
feulement qu'Enyalius eft un furnom de Mars.
Macrobe le die pofitivement , & les poètes , à
l'exemple d'Homère, lui donnent cette épithète.
D ’autres difent qu'Enyalius eft le fils d'Enyo ou
de Bellone, E>vS$ J ta?. Cependant Denis d'Ha-
licarnaffe , qui dans fon fécond livre dit qu'Enya-
iïus chez les fabins étoit le même que Quirinus 3
ajoute qu'on ne fait pas bien au vrai fi Enyalius
eft Mars, ou quelqu'autre divinité égale à Mars
en puiflance & en honneur j qu'à la vérité , il
en eft qui difent qu 'Enyalius eft le dieu qui pré-
fide à la guerre & aux armes ; mais que d'autres
les diftinguent. Voye^ Enyo , d’où ce mot vient.
E N Y O . Quelques auteurs difent que le dieu
Mars portoit le nom d‘Enyalius, parce qu'il étoit
fils de Jupiter & d‘Enyo 3 déefie de la guerre.
Stace dit qu 'Enyo préparoit les armes , les chevaux
& le char de fon fils, lorfqu'il alloit au
combat. Phurnutus , dans fon traité de natura
deorum , rapporte que les auteurs varient fur l’origine
& les fonctions A*Enyo : les uns difent qu’elle
étoit mère , les autres foutiennent qu'elle étoit
fille , d’autres enfin atteftent qu'elle étoit fîmple
nourrice du dieu Mars 5 mais il ajoute que tous
les mythologiltes s'accordent à dire qu ’Enyo,
en grec , fignifie qui donne, q%i excite, le courage
, la valeur & la fureur dans le coeur des
combattans. L'interprête de Lycophron dit
qu ‘ Enyo} foeur des Gorgones, étoit une épithète
que l ’on donnoit à Junon. Héfîode , dans fa
Théogonie, attefte c\\iEnyo étoit fille de Phorcynos
& de Ceto -, & par conféquent qu’ elle étoit foeur
des Phorcinides. On lit dans Paufanias, qu'£/zyo,
ainfi que Pallas, préfidoit à la guerre, & la ;
dirigeoir.
ÉOLE , fils d’Hipothès , defeendant de Deu- ■
calion 5 ou fils d’H ellen, fils de Jupiter j ou fils
de Jupiter mêm e ,'fu t le dieu ou le roi des :
vents. « Dans un antre vafte & profond Eole ■
*> tient tous les vents enchaînés , dit Virgile, j
» tandis que les montagnes qui les renferment, ;
» retendirent au loin de leurs mugiiTemens. Ce
*» dieu qui les gouverne, affis fur la plus élevée
» de ces montagnes, appaife leur furie & s’op-
„ pofe à leurs efforts 5 s’il ceffoit un moment de
» veiller fur eux, le c ie l , la terre, la mer,
» tous les élémens feroient confondus. La fageffe
„ de Jupiter, qui a prévu ce danger, les a ern-
» prifonnés dans des cavernes 'obfcures, & les a
» chargés du poids des plus hautes montagnes.
,, Il leur a en même-temps donné un roi, qui
» sût à propos, fuivant les loix qui lui feroient
» preferites, les retenir dans leurs prifons, ou
,, les mettre en liberté». Junon voulant éloigner
Énée de Tltalie, pria Eole d’exciter une tempête.
Aufli-tôt il enfonça fa lance dans le flanc
de la montagne, & l'entrouvrit. Tous les vents, , à l inftant, fortirent impétuçufement de leurs
cavernes, fe répandirent fur la terre, fur la mer ,
& excitèrent la plusaffreufe tempête. Ulyfie étant
venu confulter Eole fur fon voyage, & lui demander
les moyens de faire une heureufe navigation
, Eole lui donna les vents enfer.més dans
une peau de bouc , & lia lui-même cet/outre
dans fon vaiffeau avec un cordon d’argent, afin
qu’il n'en échappât pas la moindre haleine : il
laiffa feulement en liberté le zéphir, auquel il
donna ordre de conduire les vaifléaux. Mais les
compagnons d'Ulvffe s'imaginant que cet outre
renfermoit des tréfors, donc Ulyfie ne vouloit pas
leur faire part, prirent le temps qu’il étoit endormi
pour ouvrir l'outre. Dans le moment les
vents fortirent avec fureur , & excitèrent une
horrible tempête, qui les fit prefque tous périr.
