4 12 E F F tendra à les affoiblir & à diminuer la force'8c le jeu
du jarret, qui d’ailleurs & enconféquence de fa ftruc-
ture, eft toujours plus vivement & plus fortement
occupé, ne fauroit être envifagé comme un accident
médiocre.
Les bains d’eau de riviere lorfqu’on eft à- portée
d’y conduire le cheval fur le champ, & d’autres ré-
percuflifs, ne font pas ici moins néceffaires. On doit
faigner pareillement : mais foit que le tendon dont
j’ai parlé , foit principalement affeété, foit que l’ex-
tenfion ait eu ftir-toüf lieu dans les ligamens antérieurs
ou poftérieurs, dans le ligament capfulaire ,
&c. il fautfcrupuleufement confidérer l’état aftuel de
la partie. Si la douleur & la chaleur font très-vives,
fi le gonflement eft confldérable, s’il eft accompagné
de dureté, les réfolutifs feroient alors plus nui-
libles que falutaires. On aura donc d’abord recours
aux émolliens,qui relâcheront & amolliront les loli-
des & augmenteront la fluidité des liqueurs. Gesmé--
dicamens peuvent être employés de plufieurs manières
, ou en bains, ou en cataplafme, ou en onguent.
Faites bouillir mauve, pariétaire, althæa, bouillon-
blanc, mercuriale , &c. dans fufüfante quantité d’eau
commune, & baflinez fréquemment la jambe 8e la
partie affligée avec la décoaionde ces plantes. Leur
application en fubftance fera plus efficace ; prenez
donc leurs feuilles bouillies 8e réduites en pulpe, fi-
Xez-les fur le mal par un bandage convenable, & ar-
rofez de tems en tems l’appareil avec cette même
déeoâton, oit ce qui eft encore plus fimple, frotez
toute la partie avec l’onguent d’althæa. L’inflammation,
la douleur étant moindres, 8c le gonflement ramolli,
mêlez les réfolutifs aux émolliens; ajoûtez à
la décoâion de l’efprit-dé-vin, de l’efience de térébenthine'd’abord
en petite quantité, &enfuiteplus
abondamment ; faites bouillir' avec les plantes rela^-
chantes quelques herbes aromatiques ; unifiez'à l’al-
ihæa la térébenthine en gomme; fortifiez ainfi pen-à-
peu les émolliens, & excluez-les enfin pour ne vous
fervir que des remedes capables d’opérer la réfolu-
tion. Je pourrois indiquer encore d’autres moyens ,
mais ceux-ci fuffiront lorfque le traitement fera conduit
favamment 8c avec prudence. Ce n’eft pas dans
l’abondance des recettes que confifte le favoir , mais-
dans la connoiflance du tems précis 8c de l’ordre dans
lequel les médicamens doivent être appliqués, {e)
EFFOUE1L , f. m. (/urifp. ) dans la coutume d’Anjou,
art. 103. c’eftle part ou croît du bétail. Vby.
Brodeau fur l'art. 48. n. 6. de. la coutume dePatis.(A)
E F FR A C T IO N , f. f. {Gramrn,)eÙY aérien de
rompre ou forcer quelque chofe', comme une porte,
une cloifon, une armoire, une ferrure ; 8c on appelle
vol avec effraction celui qui a été commis en‘
brifant ainfi quelque chofe. Foye^ VoL. {A)
EFFRAIE ou FR AS AIE, f; f: {Hiß. nat. Or ni-
thol.) aluco minor, oifeau de nuit de là grofléurd’uil'
pigeon. Celui fur lequel on a fait cettfe defeription
pefoit onze onces 8c demie, il avoit quatorze pouces
de longueur depuis la pointe1 du bec jufqu’à l’extrémité
de la queue ; l’envergure étoit dei trois piés
un-pouce 8c demi. Le bec àvoit'prefque Un pouce'SC
demi de longueur, i l étoit Blanc 8c crochu à I’extrê-
mité. Cet oifeau avoit la langue un peu fourchue 8c
lés narines- oBlonguéS. B pbftbit'üne" efpeée de côl-
lier cômpofé dé plumés blanChèsc& douces au- toucher,
entouré de plumes jàUriés& roidès, qui çom-
mençoit de chaque côté des narines, qui environnfôit
les yeux 8c le menton, 8c qui éfoirpofé fur lk téfcde
l’oifeau a-peu-pres comme Une forte dêcoëffuré de
