
«Fcn avoir plus d’une fois emporté chez lui deux
au-lieu d’un , de la maifon où il avoit foupé.
On détachoit ordinairement les fouliers des
convives, on leur lavoit & parfumoit les pies
quand ils venoient pren ire leurs places fur les lits
qui leur étoient deftinés.' Cet ufage avoir pour
objet de ne pas expofer à la boue & à la pouf-
fière les étoffes précieufes dont ces lits étoient
couverts.
s Mais une chofe qui paroîtra ici fort bizarre ,
c’ eft que long-temps même après le fîècle d’Au- i
gufte y ce n’ëtoit point encore la mode que Ton
fournit des ferviettes aux convives y ils en appor-
toient de chez eux.
Tout le monde étant rangé fuivant l’ordre
établi par un maître des cérémonies 3 prépofé à
î obfervation de cet ordre 3 on apportoit des
coupes qu’on plaçoit devant chaque convive. Suétone
dit qu’un'Seigneur de la Cour de Claude
ayant été foupçonné d’avoir volé la coupe d’or
qu’on lui avo-t fervie , fut .encore invité pour le
lendemain ; mais qu’au lieu d’une coupe d’or 3
telle qu’on en préfentoit aux autres convives 3 on
fie lui fervit qtf un vafe de terre.
Après la diftribution des coupes 3 on apportoit
le premier fervice du repas. Dans les grandes
fêtes 3 les efclaves , ceux de la maifon & ceux que
les particuliers avoient amenés , qui demeuroient
debout aux pieds-de leurs maîtres, étoient couronnés
de fleurs & de verdures, ainfi que les convives
3 & il n’y avoit rien alors qui n’infpirât la
joie NQuand
un ami, un parent, un voifîn n’avoit
pu venir à un repas où il avoit été invité , on lui
en envoyoit des portions > & c’eft ce qui s’appe-
loit partes mittere 3 ou de mensa mittere.
Pendant le répas, les convives avoient coutume
de boire à la fahté des uns & des autres, de fe
préfenter la coupe , & de faire des fouhaits pour
le bonheur de leurs amis. La coupe paffoit de
main en main depuis la première place jufqu’à la
dernière. Juvénal dit que rarement les riches fai-
foient cet honneur aux pauvres, & que les pauvres
n’auroient pas été bien venus à prendre cette
liberté avec les riches. C’étoit néanmoins , au
rapport de Varron, un engagement indifpenfable
pour tous les convives , lorfque pour conferver
f ancien ufage on avoit élu un Roi. P'oye^ Roi du
F e s t i n .
Au moment que les convives étoient près de fe
Réparer, ils terminoieat la fête par des libations
ik par des voeux pour la profpérité de leur hôte
& pour celle de l’ Empereur.
, Enfin les convives , en prenant congé de leur
h ô te , recevoient de lui de petits préfens, qui
étoient appelés apophorcta. Entre les exemples I
que nous en fournît l’Hiftoire, celui de Cléopâ- !
tre eft d’ une prodigalité fingulière . .Après avoir !
fait un fuperbe feftin à Marc-Antoine & à fes Offi- ;
ciers dans la Cilicie , elle leur donna les lits avec
leurs couvertures, les vafes d’or & d'argent, îe f
différentes coupes qui avoient paru devant chacun
d’eux, avec tout ce qui avoit fervi au repas. Elle
y ajouta encore des litières pour les reporter chez
eux, avec les porteurs meme , & des efclaves
noirs pour les reconduire .avec des flambeaux.
