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■ dans lequel «ne articulation eft forcée',fans |Hj | I
os fouffrent de déplacement fenfible. Les mouve-
;*nens des articulations ne peuvent être portés au-
delà des bornes naturelles, fans que les ligamens
deftinés à borner ces mouvemens ne foient forcement
allongés ou rompus. Ces extenfions violentes
& les -ruptures plus ou moins confiderables des tenio
n s 8c même des mufcles occafionnent plus ou
moins d’accidens, parmi lefquels la douleur & le
•.gonflement fe manifeftent d’abord. Les entorfes du
pié font les plus, communes ; elles font la fuite des
faux pas. Les douleurs font très-vives ,& 1 inflammation
proportionnée à la fenfibilite des parties af-
feélées & à l’effort qu’elles ont fouffert. La rupture
-des lieamens & des capfuies articulaires occafionne
■ aflez fouvent l’épanchement de la fynovie, dont 1 altération
peut ulcérer les parties, carier les os, 5c
produire-des maladies tres-longues, fouvent incurables,
& même mortelles. v
Pour prévenir ces'fâcheux accidens, il faut, s il
eft poflible, dans l’inftant que Yentorfe eft arrivée,
plonger la partie dans un feau d’eau très-froide. Ce
repercuflif empêche l’épanchement de la fynovie ,
prévient l’inflammation, 8c appaife la douleur.
Si Ton n’a pas employé ce moyen fur le champ ,
il faut faigner copieufement, prefcnre une diete fe-
v e re , tenir le ventre libre , 8c a ppliquer fur la partie
des linges trempés dans des liqueurs fpintueufes,
coupées avec des décodions réfolutiyes. On met
en iuite des cataplafmes fortifians de mie de pain 8c
ide vin. Quand les accidens font pafl’és, on met la
, partie, lî c’eft la main ou le pie, dans le venrre ou
dans la gorge d’un boeuf ou autre animal nouvellement
tué. On fait des douches de diffei entes efpe-
ces • 8c s’il eft -befoin, on a recours aux eaux minérales
de Bourbon, Bourbonne, Barege, Aix-la-Chapelle
, &c, Voyci Us maladies des os de M. Petit. (JT)
Entorse , (M a n è g e f Marechall. ) maladie commune
à l’homme & au cheval, & qui quelquefois eft
fi rebelle dans l’un Sc dans l’autre, qu’elle eft en
■ quelque façon l’opprobre de ceux à quile traitement
en eft confié.
On entend par le terme d'entorfe tout mouvement
dans lequel l’articulation eft forcée , fans cependant
que les os fouffrent de déplacement fenfible.
Quoiqu’elle foit infiniment moins dangereufe que
la luxation, elle peut être accompagnée d’accidens
rtrès-graves. Les plus fâcheufes font celles des parties
qui ont un grand nombre de ligamens capables
de s’oppofer au déplacement, d’autant plus que ces
ligamens doivent avoir beaucoup fouffert, 8c qu’il a
fallu un grand effort pour vaincre leur réfiftance.
Ajoûtons que non feulement elles font d’autant plus
funeftes que les articles font munis de ligamens plus
multipliés ; mais que les fuites en font terribles, fl
ces articulations font encore recouvertes de plu-
fieurs tendons, qui, de même que leur gaine , ne
peuvent être violemment diftendus qu’il ne furvien-
ne de vives douleurs & une inflammation proportionnée
à la fenfibilite des parties affedées. La fynovie
, cette humeur dont l’ufage eft de lubrefier 8c
de faciliter le mouvement, s’amaffant enfuite dans
ces gaines , augmente beaucoup les douleurs, tant
par la diftenfion & l’écartement de ces mêmes gaines
, que par la compreflion des tendons.
Les fymptomes de 1'entorfe font la claudication,
i ’a&ion de traîner la partie fouffrante, la chaleur, la
dureté & le gonflement caufés par l’inflammation
de toutes les parties diftendues, 8c fur-tout confé-
quemment à l’amas de la fynovie qui, rompant aufli
quelquefois les gaines, s’épanche dans tout le voifi-
.nage de l’article, 8c forme même des tumeurs dans
lefquelles on trouve une fluctuation fenfible.
