
1*1111 dans le cabinet de Ste Geneviève > & l’autre
au palais Farnèfe, qui vient d’être tranfporté à
Naples avec les autres richeffes de ce palais. J’en
vais donner les capacités en mefures de Pans
rafes, telles que les a trouvées M.Tillet, de l’Académie
des Sciences, à l ’aide de fon ingénieufe
machine, inventée pour la réduction des mefures
de liquides & de folides.
Le conge antique du cabinet de Ste Geneviève
contient 213 pouces 9 lignes -’-5 cubes, ou 8
livres 10 onces 4 gros, 63 grains ff£ , ou 3;
poiffons * 1 , ou 4 points 1 demi-fept., 1 poiffon
d’eau de Seine clarifiée.
Le favant de Peirefc étant à Rome fit faire,
avec fon exa&itude connue, une copie du conge
qui étoit au palais Farnèfe. Cette copie eft con-
fervée avec la plus grande partie de fa collection
dans le cabinet de Ste Geneviève. En voici la capacité:
182 pouces 6 lignes cubes, ou 7,livres
6 o n c e s 2 gros 70 grains ou 30 poiffons f~,
ou 3 pintes 3 demi-feptiers, o poiffon | | de la
même eau de Seine ( la pinte rafe de cette eau
pèfe 31 onces 1 gros; la même pinte comble pèfe
2 livres. )
Les deux conges du cabinet de Ste Geneviève
font dans le rapport de 2280 a 1947, ou à peu-
près de 19 à 10. Leur différence eft de 31 pouces
2 lignes -f£-a cubes, ou de 1 livre 4 onces 1 gros,
grains f j£ , ou d e j poiffons ou de-o pinte
2 demi-feptiers 1 poiflon
Le conge du palais Farnèfe fervoit d’étalon au
capitole fous le règne de Vefpafien, & contenoit
10 livres romaines d’eau p fuivant l ’infcriptiori qui
y eft gravée :
IMP. CAESARE,
VESPAS. VI. cos.
T . CAES. A VG . F. ÏÏÏÏ.
MENSVRAE.
EXACTAE. IN
CAPITOLIO.
P. X.
CONGE} c’ étoit. anciennement, comme aujourd’hui,
une permiffion donnée aux foldats de
s’abfenter de l’armée ou de quitrer tout-à-fait le
fervice. On en diftinguoir de plusieurs fortes chez
les Romains , comme parmi nous.
Le congé abfolu, mérite par l’ âge 8c le fervice ,
& accordé aux vétérans, fe nommoit mijfio jufia
& honeftay ils pouvoient avec ce congé difpofer
librement de leurs perfonnes.
Le congé a temps étoit appelé commeatus y quiconque
abandonnoit l’armée fans ce congé, étoit
puni comme déferreur, ceft-à-dire, battu de verr
ges 8r vendu comme efclave.
J1 v avoit une fécondé efpèce de congé abfolu
qui differoit un peu de la première. Elle nç l^ibfoit
pas que d’être de quelque confidérati’on
parce que les Généraux l’accordoient pour raifon
de bleffures, de maladies & d’infirmités. Tite-
Live & Ulpien en font mention fous le titre de
mijfio caufaria. Ce congé n’empêchoit pas ceux qui
l ’avoient obtenud’afpirer. encore aux récompenfes
militaires.
La troifîème efpèce de congé abfolu étoit de
pure faveur, gratiofà mijfio y les Généraux la
donnoient à ceux qu’ils vouloient ménager ; mais
pour peu que la république en fouffrît ou que les
Cenfeurs fufiènt difficiles, cette grâce étoit bientôt
révoquée.
Enfin il y en avoit une quatrième véritablement
infamante, turpis & ignominiofa mijfio. C’eft ainfi
qu’au rapport d’Hirtius Panfa, dans l’hiftoire de
la guerre d’Afrique , Céfar, en préfence de
tous les Tribuns & des Centurions, chaffa de fon
armée A. Avienus, homme turbulent, qui avoit
commis des exactions* 8c A. Fonteius, comme
mauvais citoyen & mauvais officier.
