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il!
C L E
Cette ville a fait frapper , fous. l’autorité 4e
fes prêteurs , des médailles impériales grecques
en l'honneur d’Augtifte , de Livie , de Claude,
f Itl!s ■* 4 'Hadrien, de Domna, de Géta , de
Valérien, de Gallien.
C LED OM AN T IE ,} r . . . . . .
CLEDQMANCE f lorte divination qui
fe pratiquoit avec des clefs. KMt's veut'dire d e f
en grec j & divination. On ne trouve que
le nom de .cette divination , & l’on ignore comment
elle fe pratiquoit.
, CLÉDONISME > efpèce de divination qui
étoit en ufage parmi les anciens.
On n’eft pas d’accord fur l’objet & la manière
de cette forte de divination '3 parce que le mot-
grec , duquel eft formé clédonifme 3 fe prend
en plulîeurs fens : i ° . pour un b ruit, rumor ;
2 . pour un oifeau , avis ; & 30. pour un dérivé
du verbe *a«», & par contradion *Aa>, qui fîgni-
fie évoquer. De-là les auteurs donnent plufîeurs
lignifications au mot clédonifme. -Les uns prétendent
que c ’étoit une efpèce d’augure ou de prêt
é s 3 tiré des paroles qu’on avoir entendues. Au
rapport de Cicéron , les Pythagoriciens obfer-
voient 3 avec' une attention fcrupiileufe , non-
feulement les paroles des dieux, mais encore
celles des hommes, & étaient perfùadés que la
prononciation de certaines' par6les~câüfbit des
malheurs} par exemple , fi l’on prononçoit le
mot incendie dans un repas 5 c’eft pourquoi ils
difoient un domicile'3 au-lieu d’une prifon ,
les Euménides 3 au-lieu des Furies. Le clédonifme ,
pris en ce fens 3 revientà une autre efpèce de divination
nomrn.ee onomancje. Voye-^ onom ançie.
D’autres foutiennent que par clédonifme 3 il
faut entendre un augure tiré du chant ou du cri
des oifeaux 5 & que c’eft en ce fens qu’Horace
a dit :
Impie* paprs.. reeinentis omen. . » „ .
E t Virgile :
. . . . Cavâ^prâdixit ab iïîce cornix.
Ce qui ne diffère point de la divination appelée
ornithomancie. Voye^ O R N I T H O M A N C I E .
Enfin quelques-uns difent que le clédonifme y
pris dans le troifième fens, étoit la même cho-fe
qaie révocation des morts. C’eft le fentiment de
Glycas : « Fiant xXiê'at. 3 dit-il , votari geniorum
y» per excantatianes certas attraftionem , & é fublimi
» deduéiionem. D-eduftâ vçce à x.\» 3 quad idem
»fit- cum * A « 5 , evocp. » Voye[ É V O C A T I O N 8 £
N É C R O M A N C I E .
CLEF. Euftâthe'fad Odyjf. i x . ) attribue 1 m-
ventïon des clefs aux Lacédémoniens 5, jufqu’à
eux , .on n’avQit fermé les portes, félon lu i,
qu’avec des noeuds. Pline ,, qui, vivait plufieurs
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ficelés avant ce commentateur, indique un certain
Théodore de Samos pour l’inventeur des
clefs ( v u . y6.).
Le bois femble avoir été la première matière
qui fer vit à faire des clefs. C’étoit faits doute un
fini pie crochet , que l’on mtroduifoit dans la
porte par un trou, & à l’aide duquel on foille-
voit ou reculoit une efpèce de pêne ou de verrou.
Les habitans de certains cantons du Limoufin,
ferment encore aujourd’hui de cette manière leurs
étables & ecTiries. S. Auguftin parle de clefs de
bois (de Dottrin. Chrift. iv. I I .) i: Quid prodéfi
clavis mire a , f i aperire quod volumus non potefi ?
Auz quid obeft lignea , f i hoc potefi ? Dans ce paf-
fage, il fait auffi mention de défis d’or. Mais
les plus communes étaient de bronze j l’on en
voit un grand nombre de cette matière dans le
cabinet de Sainte-Geneviève, ite dans toutes les
colierions d’antiques.
