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fus de chaque angle de Végout. Voyez l'article Verrerie.
Diclionn. du Comm. 8c Chambers. Egout, en terme de Rajfineur defucre, eft une eau
teinte de la couleur du firop, mais où il y en a beaucoup
moins que de fucre. On tire Y égout des. pots fur
lefquels on a changé les pains en les plamotant, &
on les refond, avec les matières primitives. Foye^ Tlamoter & Changer.
E G O U T T E R , terme de Chapelier, qui exprime
la façon qu’on donne aux chapeaux avec la piece
<le cuivre, lorfqu’encore tous chauds & tousmouil-
les, apres etre fortis de la foule, on les met fur la
forme de bois , afin de les drefier 8c de les enfermer.
Foye^ Chapeau. Diciionn. du Comm.
Egoutter une GLACE, terme de Miroitier; c’eft
en faire- écouler le vif-argent qu’on a mis de trop
fur la feuille d’étain avec laquelle on l’étame. On
égoutte la glace en deux différens tems. Premièrement
dans le moment qu’elle vient d’être mife fur le vif-
argent , 8c qu’on l ’a arrêtée avec les boulets de canon
, ce que l ’on fait en retirant un peu les coins qui
tiennent la pierre de liais de niveau fur l’établi. En
fécond lieu, vingt-quatre heures après qu’elle a été
étamée, en l’ôtant de deffus la pierre, 8c la portant
fur la table de l’égout. Foyel Egout. Diclionn. du
Comm.
E G O U T T O IR , f. m. (Marine.') c’eft un treillis
dont onfe fert pour mettre égoutter le cordage qui
Vient d’être gaudronné. Voyt{ Marine, Fl. X & X I .
le plan & la vue d'une étuve pour les cables. (Z ) Egouttoir , terme de Canonnier j ce font des ais
affemblés les uns contre les autres, mais qui ne font
pas joints tout-à-fait, fur lefquels on pofe les formes
de carton quand elles ont été dreflees. Ces ais font
quelquefois troués de diftance en diftance. Foyer Cartonnier. On s’en fert auifi dans quelques manufactures
de papier. Diclionn, du Comm.
Egouttoir, cke^les Canonniers, eft un grand
chalîîs de bois de cinq ou fix piés de long & de trois
ou quatre piés de large, qui a un rebord tout-au-tour
& d’efpaçe en efpace des traverfes de bois. On pofe
les formes fur Yégouttoir à mefure qu’on les fabrique
; & l’eau qui en découle va fortir par une efpece
de gouttière pratiquée à un des coins de Y égouttoir,,
& tomber dans une efpece de tonneau appellé le
tonneau du bout, parce qu’il eft placé au bout de 17-
gouttoir. Voyez les Planches du Cartonnier.
Egouttoir, infiniment dont les Marbreurs fe -
fervent pour égoutter les feuilles de papier en for-
tant du baquet.
Les Marbreurs ont deux fortes #égouttoirs différens
: les uns fe fervent d’une claie à-peu-près de
la grandeur d’une feuille de grand papier qu’ils po-
fent obliquement au-deffus d’un baquet, & fur laquelle
ils appliquent la feuille du papier qui vient
d’être marbrée. L’eau dont la feuille étoit chargée
.s’égoutte 8c retombe dans le baquet.
L’autre efpece d'égouttoir eft une efpece de double
chaflis fait de petites lames de bois entre-lacées,
fur chaque côté duquel on peut appliquer quatre
feuilles de papier : ces deux chaflis font affemblés à
charnières par en-bas, & s’ajuftent fur une auge ou
gouttière portée fur deux petits tréteaux. L ’eau qui
découle des feuilles de papier tombe dans la gouttière,
&; va fe rendre dans un feau qu’on a mis au-
deffous. Foyeç la Planche du Marbreur.
EG RA, ( Géog. ) ville de Boheme fur la riviere
d Eger, à 1 extrémité du royaume 8c des frontières
du haut Palatinat. Elle étoit autrefois impériale, &
elle-eft préfentement fujette à la maifon d’Autriche ;
fa diftance eft à quatre milles d’Allemagne, d’Eln-
bogen, à neuf d’Amberg, à vingt de Prague, à qua-
tre-.vingt-deuxfN. O. de Vienne. Lang. j f . lat.So. z.
