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d'autres qui ont fuivi celui des romains. Commençons
par les premiers. Dans le Ier. tome des
Anecdotes de D. Martenne , col. 264 , on voit
une charte ainli datée : aHa funt h&c............anno
ab incarnatione Domini M X C I 11, indiHione I ,
epaHa I , parce que cette charte n'a point été
donnée avant le mois de feptembre , epaHa I elt
b on, fuivant l'ufage des égyptiens. Si elle avoit
été donnée avant le mois de feptembre, ou fi
celui qui l'a écrite , avoit fuivi l'ufage des romains
, il l'auroit datée epaHa X X , comme ori
la voit marquée , en 1093 > dans^ notre Table
C h r o n o l o g i q u e , où nous fuivons les romains
dans notre manière de compter les épaHes, fans
aucun égard à celle des égyptiens, parce qu'il
n'eft pas poffible de tout marquer dans une table,
qui doit être claire & fans confufîon. Le même
tome des Anecdotes qui vient d'être c ité , préfente,
col. 346, une charte de Louis-Ie-Gros,
atnfi datée : anno Domini M C X V I I . . . . epaHa
X X V I , concurrentibus V I I . Cette date epacla
X .X V I eft bonne , en fuivant la manière de
compter des égyptiens j mais en fuivant celle
des romains, il faudroit epaHa _X V , comme elle
eft indiquée dans notre Table Ch r o n o l o g i q u e
pour l'an 11 17. Il en eft encore de même d'une
autre charte, rapportée par D. Vaiftette, tom.
I l , fol. 5m , de. fes preuves de l’hiftoire de
Languedoc. Telles font les dates de cet a été :
fa Ha charta ijla menfe novembris, feria V I I ,
epacla V I , luna V I , anno videlicet ab incarnatione
Domini M C X L I1I I . Il faut lire M C X L V ,
félon D. Vaiftette. En effet, toutes les dates de
cette charte conviennent à l'an 114 j ; & 1 t feria
V I I , menfe novembris réuni avec luna V I , prouve
quelle a été. donnée cette année 114$ , le 24
novembre, qui étoit un famedi, comme on peut
le ' voir dans nos deux Ca l e n d r i e r s lunaire &
folaire. Pour YépaHe V I , au lieu de X X V , elle
ne peut plus faire de difficulté, après que nous
avons prouvé qu'il y avoit des notaires qui chan-
geoient les épaHes, dès le mois de feptembre,
avec les égyptiens. En voici une preuve bien
claire, tirée de celles de la dernière hiftoire de
Bretagne , tom. I , col. é n : k&c......... confirmado
fa cl a eft......... anno ab incarnatione Domini M C L I1,
menfe feptembris , in exaltatione fanHz Crucis
luna I I , feria I , cyclus folaris X I I I , epaHa
X X I I I , concurrentes I I , clayes terminorum X I V ,
indiHione X V . Selon les romains, il faudroit
epaHa X I I ; mais epacla X X I I I eft bon , fuivant
les égyptiens, dans une charte, donnée comme
eft c e lle -c i, au mois de feptembre. Donc toutes
les dates font exaéfces, à l'exception de luna I I ,
qui paroît être une faute de copifte , pour
luna X I .
Il peut fe faire que cet ufage des égyptiens
ait été très-fuivi par nos anciens ; mais pour le
prouver, il faudroit un grand nombre de chartes
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qui euftent été faites dans les quatre derniers
mois de l'année ; & c'ell ce qui nous manque.
A l'égard de celles qui ont été données dans le
mois de janvier, & les. fept mois fuivans, quoique
les épactes.y foient fouvent marquées, elies
ne peuvent être rapportées en preuve , ni de
l'ufage des romains , ni de celui des égyptiens.
La raifon en eft bien fenfible 5 ce font les mêmes
ép a i l e s dans les huit premiers mois de l'année,
félon l'un & l'autre ufage. Ainfi, en rapportant
, comme nous allons faire, un certain
nombre de. ces chartes, données depuis le mois
de janvier jufqu'au mois d'août inclufivement,
notre but eft moins de démontrer l'ufage particulier
des romains,, que de prouver l'ufage général
de nos anciens. En effet, la manière dont
ceux-ci comptoient les épaHes, eft fi différente
de la nôtre, qu'elle mérite d'être atteftée par
des autorités affez nombreufes, pour ne laifter
aucun doute fur ce que nous avons dit. .
