
fâ fient viVSftS en venant au monde. Vbyt\. És au cod. d&pofihum. hcered. injlit. (A)
Enfans a naistre. On comprend fous ce terme
rien feulement ceux qui font déjà conçus, mais meme
ceux qui ne font ni nés ni conçus : on peut faire
itne inftitution, foit contractuelle ou par tellement,
ou une fubftitution, ou un legs au profit des enfans
à naître ; mais l’Ordonnance de 1735 Pour ^es,t€: . ”
mens, déclare, art. 4c), que l’inftitution d’heritier
faite par teftament ne pourra valoir en aucun ca s ,
fi celui ou ceux au profit de qui elle aura été faite,
n’étoient ni nés ni conçus lors du décès du teftateur.
On donne un tuteur aux enfans à naître lorfqu’ils
ont quelques intérêts à foûtenir. V y^Furgole , tr.
des teflamens , tom. I. chap.vj.fecl. /. ». 5. &fuiv.
Enfant naturel , eft celui qui eft procréé félon
la nature feule, c’eft-à-dire hors le mariage. Voyc^
BATARD & BATARDISE. ( A )
Enfant naturel et lég itim é , eft celui qui
eft procréé d’un mariage légitime : les enfans légitimes
font ainfi appellés dans quelques provinces,pour
les diftinguer des enfans adoptifs qui font mis au rang
des enfans légitimes, & ne font pas en même tems
infans naturels. (A')
Enfans en puissance de pere et de mere ,
font ceux qui font encore mineurs & non émancipés
, & même en pays de droit écrit, les enfans majeurs
non émancipes. Voye^ Fils de famille &
Puissance paternelle. (A)
Enfans ( Petits ) font les enfans des enfans. On
comprend aufli fous ce nom les arriere-petits-«»/à»j
en quelque degré qu’ils foient. (A )
r Enfans posthumes font ceux qui naiffent après
le décès de leur pere , quaji pojl humatum patrem.
Voye^Posthume. (A)
Enfant du premier l it , c ’eft-à-dire du premier
mariage ; enfant du fécond lit , c’eft du fécond
mariage, 6c ainfi des autres. (A)
Enfans pubere , eft celui qui a atteint l’âge de
puberté, fçavoir 14 ans pour les mâles 6c iz an s
pour les filles. Voye^ Puberté. (A )
Enfant putat if , eft celui qui eft réputé être
procréé de quelqu’un, quoiqu’il ne le foit pas réellement
, tel qu’un enfant adoptif ou un enfant fup-
pofé. (A )
Enfant du second l it . Voyeid-deffusEnfant
du premier l it .
Enfant supposé , eft celui que l’on fuppofefauf-
fement être né de deux perfonnes , quoiqu’il provienne
d’ailleurs. Foyc{ Part & Supposition de
p a r t . (A )
• Enfans trouvés. Voye\ cideffus Enfans exposés.
(A )
* Enfans , ([Hifi. anc.) Ils étoient ou légitimes,
ou naturels 6c illégitimes. Les légitimes étoient nés
d’un ou de plufieurs mariages ; les illégitimes étoient
ou d’une concubine, ou d’une fille publique, ou d’une
fille ou d’une veuve galante ; ou d’une femme mariée
à un autre, & adultérins ; ou d’une proche parente,
6c inceftueux.
