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plantes qui ne différé du polyporus, que parce que la
partie inférieure dii chapiteau eft découpée en petites,
dents longues ôc cylindriques , auxquelles tiennent
des femences rondes pu arrondies. Noya plant,
amer, gener. &e. ;par M. Micheli.' ( / ) ••
ERISSO, (Géog. mod) ville de Macédoine, dans
la Turquie européenne.
ERISSON, RISSON, GRAPIN , f. m. (Marine.)
c’eft .une ancre à quatre ira s , dpnt on fe fert dans
les bâtimens de basbord , ôc dans les galerés. (Z )
ÉRÏSTALIS, f. f. (Hiß. nat. ) pierre, dont parle
Pline , liv* X X X V I I . chap. x , il dit,q.u*elle eft blanche
, ôc quand on la topme ou incline, elle paroît
prendre une nuance rougeâtre ; .c’étoit apparemment
une efpece d’opale. Voyei Opale,
j ERIVAN, (Géog.) autrement GHIRVAN, grande
ville d’Àfie dans la Perfe, fur la riviere de Zen-
gui , ôc capitale de l’Arménie perfienne, depuis que
Cha-Sefi,roi de Perfe, l’enleva aux Turcs en 163 5:
elle eft le fiége d’un patriarche Arménien. M. Chardin
a mieux connu Erivan, qu’aucun de nos voyageurs
, fuivant la remarque de M. Tournefort. Sa
l?ng; eft 63. iS. lat. 40. xo. Elle eft bâtie fur une
colline, ôc toute remplie de jardins ôc de vignes, qui
produifent de très - bon vin. Le kan ou gouverneur
y vient feulement quelquefois fe rafraîchir au fort
des chaleurs , dans des chambres qui font conftrui-
.tes fous le pont de Zengui : fon gouvernement lui
vaut vingt mille tomans , ôc paffe pour un fi beau
poftfj^que les habitans du pays ne connoiffent rien
au-d\r (us; C ’eft fai* doute par cette raifon, qu’une
femme $ Erivan, qui avoit obtenu une grâce du roi
de Perfe , lui fouhaita mille fois , dans les bénédictions
qu’elle lui donna, que le ciel le fît gouverneur
d’Erivan. Article de M. le ÇhevaLier D E J A U CO U R T .
ERKËLENS, (Géog. mod.') ville du duché de Ju-
liers en Alface. Long. 44. 8. lat. 5i. G. ;
ERLACH, (Géog. mod.) ville du canton’de Ber-
he , dans la Suiffe.
• ERLANG, (Géog. mod. ) ville du cercle de Fran-
conie, en Allemagne ; elle appartient au marquifat
de Culemback, ôc elle eft fituée fur la Regnitz. Long.
'28. 42. lat. 4ÿ. 3 8.< .
ERMÈLAND, ( Géog. mod. ) petite contrée du
Palatinat de Marienbourg , en Pologne.
ERMES ok HÈRNES, adj. (Jurijpr.) terres ermes,
font des. terres defertes & abandonnées fans aucune
culture : ce .mot paroît yenir du. latin eremus , qui
fignifie defert, d’oii on a fait herema, dont il eft parlé
dans la loi 4. au code de cenfibus. Papon les appelle
aufli prædia herema ; & la coutume de Bour-
bonnois, terres hermes, en Hart. 33/. fuivant lequel
les terres hermes & les biens vacans font au feigneur
jufticier. Il y a cependant de la différence entre- les
terres ermes & les biens vacans : les premières font
des terres en friche & defertes, dont on ne cqnnoît
point le dernier poffeffeur ; au lieu que les biens vacans
font des biens qui ne font réclamés par per-
fonne, comme une fucceflion vacante. (A )
ERMIN, f. m. (1Comm.) c’eft ainfi qu’on nomme
dans les échelles du Levant, ôc particulièrement à
Smyrne, le droit de douane que l ’on paye pour l’entrée
& la fortie des marchandifes. Les François ont
payé iong-tems cinq pour cent de droit Termin, tandis
que les Anglois n’en payoient que trois. Mais en
vertu de,s capitulations entre la France ôcla Pot te,
renouvellées par M. de Nointel en 1673 , ce droit a
été réduit à trois pour cent en faveur des François j
& de ceux qui vont au Levant fous la bannière de
France. On paye outre .cela un droit qu’on appelle
le droit doré /qui va environ à un quart par cent.
