4M E G A Les rapports arithmétiques égaux font ceux dans
lefquels la différence des deux plus petits termes eft
égale à la différence des deux plus grands. Voy. RappoErt.
(G) gal, aquabilis, terme de Mechanique ; mouvement
égal ou uniforme, eft celui par lequel un corps
fe meut en confervant toujours la même vîteffe,
fans être ni accéléré, ni retardé. Vye^ MouvemeEnt.
(O) gal eft auffi un terme d’Optique , en tant qu’il
s’applique à des chofes dont l’égalité n’eft qu’apparente,
& non réelle. Ainli on dit, dans L'ancienne
Optique, que les chofes qui font vûes fous des angles
égaux, paroiffent égales ; que des parties égalés
du même intervalle, ou de la même grandeur, vues
fous des angles inégaux , paroiffent inégales ; que
des objets égaux vus à égale diftance, paroiffent inégaux
, lorfque l’un eft placé directement, & l’autre
obliquement ; & que celui qui eft placé directement
paroit le plus grand.
Toutes ces propofitions, que l’on regardoit anciennement
comme générales & fans reftriCtion, ne
font vraies que quand on compare des objets extrêmement
éloignés de nos yeux : car alors leur grandeur
apparente dépend principalement & prefque
uniquement de l’angle vifuel ; enforte que fi les angles
vifuels font égaux ou inégaux, les objets paroî-
tront égaux ou inégaux, quelle que foit d’ailleurs
leur égalité ou leur inégalité réelle. Voye[ AppareEnt
& Vision. (O) gal , {Med.') ce terme s’applique en Medecine
à tout ce qui conferve toûjours le même état, à tout
ce qui eft toûjours le même en foi & dans toutes fes
parties.
Ainfi l’on dit du pus qu’il eft égal, ou d’une con-
fiftance égale, lorfqu’il n’eft point mélangé de fanie,
& qu’il eft le même dans toute fa fubftance.
Un tempérament eft égal, lorfqu’il n’eft point fu-
jet à des altérations, lorfqu’il eft toûjours le même.
Le poulx eft égal, lorfqu’il marche avec une teneur
égale & fucceflive fans variation, foit par rapport
au tems, foit par rapport à la maniéré dont l’ar-
tere bat en fe dilatant, & s’affaiffe en fe refferrânt.
L’urine eft égale, lorfqu’elle conferve toûjours la
même apparence; quand la couleur, la confiftance,
les matières qu’elle contient, & fon fédiment, font
toûjours les mêmes ; lorfque toutes fes parties paroiffent
homogènes.
Les maladies font égales, lorfque les fymptomes&
circonftânces qui les accompagnent, ne préfentent
aucune révolution ni changement qui produifent une
altération confidérable, ou une différence notable
dans le jugement que l’on doit porter de la maladie.
id) ,
ÉGALÉ, adj. (.Afiron.) anomalie egalee, anoma-
lia tzquatà, eft celle qu’on appelle autrement anoma•
lie vraie ,\ c’eft la diftance du lieu vrai d’une planète
au lieu vrai de fon apogée ou aphélie. Voye^ AnomaElie.
(O) galé , (.Fauconnerie.) fynonyme à moucheté.
EGALEMENT, f. m. {Jurifpr.) fignifie ce qui fe
fait pour obferver ou rétablir l’égalité entre enfans,
ou entre plufieurs héritiers, foit direûs ou collatéraux.
Par exemple les pere & mere ou autres afcendans,
peuvent faire un également entre leurs enfans & pe-
tits-enfans, en les dotant en faveur de mariage, du
en leur faifant quelque autre donation en avanfce-
ment d’hoirie. Ils peuvent les égaler, en les gratifiant
tous à la fois également, & en obfervartt entre
eux une parfaite égalité ; ou bien, fi l’un d’eux a
reçu d’eux quelque chofe, ou que l’un ait reçu plus
que l’autre, ils peuvent les égaler en donnant autant
à celui qui n’a rien reçu, ou qui a reçu moins que
l’autre.
E G A
Ces égalemens peuvent fe faire, foit par aÔe entre
vifs , ou par teftament.
