
CONSÉCRATION des. temples. Voyè\ D édicace
des- autels & des Prêtres. Voye% Inau g
u r a t io n .
CONSÉCRATION. On défigne par ce mot,
dans la fcience numifmatique , l’apothéofe d’un
Empereur, fa tranflation & fa réception dans le
ciel parmi les Dieux, exprimée fur une médaille.
D’ un côté on voit ordinairement la tête de l’Empereur,
couronnée de laurier, quelquefois voilée
j & dans l’infcription on lui donne le titre de
Di v u s . Au revers.il y a un temple , un autel, un
bûcher, ou un aigle fur un globe, & qui prend
fon elfor pour s’élever au ciel j quelquefois l’ aigle
eft pofe fur l’autel ou fur un cîppe. D’autres fois
1 Empereur paroît dans les airs porté fur un aigle
qui l’enlève au ciel j & l’infcription eft toujours
C on seg rat io. Ce font-là les types les plus, ordinaires.
Au revers des consécrations d’Antonin on
voit quelquefois la colonne Antonine. Au-lieu
d’une aigle, les Impératrices ont un paon. Les
honneurs rendus apres la mort aux Empereurs ,
qui confiftoient à les mettre au nombre des
Dieux > font défignés par le mot cpnfecrqtio 3
par celui de pater 3 par ceux de Divas, Augufius
patcr, de Deo & Domino Caro. Quelquefois autour
des temples & dès autels on lit Memoria
fe lix j ou memoria. aterna. Pour les Princefles,
Æternitas 3 ou fiderzbus rexcepta y du côté -de-la
tête Diva ■ Sc chez les,Grecs Oeà.
Oh trouve chez ies Egyptiens un fymbole particulier
de la consécration des Dieux, c’eft de les
voir placés fur des barques & fur des navires.
Les médailles du bas-Empire offrent aufîi ( Buo-
narroti,' OjJ\ p. 214. Patin, Num; lmp. p. ICQ. )
des Empereurs affis fur des barques. 11 faut remarquer
à ce fujec ce que dit Porphyre {de Antro
lAafar. ap. Cafdub. in A(ken, l. xi. p. 700. ) que
les Egyptiens ne croyoient pas qu’il fût convenable
aux Dreux de marcher fur la terre, ,& que
par ce: te raifon ils les répréfentoient fur des navires.
Opinion qui dérrvoit fans doute de leur ref-
p«â religieux pour le Nil.
CONSENTES* Les Romains appeîoient ainfi
des Dieux du«premjer ordre, mais dont les noms
croient caches & inconnus , Confentes. Les inf-
criptions nous apprennent que parmi les Confentes
il y avoir non - feulement des Dieux, mais aufîi
des Déeffes. On trouve 1. o. m . dis. d e a b v sq -
tv b . c o n s e n t ib vis. v . m. Yarron ( dans
Arnobe, L n i . ) dit que leur nom venoit des
Etrufqnes , qui les appeîoient auffi complices y
mais on efï encore partagé fur la raifon qui leur
fit donner ce nom , fur fon origine & fa lignification.
Quelques-uns veulent que Confentes foit
la même clîofe que Confientientes, «k qu’ris ayent
été ainfi nommés, parce qu’ils étoient toujours
d’accord dans ce qu’ils promettaient tous de concert.
D’autres prétendent que Confentes eft la même
chofe- que Confidentes-j & que la raifon qui leur
fit donner ce nom, eft qu’ils étoient les Confeil-
lers de Jupiter. Yarron le dit en effet ( dans Arnobe
) 5 mais il apporte une autre raifon de ce
nom : c’eft, dit-il, qu’ils naiffoient & qu’ils mou-
roient enfemble , quoi una oriantur, & occidant
una. Juniuî croit que ce nom vient de l’ancien
verbe confo 3 confis, qui fignifioît la même chofe
que confulo.
