62§ E N C «u milieu de chaque côté. Ces trous font deftinés à
recevoir l’extrémité de la jauge, ou de cette perche
qui fert à mouvoir Y enclume à la forge & fous le marteau.
Ces trous quarrés ont environ trois pouces au
plus ; les trous percés, on remet le corps à la for- •
ge pour y fonder la poitrine.
Le morceau g , formera ce qu’on appelle l ’efto-
mac ou la poitrine de Y enclume : on la fait chauffer
dans la forge a. a de la vignette. Un forgeron l’apporte
de-là quand il eft tems de la fouder ; alors le
corpseft pôle fur le tas ; on fixe la poitrine perpendiculairement
fur le milieu du corps ; on la ferre &
fait attacher au corps à coups de marteau. La poitrine
eft une piece de fer large d’environ deux pouces
, ou deux pouces & demi fuivant la force de
Y enclume elle eft de même épaiffeur par le bas ;
niais elle va en diminuant & perd parle bout d’en-
•haut, environ le tiers de fon épaiffeur; fa longueur
eft d’environ les deux tiers du corps de Y enclume.
• On voit en h, le corps ou billot auquel la poitrine
eft fondée. Lorfque la poitrine fera bien lou-
dée & corroyée avec le corps, on reportera la piece
à la forge pour recevoir la paroire qu’on fait aufli
chauffer à part dans la forge a a, vignette. Quand
le corps & la paroire font chauds , on met le corps
fur le tas, & on apporte la paroire.
On place fur l’eftomac la piece i i , qu’on appelle
la paroire ; elle s’y foude pareillement, & forme .
des arcades avec la poitrine qui lui fert comme de
pilier. On voit- en i k l , l’aflémblage de ces pièces
foudées ; la paroire eft comme on v oit, le long
du haut du corps , & forme avec la poitrine une
efpece de T ; la paroire eft une piece de fer plat,
qui a pour largeur environ le tiers de la hauteur du
corps, & qui a o’épaiffeur félon la force de Y enclume
environ un pouce ou un pouce & demi : elle
fert à donner plus de largeur à la table ; les arcades
qu’on lui a données, fortifient toute la maffe.
Cela fait, il s’agit de former les piés de Y enclume ;
ce font les pièces qu’on apperçoit en mm, où Y enclume
eft repréfentée renverfée. Pour donner des
piés à Y enclume, on reporte le corps à la forge ; on
fait chaufferies piés à part; ce font des pièces de
fer de deux à trois pouces en quarré , toûjours relativement
à la groffeur de Y enclume ; on les foude aux
deux côtés au bas du corps ; il faut trois chaudes
pour chaque pié. Lorfque les enclumes font très-
groffes j pour leur donner plus de folidité , on ajoute
à côté des piés d’autres mifes de fer quarré de la
moitié moins fort ; c’eft-à-dire que fi les mifes des
premiers piés ont trois pouces en quarré, les mifes
des féconds piés n’auront que dix-huit lignes. Ces
féconds piés fe foudent fur les premiers, comme
ceux-ci fur Y enclume : il faut autant de chaudes pour
fouder un premier pié qu’un fécond.^
• Quand Y enclume a fes piés, on lui donne la faillie
ou le talon. On voit en n o , une enclume portée en
cet état. La faillie ou le talon eft compofé de trois
mifes de différentes groffeurs ; il y en a quelquefois
moins lorfque Y enclume n’eft pas d’une force à l’exiger.
Ces mifes font foudées enfemble & forment
un talon quarré dont la largeur eft la même que l’é-
paiffeur du corps de l 'enclume, y compris l’épaiffeur
delà paroire qui ne fait plus qu’une maffe avec le
corps. On fait chauffer la faillie ou le talon à part,
comme on l’a dit des autres pièces ; on la foude au
côté^ droit.
; Il y a des enclumes à deux talons, p eft la piece
ou morceau deftiné à former l’un ou l ’autre ; & la
figure ÿ montre une de ces enclumes à deux talons.'
: Quand Y enclume à fon talon , on la difpofe à recevoir
fa bigorne. La bigorne fe place à l’autre cô-
f é , comme on voit en i k. Avant que de fouder la
bigorne, on commence à adapter à l’endroit oii elle
E N C doit être placée, une piece qui doit lui fervir de racine.
