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Enfin l’on regarde la monauîe comme une forte
de flûte 3 & c'eft le nom général des fiâtes (impies
, ou d'une feule tige, comme diaule eft celui
des fiâtes doubles.
Au refte, je ne crois pas impoflible qu’un bon
littérateur, verfé d;-ns la facture des inftrumeRS
à vent, ne put retrouver entièrement les fiâtes
des anciens, en comparant continue lit ment les
difFérens autans entr’eux, avec les monumens
& avec la n.ture d.s inllrumens à vent. Mais,
vu le peu de fond qu’on peut faire fur les copies ,
il faudroit qu’il pût lui-même examiner les antiquités.
( Article du fupplément de L'Encyclopédie,
figné F. D. C.
Les fiâtes des anciens, comme nous l’avons
déjà dit, étoient faites d’os, d’ivoire, & même de
métal .3 & elles étoient compofées , ainli que les
nôtres, de plufieurs pièces ; mais avec cette différence
, que ces pièces féparées qui ne s’affem-,
bloient point à rainures ou à entailles , recou-
vroieMt un tuyau intérieur, qui étoit ordinairement
de bois , & délicatement creufé autour,
comme on le voit à Portici, par deux pièces de
flûte de métal, dans lefquelles ie bois eft demeuré
en dedans, mais pétrifié. On voit au il! dans le
cabinet de l’académie de Cortone, une flûte
tf ivoire, établie fur un tuyau d’argent.
On voyoit • dans une peinture des Thermes
de Titus, publiée par Winckelmann ( Monum.
ined. n°. 1 y. ) , Minerve jettant les flûtes qu’elle
venoit d’inventer , parce qu’elle fe trouvoit défigurée
par l’enflure des joues qu’occafionne leur
jeu. On y voyoit aufli le fatyre Marfyas qui les
ramaffoit pour fon ufage.
FlÛTE traverfière.
Le comte de Caylus ( Rec. I I I . pl. 88. »?. y. )
dit : « ce petit bronze paroît repréfenter un joueur
de flûte, mais cet ir.ftrument eft ici très-différent
de, celui dont les romains faifoient un fi grand
ufage. La parure & la coëffure de plumes que
l’on voit'fur cette figure , ne font pas ordinaires
aux monumens romains. Il eft vrai que les égyptiens
en ont fait un grand ufage : 'le genre du
travail eft très-médiocre 5 & je dois convenir que
la difpofition de la draperie a beaucoup de rapport
avec celle de quelques-uns des baladins de.
l’ancienne Rome. Je crois ce monument gaulois .
& fort poftérieur aux monumens précéderas 5 cependant
je fuis bien éloigné de ,1e garantir pour
tel ».
Flûte tyrrkénienne.
Pol'ux ( Onomafi. liv. IV- chap. IX . ) décrit
ainfi la flûte tyrrhénienne : « elle eft femblable à
» une fyringe ( fifflet de Pan ) renverfée 5 mais fcn
» tuyau eft de métal ; on fouffle par en bas dans
» cettê flûte, & 00 y emploie moins de vent
F OI
« ( que pour la fyringe ) j mais le fon en eft plus
» fort à caufe de l’eau qu'il fait bouillonner.
» Cette flûte donne plufieurs fons, & le métal
» en augmenta la force ». Les mots en paren-
thèfe ont été ajoutés pour éclaircir cette défi rip-
tion, qui paroît convenir très-bien à l’efpèce de
flûte d’enfant qu’on nomme rojfignol. Merfenne
femble aufli être de cet avis.
F O C A L E , efpèce de mouchoir de cou , dont
fe fervoient chez les romains les malades & les
efféminés. Quintilien nous l’apprend ( lib. X I .
c. I I I . ) : Palliolum peutfafeias quibus cruraveftiun-
tur & focalia & aurium ligamenta flola exeufare
poteft valetudo.
F O C A R IA y 1 .r .
F O C A R I U S 1 cuifîniere, cuilmier.
F O C U LU S . Voyei Réchaud.
FO CU S . Voyeç C heminée.
FGENERA T O R E S , argentarii.
