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&IAM , p&ITe , pour retinet 3 etiam3 petite. Les
manufcrits & les diplômes fournirent beaucoup
d’exemples de cette manière d’écrire, qui cefla
au X I I e. fiècle. A in fi, lorfqu’on rencontre la
conjonction & , faifant partie d’un mot, c’ eft
une marque que le manufcrit a plus de cinq
cens cinquante ans d’antiquité. On ne dira pas
avec C afle y , plus de fix cens ans , parce qu’on
a des preuves que cet ufage n’étoit point encore
aboli, du moins dans les chartes en 1 19 7 .(Nou velle
Diplomatique. )
E T A , ou IT A 3 nom d’une voyelle de la langue
grecque, qui a cette forme H , 9. La prononciation
de cette lettre a varié 3 on l’a prononcée
comme un e & comme un i. Térencien
marque la première prononciation 5 mais les grecs,
depuis plufieurs fiècles, ne lui donnent plus que
la fécondé. Cette lettre , auffi bien que 1’* , fut
ajoutée à l’alphabet, & n’ y étoit point dans le
commencement. On en voit encore des preuves
fur d’anciens monumens, tels que font les colonnes
des farnèfes, apportées à Rome de la voie ap-
pienne, où l’on voit I’e pour l’H , Aem e t p o s ,
k o p e s , pour Ahmh tpo s & KOPHS. On dit
que c’ eft Simonide qui l’ajouta. ( Bibliand. de
ratione commuai linguarum , p. 40. ) Les latins
rendent cette lettre par un e. Car pour A^r^oV,
BtjTet , HfteçoCy ©vfirtvç3 Oqcrctupoç , &C. , &C., ils
ont dit Demetrius , Beta , Hemera, Thefeus ,
Tkefaurus 3 &c.
ETALIDES.* Voye^ Æ t a l id e s .
E TAGES. Les maifons de Rome a voient plufieurs
étages. Voye% COENACULUM.
Josèphe ( Be ll, judaic. V I L 24. > dit qu’au
triomphe deVefpafien, on portoit des machines
qui s’élevoient jufqu’au troifième étage. Augufte
voulant arrêter cette hauteur extraordinaire des
maifons, que l’avidité des propriétaires portoit
hors de toute proportion, le fixa à 70 pieds
romains, environ 661 pieds de France. Néron
rappelJa ce réglement après l’incendie de Rome;
mais Trajyi réduifît encore la hauteur des maifons
à 60 piedr romains, environ yy pieds.
Le feul bâtiment à deux étages qu’on ait trouvé,
depuis qu’ on travaille aux fouilