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font pas pâme du'calendrier. Il parûtes par plu*
lîeurs dates des principaux événemens arrivés-
fous Jules-Céfar & fous Augufte , que ce calendrier
avoit été fait fous ce dernier ,. car il n’y ett
point fait mention des Empereurs fuivans.
11 eft divifé en. douze colon n e sd on t chacune
contient les jours de chaque mois. Les jours y font
dïftingués en ceux qu on appelle Fafii , Ncfafii 3
Nefafii primo , 5c Comitiales, par les lettres F.
N- N. Pi & C. Les jeux publics &: les fêtes y
font enfuite exprimés en plus petites lettres ; mais
ce qu’il y a de plus fingulier , ce font les huit premières
lettres de l’alphabet qui y font répétées
par ordre , en commençant par A 3 & Unifiant
par H 3 depuis le premier jour de l’an jufqu’au
dernier. Joleph Scaliger a cru que ces lettres mar-
quoient les nundines ou les jours de marché qui
revenoient de neuf en neuf jours j mais Bianchini
fait obferver que 3 pour marquer les nundines 3 il
fiudroit neuf lettres ; à quoi il ajoute encore
d’autres raifons pour prouver que Scaliger s’eft
trompé.
Comme il eft marqué, dans les premières lignes
de ce monument3 qu’ il avoit été peinte Bianchini
foupçor.ne que la variété des couleurs pouvoit
avoir fervi à diftinguer quelque cycle de ce calendrier.
Il obferve enfuite que Jules Céfar 3 dans
fa manière de réglèr l’année , ne fuivit ni la méthode
des Chaldéens , ni celle des Egyptiens^ ni
celle des Grecs, mais une quatrième, comme
Pline le témoigne , qui ne laiffoit pas néanmoins
d'avoir du rapport avec. les précédentes.« C’eft ce
qu’on pourra reçonnoître:, fi l’on peint dé c o ït
leurs différentes Ihs ogdoades ou huitaines de
lettres qui fuivent immédiatement les folftices &
les équinoxes. On peut fe fervir en cette occafion
des couleurs du cirque.
La première huitaine, qui commence au 1« de
Janvier, & qui va jufqu’au huit, peut être, peinte
de couleur blanche } la fécondé huitaine, depuis
le 9 jufqu’au i é du même mois, de couleur verte }
la troifième , depuis le 17 jufqu’ au 24 , de couleur
rouge ; la quatrième , depuis le 2y jufqu’au
premier de Février , de, bleu. Ces jours pourront
être mis dans une colonne qui repréfentera l’hiver.
Il faudra faire la même choie depuis le 30
de Mars, jour auquel fe trouve la lettre A , la première
fois après l’équinoxe du printemps 5 c’eft--
à dire , le peindre en blanc, & les fept fuivans ,
jufqu’au 6 d'Àvril, & garder le même -ordre de
couleurs qu’auparavant dans les trois autres huitaines.
On appellera cette colonne la colonne du
printemps. On procédera de même dans la colonne
d’été , qui commence après lé folftice du Cancer,
an 16 d,e Juin, où fe trouve dans le calendrier
la lettre A , pour la première fois après le folftice.
On en fera autant à la colonne d’automne, qui
commence le 22 Septembre , où fe trouve la première
lettre A après l’équinoxe.
Cela étant établi, Bianchini explique la çnanière
c t c
de ce cycle lunaire recueilli de ces lettres-', & comparé
avec l’ennéadécaétéride de Méton & celle
d’Alexandrie 5 & il fait voir l’ufage de ce cycle .
pour bien marquer l’âge de la lune, conformément-
à l’ufage civil. 11 montre enfuite l’ufage de ce
même cycle chez les Romains & chez la plupart
des peuples qui étoient fournis à leur empire. La
plupart des fêtes païennes étant fixées à certaines .
lai fon s , félon les mouvemens lunifolaires , le -
cycle de CéJ'ar étoit très-propre à les marquer. II
montre enfin la même ch o fe , par le moyen des
médailles frappées pour célébrer les jours & les
fêtes en l’honneur des Dieux - ( Supplément de *
VEncyclopédie. ). Cycle pafchal de S. Hippolite , cycle de feize
ans, qui, étant redoublé fept fo is , régloit la fête
de Pâques pour le terme de cent douze années, jj
Ce cycle a prfèfon.nom de fon inventeur.
Comme nous n’avons rien de mieux fur le canon
pafchal de S. Hippolite que la differtation latine
de Bianchini, imprimée à Rome en 1703-, in-fal',
je vais donner l’analyfe de cette pièce , & faire *
d’abord connoïtre au Leéteur de quoi il s’agit.
