
en fortant du lit ou de fa table ; il fallait s’y
remettre, & tâcher ou de dormir , ou de boire ,
ou de manger quelque chofe , pour rompre les
loix du mauvais quart d’heure.
On tiroît aufiî de femblables indu&ions des
étemucmens fimples ou redoublés, de ceux qui
fe faifoient à droite ou à gauche 3 au commencement
ou au milieu de l'ouvrage , Si de plufieurs
autres circonltances qui exerçoient la crédulité
populaire , & dont les gens fenfés femoquoient,
comme on le peut voir dans Cicéron ( de divin. II. 40. ) , dans Sénèque , & datas les pièces des
auteurs comiques!
Eteromascala. ƒ Lauteur du g^ndcti-
mologique , Pollux & Suidas difent que les efcla-
ves portoient une tunique avec une feule manche ,
appellée, àcaufe decela, inpofcac-^uXos. Khunius,
dans fes notes far Pollux , affure que cette manche
couvroit le bras gauche jufqu’au coude, & laifïoit
nud le bras droit. Mais Uranie, fur le farco-
phage des mufes au muféum - capitolin, femble
portèr une pareille tunique, qui ne couvre au
contraire que le bras droit. On obferve • cette
manche unique à PUranie de l’apothéofe d’Homère,
& à une figure dont Cuper donne lé deffin
dans fon explication de ce marbre précieux.
ÉTÉSIENS ( Vents ).
Les anciens donnoient le nom d'étéfiens , du
terme grec injo-ios3 quifignifie anniversaire, à des
vents, dont le fouffle fe faifoit fentir régulièrement
chaque année, 8c rafraîchifloit l’air pendant
fix femaines , depuis le folftice d’été jufque
dans la canicule. Le règne des vents étéfiens, étoit
annoncé par ceux que. l’on nommoit prodômes »
ou précurseurs 3 durant quelques jours.,
Ces vents portant de la fraîcheur dans l’ath-
mofphère pendant la fai fon des chaleurs, la plus
commune opinion veut qu’ils foufflent de la bande
du Nord j & c’ eft ainfi que le vent du Nord
étant le traverfier des bouches du N i l , dont le
cours en générai eft du Midi au Septentrion,
les anciens attribuoient aux vents étéfiens, pendant
juin & juillet, le refoulement des eaux du
fleuve, qui pouvoit contribuer à fon débordement
régulier dans la même fai fon. Le rhumb de
ce vent n’eft pas néanmoins tellement fixé à cette
région du monde-, qu’il ne participe de plufieurs
autres ; & le nom à’ étéfiens, eft appliqué à des
vents venant du Couchant comme du Septentrion.
C ’eft par cette raifon que dans plufieurs auteurs
anciens, les étéfiens font déclarés favorables fur
la Méditerranée, à ceux qui font route d’Occi-
dent en Orient > & accufcs d’être contraires pour
la route oppofée. C ’eft ainfi qu’on peut entendre
Jks yents étéfiens dans quelques endroits de Cicéron
Tacite. Ariftote, ou l’auteur g re c , queî
qu il foit, du traite intitulé, le monde , dit formellement
que les étéfiens tiennent également du
vent &<pvpoS comme de Idp^ros. Et Diodore de
Sicile ( jjjivi I. cap. X X X IX . ) étend la bande
des 'vents étéfiens jufqu’au couchant d’été. On
trouve même dans Pline & dansStrabon , d’après
Poffidonius, que des vents foufflants de l ’È f t ,
font appelles étéfiens 5 mais il eft confiant qu’ en
cela ils s’écartent de l’idée la plus générale
qu’on doit avoir des vents étéfiens. Cette communication
du nom à?étéfiens à des vents étrangers
a la région ordinaire des, étéfiens, ne peut
etre admife, ou autorifée, qu’autant que la dénomination
en elle-même deviendra propre à tout
vent qui fouffiera régulièrement. Il en feroit de
meme du nom de vent alifié, quoiqu’il" foit fpé-
cialement employé à défigner le vent qui règne
fur les mers renfermées entre les tropiques, &
qui, dans la mer du Sud particulièrement, conduit
les navigateurs d’Orient en Occident. ( Cet
article eft de d'Anville 3 de IAcadémie royale des.
