vingt-iept aunes de long , pour revenir foulées "à
demi-aune demi-quart de large , fur vingt - deux à
vingt-trois aunes de long ; & les non-croilees à tren-
te-lix portées, trois quarts & demi de large, vingt-!
fept aunes de long, pour revenir foulées à demi-aune
demi - quart de large, fur vingt - deux à vingt-
trois aimes de long. Voye{ Us Régi, du Comm.
* Esp agnolette , (Econ. domefliq. & Serrurerie.')
efpece de fermeture de fenêtre, dont on trouvera la
defcription & la figure dans nos Planches de Serrurerie.
En général, cette fermeture confifte en une longue
barre de fer arrondie , attachée fur celui des
deux battons de la fenêtre qui porte fur l’autre, & le
contient ; à cette barre eft unie, vers le milieu, une
main qui fait mouvoir la barre fur elle - même ; les
extrémités de la barre font en crochet. Quand la
barre eft mue fur elle - même , à l’aide de la main,
de droite à gauche, les crochets font reçus & retenus'dans
des gâches ; la main qui fe meut aulîi cir-
eulairement & verticalement fur une de ces extrémités,
peut:être arrêtée dans un crochet mobile attaché
fur l’autre battant, 8c la fenêtre eft fermée. Pour
Fouvrir , on fait fortir la main de fon crochet, èc
par fon moyen, ,on fait enfuite tourner la barre fur
elle-même dé gauche à droite ; alors fes extrémités
fortent de leurs gâches, & la fenêtre eft ouverte.
ESPALIER, f. m. (Jardin.) c’eft une fuite d’arbres
fruitiers régulièrement plantés contre des murs,
affujettis par un treillage, 8c conduits avec intelligence
pôur/former une tapifferie de verdure naturelle
qui donne de beaux fruits, 8c qui fait le principal
ornement des jardins potagers. \J efpalier a aufîi l’avantage
de préferver les arbres de plufièurs intempéries
, & d’avancer la maturité du fruit. Mais il faut
des foins fuivis, une culture entendue, & beaucoup
d’art pour conduire les arbres en efpalier ; c’eft le
point qui décele ordinairement l’ignorance des mauvais
jardiniers, & c’eft le chef-d’oeuvre de ceux qui
ont affez d’habileté pour accorder la contrainte que
l’on impofe à l’arbre avec le rapport qu’on en attend.
Tous les arbres à fruit ne font pas propres à
former un efpalier : les fruits à pépin y conviennent
moins que ceux à noyau , dont quelques efpeces y
réunifient fort bien , & entr’autres le pêcher qui
mérite fur-tout d’y être employé, quoiqu’il foit le
plus difficile à conduire. La première & la principale
attention, lorfqu’on veut planter un efpalier, doit
être de bien proportionner la - diftance des arbres,
attendu que tout l’agrément & l’utilité qu’on peut
fe promettre d’un efpalier , dépendront de ce premier
arrangement. La diftance des arbres , en pareil
ca s, doit fe régler fur plufièurs circonftances
auxquelles il faut avoir égard, comme à la hauteur
des murs, à leur expofition, à la qualité du terrain,
à la nature des arbres, &c. Les murs qui n’ont que
huit à neuf piés , ne peuvent admettre que des arbres
de baffe tige, qu’ilfaut efpacer à douze ou quinze
piés. Si les murs ont environ douze piés d’élévation
, on peut mettre alternativement entre chacun
de ces arbres , d’autres fruitiers de fix piés de tige
pour garnir le haut des murailles. La bonne ou mauvais?