S. Hippolite a fleuri au commencement du troi-
lîème fiècle , vers l’an 228 , fous l’empire d’Alexandre
Sévère. On ne fait d’où il étoit., ni même
de quelle ville il étoit Evêque, Eusèbe.n’en ayant ,
rien d it, & S. Jérôme ayant fait des recherches
inutiles fur ce fujet, comme il nous J’apprénd
lui-même. Tillemont, fans cependant rien décider,
croit qu’il eft plus probable de dire qu’ i l ,
a été Evêque en Orient : c’eft ce qu’on pourroit .
conclure de ce qu’il a écrit en grée, & de ce
qu’Eusèbe le met immédiatement après Berylle ,
Evêque de Bôftres en Arabie.
Quoi qu’il en fo it , Hippolite avoit compofé
un grand nombre d’ouvrages, entre lefquels Eu- ■
sèbe & S. Jérôme parlent de deux fur la Pâque.
Ils.ne difent rien de particulier fur le -fécond 5
mais pour le premier , Eusèbe témoigne qu'Hipr„
polite y faifoit une chronologie qu’il conduifojt
jufqu’à la première année d’Alex. Sév. de J. C.
222 , & qu’il y propofoit un canon ou cycle de
feize ans, pour régler la fête de Pâque. Il né nous
reftoit que le nom de ce cycle , lorfqu’en i f j i ,
en fouillant près de Rome dans les nia futés d’une .
ancienne Eglife de S. Hippolite , bâtie, dans les
champs du côté de S. Laurent, & fur le chemin ,
de T iv o li, on trouva une ftatue de marbre dans ,
une chaife, aux deux côtés de laquelle il y avoit
en lettres grecques dès cycles de feize ans., qui
commençoient à la première année d’Alei. Sév.
222 de J. C. , & qui , étant redoublés fept fois-.,
régloient la fête- de Pâque pour cent-douze ans,
c’eft-à-dire, jufqu’à Pan 333.
.Perfonne ne douta que ce ne fût celui de S.
Hippolite , quoique fon nom n’y fût pas. Gruter
Je publia en grec. Scaliger 'y fit des notes impri-':
mées à Leyde en 1595 , & il en. parle beaucoup
dans, fon fécond livre de la corredion des temp.s»
c y c.
L e P è r e ’ B o U G h s r , 'J é f u i c e , l’ a m i s e h la t in > &
l ï a s u f f i e x p l iq u é d a n s f o n o u v r a g e d e s . cycles d e
P â q u e . L e C a r d in a l M a r c e l C e r v im , q u i d e p u i s
f u t P a p e , f i t t r a n f p o r t e r la f t a t u e d a n s la B i b l i o t
h è q u e d u V a t i c a n , o ù e l l e e f t e n c o r e . Ç e f t c e ..
cycle d e c e n t - d o u z e ans_ q u i f a i t l e f u j e t d e la
D i f f e r t a t i o n d e B i a n c h in i .
Ce favant Véronois , pour l’expliquer » prouve
d'abord qu’il ne faut pas fuppofer qu’après cent-
douze ans révolus , les mouvemens moyens du
. foleil & de'la lune recommencent le même jour
. de l’an civil ; mais que le jour du renouvellement
de la lune doit être renvoyé a la femaine fui-
- vante, & , diffère 3e huit jours ; que les lettres
du calendrier de Céfar le marquent très-commodément
} que le cycle de S. Hippolite fut d autant
...plus volontiers reçu par les Latins, qu’ il s’accommode
fort bien avec le cycle Julien, les olympiades
& les oéhétérides que l’on employait en
- ce temps-là.j que la. moindre période du même
cycle de cent-douze ans, s’accorde avec les mouvemens
moyens de la lune > que fept de ces périodes
en font une plus grande de 784-ans 3 dans
• laquelle les, phafes de la lune retardent de deux
. jou r s } mais que cette grande période écoulée
.quatre fois.,! & jointe à une feule^petite , 'en fait
une très-grande de 3248 ans, qui rétablit les mouvemens
eonûans de la. lune en -leurs temps } que
le cycle divifé par oélaétérïdes, conformément
aux années civiles des Grecs & des Romains,
peut être illuftré par les années que l’on nomme
ygràndes & féculaires 3 que S. Hippolite , -en adaptant
le cycle de Céfar-à 1 ufage des Chrétiens., a
eu égard au temps paffé & à venir. Il paroît,
d’après routes ces confidérations., que Jofeph
Scaliger a parlé avec trop de mépris de ce cycle.
