il fe forma de fies débris deux empires, l’un fondé'
parArbàces, gouverneur des Medes, qui établit fon
fiége à Ninive, &c l’autre par Béléfis , gouverneur
de Babylone , qui eonferva pour lui’cette'ville, la
Chaldée &c l’Arabie : voilà les deux empires qui ont
détruit les. royaumes d’Ifraél & de Juda. Béléfis eft
le même que Nabona^Tar, du régné duquel commença
l’époque dont il.s’agit ic i , nommée ere de Nabo-
najfar. Ce prince eft apjpellé dans l’Ecriture ( Ifaïe
j l i iv) Baladan, pere de ce Moradac 'ou Mordàce
Empadus, qui envoya des ambaffadeurs au rôi Ezé-
chiaS pour le féliciter fur; fa convalefcence. Article
de M. le .Chevalier D E J a ü COURT.
* Ere des Olympiades : elle fut long-tems en
ufage ehez-les Grecs’; elle commençoit au 13 Juillet
de l’an du monde 3174.
* Ere des Patriarches ou des Pèlerinages
; elle commence au tems où Abraham quitta
Haran, l’an du monde ZOZ3 : on rapporté à cette
époque plufieurs faits particuliers de la Bible.
* Ere Philippique , ( Chronol.) époque particulière
à l’Egypte.
Dès que Aridée , frere bâtard d’Alexandre le
Grand, déclaré ro i, eut changé fon nom en celui
de Philippe , on appella ere philippique la fuite des
années, dont celle de la mort d’Alexandre eft la première.
Cette ere ne commença pas au jour de la
mort d’Alexandre, mais au jour de l’année où ce
conquérant mourut, c’eft-à-dire à notre 1 z de Novembre
de l’an 3Z3 avant J. C. A Y ere philippique
fuccéda Y ere actiaque, Pan 7Z4 de Rome ; & à cette
derniere Y ere de Dioclétien, l’an Z84 de J. C. Pour
entendre en gros l’hiftoire d’Egypte , il faut fe rap-
peller la fucceflïon des diverfes eres qui ont eu cours
dans ce pays-là, & y appliquer les faits, afin d’éviter
la confufion : le refte de cette hiftoire eft un
abyfme. Article de M. le Chevalier D E J A V CO U R T .
U ere philippique commence au 1 z Novembre , ce
jour étant le premier de l’année vague égyptienne.
C ’eft de cette époque que Théon, Albategnius, &c.
fe font fervis. On peur obferver qu’entre les deux
eres de Nabonaffar & la mort d’Alexandre, il s’eft
écoulé précifément 4Z4 années égyptiennes.
* Ere de Rome; elle commence au tems de la
fondation de cette ville par Romulus ,011 le z i Avril
de l’année 3190 du monde.
Ere des, Séleucides. (Chronol.) Cette époque
très-célebre, & qu’on appelloit en Orient les années
des Grecs, eû fixée vers l’équinoxe d’automne de l’an
3 rz avant J. C. & de la période julienne 340Z.
C ’eft à l’entrée du fage & brave Seleucus dans
Babylone, après la défaite de Nicanor, l’an 31 z
avant J. C. que commença Y ere fameufe des Séleuci-
cides, cette ere dont tout l’Orient, Payens, Juifs,
Chrétiens, Mahométans, fe font fervis. Les Juifs la
nomment autrement à-Ia-vérité ; ils l’appellent Pere
des contrats , parce que , lorfqu’ils tombèrent fous
le gouvernement des rois Syro-Macédoniens, ils
furent obligés de l’employer dans toutes les dates
des contrats & des autres pièces civiles. Cependant
ils s’y accoutumèrent fi bien, que plus de 1000 ans
encore après J. C. ils n’avoient point encore d’autres
époques : ce ne fut qu’alors qu’ils s’aviferent
de compter les années depuis la création du monde,
comme ils font aujourd’hui. Tant qu’ils refterent en
Orient, ils fuivirent la coutume des nations d’O-
rient, où l’on marquoit les années par cette ere ;
mais quand vers l’an 1040 ils en furent chaffés &
obligés de fe jetter dans l’Occident, & de s’établir
en Efpagne , en France, en Angleterre & en Allemagne
, ils apprirent de quelques chronologiftes
chrétiens à compter depuis la création du.monde.
