«•es, font préférés aux docteurs en droit ou autre faculté.
Deux docteurs en droit ayant été reçus avocats
le même jour, la .préféance fut adjugée au plus ancien
docteur, encore qu’il fut infcrit le dernier dans
la matricule ; 8c l’on ordonna qu’à l’avenir en pareil
cas, le plus ancien docteur leroit infcrit le premier
dans la matricule : cela fut ainfi jugé au parlement
de Touloulè, le 24 Novembre 1671,
Les docteurs en droit portent la robe rouge'. Cette
prérogative leur eft commune avec les licentiés, du
moins dans certaines univerlités, comme à Tou-
loufe, où les licentiés en droit font dans l’ufage de
porter ainfi la robe rouge, comme font aulli à Paris
les licentiés en Medecine ; mais cette robe des
licentiés 8c fimples docteurs en droit, eft en quelque
chofe différente pour la forme de celle des profeffeurs.
Les docteurs aggrégés portent ordinairement
le chaperon rouge herminé ; & lorfqu’ils préfident
aux thefes, ils portent la même robe que les profeffeurs.
Un docteur en droit, mineur-, eft reftituable pour
caufe de minorité, lorfqu’il fe trouve léfé , de même
que. tout autre mineur ; parce que la foibleffe de
l’âge ne peut être fuppléée par la fcience du Droit.
Sur les privilèges des docteurs en général, on peut
voir les traités faits par Pierre Lefnandier, par Æmi-
lius Ferretus , & Everard Bronchorft; Voye[ auffi
Franc. Marc. tom. 1. quejt. Si, ,360. 63(T. (fJo. S88
& 68c). & tom. II. quejt. 303. & S 43. Jean Thau-
mas, au mot Docteur. '
Les docteurs en droit étant du corps de l’üniver-
fité, ont été long-tems fans pouvoir fe marier, non
plus que les principaux régens & autres membres
ue l’univerfité ; on regardoit alors ces places comme
affeûées à l’Eglife : ce qui fut exactement obfervé
dans toutes les facultés, jufqu’à la réforme qui fut
faite de l’univerfité de Paris par le cardinal d’Etou-
teville, légat en France, lequel permit par privilège
fpecial aux docteurs en Medecine, de pouvoir être
mariés. Les docteurs en decret préfenterent leur requête
à l’univeriité le 9 Décembre 1534, pour obtenir
le même privilège ; mais ils en furent déboutés
, fauf à eux de fe pourvoir en la cour de parlement
, pour en être par elle ordonné ce que bon lui
fembleroit. Ce qui pouvoit donner lieu à cette difficulté
, eft que ces docteurs n’étoient alors gradués
qu’en droit canon feulement : depuis, le parlement
permit le mariage à ces docteurs en decret ; & le premier
de cet ordre que l’on vit marié fut la R iviere,
vers l’an 15 5 1 , qui fut depuis pourvu de l’état de
lieutenant-général de Chatelleraud. Voye? les recherches
de Pafquier, liv. I I I . ch. xxjx.
D octeur Ag g rég é.
D o c t e u r e n D e c r e t ou in J Decretis. / Voyt{ ci-
D o cteur en D ro it canon. f dev. D o c -
D o cteur en D ro it c iv il . V teur en
D octeur honoraire ag g reg é.I D r o it .
D octeur és Lois. 1 (^ )
D octeur-Régent. 1
D octeur in utroque Jure', 1
D octeur en Med ec in e; c’eft le titre qu’on
donne à ceux qui ont le droit d’enfeigner toutes les
parties de la Medecine, & de la pratiquer pour le
bien de la fociété. Ce droit ne s’acquert qu’en donnant
des preuves authentiques de fa capacité devant
des juges avoüés par le public. Ces juges ne peuvent
être que des Médecins. C ’eft à eux feuls qu’il appartient
d’apprétier le mérite & le favoir de ceux qui
fe deftinent à l’exercice d’un art fi important 8c fi
difficile. De-là vient qu’ils forment entre eux une
faculté, l’une de celles qui compofent ce qu’on nomme
Ÿuniverjité, Voye{ UNIVERSITÉ, Mais quoique la
faculté de Droit précédé Celle de Medecine, il h’y
a entre les docteurs de ces deux facultés d’autre prééminence
, que celle de l’ancienneté de leurs grades.'
