» rhippoBùfame ( -voy«î Hippopota« ë ) ; elle eft
» nàfc'ouïouffe Ml a la queue de 1 éléphant
» / "w w E l é p h a n t ) ; la mâchoire de fanglier
I I M i l i , & les cornes mobiles & Ion-
>1 sues d’une coudée & davantage ; elle combat
I ,antôt avec l’une, tantôt avec l’autre, 8t s’en lert
» comme d’une armé offenfive■ & défenfive ». Nous
ne connoiffons auctm animal qui ait cette mobilité
de cornes. >. , . . »
* EAQUE, f. m. {Mythi) un des trois juges des
'enfers. Il étoit fils de Jupiter & d’Europe ; d’autres
difcnt d’Egine. Il fe montra pendant fa vie fi équitable
envers les hommes,, qu’a près fa mort Pluton 1 alenfers.
Voyez E n f e r & E a c Ée s .
EARLDORMAN, f. m. (Hifl. d'Ahgl.) le premier
degré de noblefle chez les Anglo-Saxons. Comme
l ’origine de cette dignité, de fes fondions, & de fes
prérogatives, répand un grand jour fur les premiers
tems Je l’hiftoire de la Grande-Bretagne, il n’eft pas
inutile d’ en fixer la connoiffance, qui ne fe trouve
dans aucun didionnaire François. ?
Ce mo t, qui dans fon origine ne fignifie qu un
homme âgé ou ancien, vint peu-à-peu à défigner les
perfonnes les plus diftinguées, apparemment parce
qu’on choififfoit pour exercer les plus grandes charges
, ceux qu’une longue expérience en pouvoit rendre
plus capables : méthode que nous ne connoiffons
guere. Ce n’eft pas feulement parmi les Saxons
que ces deux fignifications fe trouvent confondues ;
on voit dans l’Ecriture-fainte, que les anciens d If-
rae l, de Moab, de Madian, -étoient pris parmi les
principaux de ces nations. Les mots ,fenator,fen-
nohjîgnor yfeigneur, en latin, en efpagnol , en italien
, & en françois, lignifient la même chofe.
• Les ealdormans ou earldormans étoient donc en
Angleterre les plus confidérables de la noblefle ,
ceux qui exerçoient les plus grandes charges, & par
une fuite très-naturelle, qui pofledoient le plus de
biens. Comme on confioit ordinairement à ceux de
cet ordre les .gouvernemens des provinces ; au lieu
de dire le gouverneur , on difoit Y ancien earldorman
d’une telle province: c’eft de-là que p.eu-à-peu ce
mot vint à défigner un gouverneur de province,, ou
même d’une feule ville. 1 . .
Pendant le tems de l’heptarchie, ces charges ne
duroient qu’autant de tems qu’il plaifoit au ro i, qui
dépofledoit les earldormans quand il le jugeoit à-propos
, & en mettoit d’autres en leur place. Enfin ces
emplois-furent donnés à vie , du moins ordinairement
: mais cela n’empêcha pas que ceux qui les
pofledoient, ne puffent être deftitués pour diverses.
caufes. II y en a des exemples fous les régnés de
Canut, & d’Edoiiard le Confefleur.
Après l’établiflement des Danois en Angleterre,
le nom $ earldorman fe changea peu-à-peu en celui
d'earl, mot danois de la même lignification ; enfuite
les Normands voulurent introduire le titre de comte,
qui bien que différent dans fa première origine, défi-
gnoit pourtant la même dignité: mais le terme danois
earl s’eft confervé jufqu’à ce jour, pour figni-
fier celui qu’en d’autr.es pays on appelloit comte.
V oy e z C o m t e .
Il y avoit plufieurs fortes d’earldormans : les uns
n’ étoierit proprement que des gouverneurs de province
; d’autres pofledoient leur province en propre
, comme un fief dépendant de la couronne, &
qu’ils tenoient en foi & hommage ; de forte que cette
province étoit toujours regardée comme membre de
l’état. L’hiftoire d’Alfred le Grand fournit un exemple
de cette derniere forte d'earldormans, qui étoient
fort rares en Angleterre. C ’eft ainfi qu’en France,
vers le commencement de la troifieme race de nos
rois, les duchés & les comtés qui n’étoient auparavaut
que dé Amples gouvernemens , furent donnes
en propriété fous la condition de l’hommage.
