
4+6 F. E N '
fon ht pour voir fi l'aurore ne commençait- pas à
poindre ( Argonaut. I. III. v . Su-. )>
« C ’eft-à-dire qu’elle étoit obligée d'ouvrir la
porte de fa chambre pour appercevoir le jojur ,
parce qu’il n’y avoit point de fenêtres , non plus
qu'aux nia.ifons de Pompéï. L’endroit où couchaient
fes femmes , ne pouvoït par cenfe'quent pas
être une anti-chambre , ainfi qu’on pourroit le
croire j mais devoit être placé à côté, de celle
qu’oçcupoic Médée même. »
v 11 n’eft pas poÛVoie- de déterminer exactement
d’après. aucun écrivain, fi. les anciens ont
fait ufage de carreaux de verre pour, leurs fenêtres.
Il y a des écrivains qui prétendent qu’ il eft qoef-
tion de carreaux de verre dans le panade fuivant
de Pline (Nat. Hifi. lib. X X X F I . cap. X X V I . ),
où , après avoir parié deia viile de Sidon, cé!è-.
bre par fes- fabriques de verre , il ajoute :fi qut-
dem etiam fpecula ■ excogitavertit. Saumaife fui-
même ( Exerc. P lin. in folinum. tom. II. p. 109 y.),
eft dans la perfaafion que le mot fpecularis et!
générique, & que par. oonféquent il peut lignifier
toutes forte s de fenêtres , & entr’autres celles de
pkengite, ou de toute autre matière diaphane , firopre à biffer un libre paffage à la lumière.
Mufteurs .partages d’anciens auteurs prouvent
que le pkengite, lapis fpecularis 3 a été anciennement
en ufage. Suétone ( cap. X IV . ) , diç, en
parlant de Domitien iporticum , ih quibus fpatiari
çoTifieverat 3 parié tes pkengite lapide diftinxit, êciijus.
fpltndore per imagines quicquid k tergo fieret pr,avide-
ret. Pline dit-aufli (lib. X X I. cap. X IV . ) , que pour
mieux pouvoir obferver le- travail des abeilles,
on fai foit des rûch. s de pareille pierre fpéculgire».
« Tous ceux qui. ont quelque connoiffance de
l ’anriquité, font pour, la négative. J’ai vu cependant,
en tr-autres à Portiçi, de grands morceau*,
dç verre en feuilles, ou lames, qui., peut-être,
fç fqntvitjifiçes»?.
«s II y a une lettre latine imprimée D .A .N ix ion i
Angli j ad Rodulpkinum Fenuti, &c. , laquelle eft
un extrait de fa differtation -, de laminis quibuf-
(Lam candidi vitri e ruderibus. Herculaneis effojfis.
qui fe trouve dans les mémoires de la fociété
des antiquaires de Londres. Cette lettre fut écrite
le 31 juillet 1759 , & celle de M. Wînckelrpann
étoit déjà écrite le 16 août 175-8. En 17 72 , on
découvrit, dans une muraille expofée au M id i,
une fenêtre avec un beau vitrage de trois palmes
en carré, laquelle,cqnçenoit un pareil nombre de-
carreaux de verre, en tous fens, dont chaque
carreau était d'environ un palme ©n carré. Il y
a. tout lieu de croire que le verre de ces.carreaux
ayoit été fait à la. manière angloife, e eftrà-dire,
fan& plomb> car il étoit affez épais Ôt au (fi transparent
que du cridai. Tous ces carreaux étoient
entiers à l’exception de deux 5 ce qu’il faut, fans,
doute attribuer à la direâioo perpendiculaire dans
F E R
laquelle étoit; tombée la pluie des? pierres-, q*d
étoient- fort petites , & qui par c.nnféquent n a-
voient pas pu caufer un grand dommage. C*eft
au célèbre abbé dam Mattia Zarillo, membre
de I académie d'Herculanum, que nous devons
le récit de tous ces faits ( Note de M. Dafdorf. ) ».
Il paroît par un grand nombre de bouteilles*
propres à différens ufage s., que l'art de la verrerie
a été' fort commun chez les romains, 8c que
le verre étoit chez eux, à un prix modique. Leurs
flacons d’huile étoient faits de la même manière
que ceux dont on fe, fert pour le tr.anfport des
huiles de Piovepce.
« Un favar.t de Rome me montra un jour un
paftage de Phiiqn , qui prouvoit, difoit-il, que
le verre a été en ufage chez les anciens j &c j’en-
ai lu un autre, qui paroiflfoit mieux le conftatec
encore , dans le livre, de legatione ad Caium
( Philon, oppr. tom. III. pag. £99. lib. VI. edit.
