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ESCÀRBOUCLE, f. m. ( H ijl. nu. Lukoïog. ) tar- !
hinculus , anthrax, pierre precieufe à laquelle les
anciens ont donné ces noms, parce qq’ellè reffem-
bloit à un charbon ardent lorsqu’on l’expofoit au fo-
leiJ. Dans ce fens, toutes les pierres tranfparentes de
couleur rouge, iùr-tout le grenat, font des efcarbou-
cles. On s’eft imaginé que le vrai efcarbouele des anciens
brilloit même dans les tenebres autant qu un
charbon ardent ; 8c comme onn’à point vu de pierre
qui eût cette merveilleufe propriété , on a crû que
r efcarbouele des anciens étoit perdu ; car on ne peut
pas dire que les pierres qui relient îumineufes pendant
quelque tems dans lès lieux les plus obfcurs, y
brillent comme des charbons ardens. Il y a tout lieu
de croire que l'efcarbouele des anciens n’etoit qu une
pierre tranlparente, de couleur rouge comme le grenat
, qui réfille plus qu’un autre à l’afhon du feu ;
c’eft encore un caraélere que Théophralle attribue à
Yefcarbouele. ( ƒ )
ESC ARE, 1'. f. ( Chirurg. ) en G rec *V%apa. On devrait
donc écrire efehare, pour conferver i’étymolo-
g ie , mais i ’ufage en a autrement décidé.
■ Vefcare ell une efpece de croûte Faite fur la peau
par-des cautères aéluels §c potentiels , ou par toute
autre caufe externe, comme par lefrotement violent
, la comprelîion, la ligature, la contufion, la
gelée, la brûlure, &c. C ’eft pourquoi le nom d’ef
can fe donne aux chairs brûlées, meurtries, con-
tufes, 8c defféchées, que la Suppuration détache
d’une partie vivante. Voici pomme Vefcare fe forme.
Les cautères aftuels qu’on met en ufage pour la
produire fpnt une croûte fur la partie à laquelle ils
Sont appliqués , en échauffant les humeurs, qui venant
à fe raréfier par l’excelfive chaleur qui leur ell
communiquée, rompent les vaiffeaux qui les contiennent
, enforte que leurs molécules les plus Subtiles
s’exhalant en l’air, la partie demeure en croûte,
Seche, & privée de nourriture.
Les cautères potentiels agiffent fur la peau par la
qualité de leurs Sels qui déchirent la tiffure des Solides,:
les chairs étant forcées de fe defunir par cette
àftion des fels, forment une fubltance morte, qui
ne recevant plus de nourriture, Se delfeche 8c s’encroûte.
Dans la brûlure , la partie extérieure des chairs
ne peut effpyer l’aftioij du feu, fans que le tiffu des
Solides ne foit totalement altéré. Alors les fibres
étant détruites & confondues, ne font qu’un débris
informe qui n’a plus de part à la vie du relie du
corps animal ; 8c cette chair morte ne tenant plus à
rien, tombe bientôt d’elle-même, tandis que les
fluides font répandus fous les Solides Séchés & brûlés,
ce qui conftitue Vefcare. La même chofe arrive
intérieurement par la caufticité d’un venin acre 8c
peftilentiel. AmiiVefcare peut être produite intérieurement
par quelque humeur corrofive, capable de
détruire le tiffu des chairs en les abreuvant.
Vefcare qui naît d’une caufe externe, fe rétablit
en ôtant cette caufe ; Vefcare qui vient d’une caufe
interne & maligne, fait des progrès d’une façon cachée
, 8c très-difficile à détruire ; on peut le tenter
par les corroborans antiputrides. Vefcare qui procédé
d’un fjrotement violent, & dont la caufe perfifle,
demande à être traitée comme l’inflammation. Voyeç
In f lam m at ion, G angrené , Mo r t if ic a t io n .
Article de M. le Chevalier D E J A U COU R T .
. ESCARLINGUE , ( Marine. ) v.oye^ CARLINGUE.
ESCARMOUCHE, {. î. en terme de guerre, eft une
efpece de combat Sans ordre ou de rencontre, qui fe
fait en préfence des deux armées, entre dé petits
corps de troupes qui fe détachent exprès du corps
& qui engagent un combat général & régulier.
