D IS JO IN T . Les grecs donnoient le nom -Ÿ
relatif de disjoints à deux t^tracordes qui fe Envoient
immédiatement, lorfque la corde la plus
grave de l'aigu, étoit au-deflus de la plus aigue
du grave , au-lieu d'être la même. Ainfi , les deux
tétracordes, Hypathon & Diezeugmon, étoient
disjoints| & les deux tétracordes, Synnéménon
& Hyperboléon , l’étoient aufli. Voyez T è t r a -
ÇORDE.
• On donne, parmi nous, le nom de disjoints
aux intervalles qui ne fe fuivent pas immédiatement,
mais qui font féparés par un autre intervalle.
Ainfi ces deux intervalles, u* mi & fo l f i ,
font disjoints. Les degrés qui ne font pas conjoints,
mais qui font compofés de deux ou plusieurs
degrés conjoints, s'appellent aufli degrés
disjoints. Ainfi chacun des deux intervalles, dont
©n vient de parler, forme un degré disjoint.
D IS JO N C T IO N , c’étoit dans l'ancienne mu-
fique l'efpace qui féparoit la mèfe de la para- ;
mèfe, ou , en général, untétracorde du tétracorde
voifin, lorfqu’ils n'étoient pas conjoints. Cet
efpace étoit d'un ton , & s'appelait en grec
dia^euxis.
D 1SOM U M , h<ràg.c&T6v, qui peut renfermer
deux corps, ou deux perfonnes, fynonime de ;
Bisom um . Voyez ce mot.
D ISPEN SA T O R , officier de la cour des empereurs
chargé de toutes leurs dépenfes. On :
donnoit aufli dans chaque famille ce nom à l’ef-
cîave qui faifoit les'achats & les paieinens : les
grecs l'appelloient Oi**vù(*os,
D ISQ U E , palet très-épais que îançoient les
difcoboles, & qui 7eurfervo.it à difputer des prix :
dans les jeux publics.
C'étoit un cylindre plat à' faces- parallèles. .
Gédoyn , qui lui a donné la forme d'une lentille,
s'eft -trompé i il eft contredit par tous les monu-
meris. > •. ■ ■ ' ■ ; vrî> 1
Qn diftinguoit par rapport à la matière deux •
efpèçes de difqu.es , celui de bronze appelle Sé*«? |
par Homère, & celui de pierre appelle par le ;
même poète S'Îctkos.
Les difques étoient le plus fouvent de bronze,
& travaillés au tour. Celui.qu'on voit fur un bas-
relief de la V illa Albani ( Monum. inediti. 194.) •
xtrois cannelures circulaires autour de fon centre, i
& fon diamètre eft du tiers de la hauteur d'une des :
fi ornes du bas-relief, c'eft-à-dire , d’environ deux
pieds huit pouces. Il y avoit aufli une efpèce de 1
difque non-percé, qu'on jettoit par le moyen d’une ;
courroie qui y étoit attachée d'un côté au milieu,
comme les icourroies des boucliers dans k fquelles
en pafibit Iç bras pour s'en fervîr.
On a trouvé à Herculanum un difque de bronza,
dont le diamètre eft de huit pouces, & l'épaifleur
de deux. Il eft percé dans le centre ; & cette ouverture,
oblongue de deux pouces de longueur, fe
rétrécit d’un coté 5 elle fervoil à placer le doigt
avec plus de fermeté, quand onlançoit le difque.
On en voyoit un femblable, & percé au
centre, fur un vafe peint, confervé à Naples.
( Gori Muf. Etrufc. t . z tab. 159. ).
On connoît encore quelques difques qui n’étoient
point percés dans le milieu , tels que celui qü'on
voit ferré contre la cuiffè d'une ftatue qui étoit
dans la maifon de Vérofpi, à Rome,' & dont le
deffin étoit confervé dans le recueil du cardinal
Albani j tel encore celui du bas-relief de fa.
