vont ènfnit-e' en '’diminuant aboutir à une efpece dê
petite tête. .
-Les os des doigts font au nombre de quinze, trois a
Chaque doigt; ces os font difpofés en trois ordres,
qui portent le nom de phalanges. Voye[ Phalange.
A l’extrémité de la derniere phalange de chaque
■ doigt, il y a une petite tubérofité qui fert à appuyer
l ’ongle. Voye{ Ongle. _
Les doigts*infi compofés de plufieurs pièces ol-
feufesv Toiït rendus plus plians, & plus: propres à
faire différens mouvemens. Ils font convexes par-
dehors , concaves en-dedans, & un peu applatis pour
louer plus commodément les tendons des mufcles fle-
chiffeurs. Tout le long des côtes de leurs o s , il y a
une crête à laquelle eft attachée une ^aîne.cartila-
gineufe qui enveloppe les tendons flechiffeurs. La
peau qui couvre les doigts fe trouye comme collep
aux endroits de la gaine qui répondent aux articulations
de la fécondé phalange avec la première 8c .
avec la troifième. Ces os étant joints par ginglyme,
c’eft-à-dire par de petites têtes & d,e petites cavités
Eui fe reçoivent réciproquement j ils ont le mouvement
de flexion & cl’extenfion, 8c ils font affermis
les uns-avec les autres par des ligamens. Leur articulation
avec le métacarpe fe fait par artrodie; &
cette maniéré d’articulation les rend capables.de fe
•mouvoir en tout fens. Les ligamens de toutes ces articulations
étant lâches & çapfulaires, facilitent tous
leurs mouvemens. Les mufcles qui jr fontdeflinés,
& qui les exécutent, ont été partagés en communs
& en propres. ,
-Les mufcles communs foht ceux qui meuvent les
quatre derniers doigts ; St on a donné le nom de rnuf-
*Us propres à ceux qui font les mouvemens particu-^
liers de certains doigts. Les uns Scies autres portent
aufïi le nom de JUctiffcurs ou A’extenfeurs, S abducteurs
ou üadducteurs , félon leurs différentes fonctions.
Les mufcles communs ont reçu les noms de
fublirnt, profond, S extenfeurs communs , de lombri-
etmx, & d'ihttrojjcux. K Su blim e, Profond , &c.
Les mufcles propres des doigts appartiennent au
pouce, au doigt index, 8c au doigt auriculaire. PSeyg
P o u c e , Index, §■ I ■ I ■ ■ A
Voilà-comme M. V in f lo y divife les mufcles qui
fervent aux -mouvemens des doigts ; M. Lieutaud les
diftingue en mufcles extenfeurs , mufcles fléchif-
feurs, & mufcles latéraux ; 8c cette derniere méthode
nous paroît plus fimple 8c plus conforme à la ftruc-
ture de la main. Palfons aux vaiifeaux 8c aux nerfs
des doigts. H H I . . .
L ’artere cubitale jette plufieurs rameaux le long
des parties latéralés des doigts, 8c principalement
des quatre derniers. L’artere radiale fournit des rameaux
au pouce; 8cfe continuant derrière les tendons
fléehiffeurs des doigts, vient s’anaftamofer avec
«n rameau de la cubitale. La veine céphalique forme
des aréoles qui vont au pouce, aux mufcles
latéraux 8t interoffeux des doigts, 8t communique
avec un petit rejetton de la veine bafilique, laquelle
à l’égard des doigts fuit à peu-près la route de l’artere
de ce nom. Le nerf cubital, le nerf radial, 8c
-le nerf médian, donnent des rameaux à tous les
Joigts de la main. Mais quels font les ufages des
.doigts ? ilS;font infinis.