Lè premier exemple que nous trouvons des
épalles ajoutées aux dates des lettres , ou des
chartes, eft tiré d’une le trie inférée dans la
vie de S. Benoît d'Aniane, où les moines de
l'abbaye d'Inde , rapportent la mort de ce faint
Abbé en ces termes : obiit autem feptuagenarius ,
tertio idus februarii, anno ab incarnatione Domini
oHingentefimo vigeftmo primo , indictione X I V ,
concurrente I , epaHa décima quarta.
Un autre exemple du même fiècle, eft de Ro-
drade, prêtre de la ville d’Amiens, qui date
ainfi fon ordination : ego Rodradus.............. 1111
nonas mardi, facerdotalis minifterii trepidus fufeepi
ojficium anno incarnationis dominiez D C C Ç L I I I ,
'indiHione 1 , epalla V I 7(l concurrente V I , L .
V U , ( il faut luna X I X ', ) termino pafchali I V ,
kal. aprilis.
Le F r. tome des Anecdotes de D. Martenne ,
va nous fournir d'autres exemples pour les fiècles
fuivans. Une charte d'Hubert , evêque de T é-
rouenne, pour l'abbaye deFécamp, ( col. 2 1 4 , )
eft ainfi datée : aHum Fifcanni in capitulo, anno
ab incarnatione Domini M L X X X , epacla X X V I ,
indiHione I I I . Et col. 260, charte de l'empereur
Henri III , data I I idus augufti......... anno dominiez
incarnationis M X C I I , indiHione X V , epaHa
IX . C ol. 584, charte de Bertlie, duchefte de
Lorraine , ainfi datée : aHa funt hoc anno ab
incarn. Dom. M C L X X V I , iniiH. I X , epaHa
V I I , concurr. I V .
Dans ces chartes de différens pays,les épaHes
font toujours marquées-Tuivant le. calcul de nos
anciens c.omputiftes, qui comptoient, ainfî qu'on
l'a d it , autant d'épaHes chaque année, que la
lune avoit de jours le 22 mars. Il n’y a qu’à
jetter les yeux fur notre Table C h r o n o l o g i q u e
& notre C a l e n d r i e r lunaire, pour fe convaincre
de la vérité de ce que nous difons. Il n'y a point
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ici de variété dans nos chartes : elles s’accordent
toutes fur cet article, & toutes les épaHes
y font marquées de la même manière, excepté
celle qui répond à la première année du cycle
de 19 ans, qui eft tantôt epaHa X X IX , tantôt
epaHa milia. Il eft bon de fe fouvenir de ces
deux manières de marquer une même épaHe,
pour n'y être point embarraffe, quand on rencontrera
epaHa nulla, que nous n'avons point
marquée dans notre Table Ch r o n o l o g i q u e .
Mais pourquoi les anciens computiftes comp-
toient-ils autant d'épaHes chaque année, que la
lune avoit de jpujs-4e - * i mars ? Et quel ufage ;
pouvoient-ils faire de ces épaHes ? Le voici. La •
pâque ne pouvant arriver plutôt que le 22 mars,
il importoit de favoir quel étoit le quantième de
la lune de ce 22e. jou r, parce qu'en étant inftruit,
on favoit en même-temps fi cette luné qui couroit
le 22 mars, étoit la lune pafcale, ou ne l'étoit
point j & voici comment on le favoit. Si le nom- ;
bre des épaHes étoit audeflus de 16 , ce nombre
audeflus marquoît que la lune qui couroit le 22
mars, n'étoit point la lune pafcale, mais que
c’ étoit la lune fuivante. Au contraire, fi le nombre
des épaHes étoit au-deflbus de 1 6 , il marquoit
que la lune q u i, cette année-là, couroit le 22
mars, étoit la lune pafcale, & qu’il n'ènfalloit
point chercher d'autre.
Ceci deviendra clair par l'application de cette
règle aux deux premières années du nombre d’or,
ou cycle de 19 ans. La première année de ce
cycle, nos anciens comptoient 29 épaHes. Ce
nombre eft audeflus de 1 6 , par conféquent la
lune , qui couroit le 22 mars cette année - là ,
n’étoit point la lune pafcale, c'étoit la fuivante,
dont le premier jour tomboit le 23 du même
mois. Voyons maintenant la fécondé année du
même cycle. Nos anciens, cette année, comptoient
onze épaHes. Onze eft audeflous de 16 ,
donc la 2e. année du cycle de 19 ans, la lune
qui couroit le 22 mars, étoit la lune pafcale.
