EMMELEY , ( Gèogr. mod. ) ville du comté de
Tipperari, en Irlande.
EMMELIE, f. f. f&ÊÈ anc.) danfe des Grecs. Un
<les fui vans de Bacchus, dans la conquête des Indes,
l ’inventa & lui donna fon nom ; elle étoit grave 6c
férieufe. Telles font nos farabandes, nos grands airs
de cara&eres que nous appelions danfes nobles & terre-
à-terre. Bonnet, hifi.de la Danfe. Il y a fur Yemmelie
théâtrale un doute ;von ne fait li c’étoit une danfe
qui s’exécutoit dans les tragédies anciennes, ou li
c ’étoit quelque forte de mélodie dont elles étoient
accompagnées. Voye^ Danse. {B)
EMMENAGOGUE , adjett. (Médec. Thérap. mat.
mèd. ) fe dit d’un remede de la claffe des évacuans :
c ’eft une épithete employée pour déligner une des
trois fortes de médicamefts dû genre des utérins ;
c ’eft-à-dire, de ceux qui fervent à exciter ou à fa-
vorifer les trois différentes excrétions naturelles de
la matrice ; favoir, celle du flux menfiruel, celle qui
eft propre à procurer la fortie du fétus, 6c celle des
lochies ou vuidanges après l’accouchement.
Les emménagogues font les remedes qui regardent
fpécialement la première de ces trois fortes d’excrétions
: on appelle ecboliques, ceux dont on fe fert
pour la fécondé ; & arifiolockiques, ceux qui conviennent
à la troilieme.
Comme ces excrétions s’opèrent par les mêmes
vaiffeaux, & ne different entr’elles que par les cir-
conftances qui les déterminent, les mêmes médica-
mens qui peuvent être emménagogues, peuvent aufli
être employés comme ecboliques, ou comme arifio-
lochiques, félon les différentes circonftances où ils
font mis en ufage.
Ainli, pour trouver expliquée la lignification particulière
de ces mots compofés, la maniéré d’agir
des médicamens qu’ils désignent, & d’adminiftrer ces
médicamens ; pour avoir l’énumération de toutes les
drogues, tant limples que compofées, qui forment
ce genre de remedes, voye^ le mot Utérin , qui eft
une qualification commune à leurs différentes efpe-
ce s, fous laquelle il paroît conféquemment convenable
de renfermer tout ce qu’il y a à dire au fujet
de ces remedes. Voye^ aujfi ¥ l v x menstruel,
Accouchement, Avortement, 6c fur-tout
Y article principal MÉDIC AMENT. ( d )
EMMENALOGIE, f. f. {Médecine.) Ce terme eft
grec, compofé de ifxfAvut, menfirua, & de xoyoç,
fermo ; ainfi il eft employé pour lignifier un traité
des menfirues, c’eft-à-dire de l’écoulement périodique
des femmes : le plus fameux ouvrage connu fous
ce nom, eft celui du célébré Freind, médecin de la
Cour de Londres, (d )
EMMENEK, {Géogr. mod.) ville du cercle de
Weftphalie, en Allemagne ; elle eft dans le duché
de C leves, à peu de diftance du Rhin. Long. 2 3 .5G.
lat. 4 1 .5g .
EMMËULAGE, f. m. {Jardinage.) c’ eft mettre en
meules le foin quand il eft fauché 6c fanné : lorf-
qu’il eft emmeule , il ne craint point la pluie, 6c on
prend fon tems pour le botteier. {K )
EMMIELER UN ETAI, {Marine.) c’eft remplir
le vuide qui eft le long des tourons des cordes, dont
Xétai eft compofé. (Q )
EMMIELLURE, f. f. ( Manège. Maréchallerie. )
remede topique, diftingué de ceux que nous appelions
charge, emplâtre blanche, 6cc. en ce que nous
faifons entrer du miel dans fa Compofition.
• Quelques-uns l’employent communément dans
une foule de circonftances, comme dans celles des
efforts, des écarts, des entorfes, de la foulure des
tendons, de l’engorgement des jambes, des coups
,4e piés, des embarrures, & d’autres contufions quelconques,
&c.