Mangey) 3 où je trouvai exa&ement le contraire
de ce que j’artendois. Philon y parle d’une des
chambres, dans lefquelles. on introduifit le député
juif d’Alexandrie chez Caligula,, & dit : K<*i?
wegieAÔâJy yr^oç-ett^u Tt/£ t’v . x w ûvctà>ifp&y,iuii-
rois vûha teuxij àicMpetvttn 7rc6PUzr\i]ri'os xlèois. Obam-
bulanfque jujfit circumquaque feneftras obduci { ou «
ce qui vaut mieux , lever & tirer de basenbaut )'
lap.idibus haud minus pellucidis quam vitro candi do».
Suivant le témoignage de Laélapce, les carreaux
de vitre pour fe n ê t r e étoient, connus à la,
fin du troifiène fié de } voici ce qu’il dit à ce
fujét : ( Opif. deis, cap. F . ) , Manifejtus efi ,
mentent ejfe , que. per oculos ea 3 qu& funt apppfta3
tranfpiciat x qua(i par fenejlras luçente vitro au(
fpecdlari lapide obdùflas. ( Note de M. Jlafdorf. •)
' FENRIS, V o y e z O d in .
FER , l’ âge de f e r , le dernier ’des quatre âges
que les poètes ont marqués : « ce fut dans cet
» â g e , dit Ovide , qu’on vit un débordement
»général de tous, les vices. La pudeur , la-bonne
» foi & la vérité bannies de la terre, firent p’ace
» à la fraude , à‘ la trahifon, à la violence & à
» un© avarice infatiable ..............on ne vécut que
» de rapines : Lhofpitalité ne fat plus un afyîe
» affuré ; le beau-père commença à redout r fon
» gendre , 8c, la paix ne régna que rarement entre
» les frères. Le raari gttepta fur la vie dç fa femme,
» la femme fur celle dç fon mari. La cruelle ma-
» râtre employa le poifon ; les enfans abrégèrent
» les jours de leurs pères. La piété fat mépriîee
» & abandonnée de tout le monde ; & de toutes
« les divinités , Aftrée quitta 1* dernière le féjour
» de la terre , q-u’ejle vit couverte de fang ».
L.a fafio.n dq ƒ«/ e|l attribuée a*tx habitais,
de j'ifle de Ctète , qui les premiers parvinrent à
-forger le-fer dans lés cavernes du mont lda > qua-
F E ïl
torze cents ans environ avant Père chrétienne. ,
X Héfiode ciré par Pline, lib . V i t , cap. L F I .
— Strabon, l i b .X . — Diodore de Sicile ? lib . i
X V . cap. V . — Clément d’Alexandrie, „ lib. I. ;
pag. 307. Eùfèèe , préparation évangélique ). ■
Enfin , dans les marbres d’O xford , l’invention
du fer ett rapportée à l’année 143* avant 1 ère |
chrétienne.
Le comte dè Caylus fait les réflexions fufvantês
fur \ t f e r , à Toccàfion d ’une hache S t <Tunè ïVâtu'e
de ce métal. «« Cette efpèce de h'âchè , où cet J
inrtrument, qui peut avoir fervi dans les facrifi- '
Ces , eïl fingülier , parce qu’il eft A t f e f : la rareté .
de ce métal empêchoit les anciens de l’employer j ‘
mais comme on a trouvé ce petit couperet dans \
une fouille , faîte au palais Borghèfe , avec un
autel confaçré au dieu Mars i péut-être en faveur
de cette divinité, a-t-on cherché une diftinétion ,
qui devoit être alors une magnificence.»
«« Le travail de cet infiniment ne peut-être plus
groflier , & cette groftîèreté me Confirmeroit
d’autant plus dans l’idée dè rareté , & dè Angularité
, qu’ elle prouve une médiocre pratiqué » &
que lès inftrumens de bronze , fabriqués par les
Romains, font ordinairement travaillés, & terminés
avec tout le foih 8c toute la prôprete pof-
fible. D’un autre côté , cette négligence, occa-
fiwnnée par le peu d’habitude d’employer ce métal
, eft devenue dans cette circontVance , un
avantage , puifqu’en effet on n’a p>oint épargné
la matière , pour la fabrique de cet inftrument j
elle a même été employée avec une épaififeur fi
tfonfidéïaible , que la rouille-.n’ a pù achever fa
deftruéHon. La forme & la difpotition de cet
inftrument, perfuadéntqu’il n’ a jamais eu d’autre
deftination , que celle de dépecer les viéliines.