Cette racine de bigorne ou mile de fer étant
foudée, il faut travailler à fa partie la plus importante
, celle d’où dépend feule la qualité bonne ou
mauvaife de Y enclume : on l’appelle la table. La table
de Y enclume eft fa partie fupérieure, fa furface ,
à prendre depuis la racine de la*, bigorne, jufqu’à
l’extrémité de la faillie ou du talon.
Pour former la table , on a une mife ou maffe de
fe r r ; on en forge une table r s , un peu plus longue
que la furface de Y enclume. On y pratique des
hachures ; on a de petites billes d’acier ; on fixe ces
billes fur la table par le moyen des hachures ; c’éft
ce qu’on voit en t r v v t ; on remplit l ’intervalle
de ces billes d’acier par d’autres, comme il eft
repréfenté en a a ç ç ; on fixe cet affemblage de
billes d’acier fur la table, par le moyen d’un étrier
b , & l’on foude le tout. Au refte cette maniéré de
contenir les billes d’acier fur la table , n’eft pas la
feule; on fe fert quelquefois d’un étrier rond; cet
étrier contient les billes fur la plaque , comme on
voit dans la figure c c d ; on remplit les intervalles
vuides avec de petits quarrés d’acier f , qu’on,
enleve de la barre d’acier g ; on aciere la table avec
une, deux, ou même trois mifes d’acier ; lés billes
dont ces mifes font faites, font du meilleur acier.
Quand la table eft forgée, on coupe avec la tranche
tout le fer de l’étrier qui entouroit ou conte-
noit les billes '; on n’y réferve que la queue qui fer-
vira à porter, la table fur Y enclume quand on voudra
la fouder, & qu’on en féparera après cette manoeuvre.
On foude la table avec le refte de Y enclume
, & cet ouvrage eft achevé : il ne reftera plus
qu’à attacher la bigorne /, à fa racine. On la foude
comme les autres pièces ; on obferve feulement de
placer à la partie fupérieure de la bigorne de petits
lardons d’acier qui font liaifon entre la table & la
bigorne ; le bout de la bigorne n’eft pas communément
aciéré, il en feroit trop caffant.
Voilà Yenclume formée, toutes fes pièces font
foudées ; cependant elle n’eft pas tout-à-fait achevée
; ôn lui donne encore plufieurs chaudes , ce
qu’on appelle la reparer. Quand elle eft reparte, il
s’agit de la tremper.
Quand on ne trempe point Yenclume en paquet
on la fait chauffer convenablement, ni trop rouge
ni pas affez. C ’eft à l’expérience à inftruire l’ou-
vriei- de la couleur que doit avoir fon enclume au
fortir de la forge , pour qu’elle forte de l’étang bien
trempée, & on la plonge dans de l’eau la plus fraîche.
Quant à la trempe en paquet, chaque ouvrier a
fa cOmpofitioq ^ y qyg? à l'article Trempe, celle qui
eft le plus en fflihge.
Il y a des enclumes à deux bigornes, une ronde &
une quarrée ; la bigorne quarrée eft à droite, à la
place du talon ; les enclumes des éperonniers font à
deux bigornes.
Mais il y a des efpeces d’enclumes qui retiennent
le nom de bigornes, & en effet, ce ne font proprement
que deux bigornes dont les bafes feroient foudées,
fans un petit efpace en table qui les fepare j
voici comment on les forge.
Ayez une barre de fer plus ou moins forte félon
la bigorne que vous voudrez forger. Donnez lui à la
forge la forme que vous lui voyez en m n ; la virole
n marquera l’embafe ; la figure n , le corps de la
bigorne paré ; la figure q r , la tige dé' la bigorne
avec une amorçure r, ou une refente deftinée à recevoir
la maffe s deftinée à former la bigorne.
Mettez la piece s dans l’amorçure r ; foudez &
vous aurez la piece 11 ; achevez votre ouvrage à
la forge , & vous aurez la bigorne v x ; cette bigorne
fera quarrée en v , & ronde en x .
