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FRUITS. Daims le temps que les hommes ne
fe nourrifToient que des fru its de ia terre , ils
n’offroient aux dieux que des fru its en facrifice,
& le facrifice fanglant leur étoit inconnu. Nu ma
Pompilius ( P lin. 18. 2. ) , pour rappeller les hommes
à cet ancien ufage , ordonna que les fruits
de la terre feroient la feule matière des facrifices 3
mais les romains n’eurent pas long temps égard
à cette loi.
F r u it s artificiels.
Le comte de Caylus .....................«.......... ........
( IÏI. 262. ) « Je me contente de dire que la
grenade de terre cuite, quê je n’ai point fait
defliner ( la forme de ce fruit étant fi connue)
eft de grandeur naturelle 3 qu’ elle peut avoir été
.moulée fur le fru it même 3 dont elle eft une parfaite
imitation, & qu’enfin elle me rappelle les
fru its artificiels dont Pline fait mention. Voici
fes paroles ( lib. X X X V . cap. X I I . ) : Varro
tradit fibi cognitum Roms, Pojim nomine 3 a quo
f a Sla poma & uvas 3 ut non pojfes afpeftu. difcer-
.nere a .veris.................... Varro dit qu’il a connu à
Rome un nommé Pofis , qui faifoit des fru its
& des raifins dans une fi grande perfection,
-qu’on ne pouvoir les diltinguer des véritables. . . . .
En effet, il ne manque-à cette grenade que la
couleur, pour être confondue avec la nature «.
F R U M E N T A N T E S . \ T . . . .
FR U M E N T A T IO . y ^ es rom*ms appelloient
frumentadones 3 les diftributions de bled que les
édiles .cette rfaaiiffooni ent aux pauvres citoyens, appellés par frumentantes. Voyez Bled.
. FRUM EN TAIR E S ,* ) K P t S l
. F R U M E N T Â R I I , f efPecê de mi,lce de'
truite par Dioclétien , & remplacée par les
C u r io s ï . Voye% ce mot.
Il y avoit des frumentaires dès le temps d’Hadrien.
Spartien d it, dans la vie de cet empereur,
qu’il s’en fervoit pour s’inftruire curieufement de
tout. C ’ell la première, fois qu’il eft fait mention
de ces officiers j car, avant ce temps , frumentaires
ne fe difoit que des marchands de bled ,
ou des mefureurs de bled. Les frumentaires ,
dont nous parlons , ne faifoient point un corps
diftingué des autres troupes j mais il y en avoit
un certain nombre dans chaque légion, comme
nous avons une compagnie de grenadiers dans
chaque régiment. Ainfi, dans les anciennes infcrip-
t'ions on trouve les frumentaires d’une telle ou
d’une telle légion. On croit que ce furent d’abord
des jeunes hommes, difpofés par Augufte dans ;
les provinces fur tous les grands chemins, pour I
avertir l’empereur très-vite de tout ce qui fe !
paffoit. Pour cela, ils avoient une efpèce d’ inten- ;
dance fur toutes les voitures ; c ’eft pourquoi ils :
F U F
étoient chargés de faire porter le b î 3frumeritum,
aux armées , & c’ eft de là que leur vint le nom
de frumentaires. Enfuite on les incorpora dans
les troupes, où ils retinrent toujours leur nom
de frumentaires ,■ & leur fonction de donner aux
princes avis de tout j comme ceux qu’on nommoit
curieux, curiofi3 & auxquels on les joint quelquefois.
FRUSTE $ c’eft un terme des antiquaires. Ils
appellent une médaille fru fië, celle qui eft tellement
effacée qu’on n’en peut lire la légende.
On appelle aufli frufte une pierre antique ufée 5
ou gâtée par le temps j de forte qu’on n’en peut
cqnnoître les figures, ni lire les infcriptions.
FRUTIS , furnom que les anciens donnoienG
à Vénus Frutis. Soliri ( cap. I I . ) dit gu’Énée
arrivant de Sicile , confacra, dans le territoire de
Laurentium, à Vénus, furnommée F ru tis , une
ftatue qu’il avoit apportée. Quelques-uns la confondent
avec la déeffe fruéléfée, dont St. Au-
guftin parle dans fon IV e, livre de la Cité de
Dieu , chsp. X X I . Dans l’abréviateur de Feftus;,
le temple de la déeffe Frutis eft nommée
frutinal.
Scaliger croît que Frutis a été fait par corruption
du grec A<ppoJinj3 nom de Vénus. Mais Sau-
maife renverfe toutes'ces conjecture s.. Il prétend
qu’on n’ a jamais dpnné le nom de Frutis à Vénus ;
que c’eft celui d’jÉrar/^qu’on lit fur les médailles :
Er u c j qu’au lieu d'Fru tis 3 on a lu mal-à-
propos Frutis dans Solin, & FrutinalA ans Feftus >
au lieu de Érucinal j & que dans St. Aüguftin ,
au lieu de FruÜefes , il faut lire Frugifecs. Voyez
, cet auteur fur Solin, pag. 69 & 70.