Ses çaules font conftamment externes? & font
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renfermées dans le nom que nous lui donnons relativement
aux chevaux, c’eft-à-dire dans celui de
mimarchure, terme qui nous en offre fur le champ
une idée. En effet, un cheval fait un faux pas , il
pofe le pié à faux dans un lieu raboteux , il fe trouve
pris dans une orniere, & l’arrache fur le champ avec
force, il fe le détourne entre des pavés, ce qui arrive
fréquemment par la faute des palefreniers , qui tournent
l’animal trop court; & l’on conçoit que dès-
lors il peut en rélulter une entorfe plus ou moins for-
I midable , félon le plus ou le moins d’extenfion des
tendons 8c des ligamens dans l’articulation du boulet
, ou dans celle du paturon, ou dans celle de la
couronne. Je dois encore obferver que celles dont
font atteintes les unes 8c l.es autres de ces parties
dépendantes des extrémités poftérieures , font toû-
jours plus à craindre que celles qui arrivent à ces
articles des colonnes qui foûtiennent l’avant-main,
parce que les premières étant extrêmement travaillées
dans toutes les différentes aâions de l’animal,
les humeurs y affluent avec plus d’abondance, & en
rendent toujours les maladies plus compliquées &
plus difficiles à vaincre.
En général, la marche du maréchal dans le traitement
de celle-ci doit être différente félon le tems
& fes degrés. Les remedes rcpercuflifs, reftrinftifs,
conviennent dans fes commencemens, parce qu’ils
préviennent l’épanchement qui pourroit fe faire, 8c
rendent aux parties leur ton naturel ; ainfi on peut
mener le cheval à l’eau, appliquer fur le lieu affeéle
des linges trempés dans de l’eau 8c du vinaigre ,
Dans le cas où il y a inflammation, douleur, epan-
chement, il faut neceffairement faigner à la jugulaire
, appliquer en forme de cataplafmes des réfo-
lutifs doux & qui ne crifpent pas, tels que celui des
rofes de Provins bouillies avec du gros fon dans du
gros v in , &c. & les réitérer foir & matin : j’ai été
quelquefois obligé de mêler avec ces mêmes rofes
des plantes émollientes, & je ne fuis parvenu fouvent
à la guérifon de ces maux, fréquemment opiniâtres,
que par les applications répétées de ces derniers
médicamens employés fans mélange.
J’ai de plus eu à combattre des dépôts enfuite de-
l’acrimonie & de la perverfion des humeurs : j’ai
été forcé d’en hâter la fuppuration par les mêmes
émolliens, ou par l’onguent fuppuratif, 8c de leur
frayer enfuite une iffue , en pratiquant une ouverture
avec le fer plutôt qu’avec le feu, par la raifon
que la plaie en étoit plus aifément guérie.
Enfin les humeurs ayant acquis dans d’autres cir-
conftances, & après des fautes encore commifes par
des maréchaux, un cara&ere.d’induration, j’ai eu
recours aux emplâtres fondans, tels que le diachy-
lon, celui de mercure, de mucilage,. dont j’ai fait
ufage féparément, ou en les mêlant les uns 8c les
autres avec beaucoup de fuccès.
Dans tout le traitement de cette maladie l’animal
doit jouir du repos ; cependant, dans ce dernier cas
d’endurciffement, quelques mouvemens modérés fa-
voriferont l’atténuation ôc la réfolution de l’humeur,
* ENTORTILLER, v . aô. couvrir en tout ou en
partie une chofe avec une autre qui fait plufieurs
tours fur celle-ci. On prend ce mot au phyfique & au
moral. On dit un difcours entortillé; le lierre s ’entortille
fur toutes les plantes qui lui font voifints.
ENTOURER , V. aft. en terme de Metteur en oeuvre;
c’eft l ’aftion d’environner une pierre de plu-
fieurs autres qui font plus petites qu’elle. On dit entouré
double, lorfque ce rang de petites pierres eft
doublé. D ’entourer, on a fait le fubftantif entourage.
ENTR’A C T E , f. m. ( Bcllcs-Lctt.) eft en général
l’efpace de tems qui fépare deux aftes d’une piece
de théâtre x (çit qu’on rempliffe cet elpaee de tems
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par un fpeélacle différent- de la pièce, foit qu’on
iaiffe cet afpaee abfolument vuide.
