-ce qui a été dit ci-devant de ce retranchement, en
parlant des donations en général. ÇA )
D onation en ligne co l la t ér a le , eft celle
^giii eft faite à un collatéral du donateur. (A )
D onation en ligne d ir e c t e , eft la donation
faite par pere ou mere à leurs enfans, ou petits-en-
fans ; ou par un defcendant, au profit de fon amendant.
ÇA)
D o nation mutuelle , eft celle par laquelle
deux perfonnes fe donnent réciproquement tous
leurs biens, ou du moins un certain genre de biens.
On diftingue la donation mutuelle entre conjoints
du don mutuel. La première fe fait par le contrat de
mariage, ou par quelque autre aéte qui précédé la
célébration ; elle peut être de tous biens ; au lieu que
le don mutuel fe fait pendant le mariage, & ne comprend
que la communauté. Elle différé aufli de la
donation réciproque, en ce que celle-ci peut être
inégale & d’objets différens. ÇA)
D onation pieuse , eft celle qui eft faite au profit
de quelque églife , communauté eccléfiaftique,
hôpital, ou autre établiffement de charité.
Il y a un code des donations pieufes par Aubert le
Mire, qui concerne les fondations faites en Flandre.
(A )
D onation récipr oque , eft lorfque deux perfonnes
fe donnent chacune quelque chofe. Toute
donation mutuelle eft réciproque , mais toute donation
réciproque n’eft pas mutuelle ; parce que celle-ci
-fuppofe l’égalité : au lieu que la donation réciproque
peut être inégale de part & d’autre. ÇA')
D onation rémunératoire, eft celle qui eft
faite pour récompenfe de fervices» Ces fortes de donations
font plûtôt un payement, qu’une donation
proprement dite : cependant elles font affujetties à
la formalité de l’infinuation, comme les autres donations.
(A )
D onation de survie , eft celle qui eft faite au
donataire , fous la condition qu’il furvivra au donateur.
Ces fortes de donations font principalement
ufitées entre futurs conjoints dans certaines provinces
de droit écrit, comme en Provence & enBreffe.
Voye^ le recueil de quejlions de M. Bretonnier, 6* au
mot G ains nu ptiau x. ÇA)
D onation te stam en ta ire, eft une donation
à caufe de mort, faite par teftament. ÇA )
D onation universelle , eft celle qui comprend
tous les biens du donateur, ou du moins tout
un certain genre de biens,comme la totalité des meubles
ou des immeubles, &c. Voye^ au digefte, au code
, & aux inftitutes , les titres de donationibus ; le
■ traité des donations de Ricard ; & les commentateurs
des coûtumes, fur le titre des donations. ÇA )
DONATISTES , f. m. pl. ÇHiJl. ecclèfi) anciens
fehifmatiques d’Afrique, ainli nommés de Donat,
chef de leur parti.
Ce fchifme qui affligea long-tems l’Eglife, commença
l’an 311 à l’occafion de l’éle&ion de Cécilien,
pour fuceéder à Menfurius dans la chaire épifcopale
de Carthage. Quelque canonique que fut cette élection
, une brigue puiffante, formée par une femme
nommée Lucille , & par Botrus & Céleftius, qui
avoient eux-mêmes prétendu à l’évêché de Carthage
, la contefta, & lui en oppofa une autre en faveur
de Majorin, fous prétexte que l’ordination de Cécilien
étoit nulle, ayant, difoient-ils, été faite par Félix
évêque d’Aptonge, qu’ils accuibient d’être tra-
diteur, c’eft-à-dire d’avoir livré aux Payens les livres
& les vafes facrés, pendant la perfécution. Les
évêqües d’Afrique fe partagèrent pour & contre ;
ceux qui tenoient pour Majorin, ayant à leur tête
un nommé Donat évêque des Cafes-Noires, furent
appellés Donatijles.