( Athen. iv . ) Les Empereurs Vérus & Elagabale
imitèrent Cléopâtre j mais ils Von t depuis été
imités par perfonne. ( Cet article a été extrait des
Mém. de CAcad• des Belles-Lettres , J. pag. 412.
par le Chevalier de Jaucourt.}
CONVOI funèbre. Tranfport d’un corps de la
maifon au lieu de fa fépulture. Chez les Grecs &
les Romains, après que le corps avoir été gardé
le temps convenable , qui était communément de
fept jours, un Hérault annonçoit le convoi à peu-
près;en ces termes: «« Ceux qui voudront affilier
y* aux obsèques de Titus, fils de Lucius , font
» avertis qu’il eft temps d’.y aller > on emporte le
» corps hors de la maifon. ?? Les parens & les
amis s’a {remblaient ; ils étoient quelquefois accompagnés
du peuple, lorfque le mort avoit bien
mérité de la patrie. On portoit les gens de qualité
fur de petits lits appelés litières ( lecHcs ) ou
exapkores , ou oclapkores , félon le nombre de
ceux qui fervoient au tranfport. Les gens du commun
étoient placés fur des fandqpiies ou brancards
à quatre porteurs. Le feretrum paroît être
le genre, la lectica & la fandapile les efpèces. Les
porteurs s’appeloîent vefpillones. Le mort avoit
Te vifage découvert $ on le lui peignoir quelquefois
: s’il étoit trop difforme, oh le eouvroit.
Dans les premiers temps le convoi fe faifôir de
nuit. Cette coutume ne dura pas toujours chez
les Romains, &: ne fut pas générale chez les anciens.
A Sparte, quand les Rois mouroient, des
gens à cheval annonçaient par tout cet événement
i les femmes délioîent leurs chevelures, &
frappoient nuit & jour des chaudrons, en accompagnant
ce bruit de leurs lamentations. Chaque
maifon étoit obligée de mettre un homme & une
femme en deuil. Au lieu de bierre les Spartiates
fe fervoient d’un bouclier. Les Athéniens célé-
broient les funérailles avant lé lever du foleil. Les
joueurs de flûte précédoient le convoi en jouant
Farr lugubre que les Latins appeloient n&nia.
Comme on avoit multiplié à l’excès le nombre de
ces joueurs de fljûte , il fut reftreint a dix ; ifs
étoient entremêlés dé faltimbanques qui gefticu-
loient & danfoieht d une manière exagérée ; mais
cela nefe pratiquoit que pour les convois de gens
aifés, & dont la vie avoit été heureufe. Cette
marche étoit éclairée de ftamb aux 8r de cierges 5.
les pauvres allumoient feulement des branches
d’arbres réfineux. On faîfoit-accompagner le mort
des marques de fes dignités & de fes.exploits ; il
y étoit lui-même représenté en cire au milieu de
fes aïeux, dont on portoit les images en bufte fur
de longues piques : ces images étoient tirées pour
c o o
cet effet de la faîle d’entrée, & on les y teplaçoit
cnfuite. Si le mort avoit commandé les armées,
les légions formoient le convoi ; elles y portaient
leurs armes renverfées > les liéteurs y portoient
de même les faifceaux i les affranchis fuivoient
couverts d’un voile de laine bli»c> les fils ou-
vroient 1 ç. convoi 3 & avoient.le. vifage voile. Les
filles y afiiftoient les pieds nuds & les cheveux
épars. Chez les Grecs, les hommes & lés femmes
portoient des couronnes dans les convois. | j
La couleur des habits deftinés pour les funérailles
a varié ; tantôt on les porta noirs & tantôt
blancs. Quelquefois on fe déchiroit le vifage &
la poitrine. On louoit des pleureufes qui fon-
doient en larmes en chantant les louanges du
mort; elles s’arrachoient auffi les cheveux y, ou
elles les coupoient & les’ jetoient fur la poitrine
du mort. Lorfque ie corps étoit porté fur un char,
on coupoit la crinière des chevaux. Quand la
douleur étoit violente, on inlultoit les Dieux , on
lançoit des pierres contre les temples, on renver-
foit les autels , on jetoit les pieux Lares dans la
rue. A Rome, fi le défunt étoit un homme important
, le convoi fe rendoit d’abord aux roftresj
on l’expofoit à la vue du peuple ; fon fils (s il en
avoit un qui fût en âge ) le haranguoit, entouré
des images de fes aïeux, à qui on rendoit des
honneurs très-capables d’ejjciter la jeuneffe à en
mériter de pareils : de-là on alloit au lieu de la
fépulture. V^oye^ Sépulture, Funérailles ,
Apothéose.
