
me qu’un négoce de pur échange J, un vrai troc
d’argent contre d’autre argent. Voye{ L e t t r e d e
.CHANGE.
Echange fe dit aufli parmi les gros négocians, fur-
tout entre ceux qui trafiquent avec l’étranger, d’une
efpece d’adoption mutuelle, mais feulement à teins,
qu’ils font des enfans les uns des autres ; ce qui arrive
, par exemple, quand u n marchand de Paris
voulant envoyer fon fils à Amfterdam pour s’y inf-
truire du commerce de Hollande, fon correfpondant
dans cette derniere ville a pareillement un fils qu’il
a deffein de tenir quelque tems à Paris pour apprendre
le commerce de France. Ces deux amis font
alors un échange de leurs enfans, qu’ils regardent en-
fuite chacun comme le fien propre , foit pour l’entretien,
foit pour l’inftru&ion. Voye{ les diclionn. du
Comm. de Trév. & Chambers. (G)
ECHANGER, TROQUER, PERMUTER, fyn.
(Gram.) ces trois mots défignent l’a&ion de donner
une chofe pour une autre, pourvû que l’une des
deux chofes données ne foit pas de l’argent ; car IV-
chahge qui fe fait avec de l’argent s’appelle vente ou
achat. On échange les ratifications d’un traité, on troque
des marchandifes, on permute des bénéfices. Permuter
eft du ftyle du palais ; troquer,du ftyle ordinaire
& familier ; échange*, du. ftyle noble. Permutation fe
dit aufli en Mathématique, des changemens d’ordre
qu’on fait fouffrir à différentes chofes que l’on combine
entr’elles. Voyei A l t e r n a t i o n , C o m b i n a i s
o n , & P e r m u t a t i o n . (O)
ECHANSON, ( g r a n d ) f. m. Hijl. mod. Cet officier‘
fe trouve & a rang aux grandes cérémonies ,
comme à celle du facre du ro i, aux entrées des rois
& reines, aux grands repas de cérémonies, & à la
cour le jeudi-faint, de même que le grand pannetier
& le premier écuyer tranchant. Voye{ G r a n d P a n n
e t i e r & E c u y e r t r a n c h a n t .
Les fondions que rempliffent ces trois officiers
dans ces jours de remarqueront celles que font journellement
les gentilshommes fervans ; mais ces derniers
ne dépendent ni ne relevent point des premiers.
Le grand-échanfon a fuccédë au bouteiller de France
, qui étoitl’un des grands officiers de la couronne
& de la maifon du roi. Voye^ B o u t e i l l e r d e
F r a n c e , au oto/ B o u t e i l l e r .
Hugues bouteiller de France en 1060, ligna à la
cérémonie de la fondation du prieuré de S. Martin
des Champs à Paris ; & un Adam, en qualité d'èchan-
fon, ligna en 1067 à la cérémonie de la dédicace de
cette même églife. Il y avoit un échanfon de France
en 1288, & un maître échanfon du roi en 1304,
dans le même tems qu’il y avoit des bouteillers de
France. Erard de Montmorency échanfonde France,
le fut en 1309 jufqu’en 1323 , de même que Gilles
de Soyecourt en 13 29, & Briant de Montejean depuis
1346 jufqu’en 1351, quoiqu’il y eût aulfi alors
des bouteillers de France. Jean de Châlons III. du
nom., comte d’Auxerre & de Tonnerre, eft le premier
qui ait .porté le titre de grand-bouteiller de France
: il l’étoit en 13 ço au facre du roi Jean. II continua
d’y avoir des échanfons ; & Guy feigneur de
Coufan prenoit la qualité de grand-échanfon de France
en 1385, Enguerrand lire de Coucy étant en même
tems grand-bouteiller. En 1419 & 1421 il y avoit
deuxgrands-échanfons & un grand-bouteiller ; mais
depuis Antoine Dulau feigneur de Châteauneuf, qui
vivoit en 1483, revêtu de la charge de grand-bouteiller
, il n’eft plus parlé de cet office, mais feulement
de celui de grand-échanfon. La charge de grand-
échanfon eft poftedée actuellement, depuis le 28 Mai
1731 > Par André de Gironde comte de Buron, lieutenant
général au gouvernement de l’Ifle de France.
i G)
JECHANSONNERIE, f. f. (ffift. mod.) lieu où
s’alfemblent les officiers qui ont foin de la boiflori
du ro i, & oit ello.fe garde. Il y a l'échanfonnerie-
bouche, & l’échqnfonnerie.du commun ; . la première
fait partie de l’office qu’on appelle le gobelet ; elle a
fon chef, qu’on appelle aufli chef de gobelet.