Cependant la conteftation ayant été portée devant
l’empereur, il en remit le jugement à trois évêques
des Gaules ; favoir Maternus de Cologne, Re-
ticius d’Autun, & Marin d’Arles, conjointement avec
le pape Miltiade. Ceux-ci, dans un concile tenu à
Rome, compofé de quinze évêques d’Italie, & dans
lequel comparurent Cécilien & Donat, chacun avec
dix évêques de leur parti, décidèrent en faveur de
Cécilien. Ceci fe paffa en 313 ; mais la divilion ayant
bientôt recommencé, les Donatijles furent de nouveau
condamnés par le concile d’Arles en 314, &
enfin par un édit de Conftantin du mois de Novem-,
bre 316.
Les Donatijles, qui avoient en Afrique jufqu’à trois
cents chaires épifcopales, voyant que toutes les autres
églifes adhéroient à la communion de Cécilien,.
fe précipitèrent ouvertement dans le fchifme ; &
pour le colorer, ils avancèrent des erreurs monf-
trueufes, entre autres ; que„la véritable églife avoit
péri par-tout, excepté dans le parti qu’ils avoient en
Afrique , regardant toutes les autres églifes comme
des proftituees qui étoient dans l’aveuglement ; z°.
que le baptême & les autres facremens conférés hors
de l’églife, c’eft-à-dire hors de leur feûe , étoient
nuis : en .conféquence ils rebaptifoient tous ceux qui
fortant de l’églife Catholique entroient dans leur
parti. Il n’y eut rien qu’ils n’employaffent pour répandre
leur feâe : rufes , infinuations , écrits captieux
, violences ouvertes, cruautés, perfécutions
contre les Catholiques ; tout fut mis en ufage, & à
la fin réprimé par la févérité des édits de Conftantin
, de Confiance, de Théodofe, & d’Honorius.
Ce fchifme au refte étoit formidable à l’Eglife par le
grand nombre d’évêques qui le foûtenoient ; & peut-
être eût-il fubfifté plus long-tems, s’ils ne fe fuffent
d’abord eux-mêmes divifés en plufieurs petites branches
, connues fous les noms de Claudianiftes, Ro-
gatiftes, Urbaniftes, & enfin par le grand fchifme
qui s’éleva entr’eux à l’occafion de la double élection
de Prifcien & de Maximien pour leur êvêque ,
vers l’an 391 ou 393 : ce qui fit donner aux uns le
nom de Prifcianijles, & aux autres celui de Maxi-
minianijles. S. Auguftin & Optât de Mileve les combattirent
avec avantage : cependant ils fubfifterent
encore en Afrique jufqu’à la conquête qu’en firent
les Vandales, & l’on en trouve aufli quelques reftes
dans Yhijloire eccléjiajlique des vj. & vij. fiecles.
Quelques auteurs ont accufé les Donatijles d’avoir
adopté les erreurs des Ariens, parce que Donat
leur chef y avoit été attaché ; mais S. Auguftin,
dans fon épître i85 au comte Boniface, les difculpe
de cette accufation. Il convient cependant que quel- '
ques-uns d’entre eux pour fe concilier les bonnes
grâces des Goths qui étoient Ariens, leur difoient
qu’ils étoient dans les mêmes fentimens qu’eux fur
la Trinité ; mais en cela même ils étoient convaincus
de diflimulation par l’autorité de leurs ancêtres,
Donat leur chef n’ayant pas été Arien. Les Donatifi
tes font encore connus, dans l’hiftoire eccléfiaftique,
fous les noms de Circoncellions, Montenfes, Cam-
pitoe9 Rupitoe, dont le premier leur fut donné à caufe
de leurs brigandages, & les trois autres, parce qu’ils
tenoient à Rome leurs affemblées dans une caverne
, fous des rochers, ou en plaine campagne.
Voye^ C irconcellions , &c. ÇG)
DONAWERT, ÇGéog. mod.j ville d’Allemagne
au cercle de Bavière : elle eft utuée fur la rive lep-
tentrionale du Danube. Long. 29. 30. lat. 48. 46".
DONCHERY, ÇGéog. mod.) ville de la Q»nipa-
gne en France : elle eft fituée fur la Meufdjitens le
Rhetelois. Long. z z A. 32'. 56". lat. qc)A. -fr. 5i".
D O N G Ô , royaume d’Afrique , proche celui
d’Angola : il eft dans l’Abyflïnie. On le connoît peu.