Les Juifs defiroient une nombreufe famille ; la fté-
-rilité étoit en opprobre. On difoitd’un homme qui
n’avoit point enfans : non ejl oedificator ,fed diffipa-
tor. On mettoit le nouveau-né à terre ; le pere le le-
voit ; il étoit défendu d’en celer la naiflance ; on le
■ lavoit ; on l’enveloppoit dans des langes. Si c’étoit
un garçon ,1e huitième jour il étoit circoncis. Voye^
l'article C ircon cision. On faifoit un grand repas
le jour qu’on le fevroit. Lorfque fon efprit commen-
çoit à fe développer, on lui parloit de la loi ; à cinq
ans, il entroit dans les écoles publiques : on le cond
u is it à douze ans aux fêtes de Jérufalem ; on l’ac-
coûtumoit au jeûne ; on lui donnoit un talent : à treize
ans, on l’aflujettifloit à la loi ; il devenoit enfuite
majeur. Les filles apprenoient le ménage de leur
mere ; elles ne fortoient jamais feules ; elles étoient
toujours voilées ; elles n’étoient point obligées à s’inf-
truire de la loi. Les enfans étoient tenus fous une
obéiffance févere. S’ils s’échappoient jufqu’à maudire
leurs parens, ils étoient lapidés. enfant qui per*
doit fon pere pendant la minorité, étoit mis en tutelle
: lorfqu’il étoit devenu majeur, il étoit tenu d’ob-
ferver les 6 13 préceptes de Moyfe : le pere déclarait
fa majorité en préfetice de dix témoins ; alors
il devenoit fon maître : mais il ne pouvoit contraûer
juridiquement avant l’âge de vingt ans. Tout le bien
du pere pafloit à fes enfans mâles. Les filles étoient
dotées par leurs freres, pour qui c’étoit un fi grand
devoir qu’ils fe privoient quelquefois du nécefiaire ;
la dot étoit communément de la dixième partie du
bien paternel. Au défaut d'enfans mâles, les filles
étoient héritières ; on comptoit les hermaphrodites
au nombre des filles. Un pere réduit à la derniere
indigence pouvoit vendre fa fille, fi elle étoit mineure,
& qu’il y eût apparence de mariage entre elle
6c l’acheteur ou le fils de l’acheteur : alors l’acheteur
ne l’abaifloit à aucun ferrice bas 6c vil ; ce n’é-
toit point une efclave ; elle vivoit libre, & on lui faifoit
des dons convenables.
Chez les Grecs, un enfant étoit légitime 6c mis au
nombre des citoyens , lorfqu’il étoit né d’une citoyenne
, excepté chez les Athéniens, où le pere &
la mere dévoient être citoyens 6c légitimes. On pouvoit
celer la naiflance des filles, mais non celle des
garçons. A Lacédémone , on préfentoit les enfans
aux anciens & aux magiftrats , qui faifoient jetter
dans l’Apothete ceux en qui ils remarquoient quelque
défaut de conformation. Il étoit défendu, fous
peine de mort, chez les Thébains, de celer un en-
fant. S’il arrivoit qu’un pere fût trop pauvre pour
nourrir fon enfant, il le portoit au magiftrat qui le
faifoit élever, 6c dont il devenoit l’efclave ou le
domeftique. Cependant la loi enjoignoit à tous in-
diftinftement de fe marier : elle puniflbit à, Sparte,
& ceux qui gardoient trop long-tems le célibat, &
ceux qui le gardoient toûjours. On honorait ceux
qui avoient beaucoup d’enfans. Les meres nourrif-
foient, à moins qu’elles ne devinrent enceintes
avant le tems defevrer ; alors on prenoit deux nourrices.
Lorfqu’un enfant mâle étoit né dans une mai-
fon, on mettoit à la porte une couronne d’olivier ;
on y attachoit de la laine,fi c’étoit une fille. A Athènes
, auflitôt que Y enfant étoit né , on l’alloit déclarer
au magiftrat, & il étoit inferit fur des regiftres
deftinés à cet ufage ; le huitième jour, on le prome-
noit autour des foyers ; le dixième, on le nommoit
6c l’on régaloit les conviés à cette cérémonie ; lorfqu’il
avançoit en âge, on l’appliquoit à quelque cho-
fe d’utile. On reflerroit les filles ; on les aflujettifioit
à une diete auftere ; on leur donnoit des corps très-
étroits, pour leur faire une taille mince 6c legere :
on leur apprenoit à filer 6c à chanter. Les garçons
avbient des pédagogues qui leur montraient les
Beaux-arts, la Morale, laMufique,les exercices des
Armes, la Danfe, le Deflein, la Peinture, &c. Il y.
avoit un âge avant lequel ils ne pouvoient fc marier y
il leur falloir alors le confentemént de leurs parens ,
ils en étoient les héritiers ab inteflat.