Il y avoit douze Divinités Confentes, fix Dieux
& fix Déeffes ; & Yarron dit qu’ ils avoient peu
de pitié ,1 mi ferai |ont s p arc i [fima. On dit communément
que ces Dieux Confentes étoient ceux
qu’Ennius.a renfermés dans ces deux vers :
Juno , Vefia 3 Mineryay Ceres, Diana , Venus ,
Mars. 3
Mercurius , Jûvis3Neptunus3 Vidc anus 3 Apollo»
Manilius dit que ces douze Divinités préfidoient
chacune à un mois de l’année, ainfi qu’il eft marqué
dans un ancien calendrier des payfans Romains,
qui eft gravé fur un marbre du palais Far-
nèfe. Mais comment ignoroit-on les noms des
Dieux.Confentes ? Comment étoit-il défendu d’apprendre
ces noms s’ils étoient publics & confa-
crés dans des vers ? Comment Jupiter fe trouve-
t’il parmi les Confeillers de Jupiter ? Auffi Sca-
liger expliquant Feftus, obfèrve que les Dieux
Confentes étoient des Divinités particulières à chaque
famille.
Il y avoit entre-autres douze Divinités, que les
anciehs.reconnoiffoient pour celles qui avoient le
foin particulier des chofes néceffaires à une vie
tranquille & heureufe. Jupiter & la Terre étoient
révérés comme les protecteurs de tout ce qui eft:
à l’ ufage des hommes ; le Soleil & la Lune comme
les modérateurs des temps j Cérès & Bacchus
comme les difpenfateurs du boire & du manger 5
Bacchus & Flore comme les confervateurs des
fruits & des fleurs 5 Minerve & Mercure comme
les protecteurs des Beaux-Arts, qui perfectionnent
l’efprit, & du commerce qui entretient & augmente
les richeffes > & enfin, Vénus & le Bon-
Succès, comme lés auteurs de notre bonheur &
de notre joie, par le doiyî’une nombreufe lignée,
& par l’accompliftèment de nos voeux.
Les Grecs joignirent à ces douze Divinités
Alexandre-le-Grand, comme le Dieu des conquêtes
; mais il ne fut pas reconnu par les Romains
, quTtranfportèrent les douze autres de-
Grèce en Italie, ou ils étoient adorés dans un.
temple commun à Pife.
Varron reeonnôît diftinCtement deux fortes de
Dieux Confentes « J’invoquerai, dit-il, -les douze
» Dreux Confentes 3. non pas ces Dieux dont
» les ftatues dorées font dans le forum de
» la v ille , cas Dieux dont fix font mâles & fix
» femelles 5 mais les douze Dieux qui âiden^ceux
m qui vaquent à l’agriculture. »
Il les nomme enfuite ( iib. i^dere rufiica. ) a
Jupiter & la Terre, le*Soleil & la Lune, Rubigo
& Flore, Minerve & Vénus , l’Eau & le Bon-
Événement, Cérès & Bacchus. Au refte, Jupiter
étoît le premier de totftes les claffes de Dieux
Confentes, comme on le voit dans l’infcription
fuivante : i
J. O. M.
GÆ TER ISQ U .E
DIS CONSENTIBUS.
CONSENTIES,ouConsentiennes, ConJentia,
fêtes à l’honneur des Dieux Confentes, dit Feftùs,
inftituées par le confentement de plufieurs per-
fonnesj c’eft-à-dire, félon Scaliger, de toute une
famille j car cet auteur, dans fes notes fur cet endroit
de Feftus, prétend que les Dieux Confentes
étoient des Dieux que chaque famille fe choifif-
fôit , Si les fêtes confcntiennes , les fêtes & fa-
orifices que chaque famille leur faifoit ; car outre
les Dieux généraux & les fêtes publiques, chaque
famille avoit fes Dieux tutélaires, fes patrons,
fes fêtes & fes facrifices particuliers.
CONSÈRENTES DU. Voye1 Co n s e n s .
CONSERVATION , terme d’antiquaire. Il
fignifie le bon éta t, la perfection’ , l’intégrité
d’une médaille que le temps n’a point ufée, n’a
point rongée ; dont toutes les figures , tons les
traits, toute l’infcription , tout'es les lettres font
bien confervés. Les médailles du cabinet du Roi
font d’une confervation étonnante. Une belle con-
fervation y plus ou moins belle. jVoilà une médaille
d’une grande confervation. Celles-ci font en--
core d’une allez bonne confervation,
CONSERVAT OR. Domitien rendit un culte
à Jupiter-Confervateur, pour le remercier de lui
avoir fauvé.la vie dans la fédicion de. Vitellius. Il
lui éleva un petit temple , & lui dédia un autel,
fur lequel il grava lès motifs de fa reconnoiffance.