Entr'acte, dans un fens plus limité, efttin diver-
tiffement en dialogue ou en monologue ; en chant
j ou en danfèy ou enfin mêlé de l’un & de l’autre, que
l’on place entre les aéles d’une comédie ou d’une
tragédie. L’objet de ce divertiffement ifôlé & de
mauvais goût, eft de varier l’amufement des fpeéta-
teurs, fouyent de donner le tems aux aéleurs de
changer d’habits, & quelquefois d’allonger le fpeéla-
cle ; mais il n’en peut être-jamais une partie nécef-
faire : par conséquent i-tf n’eft qu’une mauvaife ref-
fource qui décele le manque de génie dans celui qui
y a recours, & le défaut de goût dans les fpeftateurs
qui s’en amufent.
Les Grecs avoient des entr'actes de chant & de
danle dans- tous leurs fpe&acles : il ne faut pas les en
blâmer. L’art du théâtre, quoique traité alors avec
les plus belles reffources du génie, ne faifoit cependant
que de naître ; ils-ne l’ont connu que dans fon
enfance, mais c’étoit l’enfance d’Hercule qui joiioit
avec les' lions.
Les Romains, en adoptant le théâtre des G recs,
prirent tqus les défauts de leur genre, & n’atteignirent
à prefqu’aucune de leurs beautés. En France ,
lorfque Corneille & Moljere créèrent la tragédie 8c
la comédie, ils profitèrent des fautes des Romains
pour les éviter ; & ils eurent aflez de génie & de
goût pour fe rendre propres les grandes beautés des
Grçcs , & pour en produire de nouvelles,,que les
Sophocle? & les Ariftophanes n’auroient pas laiffé
échapper, s’ils avoiènt vécu deux mille ans plus
tard.
Ainfi le théâtre françois, dans les mains de ces
deux hommes uniques, ne pouvoit pas manquer d’être
à jamais débarrafle d*entr actes & d’intermedes.
V o y e l INTERMEDE.
Ventr’acîe à la comédie françoife, eft compofé de
quelques airs de violons qu’on n’écoute point.
A l’opéra le fpeâacle va de fuite ; Y entr'acte eft
une fymphonie que l’orcheftre continue fans interruption
, & pendant laquelle la décoration change.
Cette continuité de fpe&acle eft favorable à TilTu-
fion, & fans l’illufion il n’y a plus de charme dans
un fpeftacle en mufique. Voyt^ Illusion.
Le grand ballet fert d’entr'acte dans les drames de
collège. Voye£ Ballet de Collège.
L’opéra italien a befoin à!entr'actes; on les nomme
en Italie intermeçfi, intermèdes. Oferoit-on le dire ?
auroit-on befoin de ce malheureux fecours dans un
opéra qu’un intérêt fuivi ou qu’une variété agréable
foûtiendroient réellement ? On parle beaucoup en
France de l’opéra italien: croit-on le connaître ?
Voye^ Opéra. Les Italiens eux-mêmes ^toujours
amoureux 8c jaloux fie ce fpeélacle, 1 ont-ils jamais
examiné ? On avance ici une propofition que l’expérience
feuie ne nous a pas fugeerée ; elle nous a
été confirmée par des perfonnes fages & inftruites,
dont auçun,e nation ne peut reculer le fuffrage. Il
l\’y a pas un homme en Italie qui ait écouté de fuite
une fçule fois en fa vie tout l’opéra italien. On a eu
recours aux intermèdes de bouffons ou à des danfes
pantomimes., pour combattre l’ennui prefque continuel
de plus de quatre heures de fpeûacle ; & cette
reffourçe eft un défaut très-grand du génie, comme
il fera démontré à l’articlè INTERMEDE. ( 2?)
ENTRAGE, f. m. {Junfpr.} fignifie quelquefois
entrée ou commencement d#poJfeJJiQ.n & joiii]fa.nce; plus
fouvent il lignifie un droit en argent que le nouveau
poffeffeur eft obligé de payer au feigneur : il en eft
parlé dans la coutume de Nivernois, tit. sçxij. art. $.
J^ourfionnois, art. a /4 & ^ ^ . Voye^ ISSUE. (A )
ENTRAIGUES, m m mod.) Yille du comté du
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Roiiergue en France ; elle eft fituée à l’endroit où
la Truyere fe jette dans le Lot.