La forme des clefs antiques varie -à l ’infini ;
mais celles qui font les plus remarquables y ont
leurs tiges terminées d’un côté par le panneton ,
& de l'autre par un anneau. Quelques antiquaires
ont cru y reconnoître les clefs dont les maris
faifoient préfent à leurs nouvelles époufes, au
moment où elles entroient dans leur maifon ,
pour leur annoncer qu’elles alloient être chargées
de là garde- & du foin du ménage. Feftus a reconnu
une autre allégorie dans cette tradition
des clefs faîte par les époux ; il Par prife pour un
fouhait relatif à la facilité de l'accouchement :
Ad fignificandam part us faciliîatem. Lorfqu’ un
Romain faifoît divorce avec fon époufe, il lui
tepreno’t ces clefs (Cicer. Philipp. i l . 28.) .*
Mimam fuas res fibi habere jujfit ex x n tabulis t
clavis ademït, exegit. De même l’époufe rendoit
les clefs au mari, quand elle vouloit s’en féparer'
( Ambrof. Epifi. 6$ ) : hîulier offenfa claves remi-
f it , domum revertït. La coutume de jeter les clefs
& Une bourfe fur la tombe du .mari, à l’hérédité
duquel la femme renonçoit, qui étoit établie en
France dans le moyen âg e , prévoit fon origine
dans cet ufage des Romains.
Quoique les Romaines fufiènt chargées des
clefs de leur maifon, elles n’avoient pas cependant
celles de la cave. Fabius Piélor racontoit
dans fes annales, dit Pline ( x iv . 1 que
dans les premiers tems de Rome , une femme
ayant forcé une armoire pour y prendre les clefs:
du cellier, fut condamnée par fa famille à mourir
de faim.
Dans les fiècles. du luxe , les Romaines char-
geoîent du foin de leurs défis un efclave , qui les
fuîvoit en portant ce gage de confiance. MartiaE
raille agréablement EucHon , q u i, malgré fes
riehefies , p'oufibit l’avarice & la défiance' ait
point de n’ofer confier fes clefs, félon l’ ufage,
un ferviteur, & de les porter toujours lui-même;
(>• SS- ) -
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Equiti juperbo. , nobili , locupletJ, ,
Cédait repente■ magna de finu, clavis»
Namquam , Fabullé, nequior- fuit clavis.
La. clef laconique- é to it, félon quelques philologues
, une clef d’un© forme particulière , &
félon d’autres, une efpèce de faufïe c le f Les
Romains d’éfignoient les fauffes clefs par l’épithète
adultéra. Ovide- pa-rle de l’ufage- qu’en faifoient
les amans des femmes mariées C Art. Arnaud,
n i . 643.).
No mi ne cum. doc eut , quid agamus , adultéra
clavis|
Quelques philologues fe fervent dti mot caria,
pour défigiier une faujfe-clef, &r ils s’appuient de
l’autorité de Feftus-Avienus., qui s’en fert dans
l’explication dés vers d’Aratus, où le poëte-aftro-
nome, voulant peindre la foible lumière de Caf-
fiopée, dit quelle ne par oit pas plus dans le ciel ,
qu une clef carienne dans une ferrure :
Lux hebes eft mat ri , vix qualern caria quondam
Noverit intrantem. per clauftra fonantià claveau
Les divinités égyptiennes & grecques portent
fouvènt des clefs. Nous allons expliquer ces. fym-
boles;
De tousJes attributs que portent les dieux de l’Egypte,
il n’en eft point d’auflî difficile à.interpréter
que le prétendu tau, appelé crux anfata parles an-
tiquaires 5 il n’en eft aucun dont les auteurs., qui
ont fait -des. fyftêmes, fur les antiquités , aient
donné des. explications, plus extraordinaires. Cet
attribut, formé d’une croix furmontée d’ un cèr-
ç le , fe trouve ordinairement fur les. obëlifq.ues
dans la main d’Ofiris , & fouvent dans celles des
fia,tues d’ ifis. Ecoutons fur cet objet Kircher.
ec Les habitans du Nil. apprirent; les. propriétés
=*? miraéuleufes.du.tau,des Hébreux,qui les tenoient
8> des patriarches, comme ceux ci les avoient apprifes
d’Adam , auquel dieu luirmême les avoit
99 enfeigfiées (Kircheri Obelïfus PampJiilius,} pa,g.
