ckritudo adjecijfe aliquid etiam recepîA rèligioni
videtur. {Quint. In fi. L. i l . c. io . ). Cependant
la plus haute beauté, comme Cicéron, le fait dire
à Colta ( De nat. Deor. T. i . c. 2 9 .) , ne peut
pas être donnée à tous les Dieux dans le même
degré, de même que le plus grand peintre ne
peut pas donner la plus haute expreffion à toutes
les figures-de fon tableau. Cette demande feroit
auffi peu raifonnable que feroit celle d’exiger d’un
poète tragique qu’il ne mît fur la fcène que des
Héros ».
Pour rendre complette l’idée toute célefté que
doivent prendre des Dieux les Artiftes, je joindrai
à ces paffages de Winckelmann deux autres ob-
fervations de ce favant antiquaire , dont les artiftes
trouveront fouvent l’ occafîon de faire l’application.
« On voit fur une pierre gravée du cabinet du
Duc de Devonshire,' qui porte le nom du ( Stofch.
fier. gr. pl. p a ix .) graveur, A i o c k o p iA o y , D 10-
inède affis fur un autel, le Palladium dans la
main, & la gardienne tuée à fes pieds. Devant
lui eft Minerve fur une colonne j cette Divinité
lui tourne le dos, comme elle avoit fait, ( Strab.
/• vi. p. 264 ) , difoit-on , pour n’être pas témoin
du facrilége. C’eft ainfî que la ftatue de ( Atheh.
Deipjf. L. xir. p. 521. ) Junon à Sybaris avoit
détourné la vue / Iorfque les Sybarites, fecouant le
joug de la tyrannie de Thélis, • mafiacrèrent,
jufqu’aux pieds des autels, tous ceux qui avoient
eu quelque part à fon gouvernement. Le PouJJîn ,
par une licence hardie , a employé une fiction
femblabîe dans un deffein qui étoit dans le cabinet
du Cardinal Alexandre Albani, où Médée tue fes
deux fils. Ce peintre ingénieux y a mis une ftatue
de Minerve qui fe couvre le vifage avec fon bouclier
pour ne pas voir cette exécrable fcène ».
cc Sur une pâte de verre, prife d’une pierre
gravée antique , on voit Diomède tenant avec
la main droite le Palladium qui paroît encore
pofé fur fon piédeftal, quoique le Héros foït dans
l ’attitude de marcher. La ftatue paroît incliner fa
tête comme pour .confientir à fon enlèvement.
Une femblabîe inclination de tête étoit réputée,
parles anciens, un ligne d’approbation des Dieux*
Jupiter ayant accordé à Thétis fa demande, lui
dit '.{ I I . A . v. 14. » 6* II- O v. 75. ) Je te ferai, un
figne de tête pour ten afiurer ».
Les anciens aîmoient à multiplier les Dieux i
& comme c’étoit mie prérogative des Divinités
d’avoir chacune plufieurs noms, de même ils
faifoient deux ou plufieurs Dieux d’une même
divinité. On voit deux Jupiters fur un médaillon
de Marc-Aurèle, du cabinet du Roi : ce font
peut-être les deux Jupiters nés en Arcadie de
l’éther & du ciel. Il y avoit -auffi deux Neptunes
, ( Arifiopk. Plut. 397) ; & on comptoir, fuivant
Arnobe ( t ih iv .)3 jufqu’à cinq Mercurcs, autant
de Bacchus, de Jupiter, &c.
D ieux Frères : Ptolémée Philadelphe & fo»
frère. QEi2N. a a e a <î>&n .
Leurs médailles avec cette légende font-:
RR. en or.
R. en argent.
. O. en bronze.
DIFFARÉATION, efpèce de facrifice qui opé-
roit le divorce entre le mari & la femme, dit
F eftllS. . . . . Erat genus facrificii, quo inter virurn
& mulierem fiebat dijfolutio. La glofe d’ifidore définit
encore plus brièvement la dijfaréation : c’étoit
d it-il, le divorce entre, le mari & la Femme, dif-
folutio inter virum & feminam. Ces expreffions ne-
lailfient aucun doute fur la nature de la diffaréation ,
qui rompoit tous les mariages 5 quoique certains
écrivains ayent voulu les reftreindre à ceux des
Prêtres ou Pontifes.