Outre l’utilité perpétuelle que nous en retirons
•dans prefque toutes les chofes de la vie,outre leur
Tecours elrentiel pour faire l’appréhenfion, ils font
•le principal organe du toucher, non pas uniquement
parce qu’ils ont à leur extrémité une plûs grande
-quantité de houppes nerveufes, mais encore parce
que ce font des parties toutes mobiles, toutes flexi-
Lle s , toutes agiffantesen même tems, Scobéiffan-
-tes à la volonté, fuivant la remarque de l’auteur
d e lïbiftoire naturelle de l’hopune, Comme le toucher
n’eft , dit-il, qu’un contaft de fuperfîcie des
corps, les doigts ont l’avantage d’embraffer à la fois
avec un fentiment exquis une plus grande pàrtie de
la fuperfîcie des corps, & de les toucher par tous
leurs points. Ils peuvent d’ailleurs s’étendre, fe raccourcir
, fe plier, fe féparer, fe joindre, & s’ajufter
à toutes fortes de furfaces , autre avantage pour
rendre cette partie l’organe de ce fentiment exa£t&
précis, qui eft néceffaire pour nous donner l’idée de
la forme des corps.
Si les mains des hommes avoient un plus grand
nombre de doigts, ajoute le même auteur ; fi ces
doigts avoient un plus grand nombre d’articulations
& de mouvemens, il n eft pas douteux que le fentiment
du toucher ne fut plus parfait, parce que la
main pourroit alors s’appliquer plus immédiatement
fur les différentes furfaces des corps ; il n’eft pas douteux
auffi que le fentiment du toucher ne fut infiniment
plus délicat par la plus grande quantité de houppes
nerveufes, qui feroient affeûées en même tems.
Supposons au contraire la main fans doigts, le fentiment
du toucher feroit beaucoup plus groffier, &
nous n’aurions que des notions très-imparfaites de la
forme des corps les plus-palpables ; il nous faudrait
beaucoup plus d’expériences & de tems pour acquérir
ces notions. ReconnoifTons donc la bonté & la
fageffe de la Providence dans ce qu’elle donne &
dans ce qu’elle refufe.’Quel feroit l’ufage d’un toucher
plus délicat que le nôtre, fi rendus extrêmement
fenfibles au moyen d’une telle organifation, les
douleurs & les agonies s’introduifoient par chaque
doigt. Combien détefterions-nous un préfent fi fu-
nefte !
On n’ignore guere que la nature exerce ici fes
jeux. Il n’eft pas rare de voir venir des enfans au
monde avec plus de cinq doigts, foit aux mains, foit
aux piés. J’en tire le premier exemple de l’Ecriture-
fainte. Voici le paffage même: « Dans la quatrième
» bataille qui fe donna en Geph, il s’y trouva un
» homme fort grand qui avoit fix doigts à chaque
» main & à chaque p ié, c’eft-à-dire vingt-quatre en
» tout : il étoit de la lignée d’Etrapha, blafphéma
» Ifrael, & fut tué par Jonathas fils de Samaa frere
» de David ». II. liv. des rois, ch. xxj. verf. 20 & 2 1 .
Pline le naturalifte parle d’une famille oit étoient
deux foeurs qui avoient fix doigts aux mains, & qui
pour cette raifon furent appellées fexdigites, liv. x j.
chap. 43.
Anne de Boulen fi fameufe dans l’hiftoire d’Henri
VIII. fi féduifante par fes maniérés, fi pleine de charmes
, qu’il fembloit que tous les agrémens du monde
fe fuffent réunis en fa perfonne, avoit fix doigts à la
main droite, une dent mal rangée à la mâchoire fu-
périeure, & fur l’os de la gorge une petite élévation
qu’elle cachoit avec beaucoup d’art. Larrey,
hiß. d'Angl.
' En 1687, M. Saviard a vu à l’Hôtel-Dieu un enfant
nouveau-né qui avoit dix doigts à chaque main ,
& autant aux piés, dont les phalanges paroiffoient
toutes rompues & bleffées. Saviard, obferv. chirurg.
Voici un cas plus étrange encore. Ruyfch, dans
le catalogue des chofes rares, à la fin de fon traité
intitulé, obfervatioiies anatomicce & chirurgicoe, a donné
la defeription d’un fquelete qui avoit un grand
nombre de doigts furnuméraires, & qu’il appelle
pour cela feeleton polydaclilon; la main droite avoit
fept doigts, la main gauche fix ; & outre cela le pouce
étoit double ; le pié droit avoit huit doigts, le pié
gauche neuf ; le métatarfe droit fix o s , & le méta-
tarfe gauche fept. La figure & la defeription du même
fquelete fe trouvent dans le traité de Kerkrin-
gius intitulé,fpicilegium anatomicum; & M. Ruyfch
en parle encore dans fes derniers ouvrages intitulés
averfaria > deçad, 1, n, ÿ.