Diclionn. du Comm. ÔC de Chambers. (G )
ERMINETTE, f. f. ( Menuiferie. ) efpece de ha-
çhe un peu recourbée, à l’ufage des Menuifiers ; ces
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ouvriers s’en fervent pour dégroflir leur bois.'
ERNÉE, (Géog. mod.) ville du Maine en France ;
elle eft fituéefur la riviere qui porte le même nom.
* EROMANT1E , f. f i (Divinations) c’étoit une
des fix .efpeceS-de .divination., . pratiquée chez des
Perfes ; elle fe faifoit par le moyen de l’air. Voyez
Divination.
EROSION , f; fi. (Medecine.) .c’eft une forte de fo-
lution de .continuité, qui f e fait1 imperceptiblement,
ôc en .détail; .dans les parties folides du corps humain
, par une chofe acre & mordicante, appliquée
extérieurement ou intérieurement, qui eft d’une activité
moyenne entre les déteriifs ôc l e s cauftiques,
c’e ft-à-dire plus pénétrante que les premiers , &
moins violente que les derniers ; les poifons les
humeurs même de notre corps , qui dégénèrent ôc
acquièrent de femblables qualités, telles que la bile,
l’urine , rendues acrimonieufes : VéroJion eft la même
chofe que la corrojion, que la diabroje, S'iaCpôc/c,
V o y e i Corrosion ,D iabrose, & c. ( d )
E r o s io n , ( Chirurgie. ) maladie des dents §■
qui confiûe dans l’inégalité de leur émail. Cette maladie
eft fort différente de la carie-, en ce que celle-
ci eft un ulcéré en l’os (voyeç Carie) , & que VéroJion
n’eft formée que par des tubercules ôc des en-
foncemens à l’émail.
M. Bunon chirurgien dentifte à Paris, & de Mesdames
de France, qu’une mort prématurée a enlevé
au public, s’étoit donné des peines ôc des foins incroyables
pour faire des obfervations utiles fur les
maladies des dents. Il avoit obfervé la naiffance &
les progrès des dents, avec tout ce qui pouvoit y
avoir le moindre rapport , depuis lent germe dans le
foetus jufqu’à l’âge le plus avancé. Un travail long
foutenu par beaucoup d’ardeur & d’émulation pro-
duifit plufieurs découvertes, & entr’autres celle de
VéroJion. L’auteur a prouvé par beaucoup de faits,
que VéroJion étoit caufée par les maladies de l’enfance
, telles que la petite-vérole, la rougeole, le ra^
chitjs., &c. & que ces maladies île faifoient impref-
fion que fur les dents qui étoient alors renfermées
dans leurs alvéolés. Ainfi, fi l’on étoit exaô fur le
choix des nourrices, on éviteroit ou on éloigneroit
la plûpart des maladies qui tourmentent fi cruellement
l’enfance, maladies d’où provient néceflaire-
ment la mauvaife qualité des dents, qui prépare aux
enfans un enchaînement de douleurs pour toute là
fuite de leur vie.
La carie èft l’effet ordinaire de VéroJion; il eft cependant
reftraint à certaines circonftances : la qua-*
lité des dents, leur plus ou moins de folidité, les iin-
prefîions plus ou moins fortes que Vérofionz faites,
& l’arrangement des dents, donnent plus ou moins
lieu à la carie ; car celles qui font ferrées , mal en
ordre, & difpofées de maniéré à retenir certaines
portions de limons, ou les reftes de quelques alimens
acres ou acides, y font conftammentles plus fujettes.
Quand cés difpofitions n’ont pas lieu, fi VéroJion n’eft
que ftiperficielle, fes impreffions peu profondes (fur-
tout fi les dents en font exemptes, ou foiblement atteintes
dans leurs parties latérales), elles retiennent
difficilement ces particules de limon ou d’alimens qui
les font carier. Si la carie vient à s’y former, elle fera
bien moins de progrès, principalement fur les grofles
molaires & fur celles qui remplacent les molaires dé
lait, pourvû néanmoins qu’on ait eu l’attention d’empêcher
la communication des dents de lait cariées fur
ces fécondés,dents.