Tout cela peut fe vérifier fur notre Table C h r o n
o l o g i q u e & notre C a l e n d r i e r lunaire. Tel
eft l'ufage que les anciens faifoient de leurs épaHes,
outre celui dont nous avons parlé plus haut.
Obfervons encore qu'il n’étoit pas rare dans le
onzième fiècle, de dater les chartes de .deux
épaHes différentes, la majeure & la mineure. La
première eft la folaire , qui fe confond avec les
conciirrens j la fécondé eft la lunaire, dont on
vient de traiter.
Nous nous fervons aujourd'hui de nos épaHes,
pour connoître les nouvelles lunes de chaque
mois pendant tout le cours de l'année , comme
nous l'expliquons d'une manière plus étendue
dans l’avertifiement qui eft à la tête de notre
C a l e n d r i e r lunaire , où nos nouvelles épaHes.
font marquées comme dans tous les calendriers.
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Nous remarquerons feulement i c i , que ces nouvelles
épaHes , comme il a été déjà dit plus haut,
quoique plus exactes que les anciennes, n indiquent
pas néanmoins, avec toute la précifion
aftronomique , le commencement de la nouvelle
lune, que fouvent elles l’anticipent d^un jour, de
deux & même de trois, & que rarement elles
l’indiquent au jour qui lui eft propre. Ainfi l'on
diftingue le commencement de la lune, fuivant
l'ufage ordinaire » de ce même commencement,
fuivant l'exactitude aftronomique. ( Article extrait
de V A rt de v é r if ie r le s d a tes.')
E n A' K TIO c. ( Mercure. ) .
- Mercure étoit adoré par les famiens, fous le
nom d'*V«é»r/«ff, fur le bord de la mer, parce qu'il
prélîdoit à la navigation. On le-repréfentoit alors
affis fur un promontoire, comme on le voit fur
des ’médailles de Tibère.
É P A G OM È N E S , ûibft. & adj; pl. terme de
Chronologie. Épagomènes. Les égyptiens , les
chaldéens, qui. fe régloient par l'année de Na-
bonafîar, la partageoient en douze mois égaux,
de 30 jours chacun 5 mais parce que 12 fois 30
ne font que 360, & que le foleil emploie 365
jours à parcourir fon orbite , après leur douzième
mois, ils ajoutoient 5 jours, qu’ils appelloient
épagomènes.
C e mot nous eft venu des aftronomes grecs,
qui ont appellé ces ƒ jours 'Épagomènes, c'eft-
à-dire , ajoutés, fur-ajoutés , de ml? fuper, & Zyu,
duco.
ÉPALIUS. V o y e i Hy l l u s .
ÉPAPHUS , fils de Jupiter & d 'Io , fut enlevé
, après fa naiffance, par la jaloufe Junon,
& donné à garder aux Curètes 5 ce qui étant
venu à la^onnoiffance de Jupiter , il les fit tous
mourir. Epaphus devenu grand, eut un différend
avec Phaëton, & lui reprocha qu'il n'étoit point
fils du Soleil, comme il s'en vantoit 5 il ajouta
que Clymène, fa mère, n'en avoit fait courir
le bruit, que pour couvrir fes galanteries. C e
reproche engagea Phaëton à aller trouver le Soleil
dans fon palais. Voye[ Ph a éton .
Épaphus fut père de Lybie, où de Lyfiniaffe,
mèrcd cB u ftr is . Voye% Bü s ir is , Io .
Hérodote ( /. I . 8c L I I . ) dit quÉpapkiis ed
l'Apis des égyptiens ; que, c'eft le nom que les
grecs donnoient à Apis. Élien dit la même ehofe
( 1. X I. des animaux, c. 10. ). Maïs il ajoute que
les égyptiens s'inferivoient en faux contre cette
opinion, & qu'ils affuroient qu Épaphus n'avoit
exifté que pîufieurs fiècles après Apis. Voftius
( de idol. L /. c. 25). ) croit que les égyptiens
avoient raifon : car Épaphus étoit aïeul d’Agenor,