V illa , cité plus haut.
A Rome on l'appelle aujourd'hui cafciotto, ou
gros fromage $ en Tofcane, forma.On voit dans la
grande colle&ion de foufres du baron de Stofch ,
l'empreinte d’un camée, qui doit avoir-été l'un des
plus excellens ouvrages de gravure, fur lequel il
y a un difeoboié, qui tient d'une main une corde,
fans doute pour jettef le difque,- ordinairement on
le jettoit fans corde. Lorfqu'on faifoit de grands
efforts pour le jetter, 011 appuyoit la main gauche
fur le genou du même côté , en retirant la
main droite avec le difque en arrière , pour lui
donner plus de force en le lançant ; c'eft par cette
raifôn qu'il eft appellé ( Horit. II. * . v. 431.)-
X'CffJapûè'ios «J'jcocos',\difcus ab humer0 jaciatus'.
On voit quelques difcoboles gravés dans cette
attitude, dans les colle étions de pierres antiques.
DISSEQUER. Voyez A n a t o m i e .
D IS T A T É R E , once d'argent p u r , monnoie
ancienne de l’Égypte & de l’Afie.
Elle valoit 4 liv. | monnoie aétuelîe de France,
félon M. Pau&on dans fa Métrologie.
Elle valoit en monnaie des mêmes pays,
1 j hexadrachme.
ou y 1 tétradrachmes.
D I S T E G U M , 1 1 r / »
D 1S T IG U M f mots “ tins iormes du grec
êjstyUt, qui ont la même lignification.. Ils dé-
lignent dans les épitaphës deux chambres placées-
l’une au-deffus de l’autre. On lifo’t à Rome cette
épitaphe ( Sport. M-ifc. Erudit. ant-iq. je cl. IX.
L . ' S e m p r o n i u s . L L P e r i p h e m u s .
L . S e m p r o n iu s . L L A m p h io n e u s '...
D i s t i g u m f e c e r u n t C . F.
D 1TH YR AM BU S , nom donné à Bacchus,
& fondé fur une fable qui dit que les géans
ayant mis Bacchus en pièces, Cérès fa mère
raffembla fes membres épars, & lui redonna la
vie j ou bien de ce qu'il étoit né deux fois au
inonde, & qu'il avoit franchi deux fois la porte
du monde. On donnoit aufli ce nom à des hymnes
compofés en l'honneur de Bacchus, dont
les vers étoient pleins d’emportemens & de fureur
poétique.
DIV ALES , fêtes célébrées à Rome, le 21
décembre, en l’honneur de la déefle Angérpnia.
Elles furent établies à l’occafion d’une efpèce
d’efquinancie dangereufe, dont les hommes & les
animaux furent attaqués pendant un affez longtemps.
Voyez A ngé ron ia .
C etoient les mêmes fêtes que les angèronales ;
les pontifes ,facrifioient ce jour-là dans le petit
temple de la déefle Volupiâ.
D IV ER T 1CULUM , endroit où un chemin
plus étroit & moins fréquenté rejoint le,grand
chemin.
D IV IN A T IO N * L ’homme toujours inquiet
fur l'avenir, a cherché dans tous. les temps à en
pénétrer les fecrets. La divination au commencement
ne fût peut-être qu'un art ingénieux &
fubtil, qui, à force de réflexions fur le pafle,
tâchoit de découvrir ce qui pouvoit arriver dans'
les conjonctures à peu près femblabJes. Mais
cet art s'accrut bientôt d'une infinité de manières
, fur-tout en paffant par les mains des.égyptiens
& des- grecs : ces deux peuples osèrent en
faire une fcience dans les formes , accompagnée
d un long détail de règles' & de préceptes j &
pour la mettre à l'abri de l’examen, ils furent
. (,er p k religion par différentes chaînes. La
divination s’exerçoit par les aftrologues , parles
augures , par ceux qui jettoient les forts, qui
interprétoient les prodiges & les tonnerres , qui
coiifultoient les entrailles encore fumantes des
victimes j & tous ces gens-là s'appelaient en
général devins.
