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»3« C R A fignavit : hos per a cto carminé , ter me jujfît exfpuere.
On lit dans Perfe ( i l . y 3. ) :
Jnfami digito , & luftràlibus ante fa liv is
Expiât............................ ..... . . . .
CRADE, machine de théâtre chez les anciens ,
qui fervoit pour les vols & les gloires.
CR ADIÀS , nome pour les flûtes qui étoit d’ une
invention fort ancienne , puifqué Plutarque , dans
Ion Traité de la Mujique , rapporte d’après Hip-
ponax que Mimnernius Pavoit exécuté autrefois.
CR A GUS 3 en Lycie. atkiqn & kpa.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R R R. en argent.
RRR. en bronze.
O. en or.
Leur type ordinaire eft une lyre.
CRAIE. L ‘alîca, félon Pline 3 étoit une com-
pofition faite de grains d’épeautre concaffes , auxquels
on ajoutoit, pour les attendrir & pour les
blanchir 3 une efpece de craie particulière qui fe
trouvoit entre Pouzoles & Naples3 fur la Lumera.
Cette craie étoit fi effentielle à la compofition de
Yalica 3 & Xalica étoit fi précieux 3 qu Augufte fit
payer une fomme confidérable par an aux Napo-
IkainSj pour qu’ils en approvifîonnafTent une^co-
lonie qu’il avoit établie à Capoue.
Les Romains ont donné quelquefois le nom de
• craie , creta 3 à une terre bolaire qui venoit de
Tille de Cimole, une des Cyclades. Mais cette
terre 3 dont ils fe fervoient pour fceller leurs lettres
& recevoir l'empreinte des anneaux 3 étoit
une véritable argile.
Le plus grand ufage que les Romains fiffent de
leur creta ou craie 3 c’eft-à-dire 3 d’une argile
blanche , étoit pour blanchir & détacher leurs
vêtemens. Les foulons en faifoient pour cet objet
une grande confommation. C’eft pourquoi v eft es
cretate. étoient fynonymes avec des habits nouvellement
blanchis , & non avec des habits de couleur
blanche j car toutes les toges étoient de cette
couleur.
Lorfqu’on expofoit en vente des efcîaves, on
- leur frottoit les pieds avec de la craie 3 pour les
faire remarquer par les acheteurs. C’eft pourquoi
Juvénal reprochant à quelqu’ un fon ancienne fer-
vitude , dit ( 1. n i . ) :
Nuper in kanc urbem pedibtls venerat a Ibis.
C’étoit avec de la craie que l’on frottoit les
bornes ou meu du cirque , afin de les faire diftin-
guer de plus loin. Properce défigne la fin & le
terme de fa car;rère par le mot craie ( ir . 2. y8. ) :
. . . . . . Hec fpatiis ultima creta meis.
C R A
On trouve fouvent l’adjeélif gypfatus employé
par les Ecrivains de Rome 3 au-lieu d c creta tus ,
blanchi ou frotté de craie.
CRAINTE. Il y avoit plufieurs Divinités chez
les anciens que nous pouvons appeler du feul
nom de Crainte 3 en notre langue. Elles pafioient
pour des Dieux, & non pour des Déefiës, parce
que les noms latins qui lignifient la peur ou la
Crainte3 ne font pas féminins comme en françois 3
mais mafcuîins. Ces noms font Met us 3 Timor 3
Pavor. Nous nous occuperons du Dieu Pavor au
mot peur j nous allons parler ici des deux autres.
Les Poètes mettent le premier 3 Metus 3 au nombre
des, compagnons de Mars, 8z en font un
génie de fa fuite : témoin Stace. ( Theb. L 1 ,
c. 27. ) .
Le Dieu que l’on appeloit Timor étoit aufli un
des compagnons, & de la fuite de Mars. C’étoit
une Divinité infernale. Pour obtenir de ce Dieu
qu’il ne fût point nuifible 3 on lui facrifioit le
chien & la brebis..