Les Romains accordoientau pere trente jours pour
déclarer la naiflance de fon enfant ; on l’annonçoit de
la province par des meflagers. Dans les commence -
mens on n’inferivoit fur les regiftres publics que les
enfans des familles diftinguées. L’ufage de faire Ira
préfent au temple de JunonLucine étoit très-ancien j
on le trouve inftitué fous Servius Tullius. Les bonnes
meres élevoient elles-mêmes leurs filles : on con-
fioit les garçons à des pédagogues qui les conduifoient
aux écoles & les ramenaient à la raaifbn; ils paf'
jfoient
Soient des écoles dans les gymnafes, où ils fe trou-
voient dès le lever du Soleil, pour s’exercer à la
courfe, à la lutte, &c. Ils mangeoient à la table de
leurs parens ; ils étoient feulement aflis & non couchés
; ils fe baignoient féparément. Il étoit honorable
pour un pere d’avoir beaucoup enfans : celui
qui en avoit trois vivans dans Rome ou quatre vi-
vans dans l’enceinte de l’Italie, ou cinq dans les provinces,
étoit difpenfé de tutelle. Il falloit le cônfen-
tement des parens pour fe marier ; & les enfans n’en
étoient difpenfés que dans certains cas. Ils pouvoient
être déshérités. Les centum-virs furent chargés d’examiner
les caufes d’exhérédation ; 6c ces affaires-
étoient portées devant les préteurs quilesdécidoient.
L’exKérédation ne difpenfoit point Y enfant de porter
le deuil. Si la conduite d’un enfant étoit mauvaife ,
le pere étoit en droit ou de le chaffer de fa maifon,
ou de l’enfermer dans fes terres, ou de le vendre,
ou de le tuer ; ce qui toutefois ne pouvoit pas ayoir.
lieu d’une maniéré dcfpotique.
Chez les Germains, à peine Y enfant étoit-il né ,
qu’on le portoit à la riviere la plus voifine ; on le
lavoit dans l’eau froide ; la mere le nourrifloit ; quand
on le fevroit, ce qui fe faifoit aflez tard, on l’accou-
tumoit à une diete dure 6c fimple; on le laifloit en
toute faifon aller nud parmi les beftiaux ; il n’étoit
aucunement diftingué des domeftiques, ni par con-
féquent eux de lui ; on ne l’en féparoit que quand il
commençoit à avancer en âge ; l’éducation conti-
nuoit toûjours d’être auftere ; on le nourrifloit de
fruits cruds, de fromage mou, d’animaux fraîchement
tués, &c. on l’exerçoit à fauter nud parmi des
épées 6c des javelots. Pendant tout le tems qu’il avoit
pafle à garder les troupeaux, une chemife de lin étoit
tout fon vêtement, 6c du pain bis toute fa nourriture.
Ces moeurs durèrent long-tems. Charlemagne
faifoit monter fes enfans à cheval ; fes fils chaffoient
& fes filles filoient. On attendoit qu’ils euffent le
tempérament formé & l’efprit mûr, avant que de
les marier. Il étoit honteux d’avoir eu commerce
avec une femme avant l’âge de vingt ans. On ne
peut s’empêcher de trouver dans la comparaifon de
ces moeurs & des nôtres, la différence de la confti-
tution des hommes de ces tems & des hommes d’aujourd’hui.
Les Germains étoient forts, infatigables ,
vaillans, robuftes , chafleurs , guerriers , G'c. De
toutes ces qualités, il ne nous relie que celles qui le
.foûtiennent par le point d’honneur & l’efprit national.
Les autres, auxquelles on exhorteroit inutilement
j telles que la force du corps, font prefque entièrement
perdues : & elles iront toûjours en s’aftoi-
bliflant, à moins que les moeurs ne changent ; ce
qui n’eft pas à préfumer. ENFANS. Naiffance des enfans, ÇHiJl.nat. & P hyf.')
M. Derham a calculé que les mariages produifoient,
l ’un portant l’autre, quatre enfans, non-feulement en
Angleterre, mais encore dans d’autres pays. Il eft
dit dans l’hiftoire généalogique deTofcane de Ga-
marini,«qu’un noble de Sienne, nommé Pichi, a eu
de trois de fes femmes cent-cinquante enfans légitimes
6c naturels, 6c qu’il en emmena quarante-huit
à fa fuite,étant ambafladeur vers le pape 6c l’empereur.