qualité du fol doit décider du plus où du
moins de diftance. L’expofition au nord, oit les arbres
pouffent plus vigoureufement qu’au midi , en
demande davantage : tout de même, quelques efpe-
ees d’arbres occupent plus d’efpace que d’autres ;
il faut plus de place à l’abricotier qu’au pêcher ,
beaucoup plus au figuier , &c. La forme que Fon
doit donner aux arbres en efpaliers , n’eft pas un
objet indifférent : il femble d’abord qu’un efpalier,
dont tous les arbres en fe réunifiant garnirôient entièrement
la muraille de verdure , devroit former
le plus bel- àfpefr ; mais cette uniformité n’eft: pas
le but qu’on fëdoit proposer , parce qu’■ elle contrarieroit
la produôion des fruits qui doivent faire le
principal objet. Il faut au contraire que tous les arbres
d’un efpalier foient diftinftement détachés les
uns des autres, & qu’ils foient placés à une diftance
fuffifante, pour permettre pendant toute leur durée
d’étendre 8c d’arranger leurs branches, fans que la
rencontre de celles des arbres voifins puiffe y faire
obftacle. Il a donc fallu leur approprier une forme
particulière qui, en fe rapprochant le plus qu’il étoit
poffible de la façon dont les arbres prennent naturellement
leur accroiffement, fût autant agréable à
l’oeil que favorable à la produ&ion du fruit. La figure
d’un main ouverte , ou d’un éventail déplié ,
a paru la plus propre à remplir ces deux objets. Cependant
comme la fève fe porte plus volontiers dans
les branches de l’aVbre qui approchent de la ligne droite
, que dans celles qui s’en écartent beaucoup, on
doit avoir attention de laiffer prendre aux arbres en
efpalier plus de hauteur que de largeur: très-diffé-
rens en cela des arbres en contrefpalier, auxquels
il eft d’ufage de' donner plus d’étendue en largeur
qu’en hauteur, par des raifons de convenance. Voy.
CONTRESPALIER. (c )
ESPALLEMENT , fi m. terme en ufâge parmi les
commis des aides , & qui lignifie la même chofe que
jaugeage. Voye^ JAUGEAGE.
Efpallement ne fe dit pourtant guere que du mefu-
rage qui fe fait dans les brafferies, lorfque les commis
jaugent les cuves, bacs, 8c chaudières dont fe
fervent leâ braffeurs pour former leurs bieres, afin
de faire l’évaluation des droits du roi.
IJarticle z . du titre de l’ordonnance des aides de
1680, concernant les droits fur la biere, défend aux
braffeurs de Paris 8c du refte du royaume, de fe fer-
vir des cuves, chaudières 8c bacs , que Yefpallement
n’en ait été fait avec le fermier ou les commis. Die-
tionn. de Comm. de Trév. & Chambers. (G)
Efpallement fe dit aufii de la comparaifon qui fe
fait d’une mefure neuve avec la mefure originale ou
matrice-, pour enfuite l’étalonner & marquer de la
lettre courante de l’année, fi elle lui eft trouvée égale
& conforme.
Ce terme en ce fens n’eft en ufage que pour la
vérification des mefures rondes qui fervent à mefu-
rer les grains, graines, fruits , légumes fe es.
Louis X IV. ayant ordonné, par un édit du mois
d’O&obre 1669 , la fonte de nouveaux étalons
fur Iefquels fe pût faire à l’avenir Y efpallement des
mefures de bois qui ferviroient à la diftribution &
vente de toute nature de grains par le moyen de la
trémie , régla aufii la maniéré de faire cet efpallement
ou vérification, ainfi qu’il s’enfuit.
Le juré-mefureur-étalonneur met d’abord dans la
trémie la quantité d’un minot & demi de graine de
millet, 8c non autres, qu’il laiffe couler dans-l’é-
talon du minot à blé , juiqu’à ce qu’il foit comble.
L’ayant enfuite radé, fans laiffer grain fur bord, le
millet qui refte dans cette mefure matrice eft de nouveau
mis dans la trémie pour en remplir une fécondé
fois le même étalon, où le grain eft encore radé
comme auparavantaprès quoi il eft verfé aufli par
la trémie dans le minot qui doit être étalonné, &
qui l’eft en effet, 8c marqué de la lettre courante de
l’année, s’il eft trouvé de bonne contenance 8c de
la même mefure que l’étalon. VeJpaUement des autres
mefures, moindres que le minot, fe fait à proportion
, de la même manière. Voye^ M e s u r e &
Mi n o t . Dictionnaire de Commence 8c de Chambers.