Les earldorma:ns, ou les comtes de cette efpece ,
étoient honorés des titres de reguli, fubrcguîi, priny
cipts; il n’eft pas même fans exemple, qu’on leur ait
donné le titre de rois rquant aux autres, qui n’étoient
que de fimples gouverneurs, ils prenoient feulement
le titre à!earldormans d’une telle province. Les premiers
faifoient rendre la juftice en leur propre nom :
ils profitoient des confifcations, & s’approprioient
les revenus de leur province. Les derniers rendoient
eux-mêmes la juftice au nom du roi-, & né refiroient
que certains émolumens qui leur étoient aflignés. Le
comte Goodwin, quelque grand feigneur qu’il fût
d’ailleurs, n’étoit que de ce fécond ordre.
A ces deux fortes de grands earldormans, On peut
en ajoûter une autre ; favoir, de ceux qui fans avoir
de gouvernement, portoient ce titre à caufe de leur
naiffance, & parce qu’on tiroit ordinairement les
gouverneurs de leur ordre : ainfi le titre d’earldor*
man ne défignoit quelquefois qu’un homme de qualité.
. -.
Il y avoit encore des earldormans inférieurs dans
les villes , & même dans les bourgs : mais ce n’étoient
que des magiftratS fubalternes qui rendoient
la juftice ait nom du ro i, & qui dépendoient des
grands earldormans. Le nom à?alderman , qui fubfifte
encore, eft demeuré à ces officiers inférieurs, pendant
que les premiers ont pris le titre de earl ou de
La charge Ü earldorman étoit civiîe, Sc né dotinoit
aucune infpe&ion fur les affaires qui regardoient la
guerre. Il y avoit dans chaque province un duc qui
commandoit la milice : ce nom de duc, pris du latin
dux, eft moderne. Les Saxons appelloiént cet officier
heartogh : celui-ci n’aVoit aucun droit de fe mêler
des affaires civiles. Son emploi étoit entièrement
différent & indépendant de celui dé comte ; oit trou-
I ve néanmoins quelquefois dans l’hiftoire d’Angleterre
, que tantôt le titre de duc, tantôt celui de comte
, font donnés à une même perfonne: mais c’eft
qu’alors les deux charges fe trouvoient réunies dans
un même fujet, comme elles le furent affez communément
vers la fin de l’heptarchie. Article de M. le
Chevalier d e J a u c o u r t .
EARNE, (Géog. modd) lac d’Irlande dans la pro*
vince d’Ulfter, au comté de Fermanagh.
EAST-MEATH, {Géog. mod.) contrée d’Irlande
dans la province de Leinfter ; elle a titre de comté S
Kelly en eft la capitale.
* EASTRÉE ou EASTRE, f. f. {Mythi) déefle des
anciens Germains, en l’honneur de laquelle ils célé-
broient une fête'au mois d’Avril. Comme ce terme
Eajlré vient de celui de réfurreciion, les détracteurs
des fêtes de la religion chrétienne ont abufé de ce
rapport, pour affûrer que nous tenions la célébration
de la pâque des Eaftrées gauloifes : idée creufe,;
s’il en fut jamais, dans ce genre de conjectures.
EAU , f. f. (Phyf-) eft un corps fluide, humide
vifible, tranfparent, pefant, fans goût, fans odeur,
qui éteint le feu, lorfqu’on en jette deflus en une certaine
quantité, &c. VoyezF l u id e , Fe u , & c. Nous
difons que Y eau eft fluide & humide , car ces deux
qualités ne font pas identiques : le mercure, par
exemple, eft fluide fans être humide, &c. Voyez Hum
id e .
Nous ne parlerons point ici de l’utilité de ce fluide:
elle eft affez connue. Veau étoit un des quatre
élémens des anciens, voyez E l é m e n s ; & Thalès la
regardoit comme le principe de toutes çhofes. Cette
opinion de Thalès étoit même plus ancienne que lui ;
& M. l’abbé de Canaye a prouvé, dans une excellente
differtation, tome X . des mém. de l'académie des
Belles-lettres , que le mot grec «fan > dont les parti?
fafts de cette ôpmion fe fervoient pour défigner cette
propriété prétendue de Yeau, fignifie, non un principe
purement méchanique & phyfique, mais une caufe
■ efficiente & primitive. Mais il ne s’agit point ici de ce
que les philofophes anciens ou modernes ont penfé
iou rêvé fur cette matière ; il s’agit de recueillir les
faits lès plus certains, & les propriétés phyfiques de
Veau les mieux connues.
