son veut fe débarraffer pour toujours. On -metcfll c-
<an ce qu’on veut ou qu’on peut reprendre enluite.
-Un juge doit écarter toute prévention, & mettre tout
ffentkiien't perfonnel à Vécart. {O)
E ca rt er, (*' ) Docimaf. le dit du bouton de fin,
•qui étant expofé à l’air aùfli-tôtquel’effai eft paffé,
Jetille & lance au loin de. petits, grains d’argent.
C ’eft ce qui dans les monnoies fe nomme vejjîr.
«Quand'On a laifle figer le «dot jufqu’à un certain
point, alors il ne fe veflit plus, il fe raméfie. Foye{
■î Iaméfier. Un très-petit régulé d’argent, comme
<Eun Trente -deuxième de grain, ne s’écarte point,
mais il fe bourfôuffle, & il garde ordinairement-la
même figure qu’auparavant. Fye%_ Essai. Article de
M. DE FlLLERS.
* Ecarter , Eloigner , Séparer , {Arts mé-
Aianiq.) On éloigne fans effort un objet d’un autre.
Ecarter femble fuppofer quelque lien qui donne de la
peine à rompre. Eloigner marque une diftance plus
confidérable qu’écarter. On fépare les chofes mêlées
-ou du moins unies, & l’on n’a aucun égard à la difi
tance. Les chofes peuvent être féparées & contiguës.
Ecarter, -terme de Brajferie; il fe dit lorfque le
cordon qui eft formé fur le levain autour du dou-
v in , couvre toute la fuperficie de la cu ve, & ne
laifle aucune clairière ni miroir.
Ecarter , v. aft. à l’Nombre, au Piquet & autres
Jeux■ ; c’eft féparer de fon jeu les cartes qu’on juge
mauvaifes-: il y a de l’habileté à bien écarter. Foyeç
Ecart.
* ECASTOR, {Hift. anc.) jurement des femmes
dans l’antiquité , correfpondant à Y édepol, le jurement
des hommes. Ecajlor fignifie par le temple de
Caflor} & èdepol, par le temple de Pollux, V y . C A S TO
R & P o l l u x .
ECATOIR, f. m. (.FourbiJJer.) forte de cifelet qui
fert à fertir ou refferrer plufieurs pièces d’une garde
d’épée l’une contre l’autre. Foye£ la fig. dans la PI.
du Fourbijfeur.
* EGÀTONPHONEUME, f. m. (Mytk.) facri-
fice qu’on faifoit à Mars lorfqu’on avoit défait cent
ennemis de fa -propre main. Les Athéniens & les
Lemniens célébroient 1 ’ écatonphoneume ; il confiftoit
à immoler un homme : deux Cretois & un Locrien
eurent ce rare & cruel honneur. Mais le facrifice
d’un homme ayant révolté les Athéniens, ils fubfti-
tuerent à cette victime un porc châtré, qu’il appelleront
néphrendc, fine renibus. U écatonphoneume paffa
de la Grèce en Italie. SiciniusDentatus offrit le premier
dans Rome ce facrifice , après être forti vainqueur
de cent vingt combats particuliers, avoir reçu
plus de quarante bleffures , avoir été couronné
vingt-fix fois, & avoir reçu cent quarante braffelets.
ECBOLIQUE, f. m. (Thérapeutique.) remededef-
tiné à provoquer la fortie du foetus ; Ion aftion eft
la même que celle des ariftolochiques & des emme-
nagogues , dont les premiers fe prefcrivent pour
faire couler les vuidanges, & les derniers pour provoquer
le flux menftruel ; ou plutôt ce n’eft qu’un
même médicament que l’on défigne fous l’un ou l’autre
de ces trois noms, félon la vue qu’on fe propofe
en l’ordonnant. Ils font compris fous la dénomination
commune üutérin, Foye£ Utérin, (’Thérapeutique.)
donnoit anciennement ce titre à ceux qui étoient
chargés de veiller à l’entretien des églifes, de convoquer
les paroiffiens, d’allumer les cierges avant
l’office, de lire, de chanter, de quêter, &c. en un
mot de remplir toutes les fondions de nos marguil-
liers qui leur ont fuccédé fous un tnom différent,
avec ce que le tems apporte en tout de mieux ou
de pis.