( G ) m
ESPALMER., (Marine.) c’eft nettoyer, laver, &
donner le fuif depuis h quille jufquA la ligne de
l’eau pour faire voguer un bâtiment avec plus de
vîteffe. C ’eft la même chofe que canner ; -mais le
mot #efpalmer s'appliquait autrefois particulièrefirent
aux galères, & canner aux vaifleanx. ( Z )
ESPARTS, ( Carrière. ) c’eft ainfi qu’on appelle
dans les carrières , des fix morceaux qui compofent
la civière à tirer le moilon , les quatre qui font
ommortoifés avec les principales ou maîtreffes pie-
ces. Les efparts font les plus petits.
E S P A V E , voyei E pa v e .
ESPECE, fif. (Met.) notion univerfelle qui fe for-
me par l’abflrafiion des qualités qui font les mêmes,
dans les individus/En examinant les individus, &
les comparant entr’eux, je vois certains endroits par
où ils fe reffemblent ; je lesfépare de ceux en quoi,
ils different ; & ces qualités communes, ainfi fépa-
rées , forment la notion d’une efpece, qui comprend
le nombre d’individus dans lelquels ces qualités fe
trouvent. La divifion des êtres eh genre & en efpece
, n’eft pas l’ouvrage de la F^iilofôphie ; c eft celui
de la néceflité. Les hommes lentant qu il leux fe-
roit impoifible de tout reçonnoitre 8c ^ diftingittr,
s’il falloit que chaque individu eût fa dénomination
particulière & indépendante , fe hâtèrent de former
ces claffes indifpenfables pqurl uiage , 8c effentiel-
les au raifonnement ; mais fi la Philofophie n a pas
inventé ces notions, c’eft elle qui les épure, & qui
de vagues qu’elles font fréquemment dans la bouche
du vulgaire , les rend fixes & déterminées, en
fuivant la méthode des Geometres , autant qu elle
eft applicable à des êtres réels & phyfiques, dont
l’effence n’eft pas acceflible çonime celle des ab-
ftraétions & des notions univerfelies.
La définition de Yefpece exprime ordinairement
celle du genre qui lui eft fupérieur, & les nouvelles
déterminations qui par cette raifon font appellées.
fpécifiquts. En faifant attention à la prodi»aion , où
génération des figures , les Geometres découvrent
& démontrent la poflibilite de nouvelles efpeces. Ce
font les qualités effentielles & les attributs qui fervent
à déterminer les efpeces ; mais à leur défaut,
les poflibilités dés modes entrent aufli dans ces déterminations!
Euclide définit d’abord la figure comme
le genre fuprème ; enfuite , après avoir. donne
l’idée du cercle, il paffe aux figures reétilignes, qu il
confidere comme un genre inférieur. De - là , continuant
à defçendre , il divilé les figures reflilignes
en trilateres., quadrilatères , & multilateres. Les figures
trilateres fe divifent de nouveau en ecjuilate-
rales, ifofeeles', fcalenes , &c. les quadrilatères
en quarré , rhopibe , trapeze, Il s’eti faut bien
que cette précifion puiffe regner dans le développement
des fujets réels 5c phyfiques. On n’en connoit
que l’écorce , 6c il faut en détacher , le nueux qu jl
eft pbflible , ce qui paroît le plus propre à les carac,
térifer.. Or , faute de connaître 1 effence de H B
jets on ne fuit pas la même route dans leurs defini,
. fions ; 6c de-là dans toutes les Sciences, ces difpu-
tes 8c ces embarras inconnus aux Géomètres , entre
Iefquels les controverfes ne fauroient exifter, ou du
moins ne fauroient durer. Jetiez au contraire les
yeux fur toute autre fcience ; par exemple ? fur la
Botanique , les définitions y font des defçriptions
d’êtres -compofés, dont on dénombre les parties, 6c
dont on indique l ’arrangement 6c la figure. Chaque
botanifte choififfant ce qui le frappe le plus ,-vous
ne reconnoîtrez pas la même plante décrite par deux,
d’entr’eux , au lieu que la notion dn triangle on du
quarré eft invariable entre les mains de quelque
géomètre que ce foit. Néanmoins , comme nous n’avons,
ni ne pouvons rien efpérer de meilleur que
ces defçriptions des fujets phyfiques, on doit travailler
à les rendre de .plus-en plus complétés 8t
diftinaes, par les olrfqryations 8c par les expériences
; fur quoivoyeç Botanique, Méthode , Grc.