C ’étoient à Rome des efpèces d’ufuriers q u i
pretoient fur gages & à un gros intérêt. Ils s’afi-
fembloient autour de la ftatue de Janus, aux
environs de l’arc Fabien & du putéal de Libon,
Ce commerce odieux fut défendu ; mais on ne
tarda pas à fentir la ;nécèflite'des emprunts &
l’impoflibilité de trouver des gens qui prêtaient
fans avoir des sûretés. On réduifit donc l’ intérêt
de l ’argent à une fomme modique, & orfen permit
le trafic fous la forme ordinaire. V '. Intérêt
& U sure.
F O I , divinité romaine. Voye% Fidélité.
FOIE. Les anciens plaçoient-le liège des parlions
dans ce vifeère. C ’ eft pourquoi Anacréon
dit : l’Amour tendit fon arc & me frappa au
milieu du foie .
L ’infpeâion du fo ie - des viélimés faifoit une
grande partie de la fcience des arufpices. Voyeç,
Hepatoscopie.
Pline ( V I I I . y i. ) dit qu’Apicius inventa l’art
d’engraifler les volailles, & fur-tout les oies , avec
des figues , pour faire acquérir à leur fo ie une
grofleur monftrueufe , qui flattoit les riches gourmands
de Rome. Cette grofleur égalok prefque
celle du refte du corps de l’animal, félon 1 éxpref-
fion de Martial. ( X I I I . y8. ) :
Afpice, quam tumeat, magno jecur anfere ma ju s
Miratus dices, hoc, rogo , crevït ubi ?
FOIN. Les romains' avaient coutume d’attacher
du foîn aux ' cornes des boeufs mé'chans , afin
F ON
qu’on pût les reconnor.re, de loin. Horace fait
allufion à cette pratique. ( Sat. 1. 4. 34; ) :
Fcenumhahet in cornu : longumfuge.
F O L L I S , monnoie des empereurs"grecs. Voye%
Phollis.
FONDATEUR, ktistfis.
On trouve aflezfouvent des médailles grecques,
fur lefquelles le titre de Ktitvs , ou de fondateur, '
eft donné à des empereurs 8c.à d’autres princes
par des villes qu’ils ne fondèrent pas : car on a
des preuves très-certaines qu’elles exiiloient avant
eux. Pelleiin a publié, pf§| exemple, une médaillé
frappée à Clazomènes, en l’honneur de
Livie & d’Àugufte, fur laquelle cet empereur
eft appelle Kn ^ s , quoique Clazomène exiftat
plufieurs fiècles avant Augufte.
Cette coutume irrégulière ne fut pas un effet
de la flatterie des grecs 5 mais on doit la regarder
comme la fuite de l’ufage ancien, qui faifoit donner
le nom de fondateurs à ceux qui ebnduifoienr
de nouvelles colonies dans des villes anciennement
habitées, où les nouveaux colons fe meloient
quelquefois avec les habitans primitifs, foit que
les auteurs de ces colonies augmentaient les vil
lès anciennes, pour les placer plus commodément
; foit que par quelqu’autre bienfait on put
les confidérer comme les yeflituteurs, ou les bienfaiteurs
de ces villes ,. celles-ci leur donnèrent le
titre de fondateurs, pour témoigner la reconnoif-
fance qu’elles confervoient de leurs bienfaits.
■ FONDATEURS. « Dans le ftyle allégorique,
dit M. Rabaud de Saint-Étienne, les villes e'iles-
mêmes étoient perfonnifiées, & nous ayons con-
fervé cet ufage dans nos médailles & dans nos;
tableaux allégoriques. On aflocioit une figure .de
héros ou d’héroïne , aux armoiries de cette ville 5
dès-lors, nommer la ville , ou nommer le héros ,
étoit la même chofe. De cette habitude de lier
la ville au héros , & du génie allégorique qui
donnoit de l’ame & de la vie à celui-ci; naquit
l’erreur, qui porta les peuples poftérieurs à lui
fuppofer une exiftence rvéelle. Ils ne firent pas
attention que les villes ne^fe fondent point ainfi j
qu’elles ne doivent pas leur exiftence à des princes
& à des prinçefles ; que toutes les villes ,
dans les premiers tems, ont commencé par n etre
que des cabanes ou des hameaux ; que comme
ils faifoient remonter la naiflance des villes &
de leurs fondateurs aux tems voifins de Deucalion
8c d’Ogygèsÿ c’eft à dire, du déluge,- il étoit
impoflible qu’il y eût> à cette époque , un fi grand
nombre d’habitans pouf les peupler, & tant de
princes pour, les ,bâtir. Les premiers hiftoriens
de l’age alphabétique trouvèrent ces noms; iis
F O N | S . f
les gardèrent & les enregiftrèrent dans leurs annales
».
