
Ans de J. Ç.v Ârtpdl Rome'.
545 Poil Confulatum Bafilii , anno II. 1296:
544 Poil Confulatum Bafilii anno I I I . 1297
545 Poil Conf. Baiüii j anno I V 3 & ainfi 1298'
années Juivantes 3 en ajoutant
un ae chaque année. Cette manière de
compter les années 3 P ost Consu-
LATUM B aSILII A$2*0 PRIMO, en
» 542 , eft très-comm'Une-, & c eft celle
de Jufiinién dans fes Novelles, 6’
des Papes dans leurs Lettres. Mais
' i l y en a une autre plus ai fée qui
ejl de Victor de Tunnone. I l marque
. C an 542 j par Inféconde année d’après '
le Confulat de B n f le , du-lieu de le
marquer par la première y Van 54$,
par la troificjne année 3 au-lieu de la
jeconde après le même Confulat, &
ainfi des autres 3 en comptant toujours
une année plus- que n en comptent
ceux qui marquent Vait^c^l par
T .la première année après le Confulat *
de Bafile. La manière de compter de
Victor „quoiqueplus rare qüe Vautrey
ne doit point être oubliée. Ceux qui
la négligent font expofés a des Ana-
ckronifnes d‘un an.
I l ny a plus de Çonful jufqu k
Jufiin le jeune y qui en prit le titre le
premier Janvier de Van, 566 , & en
transfera le nom & la dignité aux
feuls Empereurs. C’était la 2>f*année
après le Confulat de Bafile ,■ félon
laplus commune manière de compter y
# ou la 26« félon la moins commune,
què nous avons dit être' de Viclor de
Tunnone. Depuis ce temps 3 les- Empereurs
furent les feuls Confuls 3 &
çkaçun d'eux pour une fois feule-
ment ; de manière qu après leur premier
Confulat y on comptoit les an*
nées fuivam-’s avec la formule P ost
C o n s ulatum , jufqu a ce qu'ils
çejfajfent de régner 3 ce qui fut imité
par les premiers Empereurs François
(V o y e z Pagi, Crit. ad an. 567, 8e
Muratori, Annali d’Italia3 t. i ï j 3.
P P - 464 > 468,-)
CONSULAIRES, ou de famille (médailles).
Le Roi Servius - Tullius fut le premier fous
lequel op frappai Rome de la monnoie de bronze,
Servius Rex primas fignavit as , dit Pline. Ce
Prince y fit graver la figure d’un boeu f, ou -d’an
bélier , fuivant le même Auteur. Varron, dans
les fragmens qui nous rèftent, 8e Gafliodore,
( Cajftod. Var. I. v u . 32.) attribuent de même
à Servius - Tullius P origine de la monnoie
de bronze, fl n’y en eut point d’autre à Rome
avant Pas 485 de fa fondation. Toutes les
pièces qui furent frappées dans cet intervalle*
de temps, étoient, ou des djfes<3jou- des parties
de 1W , telles que les femijfes, quadrant CS. , Jèx-
tantes , Ordinairement, pour marquer la valeur
de chaque pièce de monnoie , on y gravoit
autant de points qu’elle valoir d’onces. Les,cabi-
x nets des curieux font encore aujourd’hui remplis
de ces anciennes monnoies. Le Père du Mqlinet
. a donné les deftins de quelques-unes , dans fon
cabinet de Sainte Geneviève j fon exemple- a £té
fuivi par Béger , dans le tréfor\de Brandebourg,
par Baudelot, dans fes réflexions fur les deux plus
î anciennes monnoies d’or Romaines , 8c par le
j P. de Vitry, dans un article des Mémoires de Trévoux.
Ces ajfes font véritablement les plus anciennes
médailles latines. Les médailles' des familles
Romaines, qu’on appelle communément,
médailles Confulaires , n’ont été frappées ( au
moins la plupart ) nî par les ordres^de ceux dont
elles portent le nom, ni même, de leur vivant.
■ C’étoit les Directeurs de la monnoie, autrement
; les Triumvirs Monétaires , qui commencèrent a y,
] faire mettre les noms de leurs, ancêtres eu des
hommes illullres de leurs maifons. Ii y a grande:
i apparence que cet ufage ne s'efl, introduit que
vers le milieu du feptième fiècle de Rome. Si l ’on
avoit en effet frappé des médailles Confulaires dès
J e temps où la monnoie d’argent commença d’avoir
cours, nous nous appercevrioris-d’une très*grànde
1 différence entre celles de ces médailles-qui furent,
j frappées les premières, & celles qui ne remontent
pas au-delà de Jules-Céfar 8c d’Augufte 5
nous* diftingueïions les progrès que l’art de battre
! monnoie a fait infenfiblement depuis fon commencement
jufqu’à fa perfection. Mais fi l’on compare
entre-elles les médailles des familles Romai-
j nés, on verra au contraire qu’elles pâroifTent
prefque toutes d& la même fabrique , 8c qu’il n’y
a entre les plus imparfaites 8c celles qui font les
1 mieux frappées qu’ une très-légère différence 5 en
| forte qu’on fera forcé de convenir que même les
: plus anciennes font d’un temps où l’art commen-
çoit déjà d’approcher de fa perfection. Cette ref-
I femblance , qui eft frappante, porte à croire que
: l’ ufage de graver fur la monnoie les noms des
1 grands Hommes 8c des Magiftrats, ne s’efl intro-
[ duit à Rome que vers le temps de Marius 8c de
1 Sylia.
! Les médailles Confulaires forment une fuite
1 nombreyfe , qui pourroit aller jufqu’ à deijx ou
| trois mille. Elle offre peu de chofes curieufes., foit
: pour les légendes, foit pour les types, fi ce n’eft
1 dans les médailles qui ont été frappées depuis fa
I décadence de la République , 8c qui d'evroient
, commencer naturellement |a fuite des. Jmpé-r
! riales. Avant ce temps, ces médaille? portent
fimplement la tête de Rome cafquée,. ou celle de
quelque Déité, 8e: le revers eft ordinairement une
' Victoire traînée dans un char, à deux ou à Quatre-
|S chçvaux.
