Architecture, fe d it g én éralem en t de to u sle s^ o u v ra -
g e s d e m aço n n erie 8c de c h arp en terie qu o n fait
p o u r foû ten ir 8c p o u r é le v e r les eau x ; ainfi les d ig
u e s qu’on co n flru it dans les riv iè re s p o u r les em p
êc h e r de fuiv re leu r p e n te n a tu re lle , o u p o u r les
d é to u rn e r, s’ap p ellen t des éclufes en plulieurs p a y s :
toutefois ce term e lignifie plus p articu lièrem en t u n e
efp ece de canal enferm é entre, d eu x p o rte s ; l’une
fiip é rie u re ., q u e les o u v riers n om m en t porte de tête ;
8c l’a u tre in fe rie u re , qu’ils n om m en t porte de mouill
e , fe rv a n t dans les n av ig atio n s artificielles à corn-
fé rv e r l’e a u , & à ren d re le p aflage des b ate a u x égalem
e n t aifé en m o n ta n t & en defcen d an t ; à la différen
ce des p ertu is q u i n ’é ta n t q u e d e (im pies o u v e rtu
re s laifîées dan s u n e d ig u e , ferm ées p a r des aiguilles
a p p u y ées f u r u n e b rife , o u p a r des v a n n e s,
p e rd e n t b eau co u p d ’e a u , & re n d e n t le paflage diffic
ile en m o n ta n t, & dan g ere ux en d efcen d an t.
E c l u s e à t a m b o u r , eft celle q u i s’em plit & fe
v u id e p a r le m o y e n de d eu x c an au x v o û té s, creufés
d a n s les'jo iiilleres des p o rte s , d o n t l’e n tré e , qui>eft
p e u au -defîù s d e c h a c u n e , s’o u v rè & fe ferm e p a r
le m o y e n d ’u n e v an n e à c o u lifle , com m e celle du
can al de B riare.
E c l u s e à v a n n e s , celle q u i s’em p lit & fe v u id e
p a r le m o y en d e vannes à coulifle p ra tiq u ées dans
l ’aflem blage m êm e des p o rte s , com m e celles de
S tra sb o u rg & de M eau x .
E c l u s e q u a r r é e , celle d o n t les p o rtes d’u n feul
v e n ta il fe ferm en t quarrément, com m e les éclufes de
la riv iere d e Seine à N o g en t & à P o n t, & celles de
la riv ie re d’O u rq u e. Koye^ C a n a l 6* D ig u e . ( P )
* Ecluse , ( Pêche,) c’eft ainfi qu’on nomme dans
l’île d’0 1er o n , les pêcheries appellées par les pêcheurs
du canal, parcs de pierre; elles font bâties de
pierres léchés, fans mortier ni ciment : les murailles
en font épaifles 8c larges ; elles ont du côté de la
merfept à huit piés de hauteur : elles font moins fortes
& moins hautes, à mefure qu’elles approchent
de la terre : les pêcheurs n’y prendroient pas un
poiflon, fi elles étoient conftruites félon les ordonnances.
L’expofition de la côte 8c la violence de la
marée, font qu’elles font toutes au moins à quatre
cents brafles du paflage ordinaire des vaifleaux. Si
Ton a l’attention de les arrêter-là, elles ne gêneront
point la navigation ; les bâtimens qui aborderoient
à cette côte, feroient en pièces avant que d’atteindre
aux éclufes. Il feroit à fouhaiter qu’elles fulfent
multipliées, & que la côte en fut couverte ; elles
formeroient une digue qui romproit la brifejk les
lames qui rongent fans celle le terrein, & minent
peu-à-peu Filé. Ces pêcheries ont différentes figures
; les unes font quarrées , d’autres arrondies ; il
y en a d’ovales 8c d’irrégulieres : il y en a qui n’ont
qu’un de ces égouts , que les pêcheurs appellent
pajfes, gorres ou bouchots ; d’autres en ont deux, &
même trois : on y place des bourgnes 8c bourgnons,
où font arrêtés les poiffons, gros & petits. On appelle
bourgnes, ces tonnes, bâches ou gonnatres que
les pêcheurs de la baie du Mont-Saint-Michel mettent
au fond de leurs pêcheries. On appelle bourgnons
, les paniers, naffes 8c bafchons qui retiennent
par la petiteffe des intervalles de leurs claies,
tout ce qui s’échappe des bourgnes. Le poiflon relie
à fec dans lés bourgnons, quand la mer ell retirée.