Les fujets qui ont les mêmes attributs propres,,8c
les mêmes poflibilités de inode , fe rapportent à la
Tenu Si
même ejpece. Dans les êtres compofés, les qualités
des parties, 8c la maniéré dont'ces parties font liées,
fervent à déterminer les efpeces. Voyez plus, bas Espece,
(Hifi. nat.) Article de M. FoRMEY. Espece , en Arithmétique ; il y a dans cette fcience
des grandeurs de même efpece , & des grandeurs
de différente efpece.
Les grandeurs de même efpece font définies.par
quelques-uns, celles qui ont une même dénomination
: ainfi z piés & 8 piés font des grandeurs de même
efpece.
{ Les grandeurs de différente efpece, félon les mêmes
auteurs , ont des dénominations .différentes ; par
exemple , 3 piés 8c 3.pouces font des grandeurs de
différente efpece. (E )
On définira plus exactement les grandeurs de différente
efpece , en difant que.ee font celles qui font
de nature différente ; par exemple, l’étendue 8c le
tems, 1 z heures 8c i z .toifes font des grandeurs de
différente efpece ; au contraire, 1 z heures & 1 z minutes
d’heure font de la! même efpece.
■ On ne fauroit multiplier l’une par l’autre des quantités
de même ejpece , dans quèlque fens qu’on prenne
cette expreflion ; on ne peut multiplier des pies
par des piés, ni des toifes-par des heures. Voye^- en
la raifon au mot Multiplication. On peut divi-
fer l’une par l’autre des quantités de différente efpece
t prifes dans le premier fens ; par exemple, iz
heures par 3 minutes ( voye^ Division) ; mais on.
ne peut divifer l’une par l’autre des quantités de différente
efpece, prifes dans le fécond fens ; par exemple,
des toifes par des heures. Vjyei A b s tr a it ,
C o n c r e t , & c.
On dit qu’un triangle eft donné à!efpece, quand chacun
de fes angles eft donné : dans ce cas, le rapport
des côtés eft donné aufii ; car tous les triangles
équiangles'font' femblables (voyè[ Triangle & Semblable). Pour qu’une autre figure'refriligne
quelconque foit donnée à’efpece il faut non - feulement
que chaque angle foit donne, niais aufli le rapport
des côtés. - . ' • > - ' " . . :
On dit qu’une courbe eft donnée d'efpece, i°. dans
un fens plus étendu, lorfque la nature de la côurbe
eft'connue , lorfqu’on fait, par exemple, fi c’eft un
cercle , une parabole, &c. i ° . dans un fens plus déterminé
, lorfque la nature de la courbe eft connue,
8c que cette courbe ayant plufièurs paramétrés, on
connoît le rapport de ces paramétrés. Ainfi une el-
lipfe eft donnée à’efpece, lorfqu’on connoît le rapport
de fes axes ; il en eft de même d’une hyperbole.
Pour bien entendre c e c i, il faut fe rappeller que
là conftrufrion d’une courbe fuppofetoûjoursla con-
noiffancè de quelques lignes droites conftantes qui
entrent dans l’équation de cette%courbe , 8c qu’on
nomme paramétrés de la courbe (voye^ Paramétré).
Les courbes qui n’ont qu’un paramétré, comme les
cercles, les paraboles, font toutes femblables ; & li
le paramétre eft donné , la courbe eft donnée Xefpece
8c de grandeurles courbes qui ont plufièurs
paramétrés, font femblables quand leurs paramétrés
ont entr’eux un même rapport. Ainfi deux ellipfes,
dont les axes font entr’eùx comme m eft à n , font
femblables , 8c l’ellipfe eft donnée d'efpece quand on
connoît le rapport de fes axes. ^ / ^ Semblable 6* Paramétré. (O )
Especes , Impresses , ou Especes visibles ,
font, dans C ancienne Philofophie, les images des corps
que la lumière produit, & peint dans leur vraie proportion
& couleur au fond de l’oeil.
Les anciens donnoient ce nom à certaines images
qu’ils fuppofoient s’élancer des corps , & venir frapper
nos yeux. Ils n’avoient aucune idée de la façon
dont les rayons de lumière viennent fe réunir dans
E E E e e e ij
%