
fans fixer l’epoquc , il n’eft alors queftion que
de l’uCage de fon temps ( Kt<p. *«T«yg. v*p. p.
482. /. 10. ). Hérodien fait mention du deuil
en habits blancs, dans fa relation des funérailles
de l’Empereur Septime-Sévère. Il nous raconte
que l’image de cet Empereur faite de cire ,
étoit environnée d’un côté d’une troupe de femmes
vêtues de blanc, & de l’autre du corps de
tous les Sénateurs habillés de noir ( Hérod. hift.
i. 4. c. 3. p. 128. ) . On peut dire cependant en
général que , chez les Romains, les hommes
s’habilloient conftamment de noir dans le deuil ,
comme nous l’apprenons entre autres par un trait
de Trajan qui , ayant perdu fon époufe Plotine,
porta fes habits noirs pendant neuf jours ( Xiphil.
jNadr. p. 24 7.1. 27.) ».
Caton cité par Servius ( In Æneid. 11I. ) , dit
que les femmes quittoient pendant le deuil les
habits de pourpre , & en portoient de couleur
bleue, c&ruleas vefies.
Les femmes quittoient pendant le deuil tous
leurs ornemens, & négligeoient le foin de leur
parure. Les hommes laiffoient croître leurs cheveux
& leur barbe ; ils quittoient les anneaux
d’or. Les Sénateurs & les magiftrats ne portoient
point de laticlave ni les autres marques de leurs
dignités, fine infignibus magiftratûs (Tarit, annal.
■ j i l . 4. 1. j. Tous étoient vêtus comme les Plébéiens
} les confiais eux-mêmes ne rendqient plus
la jufiiee affis fur leur tribunal & dans les châifes
curules, mais aflîs fur les lièges des préteurs,
ou dans les bancs des tribuns du peuple ( Dio
lib. 56. ). Lucain peint dans les mêmes termes un
deuil public ( i l. 17. ) ;
. ? . . . . . , . Ferait per urbem
Jufiitium : la tait plebeio tettüs amittu
Omnis honos : nullps çomitata efi pur pur# fafçes.
On fermoit pendant les deuils publics le forum,
les cabarets , tabçrn& , les lieux publiçs ; c’eft
pourquoi on abrégeoit quelquefois le temps des
deuils. Feftus donne pour caufes de l’accourcifie-
ment d’un deuiTpublic 3 la dédicace d’une edes y
la clôture du luftre, l’accompliflfement d’un voeu
public 5 & pour celles de l ’accourciflement d’un
deuil particulier , la nailfance d’un enfant, quelques
honneurs accordés a la famille, le retour de
captivité d'un père, d’un enfant, d’un époux ou
d’un frère, un mariage, la nailfance d’un parent
plus proche que celui dont on porte le deuily la
célébration des myftères de Cérès & des cgmplir
mens de félicitation à faire,
On peut ajouter aux caufes rapportées par Fe£r_
rus, la célébration des jeux folemnels & celle
des faturnales. Tacite parlant de la mort de Ger-
m^nicus, dit que le deuil ne prit fin qu’ à caufe
■ des jeux Mégaléliens ( Annal. n i . 6. $■ .). Et
auia ludorum Megalenfium fpettaculum fuberat ?
(tiurp voluptatss rçfumèrent. Capitolin çn fournit
une fécondé preuve , lofrqu’il parle de la
mort du fils d’Antonia ( c. 21. ). Quant aux
faturnales, nous en voyons la preuve dans la
réflexion de Suétone, fur le prolongement du
deuil de Germanicus pendant le temps de ces
fêtes j ce qui étoit donc infolite ( Çalig. e. 6.
d. 3. ) : non ullis folatiis , non edittis inhibert
luclus pub lie us potuit : duravitque etiam per feftos
Decembris menfis dies.