M. Bunon , à la première infpe&ion d’une dent
marquée d’érojfion, difoit avec certitude, en fuivant
les principes & le tems de la dentition, que la per-
fonne avoit eu une maladie à tel âge, parce que fes
obfervations lui avoient fait connoître que VéroJion
étoit toujours une affe&ion du germe de la dent, paii
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une maladiefurvenue dans le tems qu’elle étoit encore
dans l’alvéole. Cela eft d’iine grande utilité pour
la pratique : aux exemples que l’auteur en a donnés
dans fes deux traités fur les maladies des dents, j’en
ajouterai un qui me regarde perfonnellement. La carie
d’une fécondé petite molaire de la mâchoire fu-
périeure, m’obligea d’avoir recours à M. Bunon:
avant d’en faire l’extraélion, il me dit que cette dent
avoit fouffert de VéroJion, & que la carie avoit été
un effet de l’altération de la furface émaillée de la
dent ; iL ajouta que les dents fe formant ordinairement
par paire, il appréhendoit que la pareille du
côté oppofé n’en fût pareillement altérée ; il avoit
raifon, & par le moyen d’une petite fonde il me fit
fentir que malgré fa bonté apparente il y avoit un
commencement de corrofîon. Il me conterva cette
dent, en enlevant au moyen de la lime la carie qui
n’étoit qUe fuperficielle, & qui continuant à faire du
progrès, ne fe feroit manifeftée que par des douleurs
cruelles,'dont l’extra&ion de la dent auroit été l’unique
remede.;
Les limes qui fervent à détruire les caries fuperfi-
cielles, font gravées, Plane. X X V , Jig. g. (T )
* EROTIDES ou EROTIDIES, adj. pris fubft.
(.Mytk.) fêtes & jeux inftitués en l’honnenr de l ’Amour.
Les Thefpiens les célébroient tous les cinq
ans , avec magnificence & folennité.
E R O T IQ U E , chanfon, (Poéjiei) efpece d’odë
ana’créontique , dont l’amour & la galanterie four-
niffent la matière. Rien n’eft plus commun dans notre
langue que ces fortes de chanfons, & l’on peut
aflïirer que nous .en avons de parfaites. Nous voulons
que les penfées en foient fines, les fentimens
délicats , les images douces, le ftyle leger, & les
vers faciles. La fubtilité des réflexions , la profondeur
des idées , & les tours trop recherchés,
y font des défauts ; l’efprit & l’art n’y doivent point
paroître, le coeur feul y doit parler. La chanfon érotique
tire encore un grand agrément des images, &
des faits mythologiques que l’auteur y fait répandre
avec goût. C’eft même dans la délicatefle de leurs
rapports & des allufions , que confifte principalement
la fineffe de fon art. Une fiftion ingénieufe qui
raffembleroit tout cela fous un feul point de vû e ,
rendroit une chanfon de cette efpece beaucoup plus
intéreffante, que celle dont les penfées détachées
n’auroient pas cette intime liaifon. Quelques-uns de
nos poètes ont eu le talent de réunir toutes les grâces
dont nous venons de parler, & nous ont donné
des chefs-d’oeuvre en ce genre. Article de M. le Chevalier
D E J A UCOURT.
Erotique (Mélancolie.) Voyc{ Mélancolie.
EROTIQUE, adj. (Medecine.) de ïpeoç, amour, d où
à été formé ipirntoe; c’eft une épithete qui s’applique
à tout ce qui a rapport à l’amour des fexes : on l’em-
ploye particulièrement pour cara&érifer le délire,
qui eft caûfé par le déreglement, l’excès de l’appétit
corporel à cet égard, qui fait regarder l’objet de cette
pamon comme le fouverain b ien, & fait fouhaiter
ardemment de s’unir à lui ; c’eft une efpece d’affection
mélancolique , une véritable maladie ; c’eft celle
que Willis appelle eroto-mania, & Sennert, amor
infanus.
On diftingue l’amour infenfé d’avec la fureur utérine
& le fatyriafis., qui font aufli des excès de cette
paflion, en ce que ceux qui font affeftés de ce’s derniers
ont perdu toute pudeur, au lieu que les amoureux
en ont encore , fouvent même accompagnée
d’un fentiment très-refpeûueux, quelquefois déplacé.