ECHANTIGNEUL ou ECHANTIGNOLE, f. f.
terme de Charron, çe font des morceaux de bois longs
d’environ un pié, de l’épâifleur de trois pouces, qui
font ertimortoifés pour recevoir l’eflieu en-deffous,
éc qui fervent pôiir l’àfliijettir & le tenir en place.
Vyc^.les Planches du Sellier.
* ECHANTIGNOLE, f. f. (Charp.) ce fon t des
pièces qui fo û tie n n e n tle sta fla u x , voye^ T a s s a u x .
Il fau t q u ’elles foien t e m b re v é e s, voy. Em b r e v e r ,
dan s u n e en taille faite q u arrém en t fur l’a rb a lé trie r ,
voyeç A r b a l é t r ie r , a la pro fo n d eu r d ’en v iro n u n
p o u c e p a r-e n -b a s, & b ien a rrêtées av e c des chevilles
de bois.
ECHANTILLER, v . aét. (Jurifp.) c o n fro n ter u n
poids av ec l’é ta lo n Ou l’orig in al. Voye£ E s c a n d il -
LONAGE. (A )
ECHANTILLON, f. m. (Gramm. & Jurifprud.)
fignifie un modèle déterminé par les réglemens, 8c
confervé dans un lieu public, pour fervir à régler tous
les poids & mefures dont les marchands fe fervent
pour fixer la forme & qualité de certaines marchandifes
qu’il débitent. Voye^ ci-devant E c h a n t il l e r ,
E c h a n t il l o n n e r , & ci-apr. E s c a n d il l o n a g e ,
E t a l o n . (A )
E c h a n t il l o n , c’eft, dansVArtillerie, une piece
de bois .garnie de fer d’un côté, fur lequel font taillées
les différentes moulures du canon : on s’en fert
pour marquer ces moulures fur le moule du canon ,
en faifant tourner ce moule fous l’échantillon, par le
moyen d’un moulinet attaché au bout du troufleau.
Voyes^ T r o u s s e a u & C a n o n . ( Q )
E c h a n t il l o n , (Commerce?) terme qui dans le
commerce en général a plufieurs fignifications applicables
à différentes parties du négoce.
E c h a n t il l o n , eft la co n tre-p artie de la taille fur
laq u elle les m arch an d s en détail m arq u en t av e c d es
h o ch es o u in c ifio n s, la q u an tité des m archandifes
qu ’ils v e n d e n t à crédit.
E c h a n t il l o n fignifie quelq u efo is mefure, grandeur:
o n d it des bois, des tuiles du grand, du petit échantillon
y de femblable , de différent échantillon.
E c h a n t il l o n fe dit d’une certaine mefure réglée
par les ordonnances pour diverfes fortes de
marchandifes. Il y a des échantillons pour le bois de
charpente 8c de chauffage , d’autres pour les pavés
degrés, d’ardoife, &c. On appelle bois d’échantillon,
pavés d'échantillon , ceux qui font conformes à cette
mefure. Diclionn. du Commerce & Chambers.
E c h a n t i l l o n , (Mettre d’) Fonderie en plomb;
Voye{ l ’article DRAGÉE.
E c h a n t il l o n , outil d’Horloger; il fe rt à ég aler
les d en ts des ro u es de ren co n tre.
Cet outil repréfenté PI. XVI. fig. 63. d'Horlogerie,
eft compofé de deux branches A B , A C , qui
tendent toujours à s écarter l’une de l ’autre parleur
reflort, & qui font contenues à une diftance déterminée
par la vis V.
Voici comme on s’en fert. Ayant fait approcher
les deux branches allez près l’une de l’autre pour
que l’extrémité F de celle qui eft marquée B , pafle
par - deflous l’autre au moins au-delà du point d ,
on le pofe enfuite fur une des pointes des dents de
la roue de rencontre, enforte que cette pointe s’appuie
contre l’angle d; alors, au moyen de la vis V%
on éloigne ou l ’on approche la branche B , jufqu’à
ce que fa partie B aille rafer & frotter imperceptiblement
la pointe de la dent voifine. La diftance entre
le point d & l’extrémité B étant ainfi rendue
égalç 4 la diljance entre çleu* pointes de dents, on
préfente de nouveau l’inftrument à d’autres dents,
pour voir fi leurs diftances font les mêmes ; fi elles
ne le font pas, on tâche de lès rendre égales par les
moyens ordinaires, & on continue de reprefenter
l’échantillon, jufqu’à ce que fon extrémité B rafe
également toutes les pointes des dents de la roue.