E N C Ayez de l’acier roulé comme vous le voyez en y ;
cela vous fervira à former la table de votre bigorne.
Mettez cet acier fur une barre de fer £, foudez
cette barre & cet acier ; donnez enfuite à votre morceau
la forme de la table de votre bigorne ; foudez
cette table à votre bigorne : trempez enfuite , &
l’ouvrage fêta achevé.
ENCLUME , f. m. (Anat.) un des quatre offe-
lets qu’on rencontre dans la caiffe du tambour.
L’enclume eft fitué dans la partie la plus poftérieu-
re de la caiffe ; on y remarque fon corps, & deux
jambes ou apophyfes; une courte qui eft fuperieu-
re , l’autre longue qui eft inférieure : fon corps ou
fa bafe préfente une face inégale affez approchante
de celle d’une dent molaire ; c’eft par cet endroit
que Yenclume eft articulé avec le marteau. Sa jambe
courte a une fituation horifontale ; fa pointe eft attachée
par de petits ligamens au-deffous des ouvertures
des cellules maftoïdiennes ; fa jambe longue
eft parallèle au manche du marteau , dont elle eft
éloignée d’environ une ligne ; la pointe de cette
jambe fe recourbe un peu en fe relevant pour fou-
tenir l’os orbiculaire, & par conféquent Y étrier. Voy.
les Planches de Duverney.
L’enclume fuivant le témoignage de Maffa , a ete
connu dès le tems d’Alexandre Achillinus , auquel
il donne la découverte de cet offelet ; du moins eft-
il certain qu’il ne faut point l’attribuer avec Schel-
hammer, à Jacob de Carpi, puifque lui-même
convient que d’autres en avoient déjà fait mention.
L’enclume de même que les autres offelets de l’oreille
, eft revêtu d’un fin périofte arrofé de vaif-
féaux nombreux qui s’y diftribuent, lur-tout à fa
plus courte jambe. Foye[ Osselets de l’Oreille.
A r t. de M, le Chevalier D E J A U COURT .
Enclume , ( Clout.) C ’eft une maffe de fer dont fe
fervent tous les forgerons , & für laquelle ils placent
le fer rouge pour le battre à chaud, & lui donner
la forme néceffaire aux différens ouvrages qu’ils
en veulent fabriquer. 'L'enclume des Cloutiers eft
toute femblable à celle des Taillandiers, &' ils s’en
fervent pour forger du fer & en former les baguettes
qu’ils employent à la fabrique des clous. Voye^ PI.
du Cloutier, vignette. Enclume , en terme d'Aiguilletier, eft une efpece
de tas , ou de bigorné plate, dont la furface eft
couverte de plufieurs fentes plus ou moins grandes ,
& profondes , dans lefquelles on travaille les fer-
rets , pour les arrondir au-tour du lacet auquel on
les adapte. Voye£ Planche de VAiguilletier. Enclume en Bigorne , outil d'Arquebufier.
Cette enclume en bigorne eft à-peu-près faite comme
Yenclume en bigorne des Serruriers , & fert aux ar-
quebufiers pour forger en rond plufieurs pièces de'
leur métier. \ ' . r ^ n. Enclume quarrée, outil Arquebufier. C eft
une maffe de fer dont la furface eft àçiérée, plus
longue & plus large qu’épaiffe, qui peut avoir fix
pouces d’épaiffeur, & quatorze ou quinze pouces
de hauteur & de largeur ; que l’on pofe fur un billot
de bois,& qui s’y fondent par fon propre poids ;
qui fert aux Arquebufiers pour forger les pièces dont
ils ont befoin. ' , . . Enclume , terme 6* outil de Ceintùrièr^ qui leur
fert pour river les rivets. Cette enclume eft faite comme
une bigorne plate ; des deux cotes élle^eft longue
environ de fix pouces , large d’un demi-pouce,
& montée fur un pié qui entre dans lé billot. Viy.
Planche du Ceinturier, la fig. qui repréfente Yenclume
montée fur fon billot.' Enclume ronde , inftrument de Chauderonnier.
Voye{ BOULE & les figures du Chauderonnier.
ENCLUME, outil des 'Cloutiers d1 épingles. Voye^ les
Planches du Cloutier d'épingles.