Le bourgnon eft foûtenu par un clayonnage bas 8c
petit, de dix-huit pouces de hauteur. S’il ell bon de
conferver les éclufes, il ell encore mieux de fuppn-
mer les bourgnes & bourgnons. Les éclufes font d’autant
moins nuifibles aux côtes de l’île , que ces côtes
font ferrées & fur fond de roche, où le frai fe forme
rarement, 8c où le poiflon du premier âge né féjourne
guere. Les éclufes qui font quarrées , ont leurs gorges
ou pafles placées aux angles. Ces pafîes ont deux
à trois piés de large ; c’ell toute la hauteur du mur,
& une claie de bois les ferme. Les murs font exactement
contigus aux bourgnes. Ces bourgnes. font
enlacées d’un clayonnage qui traverfe par le haut
l’ouverture de la pafle : or pour rendre la pêche 8c
plus luire 8t plus facile , on éleve en-dedans de l’é-
clufe un petit rniir appellé les bras de Téclufe; il ell de
pierre fèche, & va en fe rétréciflant à mefure qu’il
s’avance vers l’ouverture de la bourgne : c’ell ainfi
que le poiflon y ell conduit, & y relie quand la marée
fe retire. Les tems orageux lont les plus favorables
pour la pêche des éclufes, le poiflon allant toujours
contre le v en t, & le vent le plus favorable
étant celui qui fouffle de terre ÿers la pêcherie. Pendant
les mortes-eaux on ne prend rien ; les pêcheries
ne découvrent point en été 8c dans les grandes
chaleurs, le gain ne vaudroit pas la peine.
Ecluse ou Sluis , (Géogr. mod.') ville du comté
de Flandres, aux Pays-bas hollandois. Long. 20..
64. lat. Si. 18.
Il y a une autre ville du même nom dans la Flan*
dre walonne.
ECLUSÉE, f. f. (Hydraul.) ell le terme du tems
que l’on employé à remplir d’eau le fas d’une éclufe
pour faire pafler les bateaux ; on dit de cette maniéré
qu’on a fait tant & êclufèes dans l’efpace d’un jour;
& que la manoeuvre qui fe fait dans une éclufe ell li
facile , qu’on y peut faire tant d'édufées par jour.
Voye^ Ecluse & Canal. (A)
EclusÉe , terme de Riviere, fe dit d’un demi-train
de bois propre à pafler dans une éclufe.
ECLUSIER, f. m. (Hydraul.) ell celui qui gouverne
l’éclufe, & qui a foin de la manoeuvrer quand
il pafle des bateaux qui montent ou qui defcendent
le canal de l’éclufe. Ce métier demande un homme
entendu, qui fâche ménager fon eau de maniéré qu’il
s’en dépenfe le moins qu’il peut à chaque éclufée,
pour en avoir fulfifamment pour fournir à tous les
bâtimens qui fe préfentent dans le courant du jour.
(X ) ■ ■ ■
ECNEPHIS, f. m. ( Phyfique.) forte d’ouragan.'
Voye^ Ouragan. Voye^ aulfi la defcription du cap
de Bonne-Efpérance par M. Kolbe, troifieme partie;
fuppofé pourtant que cette defcription ne foit pas
aulfi fautive que l’aflure M. l’abbé de la Caille.
( o ) m m
ECOBANS ou ECUBIERS, voye[ Ecubiers.
* ECOBUER, verbe a6t. ( Agricult. ) Lorfqu’un
champ ell relié plufieurs années en friche, on coupe,
on brûle les bruieres, les genets & autres broflailles
qui s’y trouvent ; on pele enfuite la furface de ce
champ, à-péu-près comme on pele celle des prés
dont on veut enlever le gafon pour en orner des jardins
, on y met feulement plus de peine. Peler ainfi
la terre, c’ell 'Yécobuer.
* ECOCHELER, v. a6t. (QEconom. rufliq.') c’elt
ramafler le grain coupé ou fauché, avec des fourches
8c fauchets, & en faire des tas qu’on mettra
enfuite en gerbes.
* ECOFROI ou ECOFRAL, f. m. terme de Cordonnier,
de Bourrelier, de Sellier, &c. c’ell la table
fur laquelle ils travaillent, pofent leurs outils, 8c
taillent leurs ouvrages.
ECOINÇON, f. m. en Architecture; c’qll dans le
piédroit d’une porte ou d’une croifée, la pierre qui
Fait l’encoignure de l’embrafure, 8c qui ell jointe
avec le lanci, quand le piédroit ne fait pas parpin.