ß n en trouve une infinité trop grande de recettes
dans tous les auteurs qui ont écrit fur les maladies
des chevaux, pour que je me croye obligé d’en indiquer
ici quelques-unes. Voyez Soleyfel, Gafpard,
Saunier, Crefcentius, Michel Biondo , Recini, Carac-
ciolo , Coloubro, Gibfon , Markaut, 6cc. { e )
EMMUSELÉ , adj. en termes de Blafon, fe dit des
ours, chameaux, mulets, 6c autres animaux auxquels
on lie le mufeau, pour les empêcher de mordre
ou de manger.
Morlot de Mufeau, d’argent à une tête d’ours de
fable, emmufelée de gueules.
EMMUSELER un cheval, {Maréchall.) c’eft
lui mettre une mufeliere pour l’empêcher de mordre
ou de manger. Voye[ Museliere.
EMOLLIENT, {Mat. médicale.) Quelques médecins
ont décoré de cette propriété les remedes
aqueux, mucilagineux, doux, farineux, émulfifs ,
gélatineux, c’eft-à-dire l’eau chargée de la partie
mucilagineufe de certains végétaux, comme mauve,
guimauve, lin , pfillium , grande confoude , &c.
voye{ Mucilage ; le même liquide chargé du
corps doux végétal pris dans les dattes, les figues,
les raifins fecs, les jujubes, la racine de régliffe, la
citrouille, &c. voye£ D O U X , matière médicale &
diete ; les décodions des femences farineufes, telles
qu’orge, ris, feigle, avoine, &c. voyeç Farineux ;
les émulfions, voyeç Emulsion ; les bouillons de
la chair des jeunes animaux, comme veau, poulet,
&c. 6c ceux de grenouille 6c de tortue.
Les médecins qui croyent aux émolliens, penfent
que ces remedes ramolliffent les diverfes humeurs
arrêtées 6c ramaffées dans certains vaiffeaux, 6c fur-
tout les arrêts inflammatoires, ou congeftions du
fang proprement dit ; il en eft même qui ont imagine
je ne fai quel vice des humeurs en général qu’ils
ont appellé denfitè, & qui ont crû que les émolliens
remédioient très-efficacement à ce vice.
Nous avons dit à l'article D élayant , que les
qualités délayante, émolliente, 6c relâchante, étoient
attribuées aux mêmes remedes, ou même n’étoient
qu’une feule propriété défignée par différens noms
dans les diverfes théories. Ce que nous avons ob-
fervé des préjugés conçus fur les délayans, feroit
donc inutilement répété ici. Voye^ D élayant.
On parlera à l'article Topique, de l ’ufage que
peuvent avoir, dans la curation des maladies internes
, les remedes de cette claffe appliqués extérieurement.
{b )
EMOLLIENTES (P l a n t e s ), Pharmacie. Les
plantes qui portent ce nom par excellence, dans le
langage ordinaire des boutiques, font la mauve, la
guimauve, la violette, & l’acanthe ou branc-urfine.
Elles ont été choifies dans la claffe des plantes émollientes,
parce qu’on a crû qu’elles poffédoient éminemment
cette qualité.
Les plantes de la même claffe qui font cenfées approcher
le plus près de celles-ci, & qu’on employé
comme leurs fuccédanées, font la mercuriale, la pariétaire
, la poirée, la roche, & le féneçon.
Les rangs de ces plantes ont été déterminés par
un choix très-gratuit 6c très-arbitraire ; les oignons
de lis , la laitue, la racine de grande confoude, &c.
y auroient autant de droit que la plupart de celles-
ci ; 6c quelques-unes d’entr’elles au contraire, telles
que la pariétaire 6c le féneçon, font fort mal placées
à côté de la poirée, de la mauve, &c, Voye£ les articles
particuliers.
Au refte, nçus avoiions de bonne-foi que l’erreur
que nous relevons ic i, n’eft pas une erreur importante.
{b)
EMOLUMENT, f. m. {Jurifprud.) terme de pratique,
qui lignifie les profits que quelqu’un tire de fa
charge ou de fon emploi : on dit qu’un officier cherche
à émolumenter , lorfqu’il multiplie fans néceflité les
E M O
Vacations , ou qu’il allonge un procès verbal ou au-
*re a£le., ann de gagner davantage. Voyc^ Epices,
Vacations*, Honoraires , Frais & Salaires.