E N C 629 Enclume , ( Coutelier. ) cette enclume n’a rien
de particulier. Enclume des Couvreurs, celle fur laquelle
ils taillent l’ardoife., eft faite en forme de T , dont
la branche de deffous eft un peu ceintrée fur lç
champ, & pointue.
Enclume, outil de Maréchal, fervant à placer
leur ouvrage, pour le marteler ou forger ; la face
ou la furface la plus élevée de Yenclume, doit être
plate & polie, fans paille, êt fi dure qu’une lime
n’y puiffe mordre. Elle a quelquefois une bigorne
à l’un de fes bouts pour arondir l’ouvrage creux :
le tout eft ordinairement monté fur un bloc de bois
folide. Englume , en terme <P Orfèvre, eft un inftrument
fur lequel ils forgent leurs métaux : il y en a de différentes
groffeurs. La maffe eft de fer, & la furface
d’acier ; elle eft de même groffeur tant en-bas qu’en-
haut. Sa fuperficie eft convexe, & pour être bonne,
il faut que l’acier foit bien fondé au fer, trempé &
poli. Elles ont ordinairement huit pans , quatre
grands, & quatre petits ; elles portent à-peu-près
le double de hauteur que de largeur: elles entrent
des deux tiers dans le billot. V Billot.,L’on met
deffous ce billot un paillaffon , voyeç Paillasson.
Voyeç les figures.
* Enclume, (Teint!) c’eft un. bloc dont la bafe
eft de fer & la furface aciérée. Les Teinturiers font
obligés par les reglemens d’avoir chacun un pareil
inftrument fur lequel foit gravé leur nom & fijrnom,
afin que le marchand prépofé aux vifites, appliquant
fon plomb à la tête des pièces des marchandises , le
nom du teinturier qui les aura teintes, y foit imprimé
par le deffous au même tems que la marque des
drapiers le fera par le deffus , quand elle; fera pofée
fur le plomb, & frappée d’un coup de marteau fur
Yenclume.
ENCLUMEAU, ou ENCLUMOT, f. m. { / 4rt,
mech!) petite enclume pôféè fur un pié de bois ou
de plomb, que l’on met fur l’établi pour que l’ouvrier
ne foit pas obligé de fortir de fa place à tous
momens , pour aller forger de petites parties à la
grande enclume.
: L'enclumot eft à l’ufage des Orfèvres , des Met-
teurs-en-oeuvre , des Chauderonniers, des Horlogers
, d’un grand nombre d’autres ouvriers en.
métaux. Enclume Ali, (Chauderonnier.) petite enclume à
main dont les Chauderonniers fe fervent pour redref-
fer les chauderons, & autres uftenfiles de cuifine %
ou pour river leurs clous. Uenclumeau. eft quarré ;
fa tête eft plate, d’environ un pouce & demi de fuperficie
; la queue par où on le tient a trois ou qua-,
tre pouces de longueur. Lorfqu’on s’en fert pour re-
dreffer,on l’appuie contre la boffe du chauderon ou
autre piece de chauderonnerie , & l’on frappe de
yiautre côté avec le maillet de buis. Pour river, on
fe ferf d’un marteau de fer. Voyel les PL. du Chau-
dtronn. L'enclumeau de ces ouvriers eft quelquefois
percé dans le milieu.
ENCLUMETTE, f. f. td en Boijfelerie , un morceau
de fer court & gros, un peu écrafé par les deux
bouts dont les Boiffeliers fe ferven,t pour foûtenir,
les planches qu’ils veulent clouer enfemble, & river
leurs clous. Voye^ la Planche du Boijfelier. |
ENCLUMETTE, (Metteur en-oeuvre, &c.) petite
enclume de fer * montée fur une bûche qui lui fert
de billot, & que l’ouvrier met entre fes jambes pour
forger de petites parties. V?ye{ PT. du Metteur en
. oeuvre. .x ' r ' ■
* ENCOCHE, f. f. (Art. mech.) fi 1 on frappe
avec un inftrument ou tranchant, ou qui en faffe la
fonftion, fur un corps, moins dur que cet inftru-«
! inent, de maniéré que le corps frappé n’en foit di