« ( Rec. d 'À n tiq . 5 p ag es 218. ) M
« Hercule { Rec. $ pag. 96. ) eft fouvent ré-
préfenté fur les monümens étrufques , & la différence
demies repréfôritacions eft fi légère que je
n’atirois point fait graver ce morceau ., où toutes
les parties de l’art & de la convenance font très-
iïégjligéesj fi la Angularité de fa matière ne méri-
tott pas une exception. Cet Hercule eft de fet
fondu ,.6c par cOnféquënt très-mal confervé. Nous
fothmes encore heureux , queia rouille, dont il
''eft rongé depuis tout de fiècles , permette de
diftinguer fa forme ■ & fes attributs ; car fes
antiquités de .ce métal font d’autant plus rares ,
que4 e‘.tems lès ai plus facilement détruites. D ’ail-
learS, je n’avuife point encore pofifédé de monument
de Ce; genre} mais quand, les figures de fer feflorem plus Commurtes*, je' verroîs célui-cî avec
étonnement : eft effet , il eft fingülier de rencontrer
une figure âefer y & d’une Fabrique au Ai ancienne
chez les étrufques, e’eft-à-dire , dans un
tems.oùace métal étoit fi peu-connu dans la Groce
dedans l’Afie. Il eft vraifemblabié que les gau-
F E R (Î47
lôîs ont ffOrtftli le fer 3 8c la manière de le préparer
, plutôt que les autres nations j du moins on
petit l’ iriférér de l’abondânc-e que la nature
en â répandue dans les Gaulés 3 & qu’ils ont
dâ faire part de cette découverte aux étrufques
leurs voifins. Il fe peut même que cet ouvrage
, ridiéule aujourd’hui, confidéré fous toute
autre face que celle de fa matière, ait été admiré
anciennement par la raffofi de fa rareté : on le
croira fans peine, fi l’on fe rappelle les impref-
(îons que les hommes reçoivent de c'e qu’ils n’ont
point encore v u ,» V. É pée des gaulois, 8cc.
Br on ze
Fer ( médailles de ). Je ne compte point le
fer , dît le père Jobert, parmi les métaux dont
on trouve des médailles. C e n’cft pas que j’ignore
quôn lit dans C é fa r , que certains peuples de la
Grande-Bretagne fe fèrvpient de monnoie de f e r •
Je fais auffi que le même chofe eft arrivée dans
quelques villes de la Grèce. De plus, Savot rapporte
qu’il s’eft* trouvé des monnoiés rômaines
que l’aimant at-tiroit ; mais il eft aifé de voir que
ce n’étôit que des médailles fourrées, telles qu’il
nous ën relient encore pluïîeurs , & du temps de
la république , 8c du temps des empereurs, c ’efi*
à-dirè , du f e r ou du cuivre couvert d’ une feuille
d’argent, à qui ladrelfe des faux-monnoyeurs
de cê .fiècie , donnoic cours comme à la bonne
monnoie.
Fér de lanse (O n voit un ) fur les médailles
de Polyirhèniunt, de Tuder , des Etoliens , de
Cume, des Oetæi.
FER de cheval. Voÿe£ Fer r e r .
FêR à ftifer , xaXdfts 3 calamiflrum. Tes grecs
& les rômains faifoient ufage de cèt inftrument
dë toilette. Varton, qui en parle, le diftingue
foigneüfement de l’aiguille, ou poinçoh, avec
laquelle les femmes partageoienc leurs cheveux
; én treffes, & qui ç’appelloit difcèrniculum. ( Vam
j de lirtgi latin.I V . 29. )
FERALES , fêtes que les anciens Romains
Céîébrôieht le 21 février en l’honneur des morts.
Macro b è ( Sat-ur. liv. i., ch. 13. ) en rapporte l’o-
i riginê à Numà Pompilius , & Ovide ( Fajl. 2.
| y. 233.) là fait remonter jufqu’ à Enée., qui fai*
! fort.,, dit-il. tous lès- arts des offrandes au génie de,
: fon père : c ’e 11 de-Jâ que les peuples d’Iralie ont
pris la pieüfe coutume d’appaifer les -mânes de
lêUrs pères par des .offrandes qu’on àpportoit fur
leurs Êombéaux.Pendant ces fêtes, qui duroient
j o'rizë jours , Tes‘ temples n’ét’oient point fréquen-
; tés , on n’offroit point de facrifices aux dieux il
étoit défendu de- célébrer des noces , & les gens
. mariés devbiérif Vivre dans la continence. Le
1 poète ' âjbiite que cette fête ayant été dit