Infcriptions , &c. )
ÉTÉ SIPE , fils d’HeccuIe & d’Aftydamie Voye%
A ST Y D AMIE.
E T E S IU S lapis.
Pline dit que l’on préféroit ( 36. c. 22. ) à
toutes les pierres la pierre. étéfienne, pour faire
des mortiers à piler les fubftances médicinales
etefiumque lapicéem in his pr&tulere c&teri 3 mox &
Thebaicum. Saumaife croit d’après çela , que
c’étoit une efpèce de porphyre. ( In folinum. )
É TH É R IE , l’une des Héliades.
É TH IL IE , fille de Jupiter & de Protofélie.
ÉTHLOPïENS.
Les anciens connoifloient deux fortes éthiopiens,
ceux d’Afîe & ceux d’Afrique. Hérodote
les diftingue en termes formels } & voilà pourquoi Æ
dans les écrits de l’antiquité , le nom d’Ethiopie
eft commun à divers pays d’Afie & d’Afrique 5
voilà pourquoi ils ont donné fi fouvent le nom
d * indiens aux éthiopiens, & le nom d'éthiopiens
aux véritables indiens. Dans Procope, par,exemple
, Y Ethiopie eft appellce l'Inde. Voyeç-en les
raiforts dans les obfervations de M. Freret.
Les grecs appelloient éthiopiens tous les peuples
qui avoient la peau noire ou bafanée:
c’eft pour cela qu’ils appel)oient les Colches
éthiopiens 3 & la Colchide Ethiopie.
Quelles qu’aient été les prétentions des éthiopiens
fur leur origine, on- ns peut les regarder
que comme une colonie d’égyptiens 5 ils ont eu ,
comme ceux-ci, l’ ufage de la circoncifton 8c des
E T H
cmbaumemens ; les mêmes vêtemens , lès memes,
coutumes civiles & religieufes > les mêmes dieux,
Hammon, Pan, Hercule, Ifis ; les mêmes formes
djdoles, les mêmes hiéroglyphes, les memes
principes, la diftinétion du bien & du mal
moral, l'immortalité de l’ame, & les métempfy-
cofes, le même facerdoce, le feeptre en forme
de foc , &c.
M. Paw fait obferver que tous les monumens
anciens qu’on découvre vers le Sud, en allant à
plus de deux cens lieues au-delà des cataractes du
N i l , font fculptés. dans le goût égyptien, &
chargés de fymboles égyptiens, comme les ruines
de la ville royale d’Axume, qui. giflent un peu
au-delà du quinzième degré dans la latitude fep-,
tentrioriale. Quand un jour on parviendra à avoir
une connoiffance précife des excavations qu’on
trouve en différens endroits de Y Éthiopie, cm verra
qae leurs caractères hiéroglyphiques reftemblent
a ceux des grottes de la ThébaMej car les thé-
bains & les éthiopiens 3 quoique gouvernés par des
fouyerains diffère ns , n’étoient dans le fond qu’ un 1
même peuple, adonné à la même religion.
Il faut excepter ici le monument qu’on dit
avoir exifté à Adulis 3 mais dont l ’exiftenée paroît
fort douteufe.
Diodore-de Sicile a fu que les liâmes éthioAI
piennes reffembloient exactement aux ftatues de
l ’Egypte > car il s’explique !à cet égard en termes
fort clairs, comme Bochart l’avoit déjà obferve.
( In Phaleg. lib. I V . cap. X X V I . )
Dès le temps d’Homère, ces peuples étoient
connus & refpeCtés des grecs , pour l’innocence
& la fimplicité de leurs moeurs. Les dieux même,
félon leur poète, fe plaifôient à demeurer a,u
milieu d’eux.