BÉ
COLATRE, f. m. (Jurifp.) ell un eccléfiallique
pourvû d’une prébende dans une églife cathédrale,»,
laquelle ell attaché le droit d’inftitution 8c de jurif-
difrion fur ceux qui font chargés d’inllruire la jeu-
nefle.
û n l’appelle en quelques endroits maître d'école *
tn d’autres efcolat, en d’autres fchola(lic, & en làtiiû
frholaf icus; en d’autres on l’appelle chancelier. Dans
l’aéle de dédicace de l’abbaye de la Sainte Trinité
de Vendôme, qui ell de l’an 1040, il ell parlé du
fcholafique, qui y eft nommé magifler, fcholaris, fcho-
Laflicus; ce qui fait connoître qu’anciennement 1 Scolaire
et oit lui-même chargé du foin d’inftruire gratuitement
les jeunes clercs & les pauvres écoliers
du diocèlè ou du reflbrt de fon églife; mais depuis,
tous les écolatres fe contestent de veiller fur les maîtres
d’école.
Dans quelques églifes il étoit chargé d’enfeigner
la Théologie , aulfi - bien que les Humanités 8c la
Philofophie : dans d’autres il y a un théologal chargé
d’enfeigner la Théologie feulement; mais la dignité
■ d'écolatre ell ordinairement au-deflùs de celle de
théologal.
La dire&ion des petites écoles lui appartient ordinairement
, excepte dans quelques églifes, où elle
eft attachée à la dignité de chantre, comme dans
Féglife de Paris.
L’intendance des écoles n’ell pourtant point un
droit qui appartienne exclufivement aux églifes cathédrales
dans toute l’étendue du diocèfe ; quelques
églifes collégiales joüiffent du même droit dans le
lieu où elles lont établies. Le chantre de l’églife de
S. Quiriace de Provins fut maintenu dans un fem-
blable droit par arrêt du 15 Février 1653 , rapporté
dans les mémoires du clergé.
L’ écolatre ne peut pas non plus empêcher les curés
d’établir dans leurs paroifles des écoles de charité,
& d’en nommer les maîtres indépendamment de lui.
La fonélion à!écolatre ‘ ell une dignité dans plufieurs
églifes : en d’autres ce n’ell qu’un olfice.
L’ètabliflement de l’office ou dignité d'écolatre eft
aulfi ancien que celui des écoles, qui fe tenoient dans
la maifon même de l’évêque, 8c dans les abbayes,
monafteres & autres principales églifes. V. Ecole.
On trouve dans les ij. jv. conciles deTolede,
dans celui de Mérida, de l’an 666, 8c dans plufieurs
autres fort anciens, des preuves qu’il y avoit déjà
des ecdéfiaftiques qui faifoient la fonéljon ê?écolatres
dans plufieurs églifes.
Il eft vrai que dans ces premiers tems ils n’étoient
pas encore défignés par le terme defcholaficus ou
écolatre; mais ils étoient défignés fous d’autres noms.
Le fynode d’Ausbourg, tenu en 1548 ,.marque
que la tonêlion du fcholaflique étoit d’inftruire tous
les jeunes clercs, ou de leur donner des précepteurs
habiles 8c pieux, afin d’examiner ceux qui dévoient
être ordonnés.
Le concile de Tours, en 1583 , charge les fcholaf-
tiques 8c les chanceliers des églifes cathédrales, d’inftruire
ceux qui doivent lire & chanter dans les offices
divins, 8c de leur faire obferver les points 8c
les accens. Ce concile contient plufieurs réglemens
par rapport aux qualités que dévoient avoir ceux
qui étoient prépolés fur les écoles.
Le concile de Bourges, en 1584, tit.xxxiij. can.
‘<f. voulut que les fcholaftiques ou écolatres fulfent
choifis d’entre les dôêteurs ou licentiés en Théologie
ou en Droit canon. Le concile de Trente ordonne -
la même chofe, & veut que ces places ne foient données
qu’à des perfonnes capables de les remplir par
elles-mêmes, à peine de nullité des provifions. Quoique
ce concile ne foit pas fuivi en France, quant à
la difcipline , on fuit néanmoins cette difpofition
dans le choix des écolatres.