ECÇLESIASTBjf. m. ( Théolog. ) nom d’un des
livres de l’ancien Teftament, ainfi appdlé d’un mot
grec qui fignifie prédicateur, foit parce que l’auteur de
Ytcclefiafle y prêche contre la vanité & le peu de fo-
lidité des chofes du monde, foit parce qu’il recueille
, comme un prédicateur , différentes fentences
ou autorités des fages, pour prouver les vérités qu’il
raflemble.
Les fentimens font partagés fur l’auteur de ce livre
; le plus grand nombre des favans l’attribue à
Salomon : les Juifs ont affûré que c’étoit le dernier
de fes livres, & un fruit de fa pénitence. Quoique
l’Eglife n’ait pas adopté cette derniere opinion, elle
croit pourtant que l’écdéflafle a pour auteur Salomon
; fondée, i° . fur ce que le titre du livre porte
que fon auteur eft fils de David & roi de Jérufalem ;
2°. fur plufieurs paffages qui s’y rencontrent, ôc
qui ne peuvent être applicables qu’à ce prince par-,
nculierement, &c.
Grotius s’eft élevé contre un fentiment fi unanime
, prétendant que l’eccléjiafle eft poftérieur à Salomon
, & qu’il a été écrit après la mort de ce prince,
on ne fait par quels auteurs, qui, pour donner plus
de crédit à leur ouvrage , l’ont publié fous le nom
de Salomon, en obfervant d’y peindre & d’y faire
parler ce roi comme un homme touché & pénitent
de fes defordres pafles ; & la preuve qu’il en apporte
, c’eft qu’on trouve dans ce livre des termes qui
ne fe rencontrent que dans Daniel, Efdras, & les
paraphrafes chaldéennes : allégation bien frivole ,
car Grotius a-t-il prouvé que Salomon n’entendoit
pas la langue chaldéenne ? Ce prince qui furpaffoit
tous les hommes en fcience, & qui ayant commerce
avec tous les potentats voifins de fes états, & avec
leurs fages , pou voit très-bien entendre la langue
d’un peuple aufli proche de lui que l’étoient les Chal-
déens. D ’ailleurs la raifon de Grotius iroit donc à
prouver que Moyfe n’eft pas l’auteur de la Genèfe ,
parce qu’on trouve dans ce livre deux ou trois mots
qui ne peuvent venir que de racines arabes ; & parce
qu’on en trouve plufieurs dans le livre de Job qui
font dérivées de l’arabe, du chaldéen & du fyriaque,
il s’enfuivroit donc qu’un Arabe, un Chaldeen & un
Syrien feroient les auteurs de ce livre, qu’on n’attribue
pourtant conftamment qu’à une feule perfon-
n e , foit Moyfe, foit Salomon. Pour revenir à ce
mélange fi leger du chaldaïque avec l’hébreu dans
Y eccléjiafle, quelques-uns croyent qu’il pourroit venir
d’Ifaïe, à qui l’on attribue d’avoir recueilli & mis
en ordre les ouvrages de Salomon.
Un profeffeur de Wïrtemberg prétend que la véritable
raifon qui empêchoit Grotius de reconnoître
Salomon pour auteur de Y eccléjiafle , c’eft qu’il trou-
voit que pour fon tems il parloit trop clairement &
trop précifément du jugement univerfel, de la vie
éternelle & des peines de l’enfer ; comme fi ces vérités
ne fe trouvoient pas aufli nettement énoncées
dans le livre de Job , dans les pfeaumes & dans le
pentateuque, dont les deux derniers font évidemment
antérieurs à Salomon.
Quelques anciens hérétiques ont crû au contraire
que Yeccléflafle avoit été compofé par un impie qui
ne reconnoiffoit point d’autre vie. Fye%_ le diclionn.
de Trév. Moréry, & Chambers. {G)
E c c l é s ia s t e , Prédicateur : on trouve dans les
hiftoriens du xvj. fiecle, que Luther, quand il commença
à répandre fes erreurs, prit le titre d’ecclé-
Jiafle de Wirtemberg ; & à fon exemple quelques mi-
niftres proteftans fe le font aufli arroge : c’étoient
des prédicateurs fans million légitime. Foye{ M is s
io n . (G )
ECCLESIASTIQUE, f. m. {Théolog.) nom d’un
des livres de l’ancien Teftament, qu’on attribue à
Jefus fils de Sirach : on n’eft point d’açcord fur le
tems où il a été compofé , l’original hébreu ne fub-
fifte plus.