Homère ajoute (\\x Eole voyant revenir Ülyfle
après la tempête, le renvoya avec indignation,
comme un homme chargé de la colère des dieux.
On donne à Eole douze enfans, fix filles & fix
garçons, qui s'étoient mariés .enfemble, les frères
avec les foeurs.. On dit qu'une de ces filles-fut
féduite par Neptune Changé en taureau. C e font
apparemment les douze vents principaux, qui fe
melent fouvent dans les orages. Il eut pour fils
Créthéus, Salmonée & Sifyphe. Voye^ jPé l ia s ..
Le feul monument fur lequel on voie le nom.
de ce dieu, eft une infeription rapportée par
Muratori. T k e f infer. 197$. 4.
A E O L . C O N T I . N U A T O R I
C A L . F A V S T I N I A N U S
. . . . . . . . M I L
L E G. I I. . . . k .
Y. S .,L . M .
Sur un tombeau antique ( Antiq. hort&. lib. 3,
P. 8. ) Fontânini a reconnu Bacchus appuyé fur
Eole. Ce.dernier eft repréfenté avec delà barbe
& des aîles. Bacchus eft conduit à. Ariadne par
E o le , dont elle avoit imploré le fecours.-
EOLXENNES ; ce font* fept petites ifles,
placées entre l’Italie & la Sicile, appellées au-"
jourd’hui les ijlts de Lipari, dont la principale
eft remplie de volcans : ce qui fit placer dans
cette file les forges de Vulcain, d’où elle prit le
nom de Vulcanie ; enfuite étant gouvernées par
E o le3 elles en portèrent aufli le nom. Homère ne
parle que d'une file éolienne 3 qu’il dit être flottante,
ceinte tout autour d'une forte muraille
d'airain, & bo.rdée en dehors de rochers e£-
carpés.
ÉORIES. Voyei A létides.
ÉOUS , un des chevaux du-foleil, qui défigne
l’Orient. Orient,
E P A
É P A CH T É E S , fêtes que -les athéniens célé-
broient en l’honneur de Cérès, & en mémoire
de la douleur qu'elle reffentit en apprennant
l’enlèvement de fa fille. Ce mot eft compofé dé
t7r) sur3 & de ct%6osf douleur
É PACR IUS ( Jupiter ) , , ou des
montagnes | ' eft placé fur plufieurs médailles , &
fur des pierres gravées. On ta voit aufli fur un
médaillon très-rare, avec Neptune & Pluton,
& l’infeription ©s<u AKPAOi, dii montani.
É PÀ C T E S . L'année folaire commune contient
36y jours, & l'année lunaire commune 3J4- P Y
a donc dans la première onze jours de plus que dans
la fcconde. Ainfi pour égaler l’année lunaire à
la folaire, il faut ajouter onze jours^ à la première
, & ces onze jours font ce qu’on appelle
épaftes. Elles augmentent d'un pareil nombre chaque
année commune, parce que 1e cours de la
lune avance d'autant fur celui du foleil. Les années
biflextiles étant, de 366 jours , la lune avance
de 12 jours fur ta foleil ces années-là. Mais tas
calendriers, tant l'ancien que le nouveau, font
arrangés de manière qu'on n’y fait aucune attention
aux années biflextiles , & qu’on fe contente
d’augmenter les épaftes du nombre onze comme
dans les années communes. Il n’y â que l’année
du cycle de dix-neuf ans, précédée de Yépafte
29 , jufqu’à la réformation du calendrier, & celle
qui a 1 pour nombre d’o r , depuis 1 y96 jufqu’ en
-î 900 exclufivement, quêtas computiftes augmentent
tas épaftes de 12 au lieu, de 1 1 , & cela
afin qu’au bout de 19 ans tas épaftes 3 comme tas nou-
velles lunes,'recommencent à marcher dans, ta
même ordre que ta cvclc précédent. On peut,
remarquer cet ordre £ins notre Table Ch r o n
o l o g i q u e , en comparant un cycle avec l ’autre.
On y verra aufli que tas épaftes augmentent de
12 au lieu de 11 dans tas années que nous venons,
de nommer.