femme-, de façon que les yeux paroiflbient au fond"
d’une cavité formée par les phimes hériflées'dé- ce
colHer. La bafe des plumes des' angles arftërifents deÿ
yeux étoit de couleur fauve. Il'ÿ avoit fur1 Pôüver-
ture des oreillesune forte decouvercle. La'poitrine,
E F F
le ventre 8c le deflous des aîles étoient blancs avec
des taches brunes & quarrées. La tête, le col, le
dos & le defius des aîles jufqu’aux grandes plumes
avoient plufieurs couleurs, du roux, du blanc 8c du
noir, qui rendoient le plumage plus beau que celui
des autres oifeaux de nuit. Les grandes plumes des
aîles etoieot au nombre de vingt-quatre dans chacune;,
elles avoient des taches roufles & despoint9
noirâtres. Les aîles pliées contre le corps s’étendoient
aufli loin 8c même plus loin- que la queue qui avoit
quatre pouces 8c demi de longueur ; elle étoit com-
pofee de douze plumes qui avoient les mêmes couleurs
que celles des aîlçs. Les pattes étoient couvertes
jufqu’aux piés par une forte de duvet, 8c il ne
fe trouvoit que quelques poils fur les doigts. L’on-
gJe de celui du milieu étoit dentelé fur le côté intérieur
, il n’y avoit qu’un doigt en arriéré ; mais le
doigt extérieur de devant pouvoit fe diriger en arriéré
jufqu’à un certain point. V illu gh b y , ornithi
Voyc^ Oiseau, (i) '
EFFRAISER, v» aâ . {Jardin.') quelques auteurs
Ont employé' ce mot pour prendre la terre avec
les doigts ; 8c avant que d’arrofer une plante empotée,
en remplir les fentes que' la fécherefle ou la
mauvaife qualité de la terre ont pu occafionner ; ce
travail fait'que l’eau fe communique en s’étendant à'
toutes les parties de la plante, 8c empêche qu’elle ne
paffe trop vîfe par les1 fentes de la terre. {K)
EFFRAYANT , EFFROYABLE , TERRIBLE,
EPOU VANTABLE, fynon. {Gram.') Ces mots défï-
gnent en général tout' ce qui excite la crainte ; effrayant
eft moins fort qu'épouvantable , & celui - c i
qu' effroyable, par une bifarrerie de la langue, épouvanté
étant encore plus fort qu’effrayé. De plus- ces
trois mots fe prennent toûjours en mauvaife part,
8c terrible peut fe prendre en bonne part, 8c fuppo-
fer une crainte mêlée de refpefr : ainfi on dit un cri
effrayant, un bruit épouvantable, un monftre effroyable,
un dieu terrible. Il y a ene'ore cette différence
entre ces mots, qu ^effrayant 8c' épouvantable fuppo-
fent un objet préfent qui infpire de la crainte ; effroyable,
urt objet qui infpire de l’horreur, foit par la
crainte, foit par un autre motif; 8c que terrible peut
s’appliquer à un objet non préfent. Exemple. La pierre
eft une maladie terrible, les douleurs qu’elle caufe
font effroyables, les feulsi préparatifs de l’opération
font effrayans, 8c l’opération même eft épouvantable
à voir. {O)
EFFRAYÉ, ÉPOUVANTÉ, ALLARMÉ, fynon.
{Gram.) ces-mots défichent en général l ’état aâuei
d’une perfonné qui cramt, 8c qui témoigne fa crainte
par des lignes- extérieurs. Epouvanté eft plus fort
qu’effrayé,^ & celui-ci cfifallartnè. On efc allarmèd'un
danger qu’on craint , épouvanté d'un danger préfent
effrayé d’un danger paffé qu’on a couru fans s’en ap-
percevoir. U allume prbduitdës efforts pour éviter
le mal dont on eft menace' ; l’effroi fe borne àunfën-
timent v if & pafiagerlllfépouvante eft plus durable,
& ôte ptefque toujours1 là réflexion. {Oy
E f f r a y e , adj, eft ttrriiés de Blafon , fe dit d’un
cheval qu’on peint dan^ hrte aérien rampante.
EFFRITTE; adj; {Tard:') s’applique à-une terre
trop épuiféç defels , &; qui demande à être améliorée:
(^ ) ' :
EFFRONTÉ, AUDACIEUX, HARDI, fynon.'
( Grdüÿftes ü oh moti défignent en général hrdifpofi-
tion d’une àmé-qui brave ce que les autres craignent.