Cette opération eft fort délicate, 8t cependant fort
néceflaire ; car il eft de la plus grande conféquence
que les dents d’une roue de rencontre foient bien
égales, afin qu’on puifle avoir des palettes larges 8t
tin échappement un peu jufte, fans craindre cependant
que la montre arrête par les accrochemens.
Voyei A c CRO CHEMENT , ECHAPPEMENT. (T )
É c h a n t i l l o n , à la MonnOie, eft l’étalon ou
poids original de l’hôtel des monnoies de Lyon ; ce
que la cour des monnoies de Paris appelle étalon original.
Voye^ E t a l o n .
E c h a n t il l o n , (Rubanier & autres Arts méchan.)
fe dit d’une petite longueur de quelqü’ouvrage que
ce foit; laquelle longueur eft fuffifante pour laifler
voir entier au moins le deflein qu’il repréfertte.
ECHANTILLONNER , 0« ECHANTILLER,
(Jurijpr.) c’eft confronter des poids ou mefures
avec l’étalon ou original. Voye^ E s c a n d il l o n a -
CE , & ci-après ETALON. (A )
E c h a n t il l o n n e r , v. a£t. (Comm.) c’eft couper
les échantillons d’une piece d’étoffe, pour les
faire voir aux marchands ou aux acheteurs.
Il fignifie aufli couper des morceaux de drap des pièces
qui viennent de la teinture , p o u r e n faire le d é b
o u illi. Voye^ T e in t u r e .
Les maîtres & gardes Drapiers ont ce droit, &
c’eft à eux de faire échantillonner les draps, c’eft-à-
dire d’en faire couper des échantillons pour les mettre
à l’épreuve du débouilli. Diclionn. de Comm. de
Trév. & Chambers. (G )
* ECHANVROIR , f. m. (CScon. rufl.) planche
haute d’environ trois piés, & aflemblée debout avec
quelque morceau de bois. On prend le chanvre ou
le lin poignée à poignée, on l’appuie fur cette planche
, & on le bat avec une efpece de couteau de
bois d’éclifle qui en fépare les chenevottes, & rend
la .filafle liflè & belle. Il y a des èchanvroirs de fer en
forme de couprets émouffés.
. ECHAPPADE, f. f. mot qui n’eft dans aucun
di&ionnaire , & qui eft cependant fort ufité parmi
les Graveurs en éoi$.C’eftl’a&ion ou l’accident d’enlever
quelque trait avec le fermoir, en dégageant les
contours d’une planche gravée, foit parce que l’outil
eft entraîné dans le fil du hois, foit parce que ce trait-
n’aura pas été aflez dégagé à fa bafe par le dégagement
fait avec la pointe à graver, ou qu’on aura
trop pris d’épaifleur de bois avec le fermoir, ou bien
parce qu’on n’aura pas eu foin d’appuyer le pouce
de la main qui.tient l’outil, contre celui dé-la main
gauche, en dégageant, pour le tenir en refpeâ, &
par ce moyen éviter Véchappade. Uéchappade a lieu
aufli avec la gouge, quand on n’a pas la précaution
d’appuyer le pouce droit contre le gauçhe, comme'
l’on vient de dire, ou quand on baifle trop hOrifon-'
talement cet outil : alors il échappeefi vuidanf , &:
va tout à-travers la gravure faire breche à quantité
de traits, de tailles ou de contours ; accident d’autant
plus dèfagréable, que n’y ayant d’autre remede
que de mettre aux places ébrechéeS de petites pïe-1
ces, il eft prefqù’ièipOflible, fur-tout à des Ouvrages
délicatement gravés * qu’il n’y parôifle'pas* fi edn’ëfl
aux premières iimpreflions , dü nïO'ihs à celles qui
fuivront, quand la-planche àura été layée y parce'
que l’eau fait renflerla pieCè’ plùs quéla fuperficiè
de la planche ; deforte que , quelque bien ajufté’e
qu’elle ait été ,-il fe formé prfefqùë t'oûjoiirs à l’eftàm-
pe un trait blanc atflôiîr de cette pièce $ c e qùi-gâte
la gravure. Voye{ P i è c e s . Cet article èjl de M. Pa p
i l l o n , Graveur en bois.