CONUS ? cimier du câfque. Voyeç Casque.
COOPTATION , manière extraordinaire dont
quelques corps peuvént s’affocier des membres
qui -n’ont pas été deftinés dès leur jeuneffe, ou
qui n’ont pas les conditions néceffaires à cette af-
fociation. Les Augures-, les Pontifes Romains fe.
choilîffoient quelquefois des collègues.par cooptation.
On lit fur des médailles de Néron: sacekdgs
Co-OTTatus lit omnc coNLegium sv p r a NVMerum
ex senatûs coxfulto.
COP A , cabaretière. Ce mot vient de cauponas
d’où on a fait caupaj &: de celui-ci copa, comme
. cluda de claudà.
COP JE 3 dans la Boeotie.
Cette ville a fait frapper quelques médailles impériales
grecques, félon Hardouin.
CCO?P P À a I ou K - ou 9 -
Dans le temps où le K étoit d’un ufage général
dans toute la Grèce , les Doriens qui habicoieot
Corinthe , Corcyre , Crotone Syracufe , era-
ployoient encore fyr leurs médailles le 9 à la place
de cette lettre. Ce caractère a été rangé, avec
rai fon , par le Dodteur Morton, parmi les plus
anciennes lettres de l’alphabet greç. i l fe trouve
C O P »OJ
parmi les lettres des Étrufques, defcendus des
Pélasges > &des Latins en firent le Q. On voit le
coph 9 fur les plus anciennes médailles cb Corinthe
i fur un vafe de terre cuire confervé à _Ça-
tane, dans la.precieufe collection de M. lePrincç
de Bifcari. Ôn le trouve auffi parmi jes carajftéres
puniques , avec 'a puiff’ance du Q. Le copk 9 . ce“
noie vraisemblablement au diale<fte dès •anciens
Doriens.
COPHINOS , mefure des liquides dont on fe
fervoit dans l’Afie & dans l’Egypte.
Elle valo.it ( félon M. Pauéton , dans fa Métro-,
logie ) en mefure de France, 8 pintes & 7oh - Elle
valoit en mefu-res anciennes des mêmçs pays,
1 { hin ,
Ou 2 j piloc,
Ou 2 fgom or,
Ou 3 conges facrès ,
Ou 4 j cab ,
Ou 6 marès,
Ou 9 chénices,
Ou 18 lo g ,
Ou 36 mines.
COPHINOS, mefure pour les grains de î’Afie
& de l’Égypte. Elle valoit {Métrologie de M.Pauc-
ton) en mefure de France, de boiffeau.
Elle valoit en mefures anciennes des mêmes pays#
1 f hin, dades,
Ou 2 5 piloc ,
Ou 2 4 gomor.
Ou 3 conges facrès,
Ou 4 r .cab ,
Ou 6 marès,
Ou 9 chénices.,
Ou 18 lo g ,
Ou 36 hé mines.
COPHTK2Ü E .} ^ C0PTECOPIA
, en Italie Copia , & depuis TkurU.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R R R. en bronze.
O. .en or.
O. en argent.
Leur type ordinaire eft: une corne d’abondance.
Cette viffe a fait frapper une médaille latine
avec fa légende ‘Copia , en l’honneur de Céfac
& d’Augufte , difoit Vaillant > mais on eft convaincu
aujourd’hui que cette médaille appartient
à Lyon. Copia. On lit ce mot pour légende au revers
d’une médaille de Colonie qui porte les têtes de
Çéfar & d’Augufte, fans nom de lieu. Vaillant a
interprété ce mot Copia, l p. par magafin militaire
de b lé , ou par arfenal. 2°. Il a lu c. o. p . i . a . %
c’eft-à-dire, Çolonia Oftavianorum Pacenfis Julio.
A ugu fi u, qui défigne Fréjus. Mais la Colonie de
Lyon portoit auffi le titre Copia ; M fmt doue er*