Cette ville a ete brûlée en 1 270 3 a fouffert de
E G R
grands malheurs pendant les guerres civiles de reli-
gion, a ete prife & reprife dans les dernieres cam-
.fe B°heme d<î "7 4 î- En >3 5° y extermi-
na cruellement tous les Juifs ; malheureufe nation
dont on se it joué fans pitié dans tous les pays de 1 Europe . En 1634 l'empereur Ferdinand I I .y St afr
fafliner le célébré Albert Walftein, fous prétexte d’u-:
k tcm s n’a jamais développée^
Gafpard Brufch.ns poète & hiftorien, né à Egra en
l ü y fut I b H aflafiîné par quelques gen-
^ cTvrF d‘ 1
J 2 Ï Ï ? , . H H eft un terme qui fe dit
des peces d étoffés qm ne font point emballées, &
il n eft guere ufite que dans la province de Berry J
U vous mvcyt dix p u a sd t firg. égrninét :,
dire qui n ont ^omt d emballage. Biüionn. de ComJ
merce 6* de Trévoux. '
. E G R A P P £ R > y. a â . (.Jardinage.) c’eftôter la'
grappe ou la râpe d’un mufeat, d’un chaffelas, d W
raii ‘"»„P0"*'™ {airc du vin plus exquis. (K)
é g r a t i g n é e , ( m an ié r é ) | H efpece de'
peinture a frefque que les Italiens nomment en un'
leul mot ,fgraffitto.
C ’eft un genre de peinture qui confifte dans la pré,'
paration d un fond noir de ftuc, fur lequel on ap p lique
un enduit blanc ; & en Ôtant cet enduit avec
une pointe de fer , on découvre par hachure le noir,
M Ies ombres, ce qui forme une efpece ds'
clair-obfcur imitant l’eftampe.
Les gens de l’art favent que Polidore de Carava-i'
ge, qui a exécute la plùpart de fes ouvrages à fre fj
que & d une meme couleur, à l’imitation des bas^
reliefs,, s eft fouvent fervi dans cette forte de pein-i
ture, de la manière égratignés. Cette maniéré ■
beaucoup de force, & réfifte mieux aux injures du'
tems que toute autre ; mais elle a un effet fi dur 6c
■ B ! * la vu e . que tout le monde a pris le'
parti de 1 abandonner. André Cofimo qui a le premier
employé les ornemens dans les ouvraees d e
peinture moderne, eft aufli, je crois, le prenfier qur
ait travaille de clair-obfcur dans la maniéré égnàd
U S Voyez Us écrits fur U Peinture -.Udmionnairedes
Beaux-Arts; de Piles , &c. Article de M. U Chevalier DE J AV COURT.
, EGEA™ N E R , V. aft. en terme de Bécoupturi
c eft former fur une piece de fatin diverfes figures J
en effleurant la fuperficie de l’étoffe, & la coupant
leion les deffeins qu’on y a tracés, avec des inftru-
mens à-peu-près comme des canifs ébréchés 6c
denteles de la même maniéré qu’une fçie. *
Egratigner ; il fe dit dans VArt d’écrire, d’une
main peu exercée qui forme des jambages maigres '
parce quelle ne manie pas fa plume librement’
qu elfe n a pas le pouce ferme, le tranfport du braî
facile, le mouvement des doigts aifé ; ou que le papier
étant d un trop gros grain, ou verni , la plume
a peine à couler.
f EGRATIGNOIR , f. m. en terme de Découpeur -
ett un infiniment fort tranchant 8c dentelé comme
une lc ie , dont on fe fert pour découper feulement
la luperncie d’une piece de fatin. ^ .E gratigner '
& la Planche du Découpeur.
EGRAVILLONNER, v. aft. ([Jardinage.) eft une
operation que l’on fait aux arbres encaiffés, après
leur avoir retranché leur motte tout-autour & au-
deffous, d’environ les deux tiers. On retire d’entre
les racines, avec là pointe de la ferpette ou avec
une cheville de fer, une grande partie de la terre ^
afin que les racines puiffent mieux goûter la bonne
terre dont on le regarnira, & prendre une nouvelle
vigueur. (K )
EGREFIN ou EGLEFIN, (Hijl. nat. Ichtkiolog.y
<4gltjinus ; poiffon de mer dont la tête, la bouche
8c
E G U
& les yeux font fort grands : le deffus de la tête eft
convexe fur fa longueur, & le bout de la mâchoire
inférieure terminé par un filet charnu & pendant.
