La mauvaife Fortune étoit honorée d’un culte
particulier fur les Efquilies. ( Plin . I L 7. )
La Fortune aux großes mammelles, mammofa ,
avoit donné fon nom à une rue de la 12e. région
de Rome ; où étoit placée fa ftatue ( P .
V it to r ) , qui reflembloit probablement à celles de
Diane d'Éphèfe.
La Fortune des femmes avoit un temple placé
dans l’endroit où Coriolan s’étoit 1 aille fléchir
par fa mère & fa femme. ( T it. liv . I L 40.)
On y offrôit tous les ans des facrifices à pareil
jour ; & une dame romaine3 choifie parles autres
dames , préfidoit à la cérémonie.
La Fortune ftable y manens, paroît fur une
médaille de Commode, où elle tient un cheval
par la bride.
L a Fortune obéiffante , obfequens , eft honorée
fur plufîeurs monumens.
La Fortune primigenia , c’ eft- à-dire , première
divinité honorée d’un culte public dans Rome.
Il en eft fait mention fur plufîeurs monumens.
La Fortune des particuliers , privata, étoit honorée
dans le palais des empereurs. ( Plutarck.
73. quâft. rom. )
La Fortune publique étoit honorée d’un culte
particulier dans la vallée de Quirinus , entre. les '
Efquilies & le mont Quirinal. ( Oyid. fa ß . I V ,
37J‘ )
Qui dieet, quondam facrata eß colle quirini
Hat Fortuna die publica , ver us erit.
La Fortune redux 3 qui préfide au retour des
Voyageurs j Fortund redux viatorum confervatrix ,
paroît fouvent fur les monumens.
La Fortune propice , rejpzciens 3avoit une ftatue
‘ dans une rue de la 10e. région3 à laquelle elle
donnoit fon nom. ( P . Viftor. )
La Fortune virile; fes fêtes fe cé^broîent aux
calendes d’ avril. ( Faß. I V . 145.) Foyq; V ir il e .
La Fortune fixée avec de la glu 3 vïfcata 3
i^turijpix. Plutarch. qusfi. rom. c. 73 .)
Fortun e Lia' ) fert de type aux médailles de
Smyrne.
F O R U L I , armoires ou rabletfes à placer des
1 livrés. ( Suet. Fug. c. X X X I . n°. 1. ) Hos con-
didit duobus forulis auratis.
F O R U L U S 3 le même dieu que Fo r cu lu s .
Voye^ ce mot.
F O R U S & F o r t , baftingues en ufage dans les
vaiffeaux non pontés.
F O R U M . C e mot -, très-commun dans les auteurs
3 défigne plufîeurs chofes qu’il eft bon de
diftinguer ; il lignifie , i° . les places publiques ,
dans lefquelles fe tenoient les divers marchés à
Rome pour la fubfiftance de cette ville » i ° . les
places où le peuple s’ alfembloit pour les affaires 3
pour les ëleélions, &c. 30. les places où l’on
plaidoit, & qui étoicnt au nombre de trois principales;
4°. enfin 3 une ville delà dépendance
de l ’empire romain, & dans laquelle l’ on tenok
des foires : tels étoient , forum L iv u , forum
Julii , Comme il fe trouvoit un grand concours
de négocians qui venoient perpétuellement
à ces foires 3 on fut obligé d’y conftruire plufîeurs
maifons & bâtimens 3 pour la commodité
du public ; & dans la fuite des tems 3 ces lieux
s’agrandirent 3 fe peuplèrent & devinrent des villes
affez cqnfîdërables.
F O S SÆ , canaux navigables, ou d’irrigation.
V oy e i C a n a u x .
FOSSETTE.
« Les artiftes Grecs, dit Winckelmann, (kijl.
de P Art. liv. I V , ch. 4 , H. ) dans leurs figures
du beau ftyle , n’interrompoient pas le menton
par ce crèuX qu’on nomme fojfette. La beaute
du menton confîfte dans la plénitude de fa forme
arrondie. La fojfette 3 étant individuelle & accef*’
foire dans la nature, ne fut jamais regardée
comme une qualité de la beauté universelle par
lès artiftes anciens , ainfi qu’ elle l'a été par les
écrivains modernes. ( Franco, dial, délia Belleç.