B H f
EMONCTOIRÈ, f. f. {Médecine.) Ce terme qui
eft tiré du Latin emungere, moucher, nettoyer, en
tirant les ordures, eft employé pour défignér, dans
l’oeconomie animale, tous vaiffeaux, canal, conduit
ou réfervoir deftinés à fiervir à la féparation de
quelque humeur excrémenticielle. Les anciens ap -
pelloient les narines Y émoncloire .du cerveau, parce
qu’ils croyoient que les vaiffeaux de cette cavité
ont la propriété d’attirer les impuretés du cerveau ;
on a retenu ce mot, quoique dans une lignification
différente de celle-là. On ait que la peau, les reins,
font les émoncloires du corps, parce qu’il fe fait par
ces organes une fectétion 6c une excrétion abondantes
des humeurs qui ne font plus propres à aucun
ufage utile dans le corps humain, 6c même de celles
qui font viciées dans les maladies. On ne peut pas
dire par conféquent des parotides, des véficules fé-
minales, qu’elles font des émoncloires , puifque ces .
parties ne fervent qu’àféparer ou à recevoir du fang
d e s humeu rs très-utiles dans l’oeconomie animale.
Voye^ Sécrétion , Excrétion, <$• Excrémen-
ticiel. { d )
EMONDER, v. a£t. {Jardinage.) La façon d’élaguer
ou émonder les arbres qui ne donnent point de
fru it, fait fur eux le même effet que la taille fur les ■
arbres fruitiers ; c’eft par l’élagage qu’on les conduit,
qu’on leur donne une belle forme, une tête élevée 6c
gracieufe.
La réglé générale eft qu’un arbre de haute tige
ou de haute futaie ne doit avoir qu’un jet montant
jufqu’à une certaine hauteur, après laquelle on lui
laifl'e former fa tête.
On choifit la fécondé année de la pouffe d’un :
jeune arbre la branche la plus forte & la plus droite,
& l’on coupe en pié de biche toutes les autres. Lorf-
qu’on fe trouve embarraffé dans le choix d’une branche
, il en faut laifler deux jufqu’à l’année fuivante
que l’on coupera la moindre ; fouvent même on en
laiffe trois pour élever mieux celle du milieu, qui
eft la plus droite ; & les deux autres dont on arrête la
fè v e , ne fervent qu’à l’entretenir par le moyen d’un
bâton paffé en-travers, appellé garrot. Ces deux
branches meurent l’année fuivante ; 6c quand celle
du milieu fe peut foûtenir d’elle-même, on les coupe.
La meilleure maniéré de bien élever 6c dreffer des
allées, eft de mettre des perches à chaque arbre
pour les conduire ; il faut encore faire des treillages
groffiers, liés avec de I’ofier, pour foûtenir les pa-
liffades un peu fortes, 6c les ferrer de près dès la
fécondé année de leur pouffe, fans jamais toucher
au montant.
On doit, en élagant, ne pas entamer un arbre des
deux côtés, parce que ces plaies donnant peu de
paffage à la fève par l’écorce que l’on coupe, peuvent
l’arrêter 6c fecher la tête, ou la faire geler dans
Thyvèr. On mattera les arbres d’étage en étage, 6c
modérément, crainte des vents, en choififfant des
faifons peu rigoureufes, telles que la fin'de l’automne
ou le commencement du printems. {K )
EMOTTER, v. aft. {Jardin.) c’eft ôter les mottes
de terre attachées à la racine d’un arbre. {K)
EMOUCHER, v. aéf. en terme de Maréchal, c’eft
chaffer les mouches des chevaux qu’on ferre. Voyeç Terrer, Emouchoir, & c.
EMOUCHET, f. m. c’eft un nom que les Tanneurs
donnent à la queue des boeufs , vaches 6c
yeaux qu’ils préparent dans les tanneries.
Avant que de mèttre les cuirs dans l’eau pour les
faire dégorger , lesTanneurs en coupent les cornes,
Jesoreilles, & Yèmouchet. ç’eft-à-dire la queue, ainfi
Tome r .
E M O 571
nommee parce qu’elle fert à ces animaux pour chaffer
les mouches. Voye^ T anner.