Le premier dit plus que le fécond, & fe prend toù-
j P g éh; rtiàwVâifb part ; & lefeconü ditplus que lè
trtdfîertié, 8f fe prend kifiî prefque toûjours en mau-
vaifé‘part. L’homme effronté eft fans'pudeur ; l’hom^
me atidacieiix fansjefpéét', ou ftns réflexion-; l’homme
fiaŸdt farts crainte; La füirdièfft avec laquelle on
doit fbûjoursdire la vérité; iiêdoit jamais dégénérer
ê'ff audace, & encore’moins en effronterie. Hardi fe
prend aufli au figuré ; une voûte hardie. Effronté ne
fs dit que des perfonnes. Hardi & audacieux fe di-
fent des perfonnes, des aérions, & des difeours. (O)
* EFFRONTÉS, adj. pris fttbft. {Hifi. eccléjîafl.y
fteretiques qui parurent en 1534* Us fe prétendoient
chrétiens, fans avoir reçu le baptêmé. Le S. Efprit,
lêlon eux , n’étoit point une perfonne divine ; l’a-
do'ration qu’on lui rendoit étoit une idolâtrie ; il
ii etoit que la figure des mouvemens qui élevent l’a-
me à Dieu. Iis ailoient le front raclé avec un fer jiif-
qu au fàng, 8r panfé avec de l’huile : cérémonie dans
laquelle iis faifoient apparemment confifter le baptême.
EFFUMER, v. afr. terme de Peinture qui fighifie
rendre des objets moins fenjibles , les moins prononces
, pour qu’ils appellent moins la vue. On dit, il
faut effumer telle partie, ce contour, Scc.
* EFFUSION, f. f. {Gram.) c’eft l’aétion de verfer
ou répandre d’un vaiifeau un liquide qui eft contenu
On quelque quantité, ou avec quelque degré de vî- feflè. Voyc^ Fluide.
* Effusion , {Affron.) c’eft la partie du figne du
verfeau qui eft renfermée dans les globes 8c dans les
planifpheres céleftes, par l’eau qui fort de l’urne du
Verfeau. VoytfWErseau.
* Effusion, {Hifi. anc.) on faifoit dans les anciens
facrifices des Payens différentes effhfions, qu’on
riommoit libations. Viye^ Libations.
.EfFÜSTON DE LA FARINE, {Hifioire anc.) c’eft
ainfi que les anciens appelloient une de leurs danfes
burlelques, dont il ne nous eft refté que le nom avec
la connoiflance du carafrere.
^ Effusion, {Med.) écoulement des humeurs qui
s epancheilt par leurs vaifféaux ou leurs réfervoirs
blefles ou rompusdans la membrane cellulaire,
dans d’autres cavités du corps, ou hors du corps.
Le fang & la lymphe répandus dans la membrane
cellulaire par la bleifure ou la rupture dés vaifleaux
fanguins, eft une efpece tfeffujïon à laquelle fe rap-
porrentl’anevryfme faux 8c l’échymofe, qui fuccedè.
à une faignée. Il faut encore rapporter ici l’épanchement
du chylë, des Cxcrémens, de l’urine, de la bile,
decâfîbnné par quelque rupture ou quelque bleflu-
re de l’oêfophage, de l’eftomac, des inteftins , de la
veflie, & de la véficulé du fiel. Enfin la chute du foe-
ttts dans le bas-ventre par la rupture de l ’utérus, eft
line forte d*effufion. *
Tout ce qui peut blefler, former des contufîoris,
des ruptures, de violentes diftenfions, caufera Yef-
fhfion des humeurs, comme aufli fi l’on ôte l’appui
& le fbûtien des parties.
Par X’tffujion i° . la partie ou le corps eft privé de
fort humeur naturelle : z°. l’humeur épanchée comprime
par fon poids'les parties voifines: 30. cette
humeur fe corrompant par le féjour , produit plu-
fîeurs autres maux.
Il faut' donc réunir 8c confolider, s’il eft poflible,
lé vàiffeau ou le réfervoir ouvert; ôter l’humeur
extravafée ;.foûtenir la partie qui a été.ouverte, afin
cfempêcher un nouvel écoulement. Article de M. U
Chevalier DE Ta UCÔURT.
EFFOURCEAU, f. m. affemblage maflif & fort
d*un timon, de deux roués, & de leur eflieu, dont
oafe fert-pour le tranfport deis gros fardeaux, comme
corps d’arBres , poutres, Oc. On fufpend cç,s
poids à' l’eflieu avec des chaînes.