Ce mot lèmble être formé du mot François efear-
mouche, qui a la même Signification ,_8c que Nicod
dérive du Grec %*/>/*», qui Signifie en même tems
combat & réjoüiffance. Ménagé le fait venir de l’allemand
fehirmen ou fckermen, fe défendre : Ducange
dit qu’il vient de fiarmuccia, petite a dion , de feara
& muccia, qui fignifie un corps de troupes enembufea-
de ; parce que la plûpart des efearmouches fe font par
des troupes en embufeade. Chambers , Trev. & Dicl.
étyrnol.
Les efearmouches s’engagent quelquefois malgré
le général ; Souvent aufli elles lui font utiles pour
amufer l’ennemi, 8c lui cacher quelques difpofitions
particulières de l’armée. « Une maxime générale
» pour les efearmouches, dit M. le marquis de Feu-
» quieres , c’efl de les faire engager par peu de trouv
e s , & de les foûtenir avec beaucoup, étant d’une
» grande conféquence de ne point accoûtumer l’en-
» nemi à ramener impunément ceux par qui on a fait
» commencer Yefcarmouche, qu’il faut toujours faire
» foûtenir par un corps plus confidérable que celui
>> de l’ennemi ». C ’efl le terrain qui décide de la nature
des troupes que l’on fait, efcarmouchtr : ainfi fi le
terrain eft ouvert 8c libre, on fe Sert de cavalerie j
d’infanterie, s’il eft fourré ; 8c s’il eft de l’une 8c l’autre
efpece, on y employé de la cavalerie 8c de l’infanterie.
On eft fouvent obligé dans les retraites
d’efcarmouchtr pour arrêter la marche de l’ennemi ,
8c s’oppofer aux différons corps de troupes legeres
qui veulent harceler l’arméè quife retire. V rye^dans
les études militairesde M. Bottée, p. 43 8 , la maniéré
à’efcarmoucher, 8c les différens mouvemens auxquels
on doit exercer le Soldat pour lui faire exécuter facilement
l’ordre qu’il doit obferver en efearmou»
chant. (<2 )
ESCAROTIQUE, fi m. ( Chirurg. ) tout médicament
qui appliqué extérieurement fur les chairs, y
produit des croûtes où des efeares, en brûlant, en
rongeant, ou en confumant ces chairs. Un efearoti-
que s’appelle autrement cauftique ou cautere. Voye^
ces deux mots. Article de M. Le Chevalier d e J a u *
court. 5 ESCARPE , f. f. ç’eft dans la Fortification le côté
du revêtement du rempart, qui fait face à la campagne.
Voyei Revêtement. Vefcàrpe commence a#
cordon, 8c elle fe termine au fond du foffé. La ligne
qui termine le foffé du côté de la campagne fe nomr
me contrefcarpe, parce qu’elle eft ôppofée à Vefcàrpe. Foye{ Contrescarpe.. (Q )
ESCARPIN, f. m. ( Cordonn. ) la plus Iegere des
çhauffures d’homme ; c’eft un foulier à fimplè femelle.
Foye^ Soulier.
ESCARPOLETTE, f, f. ( Gymn. ) exercice de
campagne qui confifte à s’affeoir & à fe balancer fur
une planchette, attachée par fes extrémités, à deux
cordes qui fe tendent à deux arbres éloignés d’une
diftance convenable, ,8c qui la tiennent fufpendue
èn l’air à la hauteur qu’on fouhaite. Une ou deux
perfonnes entretiennent la planchette en v o lé e , en
pouffant les cordes, forfque la planchette eft def-
cendue à fon point le plus bas, du côté où elle va
remonter.
ESC ARTABLE, adj. ( Fauconnerie. ) fe dit des ot-
feaux fujets à s’écarter, tels que font les plus vêtus
& les plus coûtumiers de monter en effor, quand le
chaud les preffe.
ESC ART-DOUC E, f. f. ( Com. ) coton qui vient
d’Amérique par la voie de Marfeille.
ESCARTS, qu, ESCAS, f. m. ( Jurifpr. ) eft un
droit dû au feigneur dans quelques coûtumes fur
tous les biens meubles & cateux qui viennent ÔC
echéent foit par donation, fucceffion, ou autrement,
d’un bourgeois ou bourgeoife, en la main d’une per-
fonne foraine , c’eft-à-dire qui n’eft pas bourgeois
pu bourgeoife du lieu. Ce droit eft aufli dû par la
femme où fille bourgeoife qui fe marie à un forain.