On peut diftinguer trois fortes d'eaux : eau de pluie ,
qui forme les mares, les citernes, Sc-plufieurs lacs :
eau de four ce, qui forme les fontaines, les puits, les
rivières, &c. eau de mer , qui eft bitumineufe , amè-
t e , falée, & iiiipotable. De Cette divifion, il s’enfuit
que Y eau n’eft jamais àbfolument piire. Veau de pluie
même, en traverfant l’air, & Vèâu de fotircé en trà-
Verfant lés terres, fe chargent néceflairement d’une
infinité de parties hétérogènes. Voye^ E a u x m in é r
a l e s . Veau la plus pure eft celle qui coule à- tra vers
un fable bien net & fur des caillous. C e font les
particules hétérôgehes dont Yeau eft ïemplie, qui fe
combinant avec les particules de certains corps, où
s’infmuant dans leurs pores , changent ces corps en
pierre, lé fer eh cuivre, &c. Il y a lieu de croire que
Veau de mer contient quelque chofe de plus que du
fel ; car en jettant du fel dans de Y eau commune, oh
n’efi fera jamâis d'eau de mer. On purifie Y eau de di-
Vetfes maniérés ; par filtration Ou colature, voye^
ces mots ; par congélation, parce que tout ce qu’il y
a de fpiritueux dans Y eau ne fë gele pas, & qüe la gelée
fépare de Y eau la plus grande partie des corps hétérogènes
qui s’y trouvent ; par l’évapçration, qui
éleve les parties aqueufes, & laiffe tomber en-embas
les parties groffieres ; par clarification, en y mêlant
des corps vifqueux, comme, des jaunes d’oeuf, du
la it , &c. •
Si on met.de Veau pufe dans des boules de métal
que l’on foude enfuite, & qu’on veuille comprimer
ces boules avec une preffe, ou les applatir à coups
de marteau, on trouvera que Y eau ne peut être con-
denfée, mais qu’elle fuinte en forme de rofée par les
pores dit métal : c’eft-là le phénomène fi connu qui
prouve l’incOmpreffibilité de Veau. On peut conclure
de-là, félon M. Muffchenbroek, que les particules
de Veau font fort dures : ce que le même phyficien
prouve encore par la douleur qu’on fent en frappant
Vivement la fnrface de Veau avec la main, & par
l’applatiffement. des balles de fiifil tirées dans l'eau.
Les parties de Veau ont entr’elles beaucoup d’adhérence;
voyez A d h é r e n c e , C o h é s i o n , & les
mém. de l'ac. de 1731 : c’eft pour cela que des feuilles
de métal appliquées fur la furface de Veau, né
defcendent point, parce que la réfiftancê dès particules
de Veau à être divifées,eft plus grande que l’excès
de pefanteùr fpécifique de ces feuilles fur celle
d ’un pareil volume d'eau. M. Muffchenbroek, article
•Go y de fon ejfaide phyfique, rapporte une expérience
qui prouve qu’un morceau de bois d’un pouce quar-
r é , eft attire par Veau avec une force de 50 grains.
La pefanteùr fpécifique de Veau eft à celle de l ’orj
comme ioôo eft à 19640, ou environ comme un'à
’19 j . Mais l'eau'eft un peu plus pefante d’environ ^
en hyver, qu’en été ; parce qu’en général la chaleur
raréfie les corps. Voyez C h a l e u r , D il a t a t
i o n , &c. D e- là il s’enfuit que Veau a beaucoup
plus de pores que de matière propre, au moins dans
,1e rapport de 20. à 1 , & probablement beaucoup au-
delà. VoyèzVo'R.E, &c.
Les participes de Veau, quoique très-fines., puif-
qu’elle^ pénètrent les métaux, ne peuvent, prefque
pénétrer le verre. A l’egard du degré de finefle de
ces parties & de leur figure, c’eft ce que les Philo-
fopnes ne peuvent, & peut - être ne pourront jamais
déterminer .Veau échauffée fe raréfie de la vingt-fixie-
ane partie.de fon volume, à compter du point d’où
TomèV’t
elle commenté à fe geler , jufqù’à ce ir iM e fait
bouillante. Bacon a prétendu que Veau bouillie s’évapore
moins que celle qui ne l’eft pas. Veau s’évapore
moins que l’eau-de-vie, mais plus que le mer?
cure ; & Veau courante,, moins que Veau dormante*.