Nous ne parlons ici que de la divination.artificielle,
renvoyant au mot théurgie ce qui regarde '
la divination naturelle. La première fe pratiquoit
donç de cent manières différentes j les quatre :
efpeces Atdivinadon\ç.s^\us généralesétoientcelles •
dans lefquelles on employoit quelqu'un des quatre
elémens, l'eau, la terre, l’air & le feu, dont on j
a fait les noms de Aéromantie , Géomantiè , Hy~ ’
dromantie &> Pyromantie. Il y en a une infihiré
d autres, dont voici quelques noms : Alphitho-
tnantie 3 Arithnomantie , Afirologie 3 Axinotnantie3
Bolomantie 3 Catoptromantie, Ckiromantie , Clédo-
n Amantie 3 Cofcinomantie 3 Dachylomàntic , Hépa- ’
tojcopie 3 Lithomantie , Lychnomantié, Nécromantie3 .1
Ornitomantie , Pégomantie , Pfycomantie , Rabdo-
mantie ^ &c. , dont on trouve les noms dans
les anciens auteurs. On peut en voir ici l’explication
dans leurs articles particuliers.
D IV IS IO N E S , diftributions d’argent,d'huile,
de vin & d autres chofes pareilles, que les romains
chargeoient leurs exécuteurs teftamentaires
défaire tous les ans pour l’anniverfaire de leur
mort, foit au peuple, foit aux décurions, foit
a des corps d'artifans , &c.
D IV ISO R E S. On appelloit ainfi chez les romains
des citoyens qui étoient chargés par les
amis des candidats, ou par les candidats eux-
memes, d’acheter les fuffrages des tribus. Quoique
les a'iv/yôrw ne fuffent pas flétris par les
loix ,■ ils l'étoient dans l'opinion publique. On
voit dans Suétone ( c. 3. n°. 1. ) que Ton reprochoit
à OCtavien, appellé depuis Augufte,
d'avoir pour père un dïvifor.
D IV O R C E . Voyez le dictionnaire de Jurifpru-
dence.
D IU M , dans la Macédoine.
C o l . Ju l . A u g . D i e n s i s . Colonia Julia Au*
gujla D i en fis'.
Cette colonie romaine a fait frapper des médailles
latines en l'honneur d'Antomn ,• de Sept.
Sévère, d'Élagabale, d’Alex. S é v è re , de Salo-
nine, de Trajan, de Gallien , de Domitien, de
Trajan , de C a ra c a llad e Ivi acrin, de Maxïmin ,
de Gordien, d’Aémilien.
D iu m , dans la Coélefyrie. Aeihnan.
•On a une médaille impériale .grecque de cette
v ille , frappée en l'honneur de Géta.
D IU S . Voyez FlDIUS.
D i us \3' nom d'un mois de l'année chez les
grecs, ^/off. C'étoit le premier de l ’année chez
les/nacédoniens & les grecs de l’Afia-Mineure,
à Ephèfe , à Pergame, à T y r , à Sidon, en Ly cie \
le fécond chez les macédoniens de Syrie, à Antioche,
à G a z e , à Smyrne, chez les arabes &
autres peuples d'Afie. Chez les premiers, il r é -
pondoit au mois d'oélobre, & chez les féconds,
à novembre, chez les tyriens , à décembre,
chez les Iycîens & les fidoniens , à janvier j chez
les bithyniens au contraire , c'étoit le fixième de
l'année , & il répondoit au mois de mars. ( Ea-
bricii. Menol. p. 4 2 , 44 , 46 , 47 , 61 . )
DIXIÈME. Les babyloniens & les égyptiens
donnoient à leurs rois le dixième de leurs revenus.
( Ariftote , au livre fécond de l'économie , &
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