7 3 2 E N T confervé à-Florence jufqu’en 1600, fuivantla def-
cription du banquet donné dans cette ville pour le
mariage de Marie de Médicis avec Henri IV.
Enfin la mode des entre-mets s’évanouit entièrement
au commencement du xvij. fiecle. Louis XIV.
i t îuccéder d’autres magnificences, mieux entendues
, dignes de lui, 6c qui ont aufli ceffé. Elles ont
été remplacées par un genre de luxe plus general,
plus voluptueux, qui le répété journellement, &
qui préfente à nos yeux toute la molleffe ou l’ennui
des Sibarites. Article de M. le Chevalier DE Ja v -
CO V R T .
ENTREMETTEUR , f. m. dans le Commerce, eft
un médiateur qui intervient entre deux marchands,
pour faciliter quelque marché ou négotiation.
Les Commerçans fe fervent plus ordinairement
du terme d* agent de change, li c’eft pour des remifes
d’argent ou autres affaires de banque ; & de celui de
•courtier lorfqu’il s’agit d’achat ou de vente de marchandifes.
Poy. A gent de C hange 6* C ourtier.
Diclionn. du Comm. de Trév. & Chambers. (G )
ENTREMISES, f. fi (Marine.) ce font de petites
pièces de bois, qui étant pofées dans un vaiffeau entre
les autres, les tiennent fujetes 6c fervent aufli à
les renforcer. Poye^, PI. IP. fig. i. n. izy. les entre-
mifes du fécond pont au milieu entre les caillebotis ;
■ n. 148. entremifes du gaillard derrière au milieu entre
les caillebotis.
Entremifes emmortoifées dans les équilietes, 6c
régnant le long des ferre-bouquieres.
Entremifes te dit aufli de certaines pièces de bois
qui font pofées entre les taquets ou fufeaux du ca-
beftan, pour les tenir. ( Z )
ENTRE-NERFS, f. m. pi. (Reliure.') ce font les
efpaces que laiffent entr’eux, fur le dos, les ficelles
auxquelles les livres font coufus. On remplit, les entre
nerfs de dorure. Poye^ D orer.
ENTRE-PLANTER, v. aâ. (Agriculture?) c’eft
planter du cherclu à la place des feps qui ont manqué.
ENTRE-POINTILLÉ, adj. il fe dit, che^ les Graveurs
en bois, des tailles entre Iefquelles il y a du
pointillé. Tailles entre-pointillèes. Article de M. Pa villo
n .
ENTREVAUX, (Géog.) ville de Provence, en
France ; elle eft fituée fur le Var. Long. 2 4 .4C. lat.
•4 4 - '•
ENTR’OUVERT, adj. (Manège & Maréchallerie.)
cheval qui a fait un effort violent. Poye^ Éc a r t .
ENTR’OUVERTURE, f. f. (Manège & Maréck.)
terme par lequel on défigne la maladie qui réfulte
d’un violent écart. Poye^ É c a r t , (e)
ENTRE-PAS, f. m. (Manège.) allure défe&ueufe,
train rompu du cheval. Poyc{ Manège, (e)
ENTRE-PILASTRE , f. m. en Architecture, c’eft
l ’efpace qui eft entre deux pilaftres. (P )
ENTREPOSER, v. att. (Commerce?) mettre des
marchandifes dans un magafin d’entrepôt. Piye{ En*
t r e pô t . (P )
ENTREPOSEUR, f. m. (Comm?) commis qui a
foin d’un magafin ou d’un bureau d’entrepôt.
L’auteur du diftionnaire de Commerce obferve
que ce terme eft nouveau, & ne fe trouve dans aucun
aûe public avant la déclaration du ro i, du 10
O&obre 1713 , qui accordant à la compagnie des
Indes l’exploitation de la vente exclufive du caffe,
porte qu’elle pourra établir des magafins, bureaux,
& entrepôts, & y prépofer tels receveurs, gardes-
magafins, & entreposeurs, en tel nombre 6c dans telles
villes & lieux qu’elle jugera néceflaires. Dict. de
Comm. de Trév. & Chamb. (G )
ENTREPOT, f. m. (Commerce?) lieu de réferve
qù l’on dépofe quelque çhofe qui vient dù dehors,
E N T
& oh on le garde pendant quelque tems pour l’en
tirer & pour l’envoyer ailleurs.