Mais je né dois pas taire qu’en parcourant les faites
anatomiques, j’ai trouvé deux exemples de doigts
•furnuméraires fans difformité ni incommodité.-Cés
jdeux exemples curieux termineront mon article.
En 1743, MM. de l’académie des Sciences virent
dans une de leurs affemblees un petit garçon âgé de
ïeize mois, qui avoit fix doigts à chaque main & à
,chaque pié ; le fixieme doigt de la main droite étoit
•à côté du petit doigt, & articulé avec le même os
du métacarpe, qui vers fon extrémité étoit plus'large
-qu’à l’ordinaire, & s’y terminoit par deux petites
eminences, dont l’une foûtenoit le petit doigt ordinaire,
& l’autre le doigt furnuméraire. A là main
gauche le doigt furnuméraire étoit auffi à côté du petit
doigt ordinaire, mais articulé fur un os particulier
ou furnuméraire du métacarpe ; le fixieme doigt
de chaque pié étoit comme aux mains à côté du petit
doigt, & ils avoient chacun leur os propre de mé-
tatarfe; de forte qu’au lieu de cinq os à l ’ordinaire,
jehaque métatarfe en avoit fix. Cette augmentation
de doigts faifoit feulement paraître un peu plus de
largeur aux màins & aux piés de l’enfant, mais fans
difformité, & même il remuoit tous les doigts fur-
numéraires avec la même facilité que les autres.
Hiß. de Vdcad. année 1743. ■ •
Thomas Bartholin dans les afres de Coperihagüé,
rapporte un exemple tout femblable à celui-ci, d’un
negre qui n’étoit point incommodé de cette multiplication
de doigts, & qui paroiffoit au contraire,
dit Bartholin, l’avoir reçu de la nature pour un plus
grand avantage. Acla Hafnienfia, vol. 11. n. 32.
Cependant il ne faut pas abufer des deux cas fih-
guliers que nous venons de citer, pour laiffer les
doigts furnuméraires aux enfans qui viennent au
monde, car il eft certain qu’ils caufent prefque toû-
jours une difformité & une incommodité qui demande
leur extirpation ; l’Anatomie fouffre cette extirpation
, & la Chirurgie l’exécute avec fuccès. Voye£
l'article fuiv. Article de M. le Chev. DE J AV COURT.
D o ig t . (Chirurg.} Les doigts font fujets à quelques
difformités de naiffance, & pendant le cours
de la vie à mille fâcheux âccidens.
Les deux principaux défauts de conformation des
doigts font d’être doubles ou unis enfemble.
- Les doigts furnuméraires ne font prefque jamais
aufli-bién formés que les autres. Ils font prefque toujours
inutiles ou incommodes ; ils fönt communément
placés en-dehors de la main ou du pié , proche
le petit doigt • ils n’ont pour l’ordinaire point d’os,
& quelquefois point d’ongles; Enfin ils font comme
des appendices charnues qui pendent à la main, &
'qui par conféquent demandent d’êtfe extirpées ;
comme l’opération s’en fait avec fuccès, tout concourt
à la mettre en pratique. Alors, s’il fe trouve
quelque phalange offeufe ou cartilagineufö qui attache
ces fortes de doigts fortement, on peut fe fer-
■ vir d’une petite tenaille incifive pour couper le tout
■ à la fois. Le panfement étant le même que celui des
plaies fimples, il eft inutile de nous y arrêter. Paf-
ïons à l’union des doigts contre nature.
Perfonne n’ignore qu’il arrive quelquefois que les
orteils & les doigts des enfans nouveau-nés, ne font
point féparés, mais tiennent enfemble : ce qui fe
fait en deux maniérés, ou par union, ou par agglutination.
On appelle union, quand l’enfant venant
au monde, a les doigts adhérens & comme collés les
tins avec les autres, ou attachés enfemble par une
membrane intermédiate en forme de patte d’oie. On
appelle agglutination, iorfqu’après des ulcérés ou
quelque grande briilure qui a dépouillé la main de fa
peau, on laiffe par négligence les doigts fe coller &
fe joindre.
