de leurs chapiteaux & récipients pour diftiller l’eau-
» forte affoiblie qu’on aura décantée des baffines
» & qui en a diffous une partie du cuivre A la place
» de l’argent qu’elle tenoit d’abord en diffolution.
» Une grande balance fur laquelle on puiffe pefer.
» jufqu’à deux Cents marcs.
» Une moyenne balance propre à pefer cinquante
» marcs.
» Une balance pour le poids de marc.
» Deux balances avec leurs pivots & leviers, l’u-
» ne fervant à pefer la matière des effais ; & l’autre
à pefer les grains ou petits culots provenans des ef*
» fais de mines de cuivre, de plomb, de fer, &c.
» Deux balances d’effai montées dans une châffe
» ou lanterne garnie de verre blanc ou de glaces ,
» pour les mettre à l’abri de toute agitation de l’air*
» On les monte fur leurs fupports & poulies ; & avec
» un poids coulant fur la tablette de la lanterne, on
» les foûleve. L’une fert pour les effais ordinaires
» des mines de plomb & de cuivre ; l ’autre plus fine
» &c plus délicate, ne s’employe que pour pefer le
» produit ordinairement peu confidérable, qu’ont
» donné ces fortes de mines en or & en argent. Cette
balance s’appelle balance docimajlique. Voyez Essai.
» Un bon poids de marc bien étalonné avec d’au-
» très poids de cuivre jaune, jufqu’à la concurrence
» de deux cents marcs.
» Un poids de proportion, f^oye^ Poids.;
» Un poids de quintal,
» Un poids de marc, > en petit.
» Un poids de karat, J
» Une couple de pinces de laiton , nommées bruf.
» J.elles , pour prendre ces petits poids.
» Une couple de cuillères, dont une petite & à
» longue queue.
» Une couple de moules de cuivre jaune ; l’un un
» peu grand, l’autre petit, pour verfer le plomb des
» fcorifications.
» Une douzaine de grands & de petits moules auffi
» de cuivre jaune, fervant à faire des coupelles.
» Des tenailles à b e c , des pincettes, & autres inff
» trumens de fer deftinés pour les fourneaux d’effai,
» foy e r , fourneaux de fonte, ainfi que des foufflets.
» Une plaque de fer ou de cuivre rouge, garnie
» de petits creux en demi-fphere, de capacité fuffi-
» fante pour contenir la matière feorifiée d’un effai
» qu’on y verfe, quand il eft en parfaite fufion.
» Une enclume ou gros tas d’acier trempé & poli,
» avec deux marteaux auffi garnis d’acier bien poli.
» Un autre petit tas d’acier poli, & fon marteau
» auffi poli.
» Une moyenne plaque de fer fondu bien unie,
» fervant de porphyre, avec un marteau fervant à
» broyer les matières des effais.
» Un trepié de laiton eu de tôle pour placer les
» petits matras qu’on met furie feu pour faire bouil-,
» lir l’eau-forte des effais d’or.
» Deux cônes de cuivre jaune ou de fer de fonte £
» l’un grand, l’autre petit.
» Deux autres cônes de fer.
>> Une baffine de fer pour verfer l’argent en fu-
» lion & le mettre en culot.
» Des lingotieres pour l’or & pour l’argent.
» Trois ou quatre poêles à têt.
» Un chauderon de cuivre rouge où l’on puiffe gre*
» nailler l’argent, & qui puiffe contenir au moins
» vingt féaux d’eau. Mais pour éviter les frais, on fe
» fort en France d’un cuvier de bois, au fond duquel
» on met une moyenne baffine de cuivre pour rece-
» voir la grenaille qui a traverfé l’eau du cuvier.
» Deux ou trois baffines de cuivre rouge avec
» des anfes de fer, contenant chacune un feau d’eau.
» Il faut qu’elles foient de cuivre un peu épais, pour
» qu’on puiffe s’en fervir, fi l’on veut, à précipiter
» l’argent de l’eau-forte qui a fait le départ de l’or.
» Deux autres fortes baffines de cuivre rouge pour
» la même précipitation , lorfqu’on a une grande
» quantité de cette çau-forte chargée d’argent.
» Une baffine pour laver & édulcorer la chaux
» d’or qui a été départie de l’argent, contenantfept
» à huit féaux d’eau.
» Un baffin de cuivre fervant à mettre les matie-
» res concaffées, contenant onze pintes ou environ.
» Des grandes & petites cuillères un peu fortes
» en cuivre.
» Des capfules de fer & de terre pour les bains de
» fable.
» Des cucurbites ou matras de verre à fond large,
» qu’on puiffe placer dans des chaudrons pleins d’eau,
» pour faire le départ au bain-marie.
» Des cucurbites ordinaires de verre, pour le dé-
» part & la diftillation de l’eau-forte & des cornues,
» encore meilleures pour ce dernier ufage.
» Des chapiteaux de verre.
» Des récipiens de verre ou balons, & des réci-
» piens de grais pour l’eau-forte.
» De bons matras de différentes grandeurs, &
» plufieurs de petite capacité pour les effais d’or en
» petit.
» Plufieurs baffins de verre ou de porcelaine.
» Des entonnoirs de verre.
» Des baffins de pierre ou de terre, fou vent né-
» ceffaires à certains départs.
» Des bouteilles de verre avec des bouchons de
» cire pour les eaux-fortes.
» Des creufets d’Ipfon ou couleur de plomb ,
» grands & petits.
» D e petits têts ou creufets plats à fcorifier ou à
» rôtir les mines, & de plus grands,'pour chaffer
» l’antimoine, lorfqu’on purifie l’or par ce minéral.
