E LA PH E BOL IA . On donnoit ce nom à Diane,
parce quelle tuoit des cerfs. De , cerf, &
de pàtea , je lance.
É LAPHÉ BOL IE S, fêtes d’Athènes, oit l’on
ïmmoloit dés earfs:à Diane, parce qu’elle avoit
beaucoup aime la chalfe du. cerf. Et comme cette
fête fe célébroit dans le' mois, de mars, on donna
ù ce mois le nom d’Elaphébolion.
' Les éphabolies des phocéens étoient aufli célèbres.
Réduits aux dernières extrémités par les
theffaliens, les. phocéens réfolurent de fuivre le
confeil de Daiphantus. Pour cela ils ^dressèrent
un grand bûcher, fur lequel ils placèrent leurs
femmes, leurs enfans & leurs richeffes, avec
des citoyens chargés d ’y mettre le feu s’ils étoient i
vaincus dans le combat. Mais ils. furent vain-.
queurs, 8c ils inllituèrent en mémoire de cette j
terrible relfource la fête des éphabolies, où ils ;
offraient à Diane un cerf de pâte. ( Athcn. Deiph. ;
A i. X IV .)
É L A PH É B O L IO N , mois chez les grecs qui
répond à nos mois de février 8c de mars. Il étoit
confacré aux ehaffeurs, 8c tirait fon nom de ce'
qu’on y immoloit' des cerfs à Diane. C ’ell pendant
ce mois que fe célébraient les troifièmés
Dionylïaques. ( Eibanius 52. orat, 8c Eullath. in
X V I . lib. lliad.)
ÉL.ARE, nymphe, fille d’Orchomène , fut
aimée de Jupiter , dont elle eut le géant Tityusb
: Voye l T lT Y U S .
; Z L A T E A , dans la Phocide. EAATEmNLes
médailles autonomes de cette ville font: :
RRRR. en bronze, pellerin.
O . en or.
O . en argent.
EAKEEinEn Aos. Homère donne aux Moyennes
cette épithète, pour défigner le s . longues tuniques
traînantes dont elles étoient vêtues.
É LE C TR E . C e nom a été donné chez, les
grecs à plufieurs filles 8c femmes des temps héroïques,
8c même à des nymphes, Quelques
interprètes ont dérivé ce nom de fans-mari,
éx£*rç«>, à caufe delà fille d’Agamemnen. Mais
cette étymologie ne peut convenir aux autres
femmes, ou filles du même nom. Il eft donc
plus vraifemblable de le dériver de la couleur
blonde que les poètes grecs fe piaifoient à don-1
ner aux cheveux des femmes, qu’ ils chântoient.Dans
ce cas, cleAre vient de ïas*t5„ , eleclrum, or pâli
par fon mélangé avec l ’argent. Voici les plus
célèbres êlettres des grecs»
Électre , fille de l’Océan, époufa Thaumas,
dont elle eut Iris 5c les Harpyes , félon Hé-
liode. Voyei T haumas.
Electre , fille d ’Atlas, une des Pléiades y fut
aimée de Jupiter, qui la rendit mère de Jafiora
& de Dardanus, un des auteurs de la. nation
troyenne. On dit que, depuis la ruine de Troy e,
de chagrin elle ne voulut plus paroître, parce
qu’en effet cette étoile des Pléiades eft fort
obfcure. Voye^ Pléiabes.