FU C IN O . Muratori ( 88. y. T h e f ) rapporte
l’infcription fuivante, gravée en l’honneur de la
divinité du lac Fucin :
C. G A V I U S. M. F.
C. V E R E D U S. C. F,
M E S S A L A
f U Ç I N Ô. V . S. L. M.
F U C U S : Voyez Varech.
F U F I A , famille romaine dont on a des
médailles.
RRR R. en or.
RRR. en argent.
RRR. en bronze.
Le furnom de cette famille eft Caleizvs,
F U <3
Goltzius en a publié quelques médailles , in-
tonnues depuis lui.
FUG A LE S , nom d’une fête qui fe célébroit
chez les romains. Fugàlia. Hoffman croit que les
fugales font la même chofe que le regifugium,
fêtes qui fe célébroient au mois de février > apres
les terminales , en mémoire de ce que les rois
aVoient été chaffés, & le gouvernement monarchique
aboli. Celles-ci fe célébroient le 6 des
kalendes de mars, c’eft-à-dire, le 24- de février.
C ’ eft Feftus qui nous l’apprend. Mais cet auteur
diftingué les fugales du regifugium , & doute même
fi le regifugium fe célébroit à caufe des, rois chaffés,
ou parce que le roi des -chôfes L a c té e s rex facro-
rum 3 après avoir fait le facrifice , s’enfuyoit de
la place publique & des comices. Quoi qu’il en
fo it, il- n’y a que St. Auguftin qui parle des fil-
gales au lin - II de la Cité de D ieu , chap. V l . !
félon la remarque de Vives fur cet endroit. Cet
auteur pencheroit même fort à corriger fu g a lia 3
fi St. Auguftin n’ajoutait que ces fêtes étoient
de vraies fugales 3 qui chalîoient la pudeur &
l*honnêteté | pour marquer les infamies qui s’ y
faifoient.
C e favant homme cpnjeéture que les fugç-"
les font, la même cîiofé que les populifuges,,
populifugia, c’eft-à-dire, la fêté de la déeffe
F u g ia , qui étoit la déeffe de la joie caufée par
une déroute d’ennemis j & que c’eft pour cela
que le peuple s’y abandonnoit à toutes Ibrt.es de
plaifîrs , même les plus honteux ; que cette fête
fut inftituée à l’oçcafion de la'victoire remportée
fur les ficulnéàtes, les fidenates & les peuplés
yoifins, lorfquàils voulurent s’emparer de Rpme, fe
lendemain que le peuple s’en fut retiré, ainfi que
Varron, le rapporte. (, ) Mais
Varron dit que les populifugia, qui tomboient ao
mois de juin, fe célébroieht en mémoire de la
fuite ou retraite 4dü peuple dans là fédifion qu’il
excita : il eft vrai qu'il ajouté, que c é ‘ jour
fuîvit'dêprès lâ retraite des gaulois, & l’époque
où les peuples vpifîns conjurèrent contre Roiye 5
ce lan e paroif point avoir, félon lu i, de rapport
au\populifugia. 3 mais marquer feulement le temps
où arriva cette fédition & cette' fuite-du peuple
romain. Il ajoute qu’il y a dans les cérémonies
des populifugia des veftiges dé cette fuite du
peuple. Au refte, quoique les populifugia fu ien t
établis pour-la fuîte-du, peuple•& non pour celle
dès ennemis, cela fi’empêché point que Xts fugales
de St. Aüguftin ne puifferit' etre \ts populifugia
de Varron, fuivant la conjedure de Vives.
V u G I T i r A B J U S . } En tetmes de dro!t * on
appefloit un efclave fugitif, celui qui. étoit fujet
à s’enfuir de la rnaifon deifon maître:- Quand on
Tendait un efclave il fallait, déclarée s’il étoit
F U G yoi
fu g itif, c’eft-à-dire, s’il étoit fujet à s’enfuir, &
s’ il avoit été repris par les fu g i t iy a r i i . y
Lorfqu’ un; efclave avoit fui une première fois ,
on lui mettoit un collier fur lequel on gravoitla
demeure, oü le nom de fon maître, afin qu’on
pût le ramener, s’il fuyoit encore. On trouve
dans les recueils d’Antiquités plufieurs infcriptions
de colliers deftinés aux cCchvts fug itifs . En voici
! quelques-unes:
Fabrétti infcrbpt. pag. y i l .
Mabil/on. itin, lia i, i l 9,
T E N E M E Q U I A F U G I 0
ÉT R E V O C A ME IN V I A M L A T A M
AD F L À V I Y M D. M. Dominum meum.
Pighorius de fervis.
T E N E M E Q U I A F Y G I
ET R E B O C A ME IN B A S I L I C A
P A V L I A D L E O N E .
Barberinis ex fckedis.
y E -N E ME N E F V G I A M
ET R E V O C A ME I N F O R O T R A I A N I
[ IN P V R P V R E T I C A A D P A S C A
J I Y M D O M I N V M M E V M«