Les Juifs n’ont point mis cét ouvrage au rang des
livres canoniques ; & dans les anciens catalogues
des livres facrés reconnus par le's Chrétiens, il n’eft
inis qu’au nombre de ceux qu’on ïifoit dans l’Eglife
avec édification, & diftingitédes livres canoniques :
cependant plufieurs peres des premiers fiecles l’ont
cité fous lé nom d’È critiire-fainte. Saint Cÿprien, S.
Ambroife & S. Auguftiir l’ont reconnu pour cario-.
nique, & il a été déclaré tel par lés conciles de Carthage
, de Rome fous le pape Gelafe, & de Trente.
Le P. Calmet en attribue là co'mpofition au traducteur
du livre de la Sagefle.
On trouve fouvent dans les manufcrits & dans les
imprimés le livre de Y eccléflaflique cité par cette ab-
bréviation, eccli. pour le diftinguer de l’eccléfiafte
qu’on défigne par celle-ci, eccle. ou eccl. {G)
E c c l é s ia s t iq u e , adj. fe dit de tout ce qui appartient
à l’Eglife. Foye'i E g l is é .
Ainfi Yhifloire eccléflaflique eft l ’hiftoire de ce qui
éft arrivé dans l’Eglife depuis fon commencement ;
M. Fleuri nous l’a donnée dans Un ouvrage excellent
qui porte ce titre : il a joint à l’ouvrage des dif-
cours raifonnés, plus eftimables & plus précieux encore
que fon hiftoire. Ce judicieux écrivain, en développant
dans ces difcours les moyens par lefquels
Dieu a confervé fon Eglife, expofe en même tems
les abus de toute efpece qui s’y font gliflës.' Il ëtoit
avec raifon dans le principe, « qu’il faut dire la véri-
» té toute entière ; que fi la religion eft vraie", l’hif-
» toire de l’Eglife l’eft aufli ; que la vérité ne fauroit
» être oppofee à la vérité, & que plus les maux de
» l’Eglife ont été grands, plus ils fervent à confirmer
» les promeffesdeDieu, qui doit la défendre jufqu’à
» la fin des fiecles contre les puiffances & les efforts
» de l’enfer ». (O)
Nouvelles eccléjiafliques, eft le titre très-impropre
d’une feuille, ou plûtôt d’un libelle périodique, fans
efprit, fans vérité, fans charité, & fans aveu , qui
s’imprime clandeftinement depuis 1728, & qui pa-
roît régulièrement toutes les femaines. L’auteur anonyme
de cet ouvrage, qui vraiflemblablement pourroit
fe nommer fans être plus connu, inftruit le public
quatre fois par mois des avantures de quelques
clercs tonfurés , de quelques foeurs converfes , de
quelques prêtres de paroifle, de quelques moines ,
de quelques convulfionnaires, appelions & réappel-
lans ; de quelques petites fievres guéries par l’inter-
ceflion de M. Paris ; de quelques malades qui fe font
crûs foulagés en avalant de la terre de fon tombeau,
parce que cette terre ne les a pas étouffés, comme
bien d’autres. A ces objets fi intéreflans le même auteur
a joint depuis quelque tems de grandes déclamations
contre nos académies, qu’il affûre être peuplées
d’incrédules, parce qu’on n’y croit pas aux
miracles de faint Medard, qu’on n’y a point de con-
vulfions, & qu’on n’y prophétife pas la venue d’E-
lie. Il affûre aufli que les ouvrages les plus célébrés
de notre fiecle attaquent la religion, parce qu’on
n’y parle point de la conftitution unigenitus, & qu’ils
font l’apologie du matérialifme, parce qu’on n’y foti-
tient pas les idées innées. Quelques perionnes paroif-
fent lurprifes que le gouvernement qui réprime les
faifeurs de libelles, & les magiftrats qui font exempts
de partialité comme les lois, ne féviffent pas efficacement
contre ce ramas infipide & fcandaleux d’ab-
furdités & de menfonges. Un profond mépris eft fans
doute la feule caufe de cette indulgence : ce qui confirme
cette idée, c’eft que l’auteur du libelle périodique
dont il s’agit eft fi malheureux, qu’on n’entend
jamais citer aucun de fes traits ; humiliation la plus
grande qu’un écrivain fatyrique puiffe recevoir, puif-
qu’elle fuppofe en lui la plus grande ineptie dans le
genre d’ écrire le plus facile de tous. Foye{ C o n v u l s
io n n a ir e s . (O )
E c c l é s ia s t iq u e , {Jurifprud.) il fe dit des per-
fonnes & des chofes qui appartiennent à l’églife.