'p . p. 24. R olli Rime. p. 13.) C ’eft pourquoi
on ne voit point la fo jfe tte, ni à N io b é , ni à
fes filles, ni à la Pallas de la villa Albani, ni
à Cérès fur les médailles de Métaponte, ni à
Proferpine fur celles de Syracufe , qui font les
figures de femmes de la plus haute beauté* Il
en eft de même des plus belles ftatues d’hommes
: la fojfette n’ eft vifible ni à l’Apollon du
Vatican, ni au Méléagre ( Antipoüs ) du Belvédère,
ni auBacchus de la vigne Médicis, ni
aux autres belles têtes idéales, parvenues jufqu’à
nous. La feule tête d’un Apollon de bronze, de
grandeur naturelle, confervée au cabinet du collège
romain, & la Vénus de Florence ont cette
fojfette, plutôt comme un agrément particulier ,
que comme un charme appartenant à la beauté
de la conformation; & Varron ne dit rien de
contraire à mon opinion, lorfqu’il appelle cette
fojfette un agrément imprimé avec le doigt de
l’amour. Comme la grandeur complette du menton
eft un cara&ère de fa beauté, reconnu généralement
,& imprimé à toutes les figures antiques
du premier rang , on peut conclure avec afîii-
rance, Iorfque le deffin d’une figure nous offre
le menton creufé en fojfette ; que ce creux eft
: une preuve de l’ ignorance du deffinateur. Ainfi,
toutes les fois que nous trouvons des têtes idéales,
antiques, avec un menton ainfi interrompu,
nous pouvons conjecturer, avec raifon, que c eft
Un raffinement d’une main ignorante, moderne.
D ’après cela, je doute que le- beau Mercure
de bronze, du cabinet d’Herculanum , ait eu
Originairement une pareille fojfette au menton ;
d’autant plus que l’on allure que la tête de
eerte figure a e’té trouvée brifée en plufîeurs
morceaux »».
* F O S S O R , efclavc condamné aux travaux^ de
la campagne, qu’ il exécutoit chargé de chaînes
( Javen, fatir. X L 79. ) :
J p fe Jo c is brevibus p o n eb a t o lu fc u la , quoe nu n e
S q u a lid u s in m a g n a fa f i id i t compede fo jjo r .
< FOU. Nous voyons dans un paffage de Sénèque
( epijl. yo ) , que les romains fe plaifoient
à avoir auprès d’eux des f o u s , pour les amufer,
comme des bouffons. C et écrivain dit quHan-
pafté, fo lle de fa femme , étoit demeurée dans fa
maifon comme une charge d’héritier , Harpâjlen
uxoris mes. fatuam,fcio h&reditarium onus in domo
me a remanjijfe.
& Pollux, lequel en avoit été réduit en cendres J
le foudre s’étoit prefque brife contre la pierre >
& fes deux principales pointes émouffees , ct\
forte qu'il, ne pouvoit pins s’en fervir fans le
raccommoder.
La principale divinité de Séléucie en Syrie *
étoit la foudre qu’on honoroit avec des hymnes
& des cérémonies toutes particulières ; on la
voit furTes médailles : peut-être étoit-ce Jupiter,
même qu’on vouloit honorer fous le fymbole de
la foudre. Servius affure-, fur l’autorité des livres
étrufques, où tout le cérémonial des dieux
réglé, qu’ il n*y avoit que Jupiter, Vulcain &
Minerve, qui puffent la lancer : mais Servius s elL
trompé; car, Pline dit ( Hb. IL cap. 52. ) que,
fuivant les livres des Étrufques, il y avoit neuf
dieux qui étoient en poffefïion de lancer la fou.--
dre \ & qu’il y avoit onze fortes de foudres, dont
| trois étoient propres à Jupiter. Il y a plus, Pon-^
tanus, & les auteurs qu’il cite, fur le vers 46
du livre premier de l’Enéide, attellent que cha-
! que dieu & chaque déeffe avoit Ion foudre, mais
| différent de celui! de Jupiter, en couleur , en
poids, en forme, & ç . Auffi Stace, en parlant
de Junon , d’Argos > dit qu’elle lançoit îô
tonr.eue >. &: fi Pallas emprunta \t foudre, de
Jupiter pour foudroyer Ajax-Oïlée, c’eft que le
fie» n’étoit pas affez fort pour exécuter fon
projet.