« m
s
Çe droit paroît être un relie de la fervitude perfon-
nelle où étoient autrefois tous les fujets de ces fei-
gneurs, & fingulierement du droit que ces feigneurs
avoient de fuccéder à leurs fujets main-mortables
qui ne furent affranchis qu’à de certaines conditions*
telles que ce droit d’efearts ou efeas dans les çoûtu-
mes de la ville & échevinage de D oua y, ch. xv. Ce
droit eft de 100 liv. pour 10 Iiv. Il eft aufli parlé de
çe droit dû efeas & des meubles efcajfables, c’eft-à-
dire , fujets à ce droit dans la coûtume locale de Se-
çlin & de la Baffée fous Lille, où ce droit eft du dixième
, & a lieu fur les meubles cateux & héritages
réputés pour meubles. Voye^ le gloffaire de M. de
Lauriere, au mot Efcarts. (A )
; Escart s , f. m. ( Corn.) c’eft ainfi qu’on appelle
certains cuirs qui viennent d’Alexandrie : on donne
le même npm en Barbarie à la plus mauvaife forte
de ceux que les Francs négotient avec les Maures^
Les bons s’appellent fproux.
: ESCAS , (' Jurifp.rud. ) eft la même chofe qu ’effares.
Foyei ci-devant ESCARTS. ( A )
. ESCASSABLE , ( Jurifprud. ) meubles efcaffables ,
c ’eft-à-dire, fujets au droit d’efearts ou efeas. Viye£
ci-devant Escart s. ([A)
ESCAVESSADE , f. f. (Manege.) expreflion qui
lignifie proprement une fecouffe des longes d’un ca-
veffon quelconque qu’un cavalier tient dans fes
mains lorfqu’il eft à cheval, & par le moyen desquelles
il prétend relever l’animal, le placer , le
retenir, &c. ou une fecouffe de la longe feule placée
à l’anneau du milieu de ce même çaveffon, & donnée
par exemple, par le piqueur ou le palefrenier à
p ié , dariS le tems qu’un cheval trotant à la longe
fur les cercles , hâte trop fon aélion & veut paffer à
celle du galop. Voyeç Longe.
-. Vefcavejfade eft un châtiment, puifqu’il en réfulte
un coup, plus ou moins fort du çaveffon fur le nez
du cheval.
* Nous avons banni cet appareil d’inftrumens plus
ou moins cruels, ces caveffons de chaînes, ces ca-
veffons retords, ces fequettes , d’une, de deux, ou
de trois pièces, & nous ne faifons ufage dans de
certains cas que du fimplg çaveffon brifé, lequel
eft compofé de trois pièces:unies & de fer, repliées
de maniéré qu’affemblées par charnière , elles em-
braffent précifément le néz de l’animal. Ces trois
pièces font fixées fur cette partie par le moyen de
deux montans de cuir aufquels elle font fufpendues,
par une foûgorge , un frontail, .& un petit bout de
cu ir, qui avec elles achèvent de former poftérieu-
«rement la muferolle. De chacune de ces pièces part
un anneau de fer ; j’ai déjà parlé de l’utilité de celui
du milieu : à l’égard des deux autres, ou de chacun
de ceux qui font dans les côtés, on y paffe des rênes,
lorfqu’on ne veut pas confier la bouche de fon cheval
au palefrenier que l’on charge de le promener,
ou deux longes de cordes tenues par deux hommes
différens pour fe rendre maîtres de l’animal,fans s’ex-
pofer à lui offenfer les barres ; & fouvent encore on
a la précaution de garnir ce çaveffon & de le rembourrer
dans la crainte de faire une impreflion trop'
vive & de bleffer ou d’entamer la partie fur laquelle
il repofe.
Le çaveffon dont nous nous fervons pour arrêter
& pour maintenir un cheval dans les piliers eft trèsr
for t , & uniquement fait avec du cuir. Quelques-
uns l’appellent cavejfine. Il eft pareillement compofé
d’un deffus de tête , d’une foûgorge, d’un frontail *
de deux montans & d’une muleroïle, aux deux côtés
de laquelle font fermement arrêtés deux anneaux
de fer deftinés à recevoir les longes qui s’y bouclent,
jpar celle de leurs extrémités qui fe trouve garnie
d?un cuir ,-tandis que l’lutre eft engagé dans le trou
pratiqué dans les piliers. Foye{ Piliers, .