Le délire érotique a différens degrés; quelques-uns
de ceux qui en font afüe&és aiment paflionnément un
objet, dont ils ne peuvent pas fe procurer la joüif-
fiuige y cependant ils confervent la raifon , & fçntent
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parfaitement l’inutilité de leur paflion ; ils avoiient
leur égarement fans pouvoir s’en corriger, parce
qu’ils font portés malgré eux à s’occuper de l’objet
de leurs defirs impuiffans , par la caufie de leur mélancolie
amoureufe (voye^ Mélancolie en général)
: ils éprouvent toutes les fuites de cette maladie
, né penfent ni à manger ni à boire , ils refii-
fent de fubvenir aux befoins les plus preffans & ils
périffent, en fe voyant périr, fans pouvoir fe défendre
de l’affeftion d’efprit quiles entraîne àù tombeau.
D ’autres-reïîentent cette paflion d’une maniéré encore
plus fâcheufe ; ils font agités, tourmentés jour
& nuit par les inquiétudes, les chagrins,- Ia trifteffe ,
les larmes , la jaloufié, la colere même, ôc là fureur,
fentimens auxquels ils fe livrent en réflechiffant fur
leur malheureufe paflion ; & il arrive fouvent qu’ils
perdent l’efprit ôc qu’ils fie donnent la mort lorfqu’iîs
defefperent de pouvoir fe fatisfaire ; ôc au contraire
lorfqu’ils s’imaginent qu’ils feront heureux , & que
leurs defirs feront remplis, ils -fe laiflent aller à des
fentimens de contentement, de joie-îmmôderée accompagnée
de grands éclatsrde rire, lorfqu’ils font
feuls ; ôc quand ils fe trouvent avec d’autres, ils tiennent
à ce fujet des propos extravagans : ils s’exposent
fouvent à des dangers, dans l’elpérance de mettre
le comble à leur bonheur.
On trouve une très-belle defeription des effets de
l’amour exceflîf dans Plaute; in cijlell.acl. ij.fcen. /.
divers auteurs en ont aufli donné de' très-exa&es,
tels que Paul Eginete, lïb. III. de re medicâ, c. xvij.
Galien, lib. deprcecogn. adpojlh. cap. vJ. Valere-Ma-
xime , Amatus Lufitanus, Valeriola, Sennert, &c.
-On trouve dansTulpius un exemple d’'érotomanie,
qui avoit jetté le malade dans la catalepfie : Manget
fait mention d’un amoureux phrénétique avec fievre
violente.
L’amour demefuré ne s’annonce cependant pas
toujours par des fignes évidens, il fe tient quelquefois
cache dans le coeur ; le feu dont il le brûle, dévore
la fubftance de celui qui eft affefté de cette paf-
fion, ôc le fait tomber dans une vraie confomption :
il eft difficile de connoître la caufe dé tous les mauvais
effets qu’elle produit en filence. Tout le monde
fait comment Erafiftrate connut l’amour d’Antiochus
pourStratonice fa belle-mere; en touchant le pouls
à l’amant en préfence de l’objet de fa paflion, lemo-
tion trahit fon fecret : on peut de même découvrir la
véritable caufe d’une maladie produite par l’amour,
lorfqu’on foupçonne cette paflion, en parlant au malade
de tout ce qui peut y avoir rapport, & de la per-
fonne que l’on peut croire y avoir donné lieu. Le
changement fubit du pouls, l’inégalité, ^altération
des pulfations de l’artere qui fe font fentir alors décèlent
infailliblement le fecret de l’ame, fur-tout
lorfque le pouls devient tranquille après qu’on a changé
de converfation.
On voit par tout ce qui vient d’être rapporté, tous
les defordres que produifent dans l’économie animale
les folies de l’amour ; elle conftitue par conféquent
une forte de maladie très-darigereufe, fur-tout lorf-
qu’elle eft portée à un certain degré d’excès où les
remedes moraux, c’eft-à-dire la raifon, les réflexions
, la philofophie, la religion ne font d’aucun fe-
cours, tous autres remedes étant employés prefqu’à
pure perte dans cette affeftion On peut cependant
tenter l’effet de ceux que la Pharmacie peut fournir
de plus convenables à rendre le calme à l’èfprit, en
appaifant l’agitation des humeurs ; tels font les ra-
fraîchiffans, les adouciffans, comme le lait, les émûl-
fions des femertees froides, les tifannes appropriées,
les bains , les anodyns : les préparations de plomb
mifes en ufage avec prudence, peuvent aufli produire
de bons effets, comme étant propres à engourdir
l’appétit vénérien ; on doit accompagner ces re