Bianchini explique enfuite ce qu’il y -a dans'
l’ infeription d’un des ^ôtés de la chaife de S. Hip-
rpolite touchant, la chronologie de l’ancien & du
. .nouveau Teftament, d&>uis.la première.Pâque de
:.Moyfe,:jufqu’à celle deM'a mort de J C. > par ou
l ’on ..peut voir Tufage <|es trois ^périodes de ce
canon. Il convient .néanmoins qu’il y a quelque
chofe de fautif dans c#, côté de l’ infcription.
•ïi explique enfin l’autre-/'côté-de l’infcription,
•montre la liaifon du cycle «de S. Hippolite avec
celui de Céfar , /&: enfeigne la méthode de s ’en
ffervir pour perfedionner les tables pafchales
Supplément de L'Fneyclopédie ) .
Cycle solaire , ou du foleil. C ’eft une révo-
. lution de 28 années > 'en commençant par 1 £c
• finiffant par 28 , après quoi on recommence &
. o n fin it t o u jo u r s d e m êm e p a r u n e e f p è c e .d e
, c e r c l e ; d ’ o ù v i e n t l e n o m d e cycle. P o u r «bien
. c o m p r e n d r e c e c i , i l f a u t c o n n o i t r e l a d i f t in é r io n
d e d e u x f o r t e s .d ’ a n n é e s , l'an n é e c o m m u n e &
, l ’anpée biffextile. L’année commune eft compofée
de jours , qui-font 52 femaines Sc un jo u r }
la biffexrile eft compofée de 366 jours -, qui font
jz.fomaiaes ik 2 jours. Elle eft ainfi appelée de
c Y C 167
’deux mots latins, bis fexto,s parce que les Romains
, dans leur manière de fupputer les jours
de.cette année-là, comptoient deux fois fexto
calendas Martias 3 une-fois pour le 24 Février ,
ainfi qu’ils le faifoient dans les années communes >
& une fécondé fois pour le 2y du meme mois,
afin de marquer que le mois de Février avoit 2.9
jours dans les années biffextiles, & qu.il n en
avoit que 28. dans les années communes. r
L’année biffexlile a été inventée par Jules Ce-
fa r , pour accorder l’année civile avec l’année
folaire. Le foleil, pour achever fon cours annuel,
ou pour revenir précifément au meme point d ou
il eft parti, met 3 jours & 6 heures ou environ.
Ces 6 heures, répétées quatre fois, font un jour.
Ainfi , pour accorder l’année civile avec le cours
du foleil, Jules-Céfar ordonna que tous les quatre
ans il y auroit une année de 366 jours , & que
cette année feroit appelée bijfextile, pour la rai fon
: que nous avons dite. Les années communes finif-
fent par le même jour quelles commencent,
parce quelles font compofées de y 2 femaines'&
un jour d e . plus 5 les années biffextiles finiflent
par Je lendemain du jour par où elles commencent
, parce qu’elles font compofees de 52 fe-
maines & deux jours de plus. Si donc une année
commune, a commencé le Lundi, elle finira de
même, & le Mardi fera le premier de l’année
fuivante. De - là il fuit que s’il n’y avoit que
des années communes, leurs commencemens ( i l
en faut dire autant de chaque quantième de tous
leurs .mois ) parcourroient ^fuçce'ftivement tous
les jours de la femaine fans interruption j ce qui
prodüiroit un cyc/e de fept ans. Mais comme il y
a des années biffextiles qui dérangent cet ordre
de quatre ans en .quatre ans , il faut que les commencemens
de celîèsrci, de meme que chaque
quantième de leurs mois, ayent. aüîïi j)affe fur les
fept jours de la femaine C non pas, à la vérité,
de fuitè ) , pour revenir à un ordre d’an nés parfaitement
femblables, parle rapport des jours du
mois aux jours de là femaine , a celles qui ont
précédé. Tel eft le fondement du cycle folaire ,
• qui eft compofé de 28 ans, parce que fept fois
quatre, ou quatre fois fept, donnent ce produit:
c’ eft ce qu’on peut remarquer dans notre Table
c h r o n o l o g i q u e . L’an 20 de J. C . , qui eft bif-
fextile, eft le premier du cycle folaire, & fe rapporte
aux Lettres Dominicales G. F , qui font
dans la colonne fuivante. Ces deux lettres , qui
marquent les Dimanches de cette année , ne^ .fe
retrouvent qu’après 28 ans écoules, ainfi qu on
peut le vérifier en parcourant de fuite ces i ‘8 années
du cycle que nous indiquons, & les Lettres
Dominicales qui leur répondent} mais ceci ne
regarde que l’ancien calendrier : paffons au nou-
- veau- . , r .
Depuis.la réformation du Calendrier, laite en
1/82 , le cycle folaire devrolt être de ^co ans ,
parce qu’ il faut que ce nombre d annes s>écoule
h 1 ij