Barbofa & quelques autres canoniftes ont écrit
ue la congrégation établie pour l’interprétation des
ecrets de ce concile, a décidé que l’on ne doit pas
comprendre dans ce decret l’office ou dignité écolatre
, dans les lieux où il n’y a point de féminaire,
ui même ceux où il y en a 9 lorlqu’on y a établi
d’autres pirofefleurs qûe les écolatres pour y ërtfei-
gner ; mais cela eft contraire à la difciplirie obférvéé
dans toutes les églifes cathédrales qui font dans lé
des parlemens oùTordonnance de 1606 a été
verifiee, & où Vécolatre eft une dignité.
? Le concile de Mexique, tenu ert 15853 les Obligé
d’enfeigner par eux-mêmes, ou par une perfonrie à
leur place, la Grammaire à tous les jeunes clercs
& à tous ceux du diocèfe.
Celui de Malines > en l6o?* titre xà. tàûôn 41
les charge de vififer tous les fix mois les écoles dé
leur dépendance, pour empêcher qu’on ne life rien
qui puifle corrompre les bonnes moeurs, ou qui né
foit approuvé par l’ordinaire»
Uecolatre doit accorder gratis les lettres de per-'
miffion qu’il donne pour tenir école.
Dans les villes où l’on a établi des univerfités, Oit
y a ordinairement confervé à Xécolatre une placé
ïronorable, avec un pouvoir plus ou moins étendu^
félon la différence des lieux : par exemple, le fcho-
laftique de l ’églile d’Orléans, & le maître d’école de
l’églife d’Angers, font tous deux chanceliers-nés de
l’univerfité.
On ne doit pas confondre la dignité ou office d’/>
colatre, avec les prébendes préceptoriales inllituéea
par l’article c> de l’ordonnance d’Orléans, confirmée
par celle de Blois ; car outre que les écolatres font
plus anciens, la prébende préceptoriale peut être
pofledée par un laïc. Voye^ Prétende préceptoriale.
Voye{ aulfi les mémoires du clergé, tomel.
tome X . 8C le traité des matières bénéf. de Fuet. {A )
ECOLE, f. f. lieu public où l’on enfeigne les Langues
, les Humanités, les Sciences, les Arts, &c.
Ce mot vient du latin fchôta , qui félon Ducange
lignifie difcipline 8c correction. Le même auteur ajoûte
que ce mot étoit autrefois en ufage pour lignifier tout
lieu où s’aflembloient plufieurs perfonnes, foit pour,
étudier, foit pour converfer, & même pour d’autres
ufages. Ainfi, félon lui, on nommoit fchola palatines
, les différefls polies où les gardes de l’empereur,
étoient placés. On dillinguoit aulfi fchola fentario-
rum, fchola gentilium , comme nous diftinguons aujourd’hui
différentes cours ou falies des gardes chez
les fouverains ; ce nom palfa même depuis jufqu’aux
magillrats civils : c’eft pourquoi l’on trouve dans le
cod e fchola chartulariorum, fchola agentium. Et enfin*
aux ecdéfiaftiques : car on difoit fchola cantorum >
fchola facerdotum , 8cc.
On dit aujourd’hui dans le même fens, une école
de Grammaire , une école d'Ecriture , une école de Philofophie
, & c.
E c o l e fe d it aulfi d ’u n e fa c u lté , d’u n e un iv erfi-
té ; d ’u n e fe£te e n tiè re ; com m e Y école de Théologie d e
P a ris , Y école de Saler ne, Y école de Platon , Y école de
Tibériade, fi fam eufe p o u r les anciens Ju ifs, & de laq
u elle o n tie n t q u e n o u s v ie n t la m aflore. Voy. M a s - SORE & MASSORETES.
Dans la primitive églife, les écoles étoient dans
les églifes cathédrales, & fous les yeux de l’évêque*-
Depuis, elles paflerent dans les monafteres ; il y en'
eut de fort célébrés : telles que celles des abbayes de
Fulde & de Corbie. Mais depuis l’établiffement des:
univerfités, c’eft-à-dire depuis le douzième fiecle ,■
la réputation de ces anciennes écoles s’eft obfcurcie ^ 8c ceux qui les tenoient ont ceflé d’enfeigner. D e
cet ancien ufage viennent les noms d’écolatre 8c de
fcholafique, qui fe font encore confervés dans quelques
cathédrales. Dictionn. étym. Trév. 8c Chambersl
Ecole (^7'héologie de /’) , eft ce qu’on appelle autrement
la fcholaf ique. Voye[ Scholastique. Et
l’on dit en ce fens, le langage de l'école, les termes de
Vécole, quand on employé certaines exprelfions
fcientifiques & confacrées par les Théologiens. (G )
Ecole (Philofophie de /’); on défigne par ces mot?