Tous les écuyers étrangers vantent unanimement
les effets admirables du çaveffon ; félon eux , il n’eft
que ce moyen de retenir , de relever, d’allégerir ,
d’affouplir le cheval, d’affurer fa tête & de le dref-
fer en un mot, parfaitement & à toutes fortes d’airs
fans offenfer fa bouche ; en conféquence , ils ne cef-
fent de nous reprocher l’obftination avec laquelle ils
croyent que nous affeélons de ne pas vouloir les imiter
en ce point. Nous n’avons d’autre réponfe à leur
Faire , fi ce n’e ft , que fi par le fecours de la bride
feule nous parvenons à conduire l’animal à un degré
de perfe&ion qui ne le cede point à celui où iis le
mettent eux-mêmes, notre méthode doit incontestablement
obtenir la préférence. Ainfi il feroit Superflu
de nous perdre les uns & les autres dans de
vains raifonnemens, & une queftion que l’on peut
décider par les faits ceffe bientôt d’en être une.
Je fai qu’on pourroit nous oppofer l’autorité du
fameux duc de Newkaftle; mais quelque refpeélablé
qu’elle foit, elle ne fauroit l’emporter fur l’évidence
d’une prçuve aufli convaincante ; d’ailleurs, il
n’eft pas douteux qu’il eft très-difficile que-des mains
habituées dans des maneges à n’agir qu’avec une
force confidérable, 8c à opérer fur des chevaux de
maniéré à les précipiter dans une contrainte , telle
que celle dont les eftampes qui ornent l’ouvrage de
cet auteur célébré nous préfentent une image fidelle ,
puiffent revenir à ce fentiment fin, fubtil & délicat*
qui diftinguera toujours le véritable homme de cheval
de cette multitude innombrable de prétendus
praticiens qui n’en ont que la forme 8c l’apparence.
(9 ■ ■ E SC AU T , (Géog. mod.) riviere des Pays-bas.
Elle prend fa fource à Beaurevoir, village du Ver-
mandois, paffe dans la Flandre : elle fe divife en deux
branches, dont l’une va dans le voifinage de Berg-
op-zoom & fe nomme VEfcaut oriental, 8c l’autre à
Fleflingue 8c fe nomme VEfcaut occidental; ces deux
branches fe jettent dans la mer d’Allemagne.
ESCHARS, (Marinei) Foye£ Ech ars.
ESCHÉATEUR, f. m. mod.) étoit autrefois
en Angleterre le nom d’un officier qui avoit foin des
efehéats ou efeas du roi dans une certaine étendue de
pays, 8c d’en certifier l’échiquier ou la chancellerie.
Foye^ Esc a s .
Il étoit nommé par le lord thréforier; cette charge
ne duroit qu’une année ; 8c perfonne ne pouvoit la
pofféder plus d’une fois en trois ans. Mais comme
elle dépendoit principalement de la cour des forêts,
elle n’exifte plus aujourd’hui.
On trouve dans la collettion de Rymer plufieurs
aéles d’Henri VIII 8c d’Elifabeth , qui commencent
par ces mots : Rex efeaetori fuo in comitatu Wigormce ,
Regina efeaetori fuo , &c. Chambers. (G)
ESCHILLON, f. m. ( Marine.) eft un terme dont
fe fervent les matelots de la mer Méditerranée, qui
fignifie une nuée noire , dont fort une longue queue
qui eft une forte de météore que les matelots craignent
autant que la plus forte tempête : cette queue
va toujours en diminuant ; 8c s’allongeant dans la
mer, elle en tire l’eau, comme une pompe, enforte
que l’on voit cette eau qui bouillonne tout-autour,
tant l’attraélion paroît violente. La fuperftition dé
ceux qui craignent cette nuée, fait qu’ils piquent
dans le mât un couteau à manche noir , perfuadés
qu’en faifant cela ils détourneront l’orage. Foyeç
Pu ch o t . (Z )
* ESCHINADES , f. f. pl. (’Mythol.) Cinq naya-
des étoliennes firent un facrifice de dix taureaux auquel
elles invitèrent tous les dieux champêtres ,
excepté Acheloiis. Ce fleuve courroucé gonfle fes
eaux , & entraîne dans la mer 8c les nymphes
8c le lieu de leur facrifice. Neptune touché de leur
fort. les métaroprphofe en îles > 8c ce font elles