ec Mais ils furent qu’on leur avoit tranfmfii sf i,d èqlues’i lsà arfeltoecniierr etnotu àt cce*e
perfonnages ceux dont ils étoient entourés, leurs
apiènrfei sl,a ilfelue rsl esm èmreosy, enlesu rds ep arreeiclos n; no&ît riels nloa usn oonn-t
exilience de ces princes divers. Tous c e s fo n deaftt
eunrésc epfrléatireenmduens t diensc ovninlulees ,, dfeofnqtu efillles,s lo’uo ridg iunne
tfiloeunv, eo,u odu’ und ’dunieeu ,f oonut adin’uen, e oaum adz’uonnee , cooun ftpeolluar- le moins d’un roi. Quelques-uns ont plufieurs
cpuèrne. s A, inpfia r,c e que réellement ils n en avoient auThèbes
f t fondée par Thébé ; Argos ,
dpar Argus y Sicyone, parS/cyo/z; & fous le nom ’Ægialée par Ægialus ; Corinthe par Corinïhus;
Côronée, par Coronus, &c. &c.
quJi ef e.n dei ffoiineînrot is pas, fi je citois toutes les villes fondées par ces princes imaginaires.
J’ajoute qu’en général, celles qui font du genre
mceallfecsu lidnu ognent réet éf éfmonindiéne sl ’opanrt uént ép rpianrc ed,e sc opmrmine-
aclelfélgeos;r iqerure.e, urq ufoi nadvéoeit ffuerr vlie à fefixgeu rdeur lpae vriflolen n»a.ge
des« viIlll efse rodeit laau Gflir èaciefé ddûer epnrto ulevuerr nqoume làa dpelsu pcairrt- conftances purement phyfiques, plutôt qu à des
fondateurs chimériques 5 mais il faudroit entrer
dans un détail d’étymologies qui feroient ou faf-
tidieufes ou fufpeâesj & la vérité, que j’expofe
iyc ia, unro’ait pcaesp benefdoainnt ddee cs esé tpyrmeuovloegs ieasu xqiuli’aiil refse.r oIilt
. impoflible de nier: Si je difois, par exemple, q\FA fiy pa h a , fignifie vieux fort ; Ægyalée , rivage
j A ftiké3 rivage encore, on penferoit que
tcôe st vqiullee sd .oe nct rporiirse leauur nhoémro sd e leur pofition , pluAfiÿpalsus
, au roi
Ægyalus, à la princeffe Adiké, pu bien à A c -
[ ltioes u sd a, nsp rSetmraibero nr,o iq duee l’lAa dviilqleu ed. e Ainfi , quand je Calène en Afie
bmriûnleéuer,e dao nptr ise llefo ne ftn obmât ied;e élaty mpioelrorge ien oqiuree &je
ltreouurv, e& dqaunis mle’ emft oct ocnafilr, mqéuei pfaigrn liefise v oflecua n,s cqhua’il
jye alivso idt adnasn sle lse mvoyitfhinoalogeg udees , cqeutt’ee lvlei llde u; t &fo nq unaonmd
àfè Krea llé’néutysm , ofillosg diee Npheypftiuqnuee ,& &d e jeK éraléien ol,e jeh éprroés
Calénus de mon catalogue. De même, perfonne
n’ignore que la ville à’A g d e , en Languedoc, eft
bâtie avec une pierre pareille, & qu’il y a des
volcans éteints dans fon voifinage ».
« Mais, fi en examinant de plus près ces fo n -
dfialst èudr’su np réptèerned uosu d ed ’vuinlele sm, èjree tcrohiumveé riqquu’eil s; fso’inlst
font nés d’une fontaine voifine, ou d'une mon