Ce poiffon a quatre oiiies de chaque côté, deux nageoires
près des oiiies, deux au-deffous, trois le
long du dos, & deux autres entre l’anus & la queue ;
le corps eft marqué de quelques taches noires. Vé-
glefin eft fréquent en Angleterre & en Ecoffe : fa
chair eft molle. Rond. hijt. despoijfons. Foyer Poisson.
(/)
EGRISER, en terme de Diamantaire, c’eft froter
deux diamans cimentés chacun fur un bâton,pour les
ébaucher, & leur faire les pans & les facettes qu’on
veut leur donner : c’eft la feule maniéré de les tailler
, rien ne mangeant le diamant que lui - même.
Foye£ PI. I. du Diamantaire, vig. fig. i . qui repréfente
un ouvrier qui égrife ; 8c la fig. 6. du bas de la
Planche, qui repréfente deux égrifoirs & leurs appartenances.
Sur l’un des égriloirs font les deux
mains d’un ouvrier qui tient deux bâtons à égrifer
appuyés contre les chevilles de l’égrifoir, & qui
frote les deux diamans montés avec du ciment l’un
contre l’autre, pour en abattre le fuperflu. Foyeç Egrisoir.
EGRISOIR, f. m. en terme de Diamant, eft une double
boîte, au-deffus de l’une defquelles on frote les
diamans montés au bout des bâtons , l’un contre
l’autre, pour en abattre le fuperflu. Foye^ la fig. /.
Planche I..du Diamantaire, & La figure 6. de la même
Planche.
B B B B , eft la boîte de bois partagée en deux par
une planche qui traverfe d’un côté à l’autre, & fortement
arrêtés fur l’établi par le moyen de trois
pattes de fer. E , la boîte dans laquelle on ferre les
éclats de diamans qui n’ont pas pû paffer par le fond
criblé de là première boîte au-deffus de laquelle on
egrife. Cette première boîte eft fermée par un couvercle
qui gliffe dans deux rainures pratiquées en
queues d aronde. Dans l’autre boîte D on met une
boîte de cuivre I , qui en occupe le fond ; & par-
deffus celle-ci une autre du-même métal F, dont
le fond eft criblé d’un grand nombre de trous, au-
travers defquels paffe la poudre de diamans, qui
tombe dans la première boîte I ou G. La fig. H repréfente
la fécondé boîte F vûe par-deffous, pour
mieux voir les trous dont le fond eft criblé. Environ
au milieu des longs côtés de la boîte D , font fixées
deux chevilles de fer C C , contre lefquelles on appuie
les deux bâtons à égrifer, ainfi que la figure le
repréfente ; enforte que l’autre extréiüité du bâton
• fert de levier, qu’on fait agir avec les deux mains.
EGRUGEOIR, f. vn. (CorderieY) infiniment qui
reffemble à un banc, qui n’a que deux piés à un de
fes bouts, 8c qui eft garni à cette extrémité d’une
rangée de dents femblables à celles d’un rateau : l’autre
bout qui porte ç>ar terre, 'eft chargé d’une pierre.
En peignant l’extremité du chanvre femelle avec les
dents de Yégrugeoir, on fait tomber le chénevi avec
fes enveloppes. Foye^ l'article C hanvre, & les figures
de Corderie.
EGUE-LE-CUINGIL, (Géogr. mod.) ville de la
province de Héa, au royaume de Maroc en Afrique.
EGUILLES d’Eperon , (Marine.) de Tré ou Trevier. Foye^ Aiguilles. (Z)
EGUILLE, AIGUILLE ou POINÇON, dans les
formes des combles, voye[ P O IN ÇO N , & La figure ty.
Planche du Charpentier, n°. z o. Eguille ou Aiguille de Peintres en émail. Ces
aiguilles ont environ quatre pouces de longueur :
elles font d’acier. •
Un peintre en doit avoir au moins deux, dont
l’une foit pointue par un bqut, un peu plate, & faite
en dard, groffe par le milieu comme une moyenne
plume à écrire ; 8c l’autre bout en forme de fpatule,
Tome F.