Lorfque les pere, mere, ou autres afcendans, ne
l’ont pas fait à l’égard de leurs enfans & petits-enfans
, & que la fucceflion fe trouve ouverte dans une
coutume d’égalité parfaite : fi les enfans donataires
au lieu de remettre à la maffe ce qu’ils ont reçu, aiment
mieux le retenir & précompter; en ce cas,
avant de procéder au partage des biens, on commence
par faire Y également ou r également, c’eft-à-
dire que l ’on donne à ceux qui n’ont rien reçu ou qui
ont moins reçu, autant qu’au donataire le plus avantagé
: enfuite les autres biens fe partagent par égales
portions.
L’également doit être fait le plus exactement qu’il
eft poffible, non-feulement eu égard à la quotité des
biens, mais auffi eu égard à leur qualité, de maniéré
que chacun ait autant d’immeubles & d’argent
comptant que les autres héritiers ou co-partageans.
■ ■ H ■
EGALER ou EGALIR, fignifie en general, parmi
les Horlogers , rendre les dents d’une roue égales en-
tr’elles, de même que les fentes qui les fépârent. Ils
appellent auffi égaler une roue , paffer Amplement
dans fes dents une lime à égaler. Voyez Calibre à
pignon , Echantillon , Lime à égaler , Pignon
, &c.
Egaler la fufée au rejfort fe dit encore parmi eux ,
de l’opération que l’on fait , lorfqu’en variant la
bande du reffôrt, ou en diminuant les parties de la
fufée par lefquelles il a le plus d’aCtion, on parvient,
à le faire tirer avec la même force depuis le fommet
de la fufée jufqu’à fa bafe.
L’outil dont on fe fert pour reconnoître fi cette
force eft toûjours égale, s’appelle levier. Veyeç Levier
, Fusée, Ressort, Bande, & c. (T)
EGALEURS, f. m. plur. {Hifl. mod.) nom qu’on
donna en Angleterre pendant les troubles qui agitèrent
ce royaume fous Charles I. à un parti de factieux
qui vouloient égaler toutes les conditions des
habitans de la grande Bretagne ; de forte que les lois
puffent obliger également toutes fortes de perfon-.
nés, & que ni la naiffance ni la dignité ne pût dif-
penfer qui que ce fût des pourfuites de la juftice. Ils
furent défaits & diffipés par Fairfax en 1649 > dans
comté d’Oxfort. Chambers. (G)
ÉGALITÉ, f. f. {Log.) On peut définir Y égalité en
fait de raifonnement, une reffemblance de quantité
, découverte par l’opération de l’efprit : ainfi lorfque
l’efprit mefurant le plus ou le moins de deux objets
, trouve que la même idée qui lui découvre le
plus ou le moins de l’un , c’eft- à-dire les degrés de
fa quantité, lui manifefte de même le plus ou le
moins, c ’eft-à-dire la quantité de l’autre ; cette conformité
d’idées dont l’efprit fe fert pour les mefurer,
fait donner à ces deux objets le nom d?égaux. Mais il
ne faut pas confondre ce rapport légalité avec la reffemblance
& la proportion. Voye{ Ressemblance
& Proportion. Article de M. le Chevalier d e Ja u -
court. E g a l it é , en AJlronomie; cercle légalité ou
équant, eft un cercle dont on fait beaucoup d’ufage
dans l’aftronomie ptolémaique, pour expliquer l’ex-'
centricité des planètes, & la réduire plus aifément
au calcul. Voye^ Equant.
Raifon d?égalité en Géométrie, eft la raifon ou le
rapport qu’il y a entre deux quantités égales. Voyez Egal & Rapport.
Proportion d'égalité ordonnée , ou ex cequo ordinata,
eft celle dans laquelle deux tèrmes d’un rang ou d’une
fuite font proportionnels à autant d’autres termes
d’un autre rang ou d’une autre fuite, chacun a
fon corrrefpondant dans le même ordre, favoir le
premier au premier, le fécond au fécond, &c. Par
E G A
Exemple fo!t a : b : : t : d & . ; b : : ƒ ; d , on aura en
proportion ordonnée a : c \ \ e : f
Proportion d'égalité troublée, eft celle dans laquelle
plus de deux termes d un rang font proportionnels
à autant de termes d’un autre rang, dans un ordre
renverfé & interrompu : par exemple, le premier
d un rang au fécond d un autre , le fécond dé ce ,
dernier rang au quatrième du premier rang. Par
exemple fi a : b ; : c : d & b : « ; : / : t , on aura en
proportion troublée a : e : : f : d, &c. Voyez Proportion.