Ceux qui étoient dans le deuil ne fortoienc
point de leur maiibn, Pline dit ( Epift• ix . 13.)•
Mitto ad AçLriam , rogç ut veniat, quia me recens
adkuc luclus limine çontinerçt. Lorfqu’ ils commetl-
çoient à fortir, ils fuyoient les fêftins, qui luget
abftinere debet d convivus {Pauli, fentent, i l. 2 1 .) ,
les alfemblées & les fêtes publiques.
Gratien, Valentinien & Théodofe, fixèrent à
un an le temps des grands deuils ( /. fiqua 2. ç.
de fec.. nupt. ) par exemple celui des époux porté
par leurs femmes : ils déclarèrent infâmes &
privées de la fucceflion de l’époux défuntcelle s
qui en prendroient un autre avant l’année révolue.
Ayant çes empereurs, les plus grands deuils
ne duraient que dix mois, ou une année de Numa,
prince qui avoit le premier fixé ce temps à une
année.
Il étoit d’ufage dans le deuil de fe faire couper
les cheveux. Ç)n voyoit fans cheveux Ethra, mère
de Thyfée {Paufan. I. w. p. $61. L il. ) & une
femme âgée dans un tableau de Polygnote con-
fervé à Delphe ( Ibid. p. 864. L 27. 6? Eurip.
Phoenijf. v, 37J. ), Cet ufage défignoit fans doute
le deuil confiant des veuves, comme celui de C iv -
temneftre & d’Héçube ( Eurip. Iphig. Au!, v.
1438. Troad. v. 279. 480. Helen. v. 1093* 1 134*
1248. ). L«s enfans ccupoient aufli leurs cheveux
à la mort de leur père ( Eurip. Elett. v. 108.
148. 241. 3 3 y. Epigr. gr. ap. Qrvil. anim. in
charit. p. 361 ) 5 ce que nous favons par l’exemple
d’Eleétre & d’Orefte , & ce que nous voyons par
leurs ftatues de la Villa Ludoyifi à Rome, dont
on parlera plus en détail aux articles de ce héros
de la foeur. Voye^ C h e v e u x , Ce in t u r e , B an?
D E L E T T E .
^ Les anciens coupoient les crins à leurs chevaux
dans le deuil univerfel d’une ville ou d’un pays,
comme fit ( Eurip. Alcefi. v. 428. ) Admète ,
pour marquer fa douleur à la-mort de fa femme,
& comme firent les ( Plutarçh. Pe lop p , 2$6. c. )
Theifaliens à la mort dç Pélopidas,
D E T IN C IR E de magie? fe concis
lier l’amour de quelqu’un par des charmes. Ou
en voit qne exemple dans h, ^c? çclogue de VitgÜÇ
c v. 77.3 ?
Nette tribus nodis ter nos, Amarylli , colores.
Nette Amarylli , mçdo , fy fffieris , dlç ^
yiqcula n0o<,
DEVINS} c’étoient chez les Grecs des miniftres
â t la réligion fort refpeétés : ils afliftoient aux fa-
crifices pour confulter les entrailles de la vi&ime,
& en tirer les préfages} ils régloient le temps,
la forme & la matière des facrifices, fur-tout clans
les occafions importantes : on ne manquoit pas
alors de les confulter, & de fuivre leur dédfion.
Au refte, il y avoit deux fortes de Devins y les
uns étoient infpirés par Apollon , répondoient par
oracles & de vive voix à ceux qui les confultoient}
les autréf'#e/s’appliquoient qu’à expliquer les préfages
tirés des oifeaux, des vi&imes, ou les fon-
ges. Voyeç A U G U R E S , A R U S P I C E S .
DEUL TO N, dans la Thrace, Colonia Flavia
Pacenjts Deulton. C. F. P. D . ] j & C O L . F L . P A C ,
D E U L T .
Cette colonie Romaine a fait frapper des médailles
latines en l’honneur de Trajan, de Cara-
calla, de Macrin, de Diaduménien, d’Alexandre
Sévère, de Marnée, de Maximin, de Maxime ,
de Gordien, deTranquilline, des deux Philippes,
d’OtaciIe.