E G
EGAGROPILE, f. f. {Hifi. nat.) peloté de poil
qlü fe forme dans l’eftomac dés animaux fuminans
tèls qlie ceux de l’efpëcë du taureau, du bélier, du
bout, &c. Comme ils fé lechén't fort fbtivénf, furtout
dans le tems qu’ils font en repos, ils s’enlevent
le poil & l’avaient en grande quantité. Cette fub-
ftance ne peut fe digérer ; elle refte dans la panfe qui
eft le premier des quatre eftomacs des rtiminans ,
; s y pelotonne, 8c fe revêt avec le tems d’une croûte
brune afléz folide, qui n’eft cependant qu’iin mélange
epaiflî, mais qui par le frotement & la coc-
tion, devient dur 8c lUifant. Hifi: nat. gen. & part.
t0T\x F- 469* Il y a au cabinet d’hifroire naturelle
du Roi une ègagropile qui a quatre pouces 8c
demi de diamètre. (/)
* EgagroPiles , f. f. pl. {Mat. med:) elles n’ont
aucune propriété médicinale. Cependant combien
ne leur en a-t-on pas attribué ? Avant qu’on en connut
la nature, elles étoient bonnes pour le flux dé
fang, pour les hémorrhagies ; elles avoient la vertu
de toutes les plantes dont on les croyoit compoféés ;
elles guérifloient du vertige & dés étourdiflemens;
Quand là nature en a été connue, elles n’ont plus été
bonnes à rien. Il eft donc de la derniere importance
de ne rien aflïirer fur là formation & les élémens des
chofes , qu’après un grand nombre d’expériences.
Quand on a obtenu de l’expérience tout ce qu’on
pouvoit en attendre fur là' nature des chofes, il en
faut faire de nouvelles fur leurs propriétés, fi l’on
ne veut pas prendre les fubftances pour ce qu’elles
ne font pas, ordonner des maffes de poil & d’herbes
pour des fpécifîques, 8c tomber dans le ridicule de
Velfchius qui a cômpofé un livre des propriétés de
Y ègagropile. \
EGAL, adj. (Gèom.) ce terme exprime, dit-on,
un rapport entre deux ou plufieurs chofes qui ont la
même grandeur, la même quantité, ou-la même qualité.
Wolf définit les c-hofes égales, celles dont l’une
peut être fubftituée à l’autre fans aucune altération
dans leur quantité. Je crois pour moi que toutes ces
définitions ne font pas plus claires que là chofe definie
, 8c que le mot égal préfente à Yefprit une idée
plus précife & plus nette que tout autre mot ou phra^
le fynonÿme qu’on voudroit faire fervir à l’expliquer.
Foyei D É F IN IT IO N & E l ÉMENS.
C ’eft une axiome en Géométrie, que deux chofes
égales à une même troifieme font égales entre elles 1
que fi de chofes égales on ôte des chofes égales, ou
qu’on les leur ajoûte, les reftes ou les fommes fèront
encore dés quantités égales , 8cc. Le même M. Wolf
dont' nous venons de parler, à pris la peine de démontrer
ces axiomes dans fon Ohehologié, §. 34S>~
^ ^ ,COmme ^ a démontré dans fon Cours de mathématique
que lé tout eft plus grand que la partie, par
un raifonnement fi métaphylique, qu’on ne fait plus
que penfer de la vérité de la propofition. Démontrer
aes chofes fl claires , c’eft le moyen de les rendre
douteufes, fi elles pouyoient le devenir.
Les cercles égaux en Géométrie, font ceux dont
les diamètres font é g a u x . P’oye^ C er. c l é .
Les anglés égaux font ceux dont les côtés font inclinés
lés uns àüx aütrës d elà même maniéré, ou qui
font mefurés par des ares égaux d’un-nfeme cercle ,
ou par des arcs femblablês de cercles différens. Voy. Arc , Angle , ù DkGRÉ.
Les figurés égales f6rif celles dont les aires font
égales, foit que ces figurés foiént femblables ou non.
Voye^ Figure.
Les fegmens d’une fphejre ou d’un cercle font dits
d’une égale concavité, lo'rfqu’ils ont lé même rapport
aux diamètres des fpheres ou des cercles dont ils font
partie. Vjyei Segment.
Les folides égaux font ceux qui contiennent autant
d’efpace l’un que l’autre, c’eft-à-dire dont les
folidités ou capacités font egales. Voye£ Solide.
Les rapports géométriques égaux font ceux dont
les féconds termes font de femblables parties aliquotes*
oü aliquantes dé leurs premiers termes. Foyer
Rapport.