La première année de cette ere de la création ,
.félon leur compte, tombe fur l’an 953 de la période
julienne & commence à Téqüiriôxe d?automrie £
mais, félon Scaliger, la véritable ànnéc de là créa-»
tion du monde tombé 189 ans, & félon d’autres Z4 9
ans plutôt que les Juifs ne la mettent dans leur ere *
quoiqu’il en foit,cette ere des contrats-n’eft pas encore
tout-à-fait hors d’ufage parmi eux. '
Les Arabes la nomment tarie dilcarnain , Y ere du
bicornu ou de l'homme à aeux cornes. Les-auteurs qui
veulent que cette ere regarde Alexandre* fe trompent
, puifqu’elle ne commença que douze ans après
la mort de ce prince, ' favoir au tems du rétabliffe-
ment de Seleucus à Babylone : il faut donc chercher 1 origine de tarie dilcarnain dans la perfonne de S'ej.
leuciis , qui effcftiverhént, au rapport d’A ppien ,
étoit fi fort ou fi adroit, qu’en prenant un taureau
par les cornes il l’arrêtoit tout court ; ce qui a voit
donné lieu aux Sculpteurs de le repréfenter ordinairement
avec deux cornes de boeuf à la tête.
Les deux livres des Machabées ( / . Mach.j. toi
//-.)' l’appellent lVe du royaume des Grecs , & tous
deux l’employent dans leurs dates ; avec cette différence
pourtant, que le premier de ces livres la fait
commencer au printems ,- & l’autre à l’automne de
la même année. Le calcul de ce dernier fe trouve
par-là être le même que celui qu’ont fnivi les Syriens
, les Arabes, les Juifs, en un mot tous ceux
qui fe fervoient autrefois de cette ere, du quil’emi
ployent encore aujourd’hui, à la réferve des feuls
Chaldéens ; car ces derniers ne regardant pas Seleucus
comme bien établi à Babylorte, avant le prin-
tems de l’année fuivante, ils ne fixèrent Yeredes Sé-
leucides qu’à cette époque, d’où vient que toutes les
années de cette ere commençoient aufïi parmi eux
dans la même faifon.
Je ne déguiferai point qu’il y a dans la maniéré
de compter des deux livres des Machabées quelque
chofe d’affez furprenant, dont aucun critique, que
je fâche, n’a jamais rendu raifon, ni le célébré Uf-
cher, ni le favant Prideaux lui-même. Les dates du
premier livre des Machabées précèdent d’un an entier
celles du ftyle de Chaldée ; & celles du fécond
livre des Machabées ne précèdent le ftyle de Chaldée
que de fix mois. On fait bien que dans Y ere des
Séleucides le ftyle de Chaldée & de Syrie différoient,
enxe que le ftyle de Chaldée commençoit fix mois
apres celui de Syrie au printems fuivant : mais d’où
vient la différence des ftyles qui eft entre le premier
& le fécond livre des Machabées, & d’où vient même
que le premier livre des Machabées eft le feul
qui raflé commencer Y ere des Séleucides un an entier
avant le ftyle des Chaldéens ? Article de M. le Chevalier
DE. J A U C O U R T .
* Ere de Syracuse; elle commence autems où
Timoléon rétablit les affaires des Syracufains, ou
l’an du monde 3607. * Ere de Troye; elle commence à la prife de
cette ville, ou l’an du monde z766. * Ere des T urcs. Voye^ Ere de l’Hégire.
* Ere des Tyriens ; elle commence au tems où
ces peuples recouvrèrent leur liberté, ou l’an du
monde 38a?.
* EREBE, f. m. ( Mythol.) Ce mot'lignifie ténèbres.
L’Erebe eft félon Héfiode,fils du cahos & de
la nuit, & pere du jour.
Les Anciens ont encore donné le nom d’érebe à
une partie de leurs enfers ; c’eft la demeure de
ceux qui ont bien vécu. Il y avoit une expiation
particulière pour les âmes détenues dans Yércbe.