ENTRAILLES, f. f. plur. (Anatomie.') intepins ,
boyaux. Avoir les entrailles échauffées 9 rafraîchir les
entrailles. Il fe prend quelquefois dans un fens plus
général, pour tous les vifeeres , toutes les parties
renfermées dans le corps des hommes & des animaux.
L'infpection des entrailles des victimes a aidé à
connoître la jtructure du corps fain.
L’oblation des viftimes étoit une cérémonie reli-
gieufe de nos premiers parens , comme on le voit
par l’hiftôire d’Abel dans la G enefe, 8t par les plus
anciennes fables de l’âge d’or. On auroit crû déplaire
à la divinité , & ne pouvoir appaifer fa colere, fi la
viâime eut été fouillée de la moindre maladie; c’eft
pourquoi nous lifons dans le Lévitïque qu’on n’im-
moloit que les animaux les plus fains & les plus purs,
& c’eft ainfi que les prêtres commencèrent à s’appliquer
à connoître les marques diftin&ives de la fanté
8c de la maladie. Voye^ A n a t o m ie . Chambers. (L)
* E n t r a il l e s , (Mythol.) c’étoient les parties
des animaux que les arufpices confultoient particulièrement.
Il faut voir avec quelle impiété Cicéron
parle de cette pratique de fa religion. Il fuit de fon
difcours que l’infpeéfion des entrailles eft la demiere
des extravagances ; 8c que ceux qui en font chargés,
font âffez communément des impofteurs. C ’eft à cette
occafion qu’il rapporte un mot de Caton, qui auroit
pu avoir lieu dans une infinité d’autres cas, fi la
prévention n’eût point fafeiné les yeux & les efprits.
Catondifoit «qu’il étoit toûjours étonné qu’un aruf-
» pice qui en rencontroit un autre, ne fe mît pas à
» rire ».
ENTRAIT, f. m. (Charpenté) eft une poutre fur
laquelle portent les folives des galetas, 8c les arba-
leftriers. Voye^ les figures des Planches du Charpentier.
E n t r a it , (double) il fe d it de c e u x qu i fo n t dans
les en ray ures..
ENTRAVAILLÉ, adj. terme de Blafon, qui fe dit
des oifeaux qui, ayant le vol éployé, ont un bâton
ou quelqu’autre chofe paffée entre les ailes ôc les
piés. Dictionn. de Trévoux.
ENTRAVER u n C h e v a l , ( Manège, Maréch.)
lu i m ettre d es entraves ; expreflions ég alem en t ufi-
té e s dans un feul 8c m êm e fens. Vpye^ E n t r a v e s .
E n t r a v e r , v. neut. (Faucon.) c’eft raccommo^-
der les jets de l’oifeau, de forte qu’il ne peut fe dé-,
chaperonner.
ENTRAVES , f. f. (Man. Marèckall.) efpece de
liens par le fecours defquels nous pouvons nous affû-
rer & nous rendre maîtres des chevaux, foit qu’il
s’agiffe de les retenir dans les pâturages, ou de leur
ôter la liberté, dans l’écurie, d’élever leurs piés de
devant fur l’auge ou contre les râteliers ; foit que
nous foyons dan? l’obligation de les affujettir ou de
les abattre pour leur faire quelques opérations.
Les entraves dont nous faifons ufage dans le premier
cas, font compofés de deux entravons qui font
unis par des anneaux ou par une chaîne de fe r , ou
quelquefois par une laniere non moins forte que
celles qui forment les entravons. Voye^ Entravon.
On doit avoir la précaution d’en délivrer l’animal,
pour lui laiffer plus de liberté lorfqu’il veut fe coucher.
Il eft bon aufli de faire attention que le? jambes
du cheval entravé très4ong-tems, peuvent infen-
fiblement s’arquer, & que fouvent par cette même
raifon l’animal devient panard.
Dans le fécond cas nous n’employons que des entravons
non unis , mais féparés ; nous les fixons ,
ainfi que les premières entraves, dans le pli des paturons
des quatre jambes enfemble, ou d’une ou de
deux feulement, félon le befoin ; en obfervant de
le? bçycler de façon que les boucles foient en-dehors.