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K AIMAKIAES , gradins. Athénée ( lib. 6.) ap- |
pelle de ce nom des femmes attachées au fervice J
des reines, qui fe profternoient devant leurs
chars ou leurs chevaux , en préfentant leur dos'
comme un marchepied, afin de leur aider à y
monter. On fait que les anciens ne fe fervoierit pas
d’étrier.
CLIMENÉS, fils d’QEnée , roi de Calidon.
(Enée.
CLINICUS. *) T , , . .r / .
CLINIQUE 5 J-'es médecins viiitans etoient
appelés de ce nom, par oppofition aux médecins
que l’on confultoit dans leurs maifons.
Ce mot étoit dérivé de , lit. On lit dans une
ancienne infcription : P . d e c i m u s l . h é r o s
MERULA , MEDICUS CLINICUS , CHIRURGUS
O CU LA R IU S. '■
CLIN OPALE. Domitien, perdu de débauches,
créa ce mot honteux , qu’ il dériva de
xxh)), lit , & de lutte , pour défigner l’habitude
des chofes obfcènes, comme une efpèce
d’exercice utile à la fanté. (Suet. Domit. ) : Ajfidui-
tatcm concubitus , velui exercitationis genus ,
CLinopalem vocabat Domitianus.
C L IO , la première des Mufes, fille de Jupiter
& de Mnémofine , ayant ofé faire des remontrances
à Vénus, fur fon intrigue avec Adonis,
en fut punie par cette Déeffe. Vénus lui infpira les
foibleffes de l’amour, & elle devint mère. Voye£
M u s e s .
Sur les médailles delà famille Pomponîa, Clio
eft exprimée par une tête couronnée de laurier,
& par un rouleau d’où pendent des courroies. ‘
Peut-être, cependant faut-il reconnoître ici Cal-
liope j car ce rouleau eft commun à l’une & à
l ’autre dans les peintures d’Herculanum.
Dans le Muféum Plio-Clémentin, Clio eft distinguée
par le rouleau qu’elle déploie comme
Mufe de Thiftoire ; ainfi que dans les peintures
d’Herculanum , où Calliope en porte un fem-
blable. Mais cette dernière tient ordinairement
des tablettes.
Clio tient feule un rouleau fur le Sarcophage
du capitole, où font repréfentées les neuf Mufes.
Elle paroît avec cet attribut fur le marbre de
l’apothéofe d’Homère.
Son habillement eft fimple, & elle porte des
bottines dans le Muféum Plio-Clémentin. Àu-
fonne la cara&érife par le vers Suivant :
Clio gefta cane ns tranfaclïs tempora reddil►
Cette Mufe préfidoit à l’hiftoîre qui renferme
Péloge des héros > c’eft pourquoi on dérive Son
nom iwl tS Kteîù) de la louange, ou de xxioç la
renommée. Les premières hiftoires de tous les
peuples font ordinairement des poéfies que l’on
chante Celles des Grecs furent"de cette efpèce a
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on s’accomfpagnoit de la lyre en les chantant-
C’eft ainfi qu’Achille ( Iiiad. IX . v. 189. ) s ’amu-
foit à chanter les louanges des héros, *A.é* «v^pâv *
fur une lyre qu’il avoit enlevée avec d’autres dépouilles.
De-là yientque Clio préfidoit à la poefie
hiftorique.
Clio étoit une des Nymphes compagnes de
Cyrène , mère d’Ariftée.
K A isiO N . Les Grecs donnoient ce nom a une
porte qui étoit pratiquée fur les théâtres anciens >
& par laquelle entroient les chars qui portoient
les héros &< les héroïnes des tragédies.
Jacques Byres , voyageur anglois, a donne la
defcription des ruines d’ un ancien théâtre taille
dans le roc à Taormino .en Sicile. 11 y a oblerve
fur l’efpace qui féparoit la fcène de l’orcheltre ■>.
une porte dont les jambages avoient été ufés par
les eflïeux des chars.
C L IT A , une des Grâces, fuivant les Lacede-
moniens. Voye^ P h a e n n a .