D E U NX . Une livre de douze onces moins
une once 5 onze onces de la livre Romaine, qui
en contenoit douze } onze douzièmes de quelque
chofe que ce foit. Quoique ce terme foit purement
latin, les antiquaires qui écrivent en fran-
çois, font obligés de s’en fervir, parce que nous
n’en avons point dans notre langue qui y réponde.
D e u n x , monnoie de compte des Romains,
Elle étoit repréfentée par ce figne S «Elle va-
loit 11 onces ,
Ou 22 femi-onces,
Ou 33 duelles,
Ou 44 fïciliques ,
Ou 66 fextules,
Ou 264 fcripules.
D e u n x , monnoie des anciens Romains. Elle
fa lu t, depuis la fondation de Romejufqu’à l’an
485, 18 fols , monnoie actuelle de France, félon
M. Pauélon. Elle valoit alors , en monnoie- du
même peuple, 1 ~ dextans,
Ou 1 | aodrans,
Ou 1 { beflis,
Ou 1 f feptunx,
Ou 1 ~ femis ,
Ou 11 onces.
D e u n x , mefure de capacité pour les liqueurs
des anciens Romains. Elle valoit 18 roquilles &
TTo de France. Elle valoit, en mefures des Romains
, -7*- dextans,
Ou 1 j dodorans ,
Ou 1 | beflis,
Ou 1 | feptunx,
Ou 1 j fexunx,
2 f quincunx.*
Ou 2 5 tnens,
Ou 3 j quadrans,
Ou 5 l fextans,
Ou 11 onces.
D eu n x , mefure de capacité pour les grains des
anciens Romains. C’étoient les onze douzièmes ,
c’eft-à-dire , les ~ du fetierou de l’as yoyei As.
D e u n x , divifîon de l’ancienne livre Romaine ,'
valoit, en poids de France , 5786 grains} valoir,
en poids Romains, 1 TVdextans,
Ou 1 | dodrans,
Ou 1 { bes,
Ou 1 j feptunx,
Ou 1 | fexuns,
Ou 2 j quincunx ,
Ou 2 ~ triens,
Ou 3 | quadrans,
Ou y y fextans >
Ou 11 onces.
D e u n x , mefure linéaire des anciens Romains*
Elle valoit 10 pouces ^ de France. Elle valoit,
en mefures du même peuple, 1 ||l dextans,
Ou 1 ^ dodrans,
Ou 1 j bes,
Ou 1 1 feptunx,
Ou 1 £- fexunx ,
Ou 2 f quincunx ,
Ou 2 ^ triens,
Ou 3 f quadrans ,
Ou y ^ fextans.
Ou 11 onces.
D e u n x , mefure gromatique des anciens Romains.
Elle valoit 663 toifes quarrées & ~ de
France. Elle valoit, en mefure du même peuple.,
1 70 dextans ,
Ou 1 1 dodrans ,
Ou 1 f beflis,
Ou 1 1 feptunx ,
Ou 1 | fexunx ,
Ou 2 f quincunx,
Ou 2 1 triens,
Ou 3 f quadrans,
Ou y ^ fextans ,
Ou 11 onces.
D E V O T U S numlni majeftatique ejus. Cette
expreflton , qui fe lit dans plusieurs inferiptions
gravées en l’honneur des Empereurs , efi expri*
mée quelquefois par les figlcs fuivantes D. N. M.
Q. E. Cette baffe adulation rappelle la folie de ce
Romain, qui offrit a Caligula de fe dévouer à la
rnort pour fa profjaprité. L’approche du moment
où il devoir exécuter fon fatal dévouement, le fit
trembler} mais le farouche Empereur le livra d la
cruauté de fes valets, qui apres avoir promené
dans toutes les rues cette viétime involontaire ,
parée de bandelettes 8c de couronjtçs de verveine ^