Comme une pareille cohéfion défigure la main
& caufe plufieurs autres inconvéniens, le chirurgien
doit la féparer avec le plus de dextérité qu’il lui eft
poflible: il a deux moyens d’y réuflîr; ou en coupant
la tunique intermédiate, foit avec des cifeaux,
foit aveeje fcalpel ; ou fi les doigts tiennent enfemble
, fans qu’il y ait de membrane, en les fépârant
les uns des autres avec un petit biftoüri. Pour empêcher
qu’ils ne fè recollent durant la cure, il faut
les envelopper féparément d’un doigtier, ou d’une
petite bande de linge .d’environ un travers de doigt
de large, après l’avoir empregnéê d’eau de chaux,
d’efprit-de-vin, ou de quelque eau vulnéraire, juf-
qu’à ce que le malade foit parfaitement gtlérr.
Mais les vices dé conformation font peu de choie
, fi on les compare à la multitude des rfianx auxquels
nos doigts font expofés depuis la naiffance. En
effet ils peuvent être déjéttes, luxés, courbés, coupés,
fra&urés, écrafés , gangrenés, gelés;, cancé-
rés, &c. Difons un mot de chacun de ces cas.
Le déjettement des doigts n’eft pas communément
dangereux ; les enfans fe les défigurent ainfi affez fou-
vent, en fe les tiraillant pour les faire claquer. Cet
amufement difloque les doigts, & les fait déjettér tantôt
à droite, tantôt à gauche. Pour y remédier, il
faut leur appliquer des lames de fer blanc enveloppées
d’un linge, & les fixer par un bandage qui les
tienne affujettis pendant quelque tems dans leur état
naturel.
Les doigts de la main peuvent fe luxef à chaque
phalange, & en tout fens ; cependant cette luxation
eft auffi facile à découvrir qu’à réduire ; car comme
les ligamens font foibles* la graiffe & les mufcles
peu épais, & les cavités des articulations fuperfi-
cielles, tout l’office du chirurgien fe réduit à faire
l’extenfion d’une main, & la rédu&ion de l’autre *
en y employant les bandages convenables.
Une main eft très-défigurée par des doigts courbes
& crochus ; outre que cela eft fort incommode
pour celui qui les porte, parce que ne pouvant pas
les étendre, ni trop bien les employer, il fe trouvé
dans l’impuiffance de s’en fervir dans beaucoup d’oc-
cafions: Sc là oii il le peut, c’eft toujours de mau-
vaife grâce. Cette difformité eft prefque ordinairement
fans remedei On tâchera cependant, quand
elle procédé d’une ànchilofe dans les jointures, de
l’amollir & de la traiter fuivant les réglés de l’art.
Si la difformité vient d’une cicatrice mal faite qui
empêche le doigt de fe redréffer, il faut le débrider,
mettre enfuite deux petites édifies droites, l’une
deffus, l’autre deffous le doigt, qu’on maintiendra
par un bandage, & qu’on ferrera tous les-jours un
peu plus, jufqu’à ce que le doigt ait repris fa figure
naturelle.
Si on*s’étoit coupé un doigt avec un inftrument
tranchant, fans qu’il fût entièrement féparé de la
main, il faut,«quelque confidérable que foit la plaie,
remettre le doigt dans fon premier état, le pan fer,
& le maintenir; & quand même la partie feroit prefi
que féparée de la main, ne tenant plus qu’à un filet,
pourvû que la plaie foit oblique & récente, les habiles
chirurgiens confeillent toujours de remettre le
doigt dans fa fituation naturelle, de l’y retenir avec
un emplâtre, & d’effayer de le réunir peu-à-peu ;
car il vaut encore mieux tenter la réunion des parties
par ce moyen, quoiqu’elle réuffiffe peu fouvent,
que de couper par impatience le doigt qu’on eût pu
faliver.
Lorfque les tendons extenfeurs des doigts ont été
coupés tranfverfalement, les doigts perdent leur action
, & le bleffé ne peut les étendre. En ce cas queL
ques chirurgiens propofent de réunir les tendons di-
vifés, au moyen de la future enchevillée ; mais cette
efpece de future abandonnée par nos ancêtres, &
renouvellée par feu M. Bienaife, eft aujourd’hui pratiquée
très-rarement. Prefque tous leS modernes la