Les Médecins ont toujours joiii de toutes les prérogatives
& immunités attachées aux Arts nobles 8c
libéraux ; ils peuvent, ainfi que les autres gradués,'
impétrer des bénéfices eccléfiaftiques. Le degré de
docteur leur donne le droit de faire exécuter leurs
ordonnances par tous ceux à qui ils ont confié l ’ad-
miniftration des différens moyens qu’ils employent
pour conferver ou pour rétablir la fanté. Le Chirurgien
eft chargé de l’application extérieure, & l’Apothicaire
, de la pre paration des remedés •; mais c’efl:
au Médecin à les diriger 8c à préfider à leurs travaux;
c eft à lui à découvrir la fource du mal, & à
en indiquer le remede : il y a donc entre eux une fu«'
bordination légitime, une fubordination fondée fur
la nature des chofes, 8c fiir l’objet même de leur,
etude; 8c c’eft par-là qu’ils concourent au bien général
des citoyens. S’il n’y a aucun art qui exige des
connoiffances plus étendues, & qui foit fi important
par fon objet, que celui de la Medecine , on ne doit
pas être étonné du grand nombre d’épreuves qu’on
fait fubir à ceux qui veulent acquérir le titre de doc-
teur dans cette faculté ; moins encore doit-on être
fur pris qu’on attribue à ces docteurs le droit exclufif
de profeffer & d’exercer la Medecine : ce n’eft que
par des précautions fi fages, qu’on peut garantir le
peuple de la fédu&ion de tant de perfonnes occupées
fans cefle à imaginer différens moyens d’abufer
de fa crédulité , & de s’enrichir aux dépens de la
fanté & de la vie-même des malades qui ont le malheur
de tomber entre leurs mains. V o y e à l'article
C harlatan , I’hiftoire des principaux empyriques
qui ont trompé la cour & la ville.
Nous pourrions renvoyer à l ’édit du Roi du mois
de Mars 170 7, portant réglement fur l’étude & l’exercice
de la Medecine, ceux qui feroient curieux
de voir toute la fuite des examens 8c des épreuves
publics, établis pour conftater la capacité des candidats
qui fe deftinent à la profeffion de cet art ; ils
y verroient l’attention que le monarque a apportée
pour renouveller les défenfes rigoureufes , par lef-
quelles il a interdit l’exercice de la Medecine à tous
ceux qui n ont ni le mérite, ni le caraétere de Médecin
, & pour ranimer la vigilance des facultés 8c
maintenir cette profeffion fi néceffaire dans tout fon.
luftre.
Il y a quelques facultés, telles que celles de Paris
& de Montpellier, qui exigent de ceux qui veulent
y prendre des degrés, bien plus d’aftes probatoires
qu’ il n’en eft ordonné par cet édit, & fa majefté n’a
rien changé à leurs ufages à cet égard ; elle déclare
même qu’ayant fait examiner les ftatutsde la faculté
de Medecine de Paris, il a été reconnu qu’on n’y pou-'
voit rien ajouter pour le bon ordre 8c l’utilité publiq
u e^ en conféquence elle veut qu’ils foient obfervés
à l’avenir, comme ils l’ont été par le paffé. Nous allons
indiquer ici la fuite des thefes, des examens, &
autres aftes, qui préparent à recevoir le bonnet de
docteur dans cette faculté, la plus rigoureufe fans
contredit de toutes celles du royaume.
Cette école de Paris a été établie dans la rue de
la Bucherie dès l’an 1471 ; mais elle eft beaucoup
plus ancienne. Elle fe trouve aâuellément compo-
fée de huit profeffeurs, que la faculté choifit tous
les ans parmi fes membres, & qui enfeignent dans
leurs cours publics la Phyfiologie , la Pathologie
la Chimie & la Pharmacie , la Botanique, là Chirurgie
latine, l’Anatomie, la Chirurgie ffançoife en
faveur des jeunes Chirurgiens, 8c Part des accou-
chemens pour l’inftruâion des fages-femmes.