ERECTEURS DU CLITORIS ou ISCHIO-CAVERNEUX
, eft le nom qu’on donne en Anatomie
à une paire de mufcles qui viennent de la tubérofité
de l’ifehium, & qui s’inferent au cOrps fpôngieux
du clitoris, dont ils produifent ïlfre&ion dans le coït,
Voyei C l i t o r i s ,
f
Erecteurs de la Verge ou Ischio caverneux
, font deux mufcles, charnus dans leur origine
, qui viennent de la tubérofité de l’ifchium,
au-deffus des corps caverneux de la verge ; ces mufcles
s’inferént dans les épaiffes membranes des corps
caverneux. Voye^ Caverneux & Muscle.
ERECTION, f. f. ( Gram. ) fe dit dans un fens
figpré : comme Y érection d’un marquifat ou duché :
les évêchés ne peuvent être érigés que par le roi.
C ’étoit anciennement un ufage de lever ou d’ériger
des ftatues aux grànds hommes. On demandoit
un jour à Caton le cenfeur, pourquoi on ne lui avoit
point érigé de fiatue. Demandeç plutôt, répondit-il ,
pourquoi on m'en auroit érigé une.
Erection, ( Phyfiolog.) fe dit de l’aûion par
laquelle l’homme couché fe leve , pour mettre fon
corps debout ; c’eft-à-dire dans une fituation perpendiculaires
l’horifon, de la tête aux pies.
La condition effentiëlle pour l’exercice de cette
attion confifte, en ce que le cours des humeurs fe
faffe avec égalité dans toute la fubftance corticale
du cerveau & de celle-ci dans fa médullaire, d’où
il réfulte une abondante fecrétion d’efprits animaux,
qui puiffent être diftribués librement & en jufte proportion
dans tous les nerfs & dans tous les mufcles ;
en forte que les extenfeurs d’un membre trouvent
une certaine fermeté dans les fléchiffeurs d’un autre
membre & réciproquement. Voye^ Muscle.
L’érection confidérée phyfiquement, préfente une
très-grande complication de mouvemens , qui font
tous très-confidérables, par la force néceflaire pour
les produire, quoiqu’ils paroiffent l’être très-peu.
Il n’eft pas poflibîe d’expliquer ici le méchanifme
de cette fon&ion mufeulaire, quelque belle & quel-
qu’intéreffante qu’en pourroit être l’expofition, parce
qu’elle ne renfermeroit guere moins que l’hif-
toire de tous les mufcles & de tous les os du corps
humain : il fuffit de dire ici que dans, la plupart des
mouvemens, & particulièrement dans Y érection , les
os du baflïn font le point fixe commun à toutes les
parties de cet admirable édifice. Extrait ^’Haller.
/'éyeçMouvEMENT musculaire; Borelli, de mo-
tu animalium. ( d )
Er e c t io n , ( Médecine phyjiol.') eft le terme employé
pour lignifier l ’état du membre v iril, dans lequel
il ceffe d’être pendant & fe foûtient de lui-même,
releve, dreffe ; enforte que le gland, qui en étoit la
partie inférieure,. en devient la fupérieure : cela fe
fait conféquemment à ce que les corps caverneux
& fpôngieux qui compofent la verge font gonflés,
tendus ; ce qui la rend dure, ferme , de flafque &
molle qu’elle étoit avant ce changement.
C ’eft dans Y érection que confifte la difpofition né-
ceffaire pour l’intromiflîon du membre viril dans le
vagin, relativement à la fonction à laquelle eft defti-
né cet organe pour la génération. C ’eft dans le même
fens, quoique pour une fin différente , que l’on dit
du clitoris qu’il eft fufceptible dû érection , attendu que
cette partie eft en petit de la même ftrutture que la
verge.
On peut encor regarder comme une forte dû érection
le gonflement qui furvient aux mammelons de
l’un & de l’autre fexe ; fur-tout à ceux des femmes,
dans lefquels il eft plus marqué.
Toutes les parties dont il vient d’être fait mention
, ont cela de commun, qu’elles paffent à cet
état d’érection , en conféquence de l’imagination
échauffée par la repréfentation idéale ou phyfique
des objets propres à exciter l’appétit vénérien, &
fur-tout de l’attouchement fenfuel ou de toute autre
impreflion extérieure , qui peuvent mettre en jeu la
fenfibilité dont ces organes font doiiés, & exciter
l’éréthifme des parties nerveufes dont ils font compo-
fés, qui empêche le retour par les veines, du fang
porté par les arteres dans les cavités ou cellules
que l’Anatomie démontre dans la ftru&ure de tous
ces différens organes.