=?. 3 68. ) .7 Ce favant en cherche l’explication dans
la cabale des Juifs; & il fait,repréfenter les, quatre
élémens;par. les-bras , le Commet & le;-pied de la
croix. Ruffin & Suidas, avoient déjà: trou,vé. dans
cet. attr-ibiitle fymbole évident de.la vie future,
défignée autrefois ,, félon eux, aux. Patriarches
& aux Hébreux fidèles,,par cette croix furmontée
d’un cercle. Kircher. n’a eu garde d’omettre cette
explication, qui rentroit dans, l’ordre des vérités
théologiques,, gravées , félon lu i , fur tous les
obélifques. On la retrouve dans Jablonski même,
q-ui s’eft d’ ailleurs fouv.ent éloigné des. opinions
de Kircher.
Cleyton ( Journal from grand Caire Writtent by
thç Prefette ofiEgypt.) dit que la croix égyptienne
C L E S ?
re-préfento-it un infiniment de jardinage , dtftiné
à planter de,s végétaux, un. plantoir en un mot.
C’étoit une bouft-'ole fi l’on en croit Hewart
( Tkéolog. Payenne 3 part. 1. pag. vi.) 3 cité peï
M.. PaW (Rech. P-hil. fur. l.es.Egypt. & les Chinois.'),
qui rapporte enfuite fon. opinion particulière-,
cc. Aujourd’hui, dit-il.,, il n,’y. a pas de:' favant- qui
99 ne fâche- que cette, célèbre croix à/, an Ce, qui
*9 reparoit tant de. foi-s,dans- les. hiéroglyphes, eft
» une repréfentation.fart voilée de la p:artie génj->
99 taie de l’homme c’ eft enfin le p h a llu sde forte
>9 qu’on ne peut prefqu.e réfléchir, férie.ufeinent à
9J la, prodigieufe, bévue d’H.éwart 5 car il y a *
99 comme l’on voit, une diftance aftez grande du
»9 phallus à la bouftole. Je m’étonne même qu’il
99 ne fe foit pas apperçu que ce ligne, foit fimple,
•9 foit compofé , eft tourné en tous fens fur les
5* obélifques,. & vers tous les points cardinaux
» du monde. Lorfq.u’on le voit: fufpendu au cou
» des figures, alors fon extrémité regarde la terre,
précifément comme les Indiens portent aujour-
99 d’hui fur la poitrine le lingam-3 qu’on fait être
99 une repréfentation du même objet, mais beau-
99. coup moins voilée. 99
Après une alfertion auffi pofîtive de M. PaW ,
il fembleroit que la croix égyptienne ne- demandera
it plus aucune explication , & que l’on ne
pourroit s’empêcher' d’y reconnoître le phallus.
Nous avons cependant encore des doutes; nous
ne trouvons même aucune refismblancé entre la
croix égyptienne & le phallus, & moins encore-.-
entre cet attribut & 1 zlingam des Indiens, ainfi que
tout le monde peut s ’en convaincre par la fimple
infpeélion de ces monumens. Nous allons propos-
fer une explication plus fimple & plus naturelle
de cet attribut. Heureufement que le comte de
Caylus Y a entrevue, en difant que c’ étoit peut-
être une clef! Si. nous n’avions cette égide pour
nous couvrir , nous ferions expofés. aux-, traits
aigus que M-PaW, s’eft plu,fouvent à. lancer.,, fans
motifs, ou d?àprès les prétextés les plus frivoles
, fur les gens d.e lettres les plus refpediar
blés.
On’voit ail muféum du Capitole , deux Ifis de
marte®;-, beaucoup plus grandes que nature, 8ç
..-travaillées dans le ftyle,imité dès anciens Eg.yp?
tiens. Elles tiennent l’ime & l’autre une clef
antique, telles que nous en offrent tous les m-uféura
connus-.. Ces clefs font compofées d’un anneau,
par lequel on les tenpit, & c’ eft ainfi que les
figures des obélifques portent la croix égyptienne
■ d’ un croifillon ; dont lés deux branches plus ou
moins prononcées foutiennent Panneau ; d’une
tige & d’ un panneton. Cette dernière partie de la
c le f paroît à une des deux Ifis ; mais à l’autre elle
_ eft effacée par la tige,, qui eft placée fur une même
ligne entr’elle & l’oeil du fpeélateur. Cette pofi-
tion de la clef antique à la fécondé Ifis, lui donne
une reflemblançe parfaite avec la croix furmon-
tée d’ un cercle , ou le prétendu.tau des figure#