D IF FU S O R E S , Officiers q u i, dans les diftri-
butions gratuites d’huile ou d’autres liqueurs faites
au peuple , préfidoient à ces diftributions, ou les
exécutoient. On lifoit fur une ancienne infcrip-
tion : EÇ>. R. D I F F U S . OLEARIO. EX. BCETICA. '
DIGAMMA , double gamma fubftitué à l’V
confonne fous le règne de Claude. Cet Empereur
employa la perfuafion ( Sueton. L y cap. 41. ) &
l’autorité, pour faire recevoir trois nouvelles lettres''
de fon invention, fous autantde nouvelles. ( T a d u
Annal. I. 11. c. 4. ) formes. La première étoit un.
caraâère uniquement deftiné à faire difceraer. les-
V confonnes , des V voyelles qui retinrent leur
ancienne figure. Quintilien. ( lnfiu L c. S. ) ne ju-
geoit pas défiivantageufement de l’ utilité du di-
gamma de Claude. Mais quelle en fut la figuré îr
Tous conviennent qu’il avoit la forme d’une F 5
tous ne conviennent pas de la manière dont
elle étoit tournée.
Sans parler des lîtuations oblique snotre F eft
fufceptible de huit pofitions principales-* horizontales
& perpendiculaires. Il ne s’agit ici que desdernières.
Il n’eft aucune des quatre fituations perpendiculaires
que peut prendre PF , qui n’ ait été-
attribuée au digamma de Claude. U ri des premiers
continuateurs du Journal des Savans ( torh. y. p. ƒ<£.
edit. de Holl. ) en 16 77, fait ce Prince inventeur
de l’F. L’Auteur de la Bulle, d’or { ouvrage cité-
plus bas ) des enfans Romains de qualité, Fico-
roni, rapporte une farneufe'infcripti0n de Claude
déjà publiée par Angelo' Roccha , Grutèr 8t Fa-
bretti, depuis négligée & perdue, enfin retrouvée
& confervée par les foins de cet Auteur célèbre.
L ’F de Claude y paroît deux fois dans, les mots
AM P L IA jIT , TERMINAj;ITQ. Elle n’eft
comme ©n voit , que tournée vers la gauche.
Gori ( Mufi Etrufc. t. i.,p. 415- ) juge pourtant
cette figure préférable à celles qu’on a données,
jufqu’à préfent du digamma de Claude. Mais peut-
être ce favant homme n’aura-t’H pas fait attentions
à une remarque du même Ficoroni, portant que.
ces deux F étoient doublement renverfées {la Bollo
Doro de Fanciuli nobili Romani in Roma i j ÿ l .
4°. p. 69. ). Au relié, comme dans un ouvrage
poftérieur , Gori ( Difefa dell’ alfabeto. p. 82. )
repréfente les deux mêmes mots avec des j , on
a lieu de croire qu’il fera revenu à l’opinion commune.
D . Lancelot ( Nouv. Méth. p. 724. ) nous
•donne cette figure L paur celle du digamma , inventé
par Claude.
Les anciens marbres du temps de cet Empereur,
& ceux qui les ont (j Gruter. p. 236. Ceno-
■ taph. Pif. col. 738. ) confultés, dépofent en faveur
de la figure j[. Chriftiern Frédéric Ruhe, dans
fon Sppcimen Philologie Numifmatico - Latine
( imprimé en 1708 ) , rapporte une partie des mo-
numens où le digamma s'eft confervé. L’on n’en a
peut-être pas de plus célèbre & de plus avéré, :
touchant la forme du digamma de l’Empereur
Claude , qu’une de fes médaillés , publiée par ;
( Selecla numifmàta Lutet. Paris. 1684. 4°.p. Ï9J.)
•Séguin, citée auffi par le -{-de prefi numifmaium.
Dijfert. 2. n. 9, p. 109. ) Baron de Spanheirri. Du
pied d’une 4 ainfî difpofée , fort une palme. C’eft !
un trophée érigé au digamma 3 cm plutôt à fon auteur,
à-caufe de la viéloire remportée fur les' Bretons.
On reconnoît au digamma les monumens dù
temps du même - Empereur. ( Nouvelle Diplomatique
des PP. Bénédictins, i l . p. 47. ).
DIG ITA L IA . Voyei G a n t .
DIIPOLIES , ancienne folemnité d’Athènes, j
■ qu’on célébroit le quatorze du mois Scirrapho- 1
•rion, en l’honneur de Jupiter Polien, ou tutélaire I
de la ville. Elle n’étoit plus en ufage du temps I
d’Ariftophane j voilà pourquoi il fe fert du mot
DUpoliode , pour marquer une chofe. du vieux
temps.