Jupiter s ’en étoit allé chez les peuples innocens
de TEthiopie, & avec lui tous îes dieux. ■ ( Iliade. )
Les éthiopiens, félon Strabon, revêtus de peaux
de lion & de léopard, portoient des arcs de cotes
de palmiers fort longs, & qui n’avoient pas
moins de quatre condées. Les flèches de cannes
fort longues à proportion , avoient au lieu
de fer des pierres pointues, dont ils fe fervoient
pour graver leurs fceaux à fceller : ils portoient
auflï des lances, au bout defquelles étoit une
pointe de corne de chevreuil, faite comme un
xpr de lance , & de malfués ferrées. Lorfqa'ils al-
ioient au combat , ils fe frottoient la moitié du
corps avec du plâtre mou ,& l’autre moitié avec
du vermillon. Les éthiopiens, quoique divifés en
orientaux & en occidentaux', ne differoient en-
tr’eux que par la chevelure & la langue. Les
orientaux avoient les cheveux plats 5 & les occidentaux
de la Lybie, les avoient naturellement
plus fjrifés que tout le refte des hommes ; (c e
font des nègres. ) Les éthiopiens orientaux ,* ou de
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l’Afie, étoient vêtus & armés prefque comme
les indiensj ils portoient pour cafque des peaux
de tête de cheval, avec les oreilles & la crinière
} en forte que la crinière fervoit d’aigrette ,
& que les oreilles étoient toutes dreflees. Au lieu
de ' boucliers ils fe fervoient de peaux de grue.
La Néméfis de Phidias tenoit d’une main , au-
. deffus d’une patère, quelques figures d‘ éthio-
'piens. Paufanias avouoit qu’ il en ignoroir la calife.
Winckelmann croit qu’elles faifoient allufion au fur-
nom Afiàfiav 3 irréprochables, que donne Homère
aux éthiopiens, ck qui les devoit rendre chers à
la redoutable Néméfis.
Leur cara&èïe diftinélif étoit un nez épaté.
E TH N A R Q U E , le gouverneur d’une nation.
C e mot eft formé du grec eSvos 3 nation 3 ùppcé,
commandement. Il y a plufieurs médailles d’Hé-
rode, appelle le Grand. , fur un côté defquelles
on trouve hp£2Àoy , & de l’autre côté egn a pko y ,
c ’eft-à-dire, Hérode l 'éthnarque. Après la bataille
de Philippe, Antoine pa(Tantpar la Syrie , éta-
blit Hérode & Phafaël fon frère, tétrarques ,
& en cettfe qualité leur confia l’adminiftratiori
des* af aires de la Judée. ( Jofeph. Ant. liv. X I V .
chap. X X I I I . ) Hérode eut donc le gouverne-
|nient de certe province avant que les parthes
sWntraffent en Syrie, ou avant l’invafion d’Anti-
■ gone, qui arriva environ cinq ou fix ans après
qu’Hérode fut fait commandant en Galilée. ( Jof.
liv. X I V . chap. X X I V . X X V . ) Conféquem-
ment Hérode étoit alors vraiment ethnarque , car
on ne pouvoit pas le nommes autrement ; de
façon qu’ il faut que ce foit dans cet efpace de
temps que les médailles, qui lui donnent ce titre,
aient été frappées. Ces médailles font une confirmation
de ce que nous lifons dans l’hiftpire,
■ que ce prince fut chargé de ce gouvernement
avant dlêtre élevé à la dignité de roi,
C ’eft Hérode Antipas, & non pas Hérode-
.le-Grand , que Joséphe a appellé Tètrarque,
, parce qu’Antipas ne poffédoit que la quatrième
partie du royaume de fon père. Les termes d’ërA-
%arqae & dejetrarque ne font point fynonimes pour
ceux qui con ri biffent le partage du royaume
d’Hérode, fait par Augufie. Il déclara Arché-
laiis, non héritier de tout le royaume de fon
père, mais feulement ethnarque, ou prince de
la nation des juifs 8c il lui donna fous ce titre
la Judée, l’Iduméç & la Samarie , ce qui com-
pofoit la moitié du royaume d’Hérode-le-Grand.
Augufte partagea en deux l’autre moitié } il donna
à Antipas la Galilée & la Pérée, ou les pays
au-delà du Jourdain ; & à Philippe l’Iturée , la
Traconite &,la Batanée. Ces deux princes n’ayant
chacun que la quatrième partie du royaume dç
leur père, furênt nommés tétrarques , & leur
portiontétrarchie. Ceux qui ont entendu autrement