C O N
Il eft vrai que vers le feptième fiècle de Rome,
les Triumvirs Monétaires fe donnèrent la 'liberté J
de mettre fur ies médailles lés têtes des hommes
illullres, qu’ ils comptoient parmi leurs^ ancêtres,
& de les y repréfenter, foit fous leur figure pro- >
pre , foit fous celle de la Divinité tutélaire de leur
famille. Cet ufage eut lieu jufqu’ à la décadence
de la République, que l’on commença à graver
fur les médailles les têtes de Jules-Céfar, des
Conjurés qui le tuèrent, des'Triumvirs qui envahirent
la fouveraine puiffance , 8c de tous ceux
qui eurent depuis parc au gouvernement. Car jufqu’à
cette époque, il né fut permis à perfonne de
graver fa tête fur la monnoie. Ce privilège étant
regardé comme une fuite de la royauté, dont le
;nom même fut jufqu’alors odieux aux Romains.
Quand donc vous trouverez fur les médailles
Confulaires la tête de Romulus 8c des premiers
.Rois des Romains, celles de Metellus, de Réguius,
de Cald'us, ou d’autres femblables, il-ne faut
pas croire qu’elles ayent été frappées du vivant de
.ceux qu’ellesjrepréfentent, puifque du temps des
R o is , par exemple, la monnoie d’argent i f était
pas en ufage î mais dans la fuite quelques-uns de
leurs defeendans, étant chargés du foin des monnoies,
en ont fait battre enThonneur de leurs ancêtres,
comme un monument 8c une preuve de
leur propre noblefife.
Il faut obferver pour l’arrangement des Confulaires
, qu’elles font prefquè toutes d’argent, 8c
de la troifième grandeur ( parce que ce font, ou
des deniers Romains , ou des quinaires, oii des
feftercesjv qu’on' en trouve néanmoins de tout
métal, 8c même des trois grandeurs 4^ns le bronze
j mais avec cette différence qu a peine en a-t*on
50 ou 60 d’o r , 8c 400 de bronze î au-lieu que
l’on en conncût près de 2000 d’argent. G’eft pourquoi
on place l’or & l’argent avec le petit bronze ;
& l’on met à ia fuite les grand 8c moyen bronze
mêlés enfemble. ‘
Dans le Thefaurus Morellianus , qui eft l’ouvrage
le plus étendu fur les médailles Confulaires 3
on trouve i c 6 familles Romaines, dont il a fait
gtaver 2415 médailles, fans comprendre dans ce
C O N 183
nombre les médailles qu’on n’a pu attribuer a aucune
famille particulière, 8c qui vont à 13 5 , ni
les médailles Confulaires , qui ne fe trouvent que
dans lçs faftes de Goltzius.
Kâ fuite de? familles fe peut faire en deux manières:
i ° . coipme Urfin l’a faite , c’eft-à-dire >
par ordre alphabétique des noms différens des familles
, qui fe lifent fur les médailles , niêttant
enfemble toutes celles qui paroiffent appartenir à
la même maifon. Cette manière a moins d’agrément
j mais elle eft réelle 8c véritable ÿ i Q. comme
:Goltzius l’a faite , c*eft-à-dire , par les faft.es
Confulaires, mettant à chaque année les médailles
.des Confuls de cette année. Cette fécondé manière
eft belle 8c favante 5 mais par malheur elle
n a que de l’apparence, 8c dans la vérité l’exécution
en eft impoffible. D’abord nous n’ avons aucune
médaille des premiers Confuls > depuis l’an
244 jufqu’à l’an 485, ce qui a obligé Goltzius de
mettre à leur place feulement les noms de ces
Màgiftrats , félon qu’ils fe trouvent dans les faf-
.tes. Enfuite depuis l’an 48 y jufqu’à l’empire d’Augufte
, les médailles que Goltzius rapporte n’ont
'é té frappées R ni par les Confuls , ni^ pour
les Confuls dont elles portent le nom , mais feulement
par les Monétaires, qui étant de la même
famille, ont * voulu conferver leur nom' ou celui
de leurs ancêtres.
Les médailles Confulaires n’ont point été contrefaites
auflî fréquemment que les médailles des
Rois Grecs 8c les Impériales. Comme on-a moins
d’empreffement à rechercher cette efpèce de médailles
, dont il y a peu de belles fuites, lesfauf-
faires n’ont pas autant cherché à les contrefaire
que les autres. D’abord on en trouve peu
d’une confeFvation affez parfaite , pour être propre
à former un beau moule j de plus , à l’exception
des Confulaires 3 reftituées par l’ordre de
l’Empereur Trajan 8c de très-peu d’autres, toutes
ces médaillés ne valent guère que leur poids 5 ce
qui n’a pas' donné lieu aux faulfaires de les imiter*
On ne .croit pas qu’il y en ait de coin- moderne f
mais on n’aflureroit pas non plus qu’il ne puifle
s’en trouver de moulées.