Ces fêtes étoient auffi appelées Euphonies, ou
îa mort du boeu f, à caufe d’une cérémonie particulière
des Diipolies. On plaçoit des gâteaux fur
tin trépied de bronze , autour duquel on faifoit
marcher des boeufs choifis. Le premier y-s animaux
qui touchoit aux gâteaux, étêfft immolé
fu r ie champ. Il y avoit dans Athènes trois familles
dont lés membres pouvoient fieuls accomplir
ce facrifice, félon Porphyre {"de Abfiinent. ab
'animalibus. ) La famille' qui .amenoit les boeufs
étoit appelée , dtf xévrpov, aiguillon :
celle qui les chaftoic autoufdu trépied s’appeloit
Bgrywtff, frappe-boeuf, & elle defcendoit de Thau-
lon. Les Aettrpo), cuifiniérs, étoient les troifièmes
qui maflacroient les bcÿufs.
Voici la tradition qui fervoit de bafe à cette
ridicule cérémonie. Un Prêtre de Jupiter nommé
Thaulon, ou, félon quelques - uns, Diomus &
Sopatèr, ayant préparé un gâteau pour offrir en
facrifice au père des Dieux , le vit manger par un
boeuf. Saifi d’indignation, M e tua , ( ce qui étoit
alors un crime capital, à caufe de l’utilité que re-
l’agriculture de cet animal ). Après cette
vengeance, il fe fauva pour éviter les pourfuites
des Athéniens. Mais ceux-ci appelèrent, en jugement
la hache du Prêtre , 8c la déclarèrent innocente,
félon Paufanias. Elien dit au contraire qu’on
condamna la hache feulement, & qu’on renvoya
abfous le Prêtre & les affiftans. Quoi qu’il én foit ,
on terminoit les Diipolies en mémoire de cet
événement bizarre, par la fuite d’un Prêtre &
par un jugement rendu légalement fur la jnort du
boeuf.
D Î J O V I S , nom de Jupiter , qui fe trouve
dans Varron C L iv . de Ling. Lat. ) & dans Aulu-
Gelle (. /. v. c. 11. ). Comme on appela ce Dieu
Jupiter ôc Diefpiter, on l’appela auffi Jovis '8c
Dijovis. V^oye^ les Dijfertations du P . S. Jéf. a
imprimées a Paris en 1715. p. 284*
A i k a i o s , jufte. On trouve cette glorieufe épithète
fur quelques monumens de Pertinax, qui
la méritoit à fi jufte titre. Septime-Sévère affectant
d’imiter les vertus de cet Empereur, crut devoir
prendre le nom de Pertinax 5 de même auffi
Pefcennius Niger prit le furnom A i k a i o s , qu’on
lit fur fies médailles. Arface, Phrahate I I , Roi
des Parthes, & quelques aurres Souverains du
même peuple font appelés A i r a i o s fur leurs
monnoies ( Patin Thef. Num. pag. 209. ).
D I LORIS vefiis y tunique ornée de deux bandes
de pourpe, ou de deux rinceaux brodés
en or.
D IL U D I A , entre-a&es dans .les jeux & les
fpeétacles des Romains.
D. I. M. Muratori ( 71 . 8. Thef. Infer.) rapporte
une infeription qui commence par ces iigles'.
Il les explique ainfî : Domine Ifidi Magne y ou
Deo Inviclo Mithre.
DIM A CHÆ troUpes qjjj combattoient z
A T M A X A T , S ^ .
pied 8d à cheval comme' i..>s Dragons. Poîlux
( 1. 10. 6. ) en attribue l ’établiffement à Àlexati-
dre-le-Grand.
DIMACHERUS , gladiateur qui combattoit
armé d’une épée ou d’un poignard dans chaque
main. Ce mot eft compofé de J'tV , deux fo i s , 8c
de épée, deux épées. Jufte L ipfe, en traitant
des différentes claffes de gladiateurs, dit qu’il
y en avoit qu’on nommoit dimacherl. parce qu’ils
fe fervoient de deux poignards. 11 cire pour le
prouver l’autorité d’Artémidore, q u i, dans fou
fécond, Livre des Songes , promet une' femme
laide, méchante, & de mauvaife humeur, à quiconque
aura vu en fongé un gladiateur combattant
à deux poignards j ce qu’il exprime par le feul
mot Jipu%ei{poc.
DIMANCHES ( dites des ) fur les Chartes*
Voyea^ Gloffaire des Dates.
B b b ij