Pilles d'entrepôt, font des villes dans Iefquelles
arrivent des marchandifes pour y être déchargées,
mais non pas vendues, & d’où elles paffent aux
lieux de leur deftinatiôn, en les chargeant fur d’autres
voitures, foit par terre foit par eau. Smyrne eft
la principale ville du Levant où les François, les
Anglois, les Hollandois, & les autres nations font
l'entrepôt de leurs magafins pour la Perfe & les états
du grand-feigneur. Batavia eft ¥ entrepôt de la compagnie
de Hollande , pour le commerce des Indes
orientales. Nous avons en France plufieurs villes
d'entrepôt, tant pour les marchandifes qui viennent
de l ’étranger, que pour celles du royaume qui doivent
paffer dans les états voifins.
Commijfionnaires d'entrepôt; ce font des faôeurs qui
réfident dans les villes d’entrepôt, où ils ont foin de
retirer les marchandifes qui arrivent pour leurs com-
mettans, 6c de les leur faire tenir. Poye1 Commissionnaire.
Magafin d'entrepôt, eft un magafin établi dans quelques
bureaux des cinq grofles fermes, en conféquen-
ce de l’ordonnance de 16648c de celle de 1684,pour
y recevoir les marchandifes deftinées pour les pays
étrangers. Les villes où il y a de ces fortes de magafins
font la Rochelle, Ingrande, Roiien, le Havre-de-
Grace, Dieppe, Calais, Abbeville, Guife,Troyes,
6c Saint-Jean de Lofne. Les étrangers 6c les François
ont également droit d’y interpofer leurs marchandifes,
qui ne font fujetes à aucun droit d’entrée & de
fortie, pourvû qu’elles foient tranfportées hors du
royaume dans fix mois, par les mêmes lieux par lef-
quels elles font entrées.
Ces magafins font fermés à deux clés, dont une
refte entre les mains du fermier, l’autre en celle d’un
député des marchands; Pour y interpofer des marchandifes
, les négocians ou voituriers doivent re-
préfenter leurs lettres de voiture ou connoiffemens
au commis, avec la déclaration en détail de ce qui
eft contenu dans les ballots 6c paquets, pour en être
fait la vérification 6c être enfuite fcellés & plombés.
Aucune marchandife ne peut être interpofée, à moins
que la deftinatiôn n’en foit faite par lefdites lettres
de voiture 6c connoiffemens, & ne peuvent être en-
fuite vendus dans le royaume, à peine de confifca-
tion & de cinq cents livres d’amende.
Tout autre magafin d'entrepôt, hors ceux qui font
marqués ci-deflus , font défendus dans les quatre
lieues proche les frontières de la ferme, 6c dans les
huit lieues près de la ville de Paris, à peine de con-
fifcation 6c de trois certts livres d’amende.
Entrepôt, te prend aufli pour une perfonne interpofée.
Ecrire par entrepôt, c’eft écrire par le moyen
d’une perfonne dont on eft convenu avec fon cor-
refpondant. Diclionn. du Comm. de Trév. & de Chambers.
(G )
ENTREPRENDRE, v. aft. (Gramm.) c’eft en
général fe charger de la réuflite d’une affaire, d’un
négoce, d’une manufaélure, d’un bâtiment, &c. La
compagnie de l’Afliente a entrepris la fourniture des
negres pour l’Amérique efpagnole. Le fleur Cadeau
eft le premier qui ait entrepris en France la manufacture
des draps façon de Hollande. Ce maître maçon
a entrepris ce bâtiment, & doit le rendre la clé à la
main. Poye[ Entrepreneur. (G)
ENTREPRENEUR, f. m. (Gramm.) il fe dit en
général de celui qui fe charge d’un ouvrage : on dit
un entrepreneur de manufactures, un entrepreneur de
bâtimens, pour un manufacturier, un maçon. Poyeç Manufacturier , Maçon.
Entrepreneur en Batiment , eft celui qui te
charge. qui entreprend? & qui conduit un bâtiment
E N T
pour certaine fomme, dont il eft convenu avec le
propriétaire, foit en bloc ou à la toife. (P )
Entrepreneur, (Marine.) c’eft celui qui s’engage
à faire fabriquer & fournir un vaiffeau tout
conftruit, aux termes d’un certain devis qui fe fait
entre lui & l’acheteur, pour le prix dont ils font convenus.