» D e grands fcorificatoires fervant à purifier les
» matières par le vent du foufflet.
» Des creufets de Heffe, bien choifis & de toute
» grandeur. Nota. Quelques fournaliftes de Paris les
» font auffi bons au moins que ceux d’Allemagne.
»> On peut en faire venir auffi de Dieu-le-Fit, près
» de Montelimart, qui font excellens ; ceux de Sin-
» fanfon, près de Beauvais, font auffi très-bons pour
» la fonte de cuivre.
» Des têts ou petits creufets ayant l’entrée étroi-
» t e , & le milieu renflé, avec un pié pour les placer
» à-peu-près comme la patte d’un verre : ils fervent
» en Allemagne aux effais des mines en petit. On ne
» peut les faire que fur le tour, & fouvent ils font
» poreux, & boivent une portion du métal réduit ;
*> on les nomme des tûtes.
» Des bonnes moufles de terre à creufet.
» Des coupelles d’os ou de cendres depuis le poids
» de deux gros jufqu’à celui de quatre onces, & par
» conféquent de différente capacité.
» Un petit & un grand mortier de fer.
» Un ou deux mortiers de verre avec leurs pilons
» auffi de verre.
» On ne peut fe difpenfor d’avoir dans un labo-
Tome V,
» ratoire des fiux ou fondans de différentes fortes >
» tant pour les effais des mines, que pour les autres
» matières que l’on veut fondre.
» i° . Du plomb grenaillé. Noye^ Plomb.
» z°. De la litarge. Foyê^ Plomb.
» 30. Du verre de plomb. Vùye^ Plomb.
» 4°. Du falpetre purifié, f^oye^ N itre.
» 5°. Du tartre blanc que Schlutter préféré ait
» tartre rouge, preferit pour le flux noir par tous les
» auteurs qui ont écrit fur l’art d’effayer les mines.
» 6°. De l’ecume de verre nommée auffi fiel & fel
» de verre, ou tendrole. Celle qui eft prefque com-
» pa&e, eft préférable à celle qui eft rare & friable.
n 7°* ï^u borax. Il faut le calciner Ôc le remettre
» en poudre avant que de l’employer , parce qu’il
» bourfoufle dans les creufets, & peut en faire for-
» tir une partie de l’effai : ce qui n’arrive pas quand
» on a eu l’attention de le cafciner auparavant.
» 8°. De la potaffe. Plus elle eft compare, meil-
» Ieure elle eft pour l’ufage. Celle qu’on trouve au
» fond du pot de fer dans les fabriques de ce fel,
» dont il fora parlé dans la fuite, eft ordinairement
» la meilleure. Celle qui eft par-deffus, & qui paroît
» plus fpongieufe, n’eft pas fi bonne.
» 90. Du fel alkali. Celui qui refte au fond d’une
» baffine de fer, après qu’on y a fait bouillir jufqu’à
» ficcité la leflive des favoniers. On peut lui fubfti-
» tuer le fel de foude purifié. Voye^ Fondant.
» io°. De la cendre gravelée , que Schlutter ne
» met point dans fon catalogue d » fondans, quoi-
» que c’en foit un excellent pour les mines ferrugi-
» neufes qui tiennent de l’or.
» i i °. Du caput mortuum. C’eft ce qui refte au fond
» des cornues de fer ou de terre, dont on s’eft fer-
» vi pour diftiller l’eau-forte. Voye^ Nitr e.
» iz ° . Du fel commun. Foye^S^L COMMUN.
» 130. Du verre blanc.
» 140. Du fable blanc calciné, broyé, paffé par
» un tamis, & enfuite lavé & feché.
» 1 50. De la pou/îîere de charbon. On prend le
» charbon de jeune bois de hêtre ou de vieux cou-
» drier, qu’on fait piler & tamifër pour le conferver
» dans une boité.
» 160. Du flux crud ou flux blanc, du flux noir,'
» & différens flux compofés ». Voye^ Flux & Fond
ant. Extraits de l'ouvrage déjà cité.
Et enfin différens menftrues, principalement l’eau-
forte précipitée, de l’efprit de fol reâifié, différentes
eaux régales, de l’huile de tartre, de l’efprit de
fol ammoniac, du mercure, & du foufre. Voye^ ces
différens articles.
Il ne fuffit pas à l’effayeur d’être en état d’exécuter
les opérations que nous avons défignées plus
haut, & dont il fera traité dans des articles particuliers.
Il ne fuffit pas même qu’il fâche former un procédé
régulier de l’exécution fucceffive d’un certain
nombre de ces opérations ; procédé dont on trouvera
un exemple au mot Essai ; il faut encore qu’ii foit
au fait d’un certain calcul, au moyen duquel il détermine
la proportion dans laquelle, étoient entr’eux,
les différens principes qu’il a féparés, & le rapport
de ces ptbduits avec ceux du travail en grand. Ce
calcul a été heureufement rendu très-fimple, au
moyen de l’ufage des poids fi&ifs, repréfentans, ou
idéaux, divifés dans des parties proportionnelles
aux parties des poids réels , qui font en ufage dans
chaque pays. Un petit poids quelconque étant pris,
par exemple, pour repréfonter le quintal de ioo liv.
qui eft le plus communément en ufage parmi nous ;
on divifera ce poids fiélif par livres, onces, gros ,
&c. & comme il n’eft jamais queftion dans la ré-
ponfe dudocimafifte de déterminer des quantités ab-
folues, mais toujours des quantités relatives, qu’on
ne lui demande jamais combien d’argent, par exem-
A ij