Augufte établit deux degrés dans le congé
légitime j il appela le premier exauEboratio. Ce
privilège étoit accordé aux foldats qui avoient
fervi le nombre d’années prefcrit par la lo i ,
& par fon moyen ils étoient dégagés de' leur,
ferment, affranchis des gardes, des veilles, des
fatigues, 8c en un mot de toute charge militaire
, excepté de combattre contre l’ennemi. Les
vétérans qui l’avoient obtenu vivoient féparés des
autres troupes, & fous un étendard particulier
appelé vexillum veteranorum y ils attendoient qu’il
plût à l’Empereur de les renvoyer avec la récom-
penfe qui leur avoit été folemnellement pro-
mife. Cette récompenfe formoit avec le. congé
abfolu le fécond degré qu’ils appeloient plena
mijfio. Augufte avoit attaché au congé abfolu une
récompenfe certaine & réglée, foit en argent,
foit en fonds de terre j 8c il l’avoit fait pour empêcher
les murmures & les féditions.
L ’honnête congé que Galba fit délivrer à des
foldats vétérans, fut expofé l’an 68 au capitole,
fur une table de bronze. Il fut tranfcrit enfuite ,
comme pour fervir d’expédition à quelques-uns
d’entre-eux, fur une tablette de cuivre , que
Mafféi a fait repréfenter d’après l’original dans
fon hiftoire diplomatique ( p. 20, ) Les'caractères
en font greffiers. Les fouilles d’Herculanum
ont fourni un fécond congé honnête y il eft com-
pofé de quatre tablettes- de bronze , gravées
des deux côtés! Le catalogue des antiques de cette
vilje en offre Je deffm.
CONGIAIRE, don ou préfent repréfenté fur
une médaille. Ce mot vient de celui de conge,
congius , parce que les premiers préfens que l’on
fit au peuple confiftoient en huile & en v in , qui
fe mefuroient par conges.,
Le congiaire étoit proprement un préfent que
Içs Empereurs faifoiçnt au peuple Romain 5 ceux que
que l’on faifok aux foldats ne s’appeloient point
congiaires, mais donna ifs. Voyeç. DoNATliFS.
L ’infcription des congiaires eft congiaRium ,
OU LIBERALÏTAS.
Tibère donna pour co-ngiaires 3CO pièces de
fnonnoie à chaque citoyen > Augufte en donna
2yo y 300} 400} Caligula donna deux fois trois
cens fefterces par tête. Néron en donna quatre
cens 3 c’eft le premier Empereur dont les congiaires
foient marqués fur les médailles. Hadrien
donna des épiceries , du baume, du fafran j Commode
72 j deniers} Aurélien des gâteaux de deux
livres, du pain , de l’huile, du porc, & d’autres
mets.
Les petits enfans n’étoient point exclus de cette
libéralité du temps d’Augufte, quoi qu’aupara-
v.anr il falloit que les enfans euffent douze anspour
y avoir part.
Il n’eft plus fait mention de congiaires dans les
médailles des Empereurs depuis Quintillus ; foit
que les Monétaires ayent alors ceffé de repréfenter
ces fortes de libéralités fur la monnbie} foit
que ces Princes n’ayent pas eu le moyen de defti-
ner à ce:s dépenfes leurs revenus, qui pouvoient à
peine fuffire à foutenir les guerres fanglantes qui
dévaftoient l’empire.
C O N J O IN T S , ou Assesseurs. Ÿ ’oye^ ce
dernier mot,
CONISALE, faux Dieu de l’antiquité. Coni-
faltus : c’étoit un Dieu impur adoré chez les
Athéniens , qui l’honoroient à peu-près de la
même manière que les Lampfaciens honoroient
Priape ( Strabon. I. n i . ).. Plufieurs croient que i
Prjape 8cjConifale font la même Divinité, à laquelle
on rendoit'le même culte dans deux en- s
droits différens.