(2 ) ■ I I . . , I
* ENTREPRISE, f. f. (Gramm.) c’eft en general
ou le deflein d’exécuter quelque chofe, ou l’exécution
même de ce deflein. On dit d’un homme, qu'il
ne voit pas tous les dangers de fon entreprife; que fon en-
treprife lui a rèàjji; qu'il y a gagné cent mille écus. Entreprife
, dans un autre fens, eft fynonyme à ufurpa-
tion , comme dans ces phrafes : lapuiffance civile peut
former des entreprifes fur la puiffance eccléfiafiique ; la
puiffance eccléfiafiique peut former des entreprifes fur la
puiffance fôuveraine. Le même terme a lieu, félon la
même fignification, dans les Arts 6c Métiers. Si les
maîtres de quelque communauté s’immifçoientde faire
des ouvrages qui fufîent du reflort d’un autre communauté
; comme fi les Orfèvres vouloient débiter
des pincettes de fe r , ce qui appartient aux Serruriers
; ces fortes d'entreprifes occafionneroient infailliblement
de grandes conteftations.
Entreprise , (Art Milit.) c’eft, à la guerre, la
réfolution que l’on prend d’exécuter quelqu’opéra-
tion , comme de combattre, de faire un fiége, &c.
« Quand une entreprife s été une fois refolue dans
» un confeil de guerre, il eft d’une extrême confé-
» quence que les officiers & les foldats même igno-
» rent le pour & le contre ; car il y en a toujours un
5» fort grand nombre qui comptent les avis plutôt
» qu’ils ne les pefent. Souvent dans les confeils ce
» ne font pas les plus fages qui font les plus écoutés
» & qui décident ; mais ceux qui font à la têté, à qui
h il eft permis de faire 6c de dire tout ce qui leur
» plaît : outre que l’on a de l’éloignement dans ces
» fortes d’affemblées pour tout ce qui tend à éviter
» ou retarder le combat, de peur qu’on ne doute de
» leur courage. Il importe donc que ceux qui ont été
» d’un fentiment contraire, paroiffent approuver ce
» qui s’y eft déterminé, quelque mauvais qui puiiTe
» être, il faut qu’ils le maintiennent publiquement ;
» ce qui fait que le général, ou celui qui en eft l’au-
>> teur, perd cette crainte que caufe ordinairement
» le doute où l’on eft de ne pas réuflir ». Comment,
fur Polybe, de M. le chevalier Folard, tom. IP.pag.
K l
L’objet de l’auteur dans ces réflexions eft d’empêcher,
lorfqu’un général a une fois pris un parti
qu’on croit dangereux, & dont on ne peut pas le
diftraire, de lui donner, ainfi qu’aux officiers 6c aux
foldats de l’armée , aucune inquiétude fur l’évene-
ment ; parce que, comme il l’obférve avec beaucoup
de raifon, la vérité qui frappe, & à laquelle on
fe refufe , nous laijfe fouvent dans une fufpenfion d'ef-
prit & une efpece de crainte de ne pas réujfir, qui efl toujours
dangereufe. (Q )
ENTRER DANS LES COINS, en terme de Manège
, fe dit du cavalier lorfqu’il tourne fon cheval
dans les quatre coins du manège, en fuivant exactement
la muraille.
ENTRE SABORS, f. m. (Marine.) bordagesqui
font entre les ouvertures des fabors, ou dans la distance
des Tabors. Poye^ Bordages. ( Z )
EN TRE-SOL , f. m. petites pièces pratiquées
au-deflus d’un petit appartement à rez-de-chauflee,
ou au premier étage d’un bâtiment, pour fe procurer
quelques garde-robes ou cabinets de plus dans
un château ou maifon de plaifance. Ces entre-fols
font quelquefois deftinés aufli à faire de petits ap-
partemens d’hyver pour les maîtres, lorfque la cage
du bâtiment eft peu fpatieufe, tels que font ceux
que l’on a pratiqués au château de Marly pour Mef-
E N T 733
dames & Madame la Dauphine ; quelquefois aufli
on y pratique des bains, des cabinets de toilette, 6*c.