Héfiode dit que la Crainte étoit fille de Mars
& de Vénus. Cicéron compte la Crainte entre les
filles de la Nuit. Dans Homère 3 Mars ordonne à
la Crainte d’atteler fon char. Les Corinthiens,
après avoir maflacré inhumainement les deux en-
fans de Médée 3 furent affligés d’une mortalité
fur les enfans. L’Oracle confuJté ordonna d’ap-
paifer les mânes irritées des deux enfans , &
‘ d’ériger une ftatue à la Crainte. Dans un combat
que donna Tullus Hoftilius, les Al bain s , qui
s’étoient déclarés pour lui, tournèrent le dos, $£
pafsèrent du côté des ennnemis. La frayeur s’empara
d’abord du coeur du foldat, 8c tout étoit
perdu , lorfque ce Prince voua un temple à la
Crainte. Le voeu eut fon effet j dit l’Hiftorien ; le
foldat repiit courage 3 Tullus remporta la victoire ,
& porta à Rome le culte de cette BéefTe., Lés
Lacédémoniens avoient p’acé, le temple de la
Crainte auprès du tribunal'dés Ephores, peifuadés
que rien n’eft fi néceflaire que d’infpirer aux’ médians
la crainte-d’un févère châtiment. Enfin, dans
les fermens on joignoit la Crainte aux autres Divinités
qu’on prenoir à témoin*
CRAM RE y efpeee de chou commun que les
Romains mangeoient au premier fervice.
CRAMPON.. Vçye[ B r o n z e .
CRANAÉ. Voye^ Sp a t a r a .
CRÀNIUS , un des Héros- à qui la Grèce e'Iev*
des monumens héroïques ( Paufan. Lac. ).
CR AN N W M 3 dans l’ifle de Céphalénie.Hunter
poffedoit des médailles autonomes d’argent & de
bronze , avec les lettres kpa 8c avec des béliers
que M. Combe , d’accord avec Eckhel & Neumann,
attribue à Crannium.
Cette ville, colonie d’Athènes, a fait frapper
des médailles impériales grecques en 1 honneur de.
WM
C R A
Maximin , de" Philippe père , d’Otacille » de
Domna, avec cette légende: k e a n a iq n .
C RANNON 3 en Théffalie. kpa.
Hunter pofledoit une médaille de bronze avec
les lettres kp an :: : :N ,& un cavalier galoppant,
que M. Combe attribue à cette ville-
Ses médailles autonomes font:
R RR. en bronze.
O. en argent.
O. en or.
-CRANTOR, écuyer d e ’Pelée.'.Il fut tué par
les Centaures dans leur combat contre les Lapi-
thes ( Ovid. Met. x i i . ).
. CRAPAUD. La rencontre d’un crapaud étoit
pour les Romains d’un bon augure ( Niphus de
Augur, 1. 1 o. ) j ce qui paroît bien pppofé à l’opinion
vulgaire, qui eft aujourd’ hui répandue uni-
verfellement fur cet Animal cru trop légèrement
venimeux.
Crapaud ( un) fur les médailles de T uder.
CRASSIPES , furnotn de la famille F uria.
CRASSUS , furnom des familles Cæcilia ,
Ca n id ia 3 Cl au d ia , L ie in i a..
CRATÉE , Déefle des Sorciers & des Enchan-.
teurs, félon Homèye, & mère de la fameufe Scylla.
On croit que c’eft la même qu’Hécate.
. Cratée ou Crêtée , fils de Minos 8c de Pa-
fiphaé , régna dans l’ifle de Crète avec fon frère
Deucalion. Ayant confuîté l’Oracle fur fon deftin,
il apprit qu’il feroit tué par un de fes enfans. Il
avoit un fils nommé -Althémènes& trois filles.
Althémènes fachant le malheur dont fon père
étoit menacé, fe bannit lui-même, & fe. .retira- à l
Rhodes:-il tua l’une de fes foeurs, à qui Mercure
avoit fait outrage ; & les deux autres furent mariées
à des Princes,étrangers, hors de leur patrie.
Ainfî Cratée fembloit être en sûreté ; mais le d é -
plaifir qu’il eut de Tabfence de fon fils, l’obligea à
équiper un vaifteau pour l’aller chercher. Il aborda
à rifle de Rhodes, dont les habitans prirent auifi-
• tôt les armes pour fe défendre, dans la penfée
que c ’étoit un ennemi. Althémènes y accourut
pour faire fon devoir, 8c tira une flèche .contre
le plus apparent : c’étoit Cratée, qui mourut de fa .
blefïure. Alors Althémènes, dit-on, pria les Dieux
de ne pas le -biffer fùrvivre à fon malheur , &
obtint que la terre s’ouvriroit pour l’engloutir.