, ^golite, en Algèbre, eft la même chofe qiYéquation.
Voyei ce mot, qui eft aujourd’hui plus en ufa-
g e , quoique l’aiitre ne foit pas proferit. (O) Egalité naturelle, {Droit nat.) eft celle qui
eft entre toits les hommes par la conftitution de leur
nature feulement. Cette égalité eft le principe & lé
fondement dé la liberté.
L égalité naturelle ou morale eft donc fondée fur la
conftitution de la nature humaine commune à tous
les hommes, qui naiffent, croiffent, fubfiftent, &
meurent dé la même maniéré.
Puifque la nature humaine fe trouve la même dans
tous les hommes, il eft clair que félon le droit naturel
, chacun doit eftimer & traiter les autres comme
autant d’êtres^ qui lui font naturellement égaux ,
c ’eft-à-dire qui font hommes auffi bien que lui.
De cê principe de Y égalité naturelle des hommes,
il refaite plufieurs conféquences. Je parcourrai les
principales^ ‘
1 °. Il réfulte de ce principe ; que tous les hommes
font naturellement libres, & que la raifon n’a pû les
rendre dépendans que pour leur bonheur.
20. Que malgré toutes les inégalités produites
dans le gouvernement politique par la différence
des conditions, par là nobleffe, la puiffance, les ri-
cheffes, &c. ceux qui font les plus élevés au-deffus
des autres, doivent traiter leurs inférieurs comme
leur étant naturellement égaux., en évitant tout outrage
, en n’exigeant rien au-delà de ce qu’on leur
doit, & en exigeant avec humanité ce qui leur eft
dû le plus inconteftablement.
3°. Que quiconque n’a pas acquis un droit particulier
, en vertu duquel il puiffe exiger quelque préférence
, ne doit rien prétendre plus que les autres,
mais au contraire les laiffer jouir également des mêmes
droits qu’il s’arroge à lui-même.
4°. Qu’une chofe qui eft de droit commun, doit
être ou commune en joiiiffancie, ou poffédée alternativement
, ou divilée par égales portions entre
ceux qui ont le même droit, ou par compenfation
équitable & réglée ; ou qu’enfin fi cela eft impoffi-
b le , on doit en remettre la décifion au fort : expédient
affez commode, qui ôte tout foupçon de mépris
& de partialité, fans rien diminuer de l’eftime
des perfonnes auxquelles il ne fe trouve pas favorable.
Enfin pour dire plus, je fonde avec le judicieux
Hooker fur le principe inconteftable de Y égalité naturelle
, tous les devoirs de charité , d’humanité &
de juftice, auxquels les hommes font obligés les uns
envers les autres; & il ne feroit pas difficile de le
démontrer.
Le le&eur tirera d’autres conféquences, qui naiffent
du principe de Y égalité naturelle dès hommes. Je
remarquerai feulement que c’eft la violation de ce
principe, qui a établi l’efclavage politique & civil.
Il eft arrivé de-là que dans les pays foûmis au pouvoir
arbitraire, les princes, les courtifans, les premiers
miniftres, ceux qui manient les finances, pof-
fedent toutes les richeffes de la nation, pendant que
le refte des citoyens n’a que le néceffaire, & que la
plus grande partie du peuple gémit dans la pauvreté.