C L IV U S , colline , pente douce. Il y en avoit
plufiéurs à Rome. Clivus capitolinus étoit la
montée du capitole du côté du forum. Clivus eu-
cumeris étoit dans .la rue Salarie. Auprès de^ la.
porte de S. Sébaftien, non loin de la porte Capene
& dû temple de Mars qui l’a voifin oité to it place
le clivus Marti s* L’infcription fuivante , trouvée
dans les environs, nous apprend que cette colline
fut abaiffée :
CL IV U M-. ' M A R T IS. PER. PUBLÏCA............
IN . RLA NITIEM . REDEGERUNT.
' S. P. Q . R .
• On montoit fur l’aventinpar 1z clivus publiciusy.
qui commençoit au- forum boarium. Feftus nous
apprend que les deux frères. Publicius étant Ediles
employèrent des amendes à faire’ applanir cette
colline , pour la commodité des voitures ; & que
de-là elle fut appelée clivus publicius. Ovide parler
de cette colline C Faft. v. 293. )
Parte locant clîvi , qui tune erat arduarupes s.
Utile nunc iter eft y Publiciumque vocant.
Le clivus publius n’étoit pas éloigné du fagutal,,
comme le dit Solin ( c. 1. ) : Tarquinius-Superbus
clivum pullium ad lucum fagutalem. Le clivus
feauri appartenoït au mont Coelius. S. Grégoire en-
; parle dans fes lettres. ( lib. v u . 13/)'
La partie de la rue Suburra , qui montoit aux
efqurlies , s’appeloit clivus fuburranus.- On def-
eendoit du mont Palatin au grand cirque , félon.
Donati, & vers le forum, félon Nardini, parole
clivus visoria. On appeloit enfin une. partie ues
efquilies, voifine du Fagutal, clivus virbius , ou
orbius x à caiife de fes. fmuûfités,, orbes,..
C L O
C fO A C A R lU M , impôt deftiné 5 l’entretien
des cloaques de Rome. Les Cenfeurs -du temps de
la république avoient foin de réparer ces ouvrages
admirables d’archite&ure, & Ion prenoit
les fommes néceffaires dans le tréfor public 5 mais
fous les Empereurs il y eut des Infpecteurs de
cloaques , curatores, & un impôt fut établi pour
cette dépenfe.
C LOACIN A, Déeffe. des Cloaques. Titus-
Tatius, Roi des Sabins, ayant trouvé par hafard
une ilatue dans une cloaque , l’erigea en Divinité,
& la confacra fous le nom de Cloacina. Cloa-
cinam , dit Minutius Félix , Tatius & invertit &
coluit. , v ,
C l o a c i n a eft aufii un furnom donné a Venus,
à caufe d’un temple quelle avoit près de Rome,
dans un lieu marécageux, où autrefois les Romains
& les Sabins , après s’êtré fait la guerre
pour le rapt des Sabines, s’étoient réunis en un
feui peuple. Il n’y a que Pline qui en fafle ment
io n .( *v. 25).) Auqrefte, il appelle cette Venus
Cluacina, épithète qu’ il dérive de cluere, purifier
, à caufe de la cérémonie que pratiquèrent les
Sabins.& les Romains lors de leur réconciliation,
pour fe purifier du fan g qu’ils avoient répandu.
‘ CLOAQUE. Denis d’Halicarnafle nous apprend
que le Roi Tarquin le vieux, eft le premier qui
conftruifit des canaux fous la ville de Rome, pour
en conduire les immondices dans le Tibre. Les
canaux de cette efpèce augmentèrent infenfible-
ment , fe multiplièrent à mefure que la ville
s’agrandit, & furent enfin portés à leur perfection
fous les Empereurs. ’ -
Comme les Romains, dans les premiers temps
de la république, travailloient à ces canaux, ils
trouvèrent dans un d’eux la ftatue d line femme ;
ils en furent frappés 5 ils en firent une Déeffe
qui préfidoit aux cloaques, & qu’ils nommèrent
Cloacine. S. Auguftin en parle au liv. i r de la
Cité de Dieu s ch. x x iii. . . .