FO U D R E , fubft. fém. en phyfique, & mafc.
dans les arts & les antiquités. Gélus, père de
Saturne, ayant été délivré par Jûpker, fon petit-
fils , de la prifon où le renoit Saturne, & vou- ■
lant récompcnfer fon libérateur, lui fit préfent
delà foudre 3 qui le rendit maître des dieux &
des hommes. C e font les cyclopes qui forgent
les foudres que le père des dieux lance fouvent
fur la terre , dit Virgile : ( Æneid. V I I I . 4.
31. ) Chaque foudre renferme trois rayons de
grê le , trois de pluie, trois de feu & trois de •
vent. Dans la trempe des foudres , ils mêlent
les terribles éclairs , le bruit affreux, les traînées
de flammes , la colère de Jupiter, & la
frayeur des mortels. La foudre étoit la marque
de la fouveraine puiffance.: c’ eft pourquoi Apélles
peignit autrefois Alexandre dans le temple de
Diane d’Ephèfe , tenant la foudre à la main-,
pour défigner une puiffance à laquelle on ne pouvoir
réfifter.
Le foudre de Jupiter eft figuré en deux manières;
l'un eft une efpèce de tifon flamboyant
par les deux bouts, qui, en certaines images ,
ne montre qu’une flamme ; l’autre une machine
pointue des deux bouts, armée de deux flèches.
Lucien, qui dit que le foudre de Jupiter avoit
dix pieds de long, femble auffi lui donner cette
forme, lorfqu’il nous repréfente fort plaifamment
Jupiter fe plaignant de ce qu’ ayant depuis peu
lancé fon foudre contre Anaxagere , qui nioit
i ’exiftence des dieux, Périclès avoit détourné le
cou p, qui avoit porté fur le temple de Callor
Les Etrufques armoïent du foudre neuf divinités
, ainfi que Pline nous 1 apprend ; C hifi. nat.
I. 2. c. j 3 ). mais ni Pline , ni aucun auteur,
ne nous dit quelles étoient cës divinités. Cependant
, Iorfque nous faifons des recherches fur
les dieax de la Grèce ainfi figurés , nous y trouvons
le même nombre. Parmi les dieux , fans y
comprendre Jupiter , on donna cet attribut a
Apollon , révéré à Héliopolis en Affyrie; (M a -
crob. Saturn. t. 1. c, 24- ce dieu ï f
repréfenté de la même manière fur une médaille'
de la ville de Thyrria en Arcadie. C
Grec. tab. 6 1 . ) Mars, combattant les Titans,
eft armé de même fur une pâte de v erre,
( Defcript. des pierr. gr. du cabinet de Stock.
p. yi , rt°. 116 .) ainfi que. Bacchus fur une
pierre gravée ( ibid. p . 234. n° . I4y9* ) , toutes
les deux antiques & du cabinet de Stofch. Ori
voit auffi Bacchus armé du foudre fur un patère
étrufque. ( Demjl.. etrur. tab. x. ) Vulcain ( Serv.
ad Æn . I . p . 177. H. ) & P a n , deux petites
figures de bronze , conservées au cabinet du collège
romain, & Hercule fur une médaille de la
ville de Naxos, font repréfentés avec le même
attribut. Parmi les déeffes armées du foudre , on
connoît Cybèle ( Bellori imag. & du Choul-della.
relig. de Rom. p . 92.) & Pallas ( Apollon. Argon.
I. I V . v. 671. Servius l. c. ) , comme on les
voit fur les médailles de Pyrrhus & fur d’autres.
( G olz. grec, tab. 36. n°. y. Conf. Span. dePrsJl.
1 V 1 S f f f ij