CO N IS TER IUM , lieu dans les gymnafes où
l ’on raffembloit de la poufficre, dont les athlètes
fe couvroient après s’être frottés d’huile, afin de
pouvoir être faifis plus facilement. On l’appeloit
%ovlçfu chez les Grecs , 8c chez les Latins puhe-
rarium. Le fable ou la ppuffière dont fe fervoient
les athlètes étoit tiré d’Egypte.
CONJURATION, C O N J U R A T IO cérémonie
qui- fe pratiquoit dans les grands dangers :
alors les foldats juroient tous enfemble de remplir
leur devoir. Le Général fe rendoit au capitole ,
y plaçoit un étendard rouge pour l’infanterie, un
bleu pour la cavalerie , & difoit : Qui vult.-.
rempu'olicam filvam me fequatur y les foldats qui
s’ étoient raffemblés répondoient à cette invitation
par un c r i, 8c mareboient de-là contre Tennemi.
Ils juroient alors tous enfemble’ ffolfferver les
loix militaires ; à la différence dés enrâiemens ordinaires
, où chacun d’pux prêtoit en particulier
le ferment militaire, façramenturri miiitare.
Ç O N IU M , en Phrygie. Pelleriu lui a attribué
v Antiquités , Tome 11*
une médaille de bronze autonome 8c unique.
M. Eckhel l’a reftituée avec raifon à Iconium„
^ furnotn fous lequel Jupiter fut
adoré par les habitans de Mégare, où 'il -avoit un
temple fans to it, ce qui lui fit donner le nom de
Conius ou de Jupiter le poudreux.
CONNIDAS , ou CoNNiDiEs. Voyc^ Cho-
NIDAS.
CONOB. Les cinq lettre« Conob , qu’ on lit
dans l’exergue de plufieurs médailles du bas-
empire , font diverfement interprétées pir les
plus favans antiquaires. La plupart leur font lignifier
que la monnoie a été marquée à Confiant!-
nople, Conjlantktopoli o b f i gnu ta 3 ou Confia nt in opo ii
officina monetaria fecunda. Mais’ cette explication
ne peut guères fe foutenir , puifque conob eft
gravé fur les monnoies de l’Empereur Honorir.s
& de fes fucceffeurs, fur celles de nos RoisThéo-
debert, Childebert, Childéric I I , & fur celles
des anciens Rois WiligotHs , lefquelles confia ni-
ment n’ont point été frappées à Conftantinople.
Malgré lès conjectures 8c les réponfes ingénicu-
fes des antiquaires, le mot conob eft encore une
énigme, dont 011 ne peut donner une explication
fatisfaîfante.
On peut en dire autant de C o m o b , & des autres
exergues du bas-Empire. Vtoye^ E xergues.
CONOV1UM , dans la Grande - Bretagne.
IfONOVO.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en argent., . . Pellerin. ,
O. en or.
C. en bronze.
CONQUE. Voyei Concha , comme mefure.
Les anciens fe fervoient quelquefois , en guife de
^ trompette , de la coquille appelée conque marine.
On la voit dans les mains des Divinités de la
mer.
CONQUISITORES, Les Romains donnoient
ee nom à. epux qu’ils envoyoient dans les campagnes
& dans les différentes régions de Rome,
pour découvrir les citoyens que la crainte ou rattachement
à leurs foyers empêchoit de fe rendre
fous les étendards de la république.
Ôn trouve dans Plaute ( Amphyj Prolog, n. 6 j.)
ce mot employé pour défîgner des perfonnes qui
alloient dans tous les rangs des théâtres pour examiner
& punir ceux des fpcétateurs qui faifoiçnc
cabale en faveur de quelque Auteur :
Ut çonquifitqres fingull in fubfeilia cane
Per totam càvèam fpetlatoribiis ,
S i cui fautores delegatçs viderint,
Ut his in cavea pignus çapiatur toge..
CONSCRITS. Voyer P atres confier}pti.
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