Plufieurs médailles Impériales portent pour type
l’image de Jupiter avec la légende jov i c g n s e r -
V ATORi. Arnobe ( adv. Gentes , lib. 7. ) dit que
le Jupiter r- Confervateur étoit Éfculape , appelé
plus fouve.nt fauveur, ou Bcarvp.
CONSERVAT ORES DU. On trouve dans
Thomaft {de Donar. c. 1 y. ) Yinfcription antique
fuivante, bô il eft fait mention des Dieux confer-
yateurs, £an$ que Ieujs noms particuliers y foienj
exprimés :
DUS'# NN
pONSERVATÔRIBUÇ
PRO SALUTE
ARIAE SUAE
N. NONIUS
fcïACRJNl .PONSECR,
Conservatores adium facrarum. On trouve
dans plufieurs inferiptions Romaines ce titro
donné à ceux q u i, par leurs charges, étoieiu
obligés de veiller à la confervation des édifices
facrés : tels furent d’abord les Cenfeurs, & en-
fuite les Édiles.
CONSERVATRICE, furnom qu’on dônnoiç à
Junon, & fous lequel elle eft défignée dans les
types de fes médailles par un cerf. En voici l’origine
: de cinq biches aux cornes d’o r , & plus
grandes que des taureaux, que Diane pourfuivit un
jour dans les plaines de Theffalie, cette Dcefie
n’en prit que quatre, la cinquième fut fauvée par
Junon, & devint le fymbole de cette Déefle ,
adorée fous le nom de Junon confervatrice.
^CONSIVIUS, }" Dlvin,te Romalne ' ciu*
préfidoit à la conception des hommes : Qui cou-
fationibus concubitalibus profit, félon Tertullien,
. ( ad nation, i l . c. 2. ) & Macrobe dit que Janus
s’appeloit Confevius , nom qui lui venoit a confie
nendo 3 id efi ,■ a propagine generis hum a ni , qua
Jano auclpre conferitur { Saturn. I. 1. c. y. )
Arnobe .( lib. y. ) parle des Dieux Cokserzn-
tes , ou des Lares adorés fous ce nom, comrre
de Divinités qui préfidoient aufîi à la formation
des hommes.
CONSID1A 3 famille Romaine , dont on a des
médailles.
R RR* en bronze.
C. en argent.
O. en or.
Les furnoms de cette famille font nc^ iakus ,
PÆTUS .
CON S IG N A T IO . Voyeç Époptée.
/Vm " }des EmP«reurs Komaus..
C’étoit leur confeil intime & fecret.
Le mot confifiorium , qui vient de fificre , figni-
fioit proprement le lieu où s’aftembloit c i confeil ;
enfuire on a pris le nom du lieu où il fe tenoit
pour le confeil même, & on a appelé de-là comités
confifioriani ceux qui étoient de ce confeil.
Us étoient qualifiés du titre de viri fpectabiles 9
qui -étoit le fécond degré dans l’ordre de la no-
bleffe, ceux qui avoient ce titre étant au-deflus
de ceux que l’on qualifioit cUriJfimi , & précédés
. feulement par ceux oui avoient le titre. à'illuftres
ou fuperiliufire-s , qui n’étoit accordé qu’aux premiers
Officiers de l’Empire. Ces Comtes ou Confeillers
du confifipire étoient égaux en tout aux
proconfuls pour les honneurs & privilèges Ces
mêmes Officiers , leurs femmes , en fa ns, ferv:-
teurs & fermiers, jouiffoient auffi des mêmes pr'-
viléges en plaidant, foit. en demandant ou en d -
fendant, que l’Empereur Zénon avoit accordés
aux clariffimes Princes d^l’école. ( Cod. Uv. x n f