M/va^eUr ^eau échauffée a une grande vertu
elaltiquë. Voyez les mois E o l i Pil e , D igestevA h
E b u l l it io n , Fe u , V a p e u r , &c. Voyez auffîM ac
h in e s h y d r a u l iq u e s , & P o m p e . On trouves
meme que cette vapeur a une force- fupérieure à
celle de la poudre à canon: c’eft ce que M. Muff*
chenbroeck prouve par une expérience,rapportée
§ . 873 de fon ejfai de phyfique ; 140 livres de poudre
ne font fauter que 30000 livres pefant ; au lie«
qu’avec 140 livres d'eau changée en vapeur, on peut
élever 77000 livres. Plus la vapeur eft chaude, plus:
elle a de force. La caufe de ce phénomène, ainfi qua
de beaucoup d’autres, nous eft entièrement inconnue.
La vapeur de l’*za, quoique comprimée par le
poids de l’atmofphere, ne laiffe pas.de fe dilater au
point d’occuper un efpace 14000 fois plus grand
que celui qu’elle occupoit, & par coiiféquent elle
fe dilaté bien plus que la poudre, puifque cette derniere
, fuivant les obfervations les plus favorables et
fa raréfaôion, ne fe raréfie que 4000 fois au-delà
de fon volume. Il ne faut donc pas s’étonner fi la vapeur
dé Veau s’infinue fi aifément dans les pores des
corps. Sur les phénomènes de rébullition de Veau ,
voyez E b u l l it io n ,
Lorfqu’on a pompé l’air de Veau , fi on y remet
une bulle d’air, Veau l’abforbe bien vite ; elle abfor-
fiera de même une fécondé bulle, & ainfi de fuite,'
jufqu’à ce qu’elle foit tout-à-fait imprégnée d’air x
mais cet air ne fe change jamais en eau, puifqu’on
peut toujours l’en retirer : comme aufli Veau ne donne
jamais d’autre air que celui qui s’y trouvoit, ou
qit on y a mis. 11 fé trouve dans notre atmofphere
divers fluides élaftiques, qui s’inïinuent aufli dans
Veau. Veau pleine d’air ou fans air, eft à peu-près
de la même pefanteùr fpécifique ; mais Veau pleine
d’air .eft feulement un peu plus raréfiée : d’où M*
Muflchenbroeck conclut que l’air enfermé dans l'eau^
eft à peu-près aufli denfe que Y eau. Sur les phénomènes
chimiques de Y eau , voyez f UUe de cet ar-*
ticle; voyez aufli DISSOLUTION, EvAPÔRATION a &c.
Veau éteint lé feii, félon M.Muflchenbroeck, parce
que les corps ne brûlent qu’au moyen de l’huite
qu’ils renferment, que l’hiiile brûlante a une chaleur
de plus de 60O degrés, & que Y eau ne pouvant avoir
une chaleur de plus de 212 degrés, n’en peut communiquer
à l’huile. Il en rapporte encore d’autres
raifons., qu’on peut voir dans fon ouvrage, & que.
nous ne prétendohs point garantir; d’autant plus
que Y eau jettée en petite quantité fur un grand feu ^
1 augmente âu lieu de l’éteindre ; & qu’il y a des
corps en feu, comme la poix, l’huile, &c. qu’on ne.
peut refroidir par le moyen de Veau.
Sur les phénomènes de Veau glacée, voyez CoN-’
g é l a t io n , G l a c e , G e l é e , & D é g e l .
M. Mariotte prétend que l’état naturel de Veau eft
d’être glacée, parce que la fluidité de Veau^ vient d«
mouvement d’une matière étrangère qui agite les
parties de Veau, & que le repos de cette matière
produiî la glace. II faudroit pour que cette raifon
fut bonne, i 6. que l’on connût bien certainement
la caufe de la congélation, 20 que le repos fût un
état plus naturel aux. corps que le mouvement*
Voy. l ’ejfai dephyflque de M. Muflchenbroeck, d’o ii
nous avons extrait la plus grande partie de cet article.
(0) -
Eau , (fîydrauti) Veau, de même que les autres
liqueurs, fe tient; de niveau dans quelque pofitiorç
A a ij