Le mechanifme de l’arrêt du fang, néceflaire pour
établir Y érection, a été diverfement expliqué, fur-tout
à l’égard de la verge {Poye^ Verge) ; mais les
raifons que l’on en a données jufqu’à préfent, ne
paroiffent pas entièrement fatisfaifantés, parce qu’il
faudroit qu’elles pûffent convenir à l’égard de toutes
les parties fufceptibles d’'érection ; attendu qu’il y
a lieu de croire que la nature n’opere pas le même
efet différemment dans l’une que dans l’autre ; c’eft
cette caufe commune qui refte à afligner ; on ne
peut en faire la recherche que d’après l’expofition
anatomique des parties mêmes : ainfi on ne peut
placer ce qui peut être dit à ce fujet, que dans les
articles concernant les différens organes dont il s’agit.
Viye{ les articles ER E CT EU R S , V E R G E , C L IT O RIS
, Mammelon, Co ït, Génération, Grossesse.
( d )
EREMONTS, f. m. pl. terme de Choron. Ce font
deux morceaux de bois quarrés , pofés & enchâffés
fur l’avant-train, & qui fortent en-dehors & viennent
erphrafler le timon du carofle. Voye^ ia figuré,
Planche du Cliaron qui repréfente un avant-train.
ERESIE , f. f. érejîa , (Hifl. Nat. Bot.') genre de
plante dont le nom a été dérivé de celui de la patrie
de Théophrafte dans l’ifle de Lesbos. La fleur des
plantes de ce genre eft monopétale, en forme de
cloche ouverte ôc découpée. Il s’élève du calice un
piftil qui eft attaché comme un clou , & qui devient
dans la fuite un fruit rond , membraneux, & rempli
de femences qui tiennent à un placenta. Plumier,
novaplant, amer, gener. Voye^ Plante. (/)
ERESIPELE , f. f. {Médecine.) eft le nom d’une
maladie inflammatoire, qui a le plus fouvent fon
fiége à la furface du corps ; elle confifte dans une
tumeur àflèz étendue , fans bornes marquées , peu
élevée au-deffus du niveau des parties voifines, fans
tenfion notable , accompagnée de douleur avec
demangeaifon, de chaleur acre &• d’une couleur
rouge tirant fur le jaune ; qui cede à la preflîon des
doigts, blanchit par cet effet, & devient rougeâtre
dès que la preflîon ceffe ; & ce qui cara&érife ultérieurement
cette tumeur, c’eft qu’elle femble changer
de place, à mefure qu’elle fe diflîpe dans la première
qu’elle occupoit ; elle s’étend de proche en
proche aux parties voifines.
Le mot erejipele, tpvtntsrtXaç, vient de tpurpoç, ruberV
& de ‘srlxaç, propè , prefque rouge ; ce qui convient à
la couleur de cette tumeur, qui n’eft pas d’un rouge
foncé comme le phlegmon, mais plutôt de couleur
de rofe , ce qui lui a fait donner le nom de rofa par
les Latins ; Yéréjîpele a aufîi été appellée par les anciens
ignis facer, feu fàcré, à caufe de la chaleur
vive que l’on reffent dans la partie qui en eft affec-.
tée.
L’éréjîpele peut être de différente efpece : lorfqu’ellè
n’eft pas accompagnée d’autres fymptomes que ceux
qui ont été mentionnés dans la définition, elle eft
fimple ; & lorfque le milieu de la tumeur éréjipéla-
teufe eft occupé par un phlegmon, par une oedeme
ou par un skirrhe , elle eft compofée & prend différente
dénomination en conféquence , félon la nature
de la tumeur à laquelle elle fe trouve jointe $
ainfi elle eft dans ces cas-là, éréjîpele phlegmoneufe
oedemateufe, ou skirrheufe : on la diftingue en effen-
tielle, fi elle ne dépend d’aucune maladie antérieure,'
& en fymptomatique, fi elle eft compliquée avec
une autre maladie qui l’ait produite : elle eft
encore diftinguée en interne ou externe , félon le
différent fiége qu’elle occupe ; en bénigne & en maligne
, félon la nature des fymptomes qu’elle produit ;
en accidentelle ou habituelle, félon qu’elle attaque