ECHAPPE, adj. fynon. (Gramm.) Nous croyons
devoir avertir ici que ces mots, efléchappé, a échap-
Pc> ne font nullement fynonymes. Le mot échappé,
quand il eft joint avec le verbe efl, a un fens bien
different dé celui qu’il a Iorfqu’il eft joint au verbe a:
dans le premier cas il défigne une chofe faite par inadvertance
; dans le fécond uhe chofe non faite par
inadvertance ou par oubli. Ce mot m’efi échappé, c’eft-
à-dire j ’ai prononcé ce mot fans y prendre garde : ce que
je voulois vous dire m’a échappé, c’eft-à-dire j ’ai oublié
de vous le dire ; ou dans un autre fens ,j'ai oublié
ce que je voulois dire. '
S’é v a d e r , s’E n f u ir & s ’é c h a p p e r , different
en ce que s'évader fe fait en fecret ; s'échapper fup-
pofe qu’on a déjà été pris, ou qu’on eft près de l’être
; s'enfuir ne fuppofe aucune de ces conditions :
on Réchappe des mains de quelqu’un, on s’évade d’une
prifon , on s'enfuit après une bataille perdue. (O)
ÉCHAPPÉ, (Marechallerie & Manège.) fe dit en
parlant d’un cheval provenant de race de cheval
anglois, barbe, efpagnol, &c. & d’une jument du
pays ; ainfi nous difons un échappé d’anglois, d’efpa-
gnol, de barbe, &c. V>ye^ Haras : en ce cas le terme
échappé eft fubftantif.
Nous l’employons comme adjettif lorfqu’il s’agit
de défigner un cheval qui s’eft dégagé par quelque
moyen que ce foit des liens qui le tenoient attaché
foit qu’il fe foit délicoté, foit qu’il ait pu fe dérober
à l’homme qui le conduifoit en main.
Il eft nombre de chevaux très-fujets à s'échapper
dans l’écurie, après s’être délivrés de leurs licous.
Il feroit fans doute fuperflu de détailler ici la multitude
des accidens qui peuvent en réfulter ; nous
nous contenterons d’obfervér que le licou dont on
doit fe fervir par préférence à tout autre; eü égard
à l’animal qui a contrarié cette mauvaile habitude ,
eft un licou de cuir à doubles-fous-gorges qui fe croi-
fent (vôÿeç L i c o u ) . Quant à celui quèl’on mene
en main & qui s'échappe, fon évafion ne peut le plus
fouvent être attribuée, ou qu’à la négligence dè celui
qui le conduit , ou qu’à l’aflujettiflement dans lequel
il le tient. Dans le premier cas le palefréniér ou
le cavalier marchent fans attention, & n’dnt dans
leur main que le bout'ou l’extrémité dès' rênes ou
de la longé, de maniéré que fi le cheval èft trop v if
ou trop gai, ou fi quelqu’objet l’effraye, il fait plufieurs
pointes, & peut eftropier l’homme qtii eft à
cheval ou à pié d’autres fois il fe jette ért-àrfière,
& tire fi fort eh fë cabrant ou fans fe cabter, qué la
crainte faifit le palefrenier, ou que le cavalier monté
fur un autre cheval eft dans le rifque évident de
tomber, & c’èft ainfi qu’on le lâche & qu’on l’abandonne.
Ceux qui le contraignent trop, qui lè mènent
la longe ou les rênes trop raccBùrciës, principalement
les palefreniers qui empoignent grofliere-
ment les branches du mords, & les rapprochent erï
les ferrant de maniéré à blefler l’animal, & qui dé
plus lé fixentïanS cefle en fe retournant, s’ëipofent
àiix'mêmes irtconvéniens : pour les éviter, on doit
obferver un milieu entre le trop de gêne & le trop
de liberté. L ’horhme qui eft à cheval & qüi eft muni
de la longe, en Iaiffera à l’animal une jufte longuèuri
Dès qu’il s’approchera trop dé lu i, il l’en élÔigrierà j
dès qu’il s’èh éloignera trop, il l’en raprochéfa, rioii
èn le tirant tout d’un coup, mais en le retenant le*
geremeriî, en rendant enfuite & en le ramenant ainfi
irifenfiblehient, Lorfqu’il employé une force fubite ;
l’animal en oppofe une plus grande , qui l’emporte
bien-tôt . A Tégard du palefrenier, il tiendra-les rênes
d’une main, au-deflous des boucles qui empêchent
qu’elles néfortent & fe dégagent des anneaux
fixés au-bas desbranches ÿàf «n-tour e t , & de l’au