Electre , fille d’CEdipe, & foeur d’Antigone;
Électre , fille d’Agamemnon & de Clytem-
neftre. Homère , en parlant dés filles de ce
prince, né fait aucune mention & Elettre.Madame
Dacier prétend qu'Elettre n’eft pas un nom propre ,
mais un furnom , qui fut donné à Laodice, pour
marquer qu’ elle n’ avoit été mariée que.fort tard,
& qu’elle étoit demeurée long-temps fille. Au
refte, ce furnom à'Elettrene lui a été donné que
par les poètes tragiques. Elettre fauva le jeune
Orefte fon frère de ia fureur d’Égifthe , qui vou-
loit le faire périr : elle fut long-temps elle-même
la vidlime de la cruauté de fes tyrans, toute occupée
à fe garantir de leurs embûches ; car bu
n’ofoit l’attaquer ouvertement, dans la crainte du
peuple. Pendant quTOrefte étoit dans la Tauride,
Elettre ayant reçu la fauffe nouvelle de la mort de
fon frère .& de Pylade, fe rendit auflî-tôt dans ce
pays, pour éclaircir davantage un fait qui l’inté-
refloît fi fort j & la: première chofe qu’elle y
apprit, fut que c’étoit Iphigénie elle-même qui
avoit immolé- fon frère. Tranfportée de rage &
de défefpoir, Elettre prit1 fur l’autel un tifon enflammé
, & elle alloit crever les yeux à fa foeur,
lorfque heureufement Orefte parut. Après que
la reconnoiflaace fut faite-, ilss’en revinrent tous
'trois à Mycènes; là , pour tromper leurs perfé-
cuteurs , ils confirmèrent le faux bruit de la mort
d’Orefte , qui fe tint caché jufqu’au moment qu’il
trouva propre à fatisfairé ta vengeance. Egifthe
& Clytemneftre périrent de fa main > mais Elettre
fut complice du crime » & Sophocle lui fait dire
un m o t. affreux, tandis qu’on égorge fa mère :
frappe^ , redouble£ , s*il eft pojfible. Cette mort a
fait le fujet de plufieurs tragédies de Sophocle &
d’Euripide. Efchyle a traité le même fujet , fous
le titre des Coephores S &c.
Egifthe avoit forcé Elettre d’époufer un homme
noble à la v é r ité , dit Euripidè , mais dont la
nobleffe étoit éclipfée par l’indigence. Afin de
n’avoir rien à craindre de fon reftentiment, ce
mycénien , homme de bien, devint fon protecte
ut plutôt que fon mari, & ne la regarda que
comme-un dépôt facré que les dieux lui avoient
confié , & dont il fe demit^ des qu Orefte rut
remonté fur le trône. Elettre epoufa alors Pylade ,
dont elle eut deux enfans, Strophius & Médon.
On voit à la villa Pamfili une ftatue $ Elettre,
qui a toujours été appelléè ftatue de Clodius
( Voye% C lodius ) , mais à to r t , félon Winc-
kelmann.
On voit ( Winckelmann, hift. de l'art. I. y. c. 6. )
un autre grouppe dans la même villa, qui mérité
également d’être rangé dans la clafte des ouvrages
fupérieurs. C e grouppe eft de Menelaiis, difciple
de Stéphanus, comme nous l’apprend l’infcription
grecque > &. ce Stéphanus e f t , fuivant^ toutes les
apparences, le même que celui qui s’étoit rendu
célèbre par fes hippiades, ou fes amazones a
cheval; il eft connu fous la dénomination du jeune
Papyrius & de fa mère , dont Aulugelle a raconte
l ’aventure ( gell. nott. att. L i . c. ), Cette dénomination
a été généralement reçue, parce qu’on
étoit accoutumé jufqu’ ici à chercher prefque toujours
des hiftoires romaines dans l’antique , tandis
qu’on auroît dû recourir à Homère ou au temps
héroïques, pour expliquer les fujets traites par
les artiftes anciens ».
« C e la fuppofé, & en faifant réflexion que
c ’ eft ici un ouvrage d’un artifte grec , qui n’aura
pas choifi un trait peu important de l’hiftoire
romaine , lbrfqu’il pouvoit fe fignaler par des
figures héroïques du haut-ftyle^ nous parvenons
à démontrer la faufieté de la dénomination reçue.
Je penfe aufli qu’on pourroit fort bien révoquer
en doute l’hiftoire du jeune Papyrius, qu’Aulugelle
avôît extraite d’ un difcours de Caton l’ancien
, & qu’il avoit écrite de mémoire, comme
il le marque lui-même, fans avoir l’original fous
les yeux. Ea Catonis vêrba huic prorfus commenta-
rio indidiffem , f i libri copia fuijfet- id temporis cïïm
h&c dittavi. On pourroit, dis-je, révoquer en
doute cette hiftoire, d’après ce que le grammairien
latin y ajouta, favoir, que les fénateurs
avoient coutùme d’amener au fénat leurs fils,
lorfqu’ils avoient pris la prétexte, c’ eft-à'dire,
lorfqu’ils avoient atteint l’âge de dix-fept ans.