E G U 433 large comme l’ongle du doigt, & à-peu-près de l’é-
paiffeur d’un fou-marqué, mais fort polie.
L autre doit être pointue parles deux bouts, dont
l’un comme une aiguille à coudre, 8c l’autre un peu
plus gros 8c tant-foit-peu plat par la pointe. Le bout
pointu fert pour étendre les teintes furies ouvrages,
& 1 autre pour les prendre & les porter à leur place,
quand il en faut une certaine quantité ; ce que la pratique
apprendra mieux que tout ce qu’on pourroit
dire.
On fe fert aufli d’une aiguille de buis ; c’eft un
petit morceau de buis bien fec , à-peu-près de la
longueur des aiguilles1 d’acier, qui doit être très-
pointu par un bout, 8c par l’autre un peu moufle &
fondelet : celui-ci fert à effacer les défauts, 8c le
côté pointu à approprier les parties de l’ouvrage qui
quelquefois fe trouvent boiieufes 8c mal unies, ce
que vous connoîtrez à la pratique. Eguille à coudre, (Reliure.) les couturières
coufent les feuilles des livres avec de grandes égaillés
courbes. Foye% COUDRE , & PI. J. de Reliure,
figureS.
EGUILLETER LES CANONS, (Marine.) c’eft
les amarrer différemment 8c plus fortement, pour
réfifter au mauvais tems, ou lorfqu’on croit pouvoir
être du tems fans en faire ufage. (Z )
EGUILLETTES ou AIGUILLETTES, (Marine.)
on donne ce nom à des mâts dont on fe fert lorfqu’on
carenne un vaiffeau, pour foûtenir 8c renforcer les
mâts de ce vaiffeau : ce font aufli les mâts qui renforcent
celui d’une machine à mâter.
On appelle aufli éguilleetes, de menues cordes qui
fervent à divèrs’ ufages dans le navire
Eguillettis de voiles, ce font des boffes (ou cordages)
qui fervent à dans les rateaux. tenir la tête des grandes voiles
Eguillettes de bonnettes, ce font les mêmes cordes
qui fervent à lacer les bonnettes aux voiles. (Z ) Eguillettes, (Mar.) ce font des pièces qu’on
met fur le ferrage, comme les allonges font deffous,
pour renforcer tout vaiffeau qui porte beaucoup de
canons : elles font une nouvelle liaifon entre le bas
& le haut du bâtiment, & fortifient les endroits que
la quantité de fabords affoiblit, étant pour cet effet
polées entre chaque fabord. Foyeç Marine ; Plane.
F I . fig. 47. la forme d’une éguillette; & Planche F .
figure^ 1. n°. 30. la maniéré dont les éguillettes font
placées. (Z )
* Eguillettes , terme de Pêche, forte dé poiffon
appellé ainfi dans la Bretagne, & que l’on nomme
ailleurs orphie. Foyeç Orphie. Voici la maniéré de
faire cette pêche, qui dure depuis le mois de Mars
jufqu’âu mois de Juin, plus ou moins, fuivant l’éta-
bliffement 8c l’expofition des côtes , que ce poiffon
vient ranger, comme tous ceux du même genre qui
font en troupes 8c par bandes. Les pêcheurs fe mettent
la nuit quatre dans un de leurs bateaux ; l’un eft
placé à l’avant avec un brandon de paille enflammée
dont l’éclat attire les orphies, & les trois autres ont
des foiiannes ou dards en forme de rateaux, avec
une douille de fer où le manche eft reçu. Ces inftru-
mens ont au moins vingt tiges ou branches barbelées
, de fix pouces de haut, & fort preffées. La tête
du rateau n’a au plus que treize à quatorze pouces de
long, avec un manche de la longueur de huit, dix
à douze piés. Quand les pêcheurs voyent les orphies
ou aiguillettes attroupées, ils lancent léur dard , &
en prennent fouvent plufieurs d’un feul'coup. Comme
le bateau dérive doucement, la manoeuvre de la
pêche n’effarouche point les orphies. Les pêcheurs
qui font les plus heureux, en peuvent prendre juf-
qu’à douze ou quinze cents dans une feule nuit ; mais
il faut qu’elle foit fort obfcure, & que le tems foit
de calme plat, ainfi que pour toutes les autres pê