11 n’ en falloit passant pour engager des peuples
de ce caractère à la multiplication de ces fortes
d’ouvrages : leur religion s’y vit intérefféej car
ils mêloient une efpèce de fentiment religieux à
leur attachement pour la ville de Rome j Cette
v ille, fondée fous les meilleurs aufpices ; cette
ville, dont le capitole devoit être éternel comme
e lle , & la ville- éternelle comme fon fondateur.
L e defir de l’embellir fit fur leurefprit une impref-
fion qu’on ne fauroit imaginer.
L’exemple, l’émulation, l’envie de s’ illuftrer,
de s’ attirer les fuffrages & la confidération de fes
compatriotes, & plus que tout cela, l’amour du
bien commun , que nous regardons aujourd’hui
comme un être de raifon, produifirent ces édifices
fuperbes & néceffaires qu’on admirera toujours
} ces chemins publics qui ont réfifté à l’in-
jure de tous les temps ; ces aqueducs qui s’éten-
dôient quelquefois à cent milles. d’ Italie , qui
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étaient percés à travers les montagnes, qui four-
niffoient à Rome cinq cent mille muids d'eau dans
yingt-quatre heures j ces cloaques immenfes, bâties
fous toute Kétendue de la v ille, en. forme de
voûte, fous lefquelles on alloit en bateau , ou
dans quelques endroits des charrettes chargées de
foin pouvoient paffer, & qui etoiefit arrofees
d’une eau continuelle qui empëchoit les ordures
d’y pouvoir féjourner, ( il y en avoit une' entre-
autres qui fe rendoit dans le 1 ibre de tous les
côtés & de toutes les parties de la ville ) 5 c étoit,
dit Pline , le plus grand ouvrage que des mortels
eufient jamais exécuté. , .
Caflïodore , qui étoit Préfet du Prétoire fous
Théodoric, Roi des G oths , & bon connoiffeur
en architeélure, avoue ( dans le recueil ,de fes
lettres, épift. x xx. lib. v. ) qu on ne po u vO it con-
fidérer les cloaques de Rome fans en etre émerveillé.
^ . . , . , _ .
Pline, ( lib. x x x i i i . ch. xv ) dans la defcription
qu’il donne des ouvrages que l’on voyoit de
fon temps dans cette capitale du monde, remarque
encore que l ’on y admiroit par-deffus tous
les aquéducs fouterrains de ce genre , ceux que
conftruifit Agrippa à fes dépens pendant fon edi-
lité, & dans lefquels il fit ecouler toutes les eaux
: & les ordures de cette ville immenfe. 11 s’agit ici
d’Agrippa, favori & gendre d Augufte, qui décora
R om e , non - feulement des cloaques dp ne
parle Pline , mais de nouveaux chemins publics,
& d’autres ouvrages aufii- magnifiques qu utiles ,
en particulier de ce fameux temple qu il nomma.
Panthéon , çonftruit en l’honneur de tous les
Dieux ; & qui fubfifte encore à quelques égards
fans fes anciennes ftatues & fes autres ornemens ,
fous le nom de Notre-Dame de La Rotonde. ( Art.
de M. le Chevalier de Jaucourt. )
Les Cënfeurs furent chargés de l’entretien &
du nétoiement des cloaques de la république.
Mais les Empereurs créèrent pour cet objet des
officiers particuliers, appelés c u r a t o r e s c l o a -
c a r u m , comme on l’apprend de 1 inlcnptioit
fuivante 1
EX AU CT O R IT A T E
IM P. CÆSARIS D IV I
N E R VÆ FIL. N E R VÆ
TRA JAN -I. AUG. GERM.
PO NT I Fl CI S M A X IM I
TR IBU N 1C IÆ POTEST. V
CONSUL IIII P. P.
T I. JULIUS FEROX C U R A TO R
a l v e i ET R IP A R U M TIBERIS
ET CLOACARUM URBIS TER
MIN A V IT R IP A M R ' R PR O X IM 0
CIPPO DCCCLXXXV1. S.
( Marlian. top. urb. Rom. v. i y ........) <*
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