Pour appuyer ce doute, on pourroit s’autorifer
du témoignage de Polybe. C et hiftorien judicieux
réfute deux écrivains grecs, qui avoient avance
que les romains menoient leurs fils dans le fénat
dès l’âge de douze ans, ce qui n’e ft, dit-il, ni
croyable j ni vrai, à moins , ajoute-t-il ironiquement
, que la fortune n’ eût aufli donné en partage
aux romains d’ être fages dès leur naiflance. C e pendant
quoique Polybe , comme-beaucoup plus
ancien, mérite qu’on ajoute plus foi à fon témoignage;
je ne veux pasinfifter fur la réfutation d’Aulugelle,
parce qu’ enfin ce qui n’étoit pas convenable
pour un enfant de douze ans pouvoit l’être pour un
jeune homme de dix-fept ans. Quoi qu’ il en foit,
Aulugelle eft le feul écrivain qui fafte mention de.
cet ufage ». "
ce La| figure du prétendu Papyrius me fournit
la principale raifon pour faire rejetter tout fujet
de l’hiftoire romaine. D ’abord elle eft nue , &
par conféquent héroïque, c’eft-à-dire , elle eft
telle que les grecs figurent leurs héros, au lieu que
les romains avoient coutume , non-feulement de
vêtir leurs hommes illuftrës, mais encore de les
couvrir de la cuiraffe. Qu’on me permette de citer
encore une fois le paflage de Pline : Grica quidem
res eft, nihil velare j at contra romana , ac militatis
thoraces addere ».
«c Après m’être convaincu que ce fujet ne pou-
voit pas répréfenter l’aventure de Papirius, j’ai
cru y trouver Phèdre déclarant fa paflîon à Hip-
polyte, parce que l’expreflion dans la phyfiono-
mie du jeune homme, dénoteroit l’horreur que
lui infpire une pareille déclaration : tel étoit mon
fentiment dans la première édition de mon hiftoire.
« C e qu’il y a de certain, c’eft que l’expreflion
du jeune homme n’indique pas la moindre trace
d’un fourire malin, ni d’ un air Tournois, que quelques
écrivains modernes ont prétendu y trouver,
& cela parce qu’ ils s’en font repofés fur la dénomination
établie. Mon efprit étoit tombé fur ce
fujet, Tachant que les anciens l’avoient, non-feulement
représenté très-fouvent, mais qu’il fe trou-
voit encore aujourd’hui répété fur divers bas-
reliefs , dont il fe trouve deux à la villa Albani,
& un à celle de Pamfili. C e qui me fit naître
quelques doutes contre ma découverte , c’ eft que
de cette manière Phèdre découvriroit elle-même
fa paflîon à Hippolyte, ce qui feroit contraire à
la-fable de la tragédie d’Euripide. Je ne pouvois
. pas non plus lever les difficultés que m’oppofoienc
les cheveux courts , tant de Phèdre que d’Hippo-
lyte , qui les porte ici aufli courts que Mercure*
Les adolefcens de cet âge portoient des cheveux
plus longs, par conféquent ceux de cette figure dénotent
quelque chofe d’extraordinaire ».
ce Plein de ce doute, je confidérois de nouveau
cet ouvrage, lorfque- je fus tout à coup frappé
d’un trait de lumière qui m’éclaira, & cela par
la circonftance qui m’avoit paru inexplicable juf-
qu’alors ; favokles cheveux coupés. Je crois donc
voir dans ce grouppe le premier entretien qu’£ -
Jettretux. avec fon frère Orefte, qui étoit plus jeune
qu’ elle : tous deux ne pouvoient être repréfentés
qu’avec des cheveux renaifîans. Sophocle nous
apprend qu 'Elettre voulut Te faire couper la chevelure
par fa foeur Chryfothémis ( ce qu’il faut regarder
comme fait ) , pour la dépofer avec celle
de cette foeur fur la tombe de leur père Agasnem