Ceux qui veulent parvenir au degréde docteur dans
cette faculté , doivent d’abord affifter pendant quatre
ans
ans aux leçons des cinq premiers profeffeurs nommés
ci-deffus, qu’on nomme les profeJJeurs des écoles, 8c
prendre en même tems tous les fix mois une inferip-
îlon chez le doyen. Après ces quatre ans, fi l’étudiant
a atteint l’âge de vingt-trois ans au moins , il
peut fe préfentet pour faire fa licence, pourvû qu’il
foit muni de fes certificats d’étude en Medecine, 8c
de fes lettres de maître ès Arts ; & il ne peut en être
difpenfé que dans le cas où il feroit déjà docteur de
quelque faculté de ce royaume. Cê cours de licence
qui dure deux ans & demi, ne s’ouvre que tous les
dèUx ans au mois de Mars, & le public en eft averti
par des affiches.
Les candidats commencent par fubir quatre examens
pendant quatre jours dans la faite d’affemblee
des docteurs - regens de la faculté, qui y font feuls
admis. Le preriiier de ces examens eft fur la Phyfiologie
, ou fur la nature de l’homme cônfidéré dans
l’état de fanté ; le fécond fur l’Hygiene, ou fur tout
ce qui a rapport à la confervation de la fanté ; le troi-
fieme fur la Pathologie, ou fur l’origine & la caufe des
maladies ; le quatrième jour enfin on commente un
aphorifme d’Hippocrate tiré au fort, & on répond
aux objeftions dont les examinateurs le trouvent fuf-
ceptible. Tout cela fini, les candidats qui en ont été
jugés dignes, font reçus 8c proclamés bacheliers. Ils
affiftent alors aux confultations qui fe font tous les
famedis dans cette faculté en faveur des pauvres, &
écrivent les ordonnances.
Vers le mois de Juin fuivant, les bacheliers fe préparent
à un examen fur la matière médicale, c’eft-à-
aire fur les fubftances tirées du régné végétal, minéral
& animal, qui font en ufage en Medecine. Cet
examen dure quatre jours, pendant lefquels ils répondent
aux diverfes queftions de chacun des docteurs,
fur l’Hiftoire naturelle, les propriétés & la maniéré
d’agir de ces fubftances expôfées aux yeux
dans un ordre convenable.
Après la S. Martin commencent les thefes quodli-
bétaires ; on les nomme ainfi parce que tous les bacheliers
qui foht obligés d’affifter à chacune de ces
thefes , y répondent fur le champ à une queftion
quelconque propofée par les docteurs argumentans.
Cette thefe eft une differtation courte & précife fur
un point de Phyfiologie, au choix du préfident ou du
bachelier qui la foûtient, & elle eft de la compofi-
tion de l’un des deux.
Au mois de Janvier ou de Février fe fait l’examen
d’Anatomie, qui dure une femaine entière. Les bacheliers
y démontrent fur le cadavre toutes les parties
de l’Anatomie ; ils en expliquent la ftru&ure 8c
les ufages, Ils foûtiennent enfuite, vers le tems du
carême, leur thefe cardinale , ainfi appellée pour
avoir été établie par le cardinal d’Eftouteville, lorf-
qu’en 1451 il fut envoyé par le pape pour travailler
à la réformation des univerfités. Cette thefe cardinale
doit rouler fur une queftion d’Hygiene, 8c les
bacheliers font les feuls qui y propofent des argu-
mens à celui d’entr’eux qui la foûtient. Après la fête
de S. Martin de cette fécondé année, les bacheliers
foûtiennent une autre thefe quodlibétaire fur la Pathologie
; & au mois de Décembre ou de Janvier
fuivant, ils fubiffent un examen fur toutes les opérations
de Chirurgie, qu’ils exécutent de leurs propres
mains fur des cadavres pendant fix jours con-
fécutifs. Vers le mois de Février ils foûtiennent leur
quatrième thefe, qui eft auffi une quodlibétaire,
comme les précédentes , 8c qui concerne une queftion
Medico-chirurgicale.
Au mois de Juillet ou d’Août les bacheliers fe pré-
fentent pour leur dernier examen, qui roule fur la
pratique de la Medecine, comme étant l’objet de
tous leurs travaux. Pendant cet examen, qui dure
quatre jours, ils font interrogés par chacun des doc*
Tome V,
tetirs filr quelque maladie en particulier, dont ils ex-
pofent les caufes, les lignes, le prognoftic 6c le traitement.