Pour y découvrir cet ufage plus aifément, il.
faut fayoïr comment tas computiftes font leur
addition & épaftes chaque année. S’ils en comptent
n cette année, ils en compteront 22 l’année
prochaine en y ajoutant 1 1 ; l ’année fuivante ,
en ajoutant encore n , ils en compteront 3 3 ,
ou plutôt ils en compteront 3 , parce qu’étant
arrivés, par leur addition,à un nombre audeftiis
dé 30, ils-retranchent 1e nombre de 30, & ce
qui refte eft Yépafte qu’ils cherchent. Cela fuppofé,
il eft aifé de comprendre qu’au lieu de 11 * ils
ajoutent 12 pour l’ année qui fuit Yépafte 29, de-
uis J. C . jufqu'en 1582 ; pont l’année qui fuit
épafté 19 , depuis 1596 jufqu’en 1700, & encore
pour l’année qui fuit Yépafte 18, depuis l’ an 1700
jufqu’ à l’an 1900 exclufivement. Si l’année qui
fuit Yépafte 29, on n’ajoutoit que 1 1 , on ne
compteroit cette année que 10 tfépafte ; 29 &
E P A s41
n font 40 ; retranchez 30, refte 10, & par
conféquent en n'ajourant que 11 , il ne faudroit
compter que 10 dYépaCles. Cependant 0*1 en
compte 11 après 29 , comme on 1e voit dans
nôtre Table C h r o n o l o g i q u e , depuis J .C . juf-
qu'en 1582. Il faut donc que les computiftes
ajoutent 12 à 29, pour l'année qui fuit celle^quî
eft marquée de Yépafte 29. Il en eft de même
depuis 1700, pour l'année qui fuit Yépafte 18.
Cette année eft ainfi marquée * dans notre Table
C h r o n o l o g i q u e , où cet aftérifqüe tient lieu de
30, O r , 18 & 11 ne font que 29 5 il faut donc
ajouter 12 <T épaftes au lieu de 11 , pour tas années
qui font marquées de cette petite étoile,
que nous nommons aftérifqüe. On voit que tas
anciens & tas nouveaux computiftes s'accordent
parfaitement, en ajoutant 12 à!épaftes au lieu de
n . , pour une certaine année du cycle de 19
ans. Mais il s’en faut bien que les uns & tas
autres conviennent fur la manière de compter
ies épaftes.
Les nouveaux computiftes comptent autant
d’épaftes chaque année , que la lune avoit de
jours 1e dernier décembre qui a précédé. Par
exempta, on comptoit en l'année 1760, 12 d’é-
paftes, parce que,, félon ta ccmput eccléfiaftique ,
le 3.1 décembre 17 59, étoit 1e 12 de la lune.
Cependant il y a une exception , qui eft que
depuis 1596, la ^première année du cycle de 19
ans, on ajoute une unité au nombre des jours que
la lune avoit ta dernier décembre précédent*
Exempta} en 1785, la lune a eu 29 jours ta 31
décembre, & néanmoins le premier janvier fuivant,
on a compté 3 0 , ou * d’épafte, parce
que l'an 1786 concourroit avec la première année
du cycle de 19 ans, ou avoit 1 pour nombre
d’çr. C ’eft au fond la même raifon pourquoi
l'on ajoute 12 aux épaftes 18 , 19 & 29. Il n’en
eft point ainfi des anciens computiftes. lis comp-
toient autant d’ épaftes , chaque année, que la lune
; avoit de jours 1e 22 mars : omni anno, dit le
vénérable Bede, quota luna in undecimo calenda-
rum aprilis evenerit, tota eodem anno epafta erit.
C e font ces épaélies anciennes, dont les chartes
font datées, que nous marquons dans notre Table
C h r o n o l o g i q u e t depuis la première année de
notre ère chrétienne jufqu’ à la réformation du
calendrier , faite en 2^82 j fur quoi nous remarquerons
quêtas anciens computiftes ne dorinoient
pas tous 1e même commencement à leurs épaftes.
Quelques-uns en effet commençoient à tas compter
dès ta mois de feptembre, avec tas égyptiens ,
quatre mois pleins avant ceux q u i, fuivant l'ufage
des romains', ne commençoient à tas compter
qu'avec le’ mois de janvier. Epafta, dit encore 1e vénérable Bede, incipiunt fecundùm agyptios
à calendis feptembris, fecundùm romands a cafendis
januarii. Nous trouvons dans tas chartes des notaires,
qui ont fuivi l'ufage des égyptiens, &