- -Cependant qu’on ne me faffe pas le tort dèfuppo^
E G A 415
fer que par un éfprit de fanâtifme, j’approuva ffe dans
un état cette chimere de Y égalité abfolue, que neut
à peihe enfanter une république idéale ; je ne parle
ici que de Y égalité naturelle des hommes ; je connois
trop la neceffité des conditions differentes, des gra*
des, des honneurs j des diftinûions, des prérOgad-
ves, des fubordinations, qui doivent regner dans
tous les gbuvernemens ; & j’ajoûte même que Véga*
lue naturelle ou morale n’y eft point oppofée. Dans
1 état de nature, les hommes naiffent bien dans l'égalité,
mais ils/n’y fauroient refter ; la fociété la leur
fait perdre, & ils ne redeviennent égaux que par les
lois. Ariftote rapporte que Phaléas de Chalcédoine
avoit imaginé une façon de rendre égalés les fortu*
nés de la république où elles ne l’étoientpas ; il vou-
loit que les riches donnaffent des dots aux pauvres,
& n en reçuffent pas, & que les pauvres reçuffent
de l’argent pour leurs filles, & n’en donnaffent pas.1
« Mais (comme le dit l’auteur de Yefprit des lois) au-
» cune république s’eft-elle jamais accommodée d’un
» reglement pareil ? Il met lés citoyens fous des con»
» dirions dont les différences font fi frappantes, qu’ils
» haïroient cette égalité même que l’on chercheroit à
» établir, & qu’il feroit fou de vouloir introduire
Article de M. le Chevalier de J AV court.
E g a l it é , {J urifpr.) dan s les fucceffions & p a rtages
, eft Iorfqu’au c u n des h éritiers n’eft plus a v an tag
é que les a u tres.
Il y a des coûtumes qu’on appelle coutumes d'éga*
lité. Voyez au mot C o u t u m e s . { A )
E g a Li t e , {V ùx .) c’eft une des qualités les plus
effentielles à la voix. Il n’en eft point qu’on puiffe
appeller belle, fi tous les fons qu’elle peut rendre
dans l’étendue qui lui eft propre, né font entr’eux
dans une parfaite égalité. C ’eft ainfi que la nature
a donné à l’homme l’organe qu’elle a deftiné au
chant, & aux oreilles françoifes que la fatiété n’â
point encore gâtées, la faculté de le fentir 6c de l'apprécier.
L'art, qui ne doit que l'embellir, & qui
quelquefois Pexagere , n’a pas encore porté en
France la manie de forcer la voix humaine par-
delà les fons qui conftituent fa beauté. Voye^ E t e n d
u e .
L’égalité eft u n d o n ra re d e la n a tu re ; m ais l ’a rt
p e u t y fu p p lé e r, lorfqu’il s’ex erce d e b o n n e h eu re
fu r un o rg an e q u e l’âge n ’a pas ro id i. Voy. M a ît r e
À CHANTER , ÉTENDUE , VOIX. { B )
E g a l it é s’em p lo y e auffi dans l'Ecriture. Ce caractère
ejl bien égal, c’eft-à-d ire q u ’il eft p a r-to u t u n iform
e en g ro ffe u r,' fitu a tio n , h a u te u r, la rg e u r ; qu ’il
y a p a r-to u t la m êm e diftan ce e n tre les le ttre s , les
m o ts & les lignes.
EGALURES, f. f. pl. (.Fau'conn.) fe difent des.
mouchetures blanches qui font fur le dos de l’oi/èau*
On dit : il a le dos tout parfemè d'égalures.
EGANDILLER , V. a«ft. {Comm.) terthe ufité en
Bourgogne pour lignifier ce qu’on entend ailleurs
par étalonner, c’eft-à-dire marquer des poids ou des
mefures, après les avoir vérifiés fur les étalons*
Voyt{ E t a l o n & É t a l o n n e r .Dictionn. de Comm.
de Trévoux, 6* Chambers.
EGARDS, xMENAGEMENT, ATTENTIONS >
CIRCONSPECTION , fynon. {Gramm.) ces mots
défignent en générai la retenue qu’on doit avoir dans
fes procédés. Les égards font l’effet de la juftice; les
ménagement, de Yintérêt ; les attentions, de la recon-
noiffance ou de l’amitié ; la circonfpeclion, de la prudence.
On doit avoir dès égards pour les honnêtes
gens, dès menagernens pour ceux de qui on a be-
roin, des attentions pour fes parens & lès amis, de
la circonfpeclion avec ceux avec qui l’on traite. Les
ménagement fuppofent dans ceux pour qui on les a ,
de la puiffance ou delà foibleffe ; les égards, des qualités
réelles ; les attentions, dès liens qui les attachent