Dans un monument de l’Eglife des S S. Innocens
de Paris, en l’hônnèur d’une femme qui a vécu quatre
vingt-huit ans, on rapporte qu’elle avoit pû voir
jufqu’à deux cens quatre-vingt-huit de fes enfans, if-
fûs d’elle directement; ce qui eft au-deffus de ce que
M. Hakcwell rapporte de la dameHenoywood, femme
de condition du comté de Kent, qui étoit née en
1 ç 27, avoit été mariée à feize ans aufeul mari qu’elle
ait eu, le Sr R. Henoywood de Kent, 6c mourut dans
fa quatre-vingt-unieme année ; elle eut feize enfans,
dont trois moururent jeunes, 6c un quatrième n’eut
To m e V% '
point de poftérité ; cependant fa poftérité montoit à
fa fécondé génération à 1 1 4 , 6c à la troifieme à
deux cens vingt - huit, quoiqu’à la quatrième elle
retombât à neuf. Le nombre total A'enfans qu’elle
avoit pû voir dans fa v ie , étoit donc de trois cens
foixante-fept, fçavoir 16 + 1 14+ 288 + 9 = 36.7 :
de façon qu’elle pouvoit dire, comme dans les lettres
de madame de Sévigné ; Ma fille, alle^ dire à
votre fille que la fille de fa fille crie : le diftique fuivant
va encore plus loin.
1 . : z . 3 4 Mater ait hatee , die natoe, filia, natarn
5 6
Ut moneatnatte plangere, filiolam.
Enfans (Maladies des) L’homme eft expofé
tant qu’il fubfifte, à une infinité de maux ; mais il l’éprouve
d’une maniéré plus marquée en naiffant &
pendant les premiers tems de fa v ie , puifqu’à peine
a-t-il refpiré, qu’il commence à annoncer fes mife-
res par fes cris, 6c qu’il eft en danger continuel .de
perdre une vie qui femble ne lui être donnée que
pour fouffrir : c’eft donc avec raifon que l’on peut
dire, d’après Pline, dans l’avant-propos du feptieme
livre de fon hiftoire naturelle, que l’homme ne commence
à fentir qu’il exifte, que par les fupplices au
milieu defquels il fe trouve, fans avoir commis d’autre
crime que celui d’être né.
Ainfi quoique les maladies foient communes à tous
les hommes, dans quelque tems de la vie que l’on
les confidere, il eft évident que les enfans y font
plus particulièrement fujets, à caufe de la foiblefle
de leur conftitution 6c de la délicatefle de leurs organes,
qui rendent leurs corps plus fufceptibles des
altérations que peuvent caufer les chofes qui l’affectent
inévitablement ; & , ce qui eft encore bien plus
trifte, c’eft que plus ils ont de difpofition à fouffrir
davantage que lorfqu’ils font dans un âge plus avancé
, moins il leur eft donné de fe préferver des maux
qui les environnent, 6c d’y apporter remede lorfqu’ils
en font affeûés : ils ne peuvent même fa.ire
connoître qu’ils fouffrent, que par des pleurs & des
gémiffemens , qui font des lignes très-équivoques ôc
très-peu propres à indiquer le fiége , la nature , 6c
la violence de leurs fouffrances ; enforte qu’ils fem-
blent, à cet égard, être prefque fans fecours 6c livrés
à leur malheureux fort.
Il eft donc très-important au genre humain dont
la confervation eft comme confiée aux Médecins,
qu’ils fe chargent, pour ainfi dire, de la défenfe des
enfans, contre tout ce qui porte atteinte à leur vie ;
qu’ils s’appliquent à* étudier les maux auxquels ils
font particulièrement fujets ; à découvrir les lignes
par lefquels on peut connoître la nature de ces maux,
6c en prévoir les fuites ; à rechercher les moyens ,
les précautions par lefquels on peut les écarter ; 6c
enfin à trouver les fecours propres à les en délivrer.
Hippocrate, dans le III. Liv. de fes apkorifmes ,
n°. xxjv. xxv. & xxvj. fait ainfi , avec fa précifion
ordinaire, l’énumération des maladies qui font particulières
aux enfans. Ceux qui font nouveau-nés a
dit-il » font principalement fujets aux aphthes , aux
vomiffemens, à différentes efpeces de tou x, aux in-
fomnies, aux frayeurs, aux inflammations du nombril
, aux amas de crafle humide dans les oreilles ,
aux douleurs de ventre : lorfqu’ils commencent à
avoir des. dents , ils éprouvent particulièrement de
fortes irritations dans les gencives , des agitations
fébriles, des convulfions, des cours de ventre, fur-
tout lors dé la fortie des dents canines ; & cette derniere
maladie arrive principalement aux enfans d’un
gros volume & à ceux qui font ordinairement conl-
tipés. Lorfqu’ils font parvenus à un âge plus avance,
qui s’étend depuis deux ans jufqu’à dix & au-de-
- . O O 00