DONJON, f. m. en Architecture, eft un petit pavillon
élevé au-deffus du comble d’une maifon',
pour joiiïr de quelque belle vue ; c’eft aufli dans les
anciens châteaux, une tourelle en maniéré de guérite,
élevée fur une groffe tour.
D O N IO N , terme de Fortification, eft la partie la
plus élevée d’un château bâti à l’antique, qui fert
comme de guérite ou de place d’obfervation. Voye{
C hateau. C ’eft aufli plus ordinairement une elpe-
ce de petit fort renfermé dans un autre, qui fert de
derniere retraite à ceux qui le défendent. On ne
trouve plus de donjons que dans les vieux châteaux
ou dans les anciennes fortifications.
Fauchet dérive ce mot de domicilium, parce que
le donjon étant la partie la plus forte du chateau,
étoit le logement du feigneur. Ménage le dérivé de
dominionus , qu’on trouve dans les anciens titres
en cette lignification. D ’autres tiennent qu^il vient
de domus Julii Ccefaris, ou domus jugi ; & d autres,
de domus Juliani, l’empereur Julien ayant bâti plufieurs
de ces châteaux dans les Gaules, dont il y en
a encore un en Lorraine, qu’on appelle dom Julien.
Ducange dit qu’on a ainli appellé un chateau, in
duno aut colle cedijicatum, & que les auteurs de la
baffe latinité l’ont appellé donjo9 dongeo, dongios,
domgio , & domnio.
En quelques châteaux. comme celui de Vincen-
nes, le donjon eft le lieu où on met les prifonniers
qui font les mieux gardés. Chambers. ÇQj)
DONJONNÉ, adj. en termes de Blafon, fe dit des
tours & des châteaux qui ont des tourelles.
Caftellant en Provence, de gueules à la tour don-
jonnée de trois pièces d’or.
DONNÉ, adj. terme dont fe fervent fouvent les
Mathématiciens, pour marquer ce que l’on fuppofe
être connu.
Ainli quand une grandeur eft connue, ou quand
on en peut afligner une autre qui lui eft égale, on
dit qu’elle eft donnée de grandeur. Voye^ Grandeur.
Quand on fuppofe que la pofition d’une ligne, &c.
eft connue, on dit qu’elle eft donnée de pofition. On
dit la même chofe d’un point dont la place eft donnée.
Par exemple, quand un cercle eft actuellement
décrit fur un plan , fon centre eft donné de pofition,
fa circonférence eft donnée de grandeur, & le cercle
eft donné tant de pofition que de grandeur.
XJn cercle peut être donné de grandeur feulement,
comme lorfqu’on n’a donné que fon diamètre, &
que le cercle n’eft point décrit actuellement.
Quand l’efpece de quelque figure eft donnée, on
dit qu’elle eft donnée defpece. Voyeç Semblable.
Quand on connoît la proportion qu’il y a entre
deux quantités, on dit qu’elles font données de proportion.
Harris & Chambers. (O)
DONNÉES, adj. pris fubft. terme de Mathématique ,
qui lignifie certaines chofes ou quantités, qu’on fuppofe
être données ou connues, & dont on fe fert
pour en trouver d’autres qui font inconnues, & que
l’on cherche. Un problème ou une queftion renferme
en général deux fortes de grandeurs, les données &
les cherchées, data & quafita. ^.Problème , &c.
Euclide a fait un traité exprès fur les données ; il
fe fert de ce mot pour défigner les efpaces, les lignes
, & les angles qui font donnés de grandeur, ou
auxquels on peut afligner des efpaces, des lignes,
ou des angles égaux.
Ce mot, après avoir d’abord été en ufage dans
les Mathématiques , a été enfuite tranfporté dans
les autres Arts, comme la Philofophie , la Médecin
e , &c. On s’en fert dans ces fciences pour défigner
les chofes que l’on prend pour accordées,
fans avoir de preuves immédiates de leur certitur
de, mais Amplement pour fervir de bafe aux raifon-
nemens : c’eft aufli pour cette raifon que dans les
ouvrages de Phyfique, on appelle quelquefois data,
Tome
données 9 les chofes connues^ par le moyen defquel-
les on parvient à la découverte des chofes inconnues
, foit dans la Philofophie naturelle, foit dans
l’oeconomie animale, foit dans l’opération des re-
medes. V. Demande. Harris & Chambers. ÇO)
DONNER, ÇComm.):fe dit affez ordinairement
dans le négoce en détail, pour lignifier que la vente
des marchandifes a été confidérable, ou qu’elle, n’a
pas été bonne. En ce fens on dit : la vente a bien donne
ou a mal donné.