C’eft Apollodore qui raconte cette fable.
CRATERE. L a cratere étoit une grande coupe
dans laquelle on mêloit fur la table le viniavec
l ’eau , 8c d’où l’on puifoit enfuite pour remplir
.les coupes des convives. On en voit fouvent fur
les monumens antiques, où leur grandeur les
. fait aifément diftinguer des coupes-à-boire.
« Hérodote. ( Mb. 1. /z9. l x x . ) parle d’une cra-
v àre de bronze de la capacité de trois cents ampho-
C R E '137
res, deftinée par les Lacédémoniens pour Crefus,
Roi de Lydie j mais qui fut interceptée ou achetée
par les Samiens, & confacrée dans leur temple
de Junon. Ce vafe devoit contenir 17 ~ muids
de Paris ; l’amphore asiatique contenant 36 xeftes,
félon Cléopâtre & le feholiafte de Nicandre. Le
même Hiftorien parle d’une autre cratere {tib. iv y
n". lxxxi. ) qu’on voyoitâ Exampée en Scythie y
entre le Borifthène & l’Hypanis. Celle-ci conte-
noit fix cents amphores, qui font 3 y muids de
Paris. « ( Métrologie de M. Pautton. ) 1 •
KPATh<j>OPOS , porte - vafe. Rhca eft appelée
de ce nom dans Athénée (Deipn. Mb. iI .p .^ 6 i.D .)3
parce qu’elle étoit ordinairement repréfentée avec
un vafe dans fa main, ou appuyée fur un vafe.
CRATÉS. Un Athénien de ce nom introduific
le premier des Aéieurs- ivres dans fes comédies.
— Un Ambafladeur du Roi Attalus, qui portoit
le même nom, donna le premier aux Romains,
entre la fécondé & la troifième guerre punique ,
du goût pour l’étude de la grammaire, que ce
peuple guerrier ignoroit entièrement ( Sueton.
Gramm. c. l . n. I.).-
CRAUCASUS, père de Philonome. Voye^ C y -
gnus.
kphaemnon. Leucothoé ( O.dyjf. E. v. 346.
373. j voyant Ulyffe fe foutenir avec peine fur la
.furface de la mer, où il étoit plongé , lui tendit
fon Kp'nâïpvov 3 pour l’aider à en fortir. On peut
conclure de ce pafïage que le Kpvfopvov étoit une
bandelette avec laquelle cette Nymphe reievoit
fes cheveux.
CRÉIUS, époux d’Euribie, & pere d’Aftréus,
de Perfé &: de Pallas. Une montagne de ce nom,
fituée dans l’Argolide , a pu fervir de bafe à cette
génération fabuleufe ( SckoMaft. Callzmachi. ).
CREMATIO , fupplice du feu chez les Romains.
C’étoit la peine de ceux 1®. qui pafToient
dans le camp ennemi, & révéloient Je fecret de
l’État ( /. 8. §. 2. Jf. de pcenis. ). 2°. Des faux
monnqyeurs ( /. 2. C. de fais, monet. ). 30. Des
incendiaires. Ces criminels étoient tous brûlés
vifs.
CREMATIEN. PoîluX, dans fon Onomafticon,
met ce nome au nombre des airs de flûte.
CREMBALA, \ • n 1 r ,
KFEMBAÀON / f m flrU m en t d e m uficiUe deS
.anciens, qu’on faifoit réfonner avec les doigts.
Suivant ce qu’en dit Athénée (,/. x iv .) , ce devoit
être une efpèce de caftagnettes , ou le tambour
de bafque 5 car il rapporte , d’après Dicéarque ,
que les crembala étoient un inftrument plus populaire
qu’on-ne penfoit j qu’ils étoient propres 2
accompagner les dan fes & les chants des femmes,
& que celles-ci en tiroient un fon doux, en les
faifant réfonner avec les doigts. Et plus bas il dvv