Les perfonnes eccléjiafliques ont d’abord été appelles
c/er«, & on leur donne encore indifféremment
ce nom , ou celui à’eccléjiafliques Amplement.
On comprend fous ce nom tous ceux qui font engagés
dans l’état eccléflaftiqice, c’eft-à-dire qui font def-
tinés au fervice de l’églife, à commencer depuis le
fouverain pontife & les autres archevêques, évê-
quès & abbés ; les prêtres , diacres , foudiacres ;
ceux qui ont les quatre ordres mineurs, & jufqu’aux
Amples clercs tonfurés.
Le nombre des clercs ou ecclèflaftiques étoit autrefois
réglé : il n’y avoit point d’ordination vague :
chacun étoit attaché parïon ordination à une eglife
particuliere, aux biens de laquelle il participoit à
proportion du fervice qu’il lui rendoir. Le concilè
de Nicée & celui d’Antioche ordonnent encore la
fiabilité des clercs dans le lieu de leur ordination.
Préfentement ce ne font ni les bénéfices ni les ’dir
gnités & offices dans l’églife , qui donnent à ceux
qui en font pourvus la qualité de perfonnes-èccléflaf-
tiqiies, mais le caraftére qu’ils ont reçû par le mi-
niftere de leur fiipérieiir eccléflaflique. Pour avoir ce
caraftere , il fuffit d’être engagé dans les ordres de
l’églife , ou au moins d’avoir reçû la tonfure. Le
nombre des clercs n’eft plus limité , l’on en reçoit
autant qu’il s’en préfente de capables, fans qu’ils
àyent aucun titre, c’eft-à-dire aucun bénéfice ni patrimoine
, excepté pour l’ordre de prêtrife, à l’égard
duquel il faut un titre clérical. Foyeç T i t r e c l é r
i c a l .
Les moines & religieux étoient autrefois perfonnes
laïques ; ils ne furent appellés à la cléricature
que par le pape Sirice , à caufe de la difette qu’il y
avoit alors de prêtres, par rapport aux perfécutions
que l’on faifoit fouffrir. aux chrétiens.
Dans le jx. fiecle l’état des moines étoit regardé
comme le premier degré de la cléricature. Photius
fut d’abord fait moine, enfuite leéteur.
Préfentement tous les religieux & religieufes-, les
chanoines réguliers, les chanoineffes , les foeurs &
frétés convers dans les monafteres, les foeurs des
communautés de filles qui ne font que des voeux Amples
, même les ordres militaires qui font réguliers
ou hofpitaliers, font réputés perfonnes eccleflafliques\
tant qu’ils demeurent dans cet état.
On fait néanmoins une différence entre ceux qui
font engagés dans les ordres ou dans l’état eccléflaflique
y d’avec ceux qui font Amplement attachés au
fervice de l’églife ; les premiers font les feuls ecclé-
flafliques proprement dits, & -auxquels la qualité
d’eccléjiafliques eft propre : les autres, tels qiïe les religieufes
& chanoineffes, les freres & foeurs conr
vers, les ordres militaires réguliers & hofpitaliers,
ne font pas des eccléjiafliques proprement dits, mais
ils font réputés tels ; c’eft pourquoi ils font fiijets à
certaines regies qui leur font communes avec les
clercs ou eccléjiafliques, & participent aufli à plufieurs
de leurs privilèges.
On diftingue aufli deux fortes d’eccléjiafliques ; les
uns qü’on appelle féculiers, d’autres réguliers. Les
premiers font ceux qui font engagés dans l’état eccléflaflique
, fans être aftraints à aucune autre réglé
particuliere. Les réguliers font ceux qui, outre l’état
eccléflaflique » ont embraffé un autre état régulier,
c’eft-à-dire qui les aftraint à une regie particuliere ,
comme les chanoines réguliers , tous les moines &
religieux, & même ceux qui font d’un ordre militaire
régulier & hofpitalier.
Lès eccléjiafliques confidérés colle&ivement, for»
ment tous enfemble un ordre ou état que l’on appelle
Yétat eccléflaflique, ou de VEglife , ou le clergé.
Ceux qui font attachés à une même eglife, for»