Si après tous ces aétes probatoires les bacheliers
ont été jugés dignes d’être admis , ils font pré-
fentés publiquement par le doyen de la faculté au
chancelier de l’univerfité , dont ils reçoivent enfuite
la bénédittion de licence, fuivant la forme ufitée
dans l’univérfité de Paris. Les docteurs affignent alors
à chacun de ces nouveaux licentiés le rang qui leur
convient, fuivant leur degré de mérite ; & c’eft dans
cet ordre que leur nom fe trouve placé , fur la lifte
des docteurs, lorfqu’ils ont pris ce dernier degré.
L’aéte du do&orat n’eft plus que la cérémonie avec
laquelle le préfident donne le bonnet au licentié, 8c
le nouveau docteur fait enfuite un difeours de remer-
ciment qui termine fon triomphe. La veille de ce jour
folemnel il fe fait un a£te qu’on nomme la vefpérie ,
dans lequel le licentié qui doit être couronné le lendemain
, difeute une queftion de Medecine qui lui eft
propôfée par un des docteurs, 6c le préfident prononce
enfuite uh difeours dont l’objet eft de faire
connoître au licentié toute l’importance dés fonctions
de l’art qu’il va profeffer, 6c de lui expofer
toutes les qualités qu’il doit avoir pour fe rendre
utile à fes concitoyens, 6c mériter leur éftime 6c leur
confiance.
Tels font les degrés par lefqtiels on eft élevé à la
dignité de docteur en Medecine ; 8c pour acquérir les
droits de régence, il fuffit d*avoir préfidé à une thé-
fe : c’eft ce dernier a£te qui donne le titre dè docteur-
relent, 6c ce n’eft qu’en cette dualité qii’on a voix
délibérative aux affembléôs de la Faculté , 8c qu’on
peut y exercer toutes fortes d’aftes magiftraux.
Il lemble que pour peu qu’on réfléchiffe fur toute
cette fuite de travaux, qui font autant de motifs
propres à appuyer la confiance du public par rapport
aux médecins, on ne pourra s’empêcher d’être
étonné qu’il foit encore fi fou vent la dupe de tant
d’empyriques auffi impofteurs qu'ignorans ; mais la
négligence où l ’on vit fur fa fanté, qu’on s’accorde
cependant à regarder comme le bien le plus précieux
, paroît être une inconféquence fi générale ,
que par-tout on la livre au premier venu, qii’on là
facrifie fans ménagement, 6c qu’on fe cOrtfume ça
excès : en un mot, par-tout on trouve des charlatans
; 6c quoiqu’il y en ait beaucoup à Paris, il y en
a encore davantage à Londres, la ville de l’Europè
où l’on fe pique de penfer le plus folidement. La plupart
des hommes font amoureux de la nouveauté ■-
même en matière de Medecine ; ils préfèrent foùvent
les remedes qu’ils connôiffent le moins ; 6c ils admirent
bien plus ceux qui annoncent une méthode fin*
guliere 8c déréglée , que ceux qui fe conduifent en
hommes fages, 6c fuivént le cours ordinaire des
chofes. Cet article eji deM. La riROTTE, docteur ert
Medecine.
D O C TO R A T , f. fti. ÇÉfiJt. modf) titre d’honneur
qu’on donne dans les univerfités à ceux qui ont accompli
le tems d’étude preferit, & fait les exercices
néceffaires pour être promûs à ce degré. Voye{ les articles
D o c t e u r , D octeur en T h éo lo g ie , en
D r o it , en Medecine, &c.
DOCTRINE CHRÉTIENNE, (Hijt. eccléfiafl.')
congrégation religieufe fondée par le B. Céfar dè
Bus, natif de la ville de Gavaillon en Provence, dans
le comté de Venaiffin. La fin de cet inftitut eft dè
catéchifer le peuple, 8c d’imiter les apôtres en en-
feignant les myfteres de notre foi. Le pape Clément
VIII. approuva cette congrégation par un bref folen-
nel. Paul V. p&runautredu9 Avril 1616, permit aux
Doctrinaires de faire des voeux, 8c unit leur compagnie
à celle des clercs réguliers Somafques, pour former
avec eux un corps régulier fous un même général,
D epuis, par un troiûeme bref du pape Innocent