D onner du TEMS, fe dit parmi les Marchands,
pour accorder du terme , du délai à un débiteur.
D onner À la g ro sse, c’eft hafarder fon argent
fur un vaiffeau, Ou fur les marchandifes de la
cargaifon, moyennant un intérêt de tant pour cent.
Foye{ Grosse AVANTURE. Dicl. de Commerce & de
Trévoux.- ÇG)
D onner À la coste , ÇMarine.) cela fe dit,lorfqu’on
eft forcé de s’échoüer à terre, foit par la force
du mauvais tems , foit pour fe fauver lorfqu’on eft
pourfuivi par quelque corfaire. (Z )
D onner des culées, ÇMar.). Voye^CmÀE.
D onner un grand hunier à un va isseau ,
ÇMarine.) on fe fert de cette expreflion dans la Marine
, en comparant la vîtefle de deux vaifleaux,
pour dire, que quand l’un n’auroit pas fa voile de
grand hunier, il iroit aufli vite que l’autre qui l’au-
roit déployée. ( Z )
D onner vent devant , (Marine.) c’eft mettre
le vent fur les voiles, pour enluite courir fur un autre
air de vent, & changer fa route. Voye{ V irer
vent devant. (Z ) ,
D onner des deux à un cheval, en terme de Manège
, c’eft le frapper avec les deux éperons. Donner
le pli 9 c’eft la même chofe que plier. Donner leçon à
un cheval y c’eft lui apprendre fes airs de Manège.
Donner dans les cordes , fe dit d’un cheval qu’on a
attaché avec le caveffon entre les deux piliers. I l
donne dans les cordes, lorfqu’en avançant entre les
deux piliers, il tend également les deux cordes qui
tiennent par un bout à fon caveffon, & par l’autre
à chaque pilier. Donner un coup de colier, fe dit d’un
cheval de voiture qui tire vigoureufement, fur-tout
lorfqu’il faut faire lortir la voiture de quelque mauvais
pas. Donner quatre doigts de bride , eft une expreflion
qui lignifie qu’il faut lâcher un peu les renes
au cheval. Donner l'herbe ou le verd à un cheval, c’eft
le nourrir dans l’écurie avec de l’herbe verte fraîche
coupée, au lieu de foin & d’avoine ; ce qu’on fait
pour le rafraîchir. Donner un coup de corne, c’eft fai-
gner un cheval au palais, au moyen d’un coup qu’on
y donne avec le petit bout d’une corne de chamois
ou de cerf. Donner des plumes à un cheval, c’eft une
opération à l’épaule. Donner la main ou donner la
bride, c’eft lâcher la bride.
Se donner de la peine , fe dit d’un cheval qui n’ayant
point de vîtefle, galope en fe donnant bien du mouvement
, & cependant galope lourdement, & n’avance
point. Vbye^ Galoper.
D onner haleine, (Marée.) Voye^ Haleine.
D onner le cerf aux chiens 6* les autres bêtes
, Ç Vénerie. ) c’eft lancer & faire découpler les
chiens fur les voies.
DONNEUR À LA GROSSE, dans le Commerce
de mer, fignifie celui qui fait un contrat ou obligation
par écrit , pour aflurer le corps ouïes marchandifes
d’un vaiffeau. Voye{ D onner à la grosse ,
& AssÛrer. Dicl. du Comm. & de Trév. ÇG)
DONNEUR d’ordre , terme de commerce de lettres
de change, celui qui paffe fon ordre au dos d’une lettre
de change. Voye[ Ordre. Dicl. de Comm. & de
Trév. ÇG)
DONZELLE, (Hifi. nat. Jchthiol. Ophidiony Pli-
pii% Renddet 10 ; poiflon qui différé peu de l’anguille
i ÿ