Les entre-fols doivent être dégagés par des efcaliers
qui rendent leur communication facile avec les ap-
partemens d’en-bas & avec ceux d’en-haut, en ob-
fervant qu’ils foient éclairés, foit en lanternes, foit
en abajour où autrement.
Quelquefois aufli on pratique des entre-fols fans
néceflité de logement, mais feulement pour corriger
la trop grande élévation des planchers , qui ,
dans une piece d’un petit diamètre , deviendroient
defagréables, ce qu’on ne peut fouvent éviter à caufe
de la grandeur des pièces de fociété, de para-,
de, &c. Poye^ Faux-plancher. ( P )
ENTRE-TAILLES, fub. f. mot imaginé dans les
principes de la Gravure en bois, pour défigner des
tailles plus nourries à certains endroits que dans le
refte de leur longueur ; c’eft ce que les Graveurs au
burin appellent tailles rentrées : elles fe font ordinairement
à deux fois, c’eft-à-dire que l’on repafle un
burin plus gros dans chaque taille pour la rendre plus
épaifle où il eft néceflaire, tandis que celle de bois
entre-taillé doit être gravée du premier coup comme
il faut qu’elle refte, étant pour ainfi dire par endroit
une taille entée fur une autre. Poye^ à l ’art. Gravure
en bois la façon de pratiquer les entre-tailles. Mel-
lan, très-habile graveur au burin, & qu’aucun autre
n’a ofé imiter dans fa maniéré de graver, r.e formoit
fes ombres que par des tailles rentrées , ce qu’il fai-
foit d’un même coup de burin, tant il pofledoit parfaitement
le deflein ; ainfi les Graveurs en bois trouveront
dans fes ouvrages des entre-tailles de toutes
façons : la fainte Face couronnée d’épines, de grandeur
naturelle, eft un de fes morceaux les plus admirables.
La taille commençant au bout du nez, allant
toujours en tournant fans difcontinuer, 6c em-
braffant toute la grandeur de l’eftampe, forme les
yeux, la bouche, les cheveux, la couronne, le linge
, & jufqu’aux gouttes de fang, par les feules forces
ou gras de cette taille rentrée à-propos aux endroits
néceflaires : c’eft un miracle de l’art. François
Chauveau, aufli célébré graveur en cuivre, eft celui
qui a le mieux approché de la maniéré de Mellan j
on le peut voir dans les planches du carroufel, 6c
dans celles qu’il a faites pour plufieurs romans 6c
poëmes, tels que le Cyrus, la Cléopâtre, la Clélie ,
S. Louis ou la fainte couronne reconquife, Alaric,
Clovis, 6c autres. Cet article efide M. P a p i l l o n . Entre-taille , fe dit encore, dans la Gravure en
bois, des tailles ménagées 6c faites entre d’autres tailles
, & ordinairement plus fines 6c plus courtes que
les autres ; c’eft ce que les Graveurs en cuivre appellent
entre-deux, ou également entre-tailles : elles
fervent, tant dans l’une que dans l’autre Gravure ,
à donner du brillant aux étoffes , à l’eau , aux métaux
, &c. P oye^ à l'article GRAVURE EN BOIS, la
maniéré de les exécuter. Article de M. P a p i l l o n .
ENTRETAILLER (S ’ ) S’ENTRE-COUPER,
SE COUPER , (Manège, Marèchall. ) termes fyno-» nymes. Poyt{ s’Entre-couper.
ENTRETAILLURE, f. f. (Manège, Marèchall.)
c’eft ainfi que quelques perfonnes appellent les écorchures
, ou les érofions & les plaies , qui font une
fuite des heurts & des frotemens du fe r , ou du pié
de l’animal contre le boulet de la jambe voifine de
celle qui eft en a&ion, lorfqu’il chemine 6c qu’il s’entretaille
( voyeç s’Entre- couper). Ces bleffures
demandent à-peu-près le même traitement que cel-
- les qui naiffent de l’enchevêtrure (voyei Enchevêtrure).
Mais on doit avoir attention d’entourer &
de garnir la partie bleffée, d’un cuir capable de la
défendre de l’impreflion des nouveaux coups aue le
cheval pourroit fe donner en travaillant ; il eft même
nombre de gens qui pour prévenir l’eatretaillure^