E m o UCHEt , f. m. Voyeç Ë PERŸ IEft.
EMOUCHOIR, f. m. {Manège.) efpecedecôü*
verture qui revêt toutes les parties du corpsdu cheval
harnaché, qui ne font point occupées par ïa feïle;
elle s’étend par conféquent fur la croupe, fur l’encolure
6c fur le fommet de la tête, & defeend environ
jufque fur le milieu des faces latérales de ces mêmes
parties. Au haut de l’extrémité antérieure delà
portion deftinée à recouvrir l’encolure, font percés
deux trous à l’ effet de livrer un paffage aux oreiL
les de l’animal, & à fon extrémité pofterieure près
de la fellette, font attachés deux contre-fanglôts que
l*on arrête dans des boucles près de la pointe de l’arçon
de devant. A l’égard de la portion qui garnit
toute la croupe, elle ,eft fixée d’une part à la croupière,
par'lé moyen d’une attache qui eft coufue
dans fon milieu, 6c de l’autre 6c de chaque côté ,
par d’autres attaches qui la lient aux pointes de l’arçon
de derrière : elle fournit aufli un paffage à la
queue. Cette forte de couverture eft bordée de toutes
parts, & de cette bordure qui régné tout le long
du corps de l’animal , partent à l ’encolure 6c à la
croupe des efpeces de cordes que nous nommons deâ
volettes , qui descendent, de maniéré qu’elles jouent
au moindre mouvement, qu’étant portées alors
de côté &• d’autre indifféremment, elles remplïffen't
l’intention que nous avons à'émoucher le cheval ,
c’eft-à-dire, de le garantir dé l’infulte 6c de la ,pic-
quûre des mouches, & de chaffer celles qui l’incommodent.
Ces volettes n’outre-paffent pâli en defeen-
dant lé corps de l’animal, 6c n’empietent que très-
peu fur fes extrémités. ,
Le mot emouchoir dérive, donc de l’ufage auque^
cette couverture eft confacrée. Quelques pèffonnes
la nomment émouchettes, mais ce teçm.e ne-pafoît
point adopté ; d’autres l’appellent chaffe-motiche 2
d’autres enfin ne la connoiffent que fous un nom qur
ne lui convient point, & qui ell deftiné à défignér
une autre forte de couverture, puifque c’eft fous celui
de cap arajfon.
Il eft deux fortes à'éniouchoirs ; les uns font à mailles
ou à filets, les autres font d’un tiffu fuivi. Ces
derniers fe font ordinairement dé couti , & font.plus
capables de fatisfaire l’objet qué nous nous propo-
fons , puifque les infe&es dont nous voulons défendre
l’animal, ne trouvent point comme dans les premiers
, des efpaces au - travers defquels ils puiffent
s’infinuer jufque fur les tégiimens. Peut - être qUè
quelqu’un penfera qu’ils ne parent point un cheval
autant que les èmouckoirs à mailles bordés d’or ou
d’argent, 6c dont les volettes font de foie ; mais j’i*
magfne que l’utilité doit toûjours être préférée aux
ornemens ; & d’ailleurs il n’eft pas impoflible dé
conftruire des èmouckoirs femblables aux féconds
d’une étoffe très - riche, de les border eh o r , d’y
ajufter des volettes d’o r, fi on le veut, & de porter
en un mot à cet égard,- le luxe & la magnificence à
leur plus haut degré.
On conçoit au furplus que les èmouchoirs fèroièrtt
fort inutiles en hyver. Ils ne conviennent point à la
chaffe, par la raifon qu’ils réfifteroient très-peu dans
les bois, dans les taillis, &c.
Il eft affez commun de voir dans les 'provinces
des èmouckoirs à mailles placés fur lés harnois des
chevaux de carroffe.
Les èmouchoirs ufités relativement âüX chevaux
de tirage, font de {impies volettes de cordés qui
font bordées.; on attache aufli à la mufeliere un filet
garni de volettes plus courtes.
Les Maréchaux appellent aufli èmouchoir, une
queue de cheval, joiiànt dans uh manche de bois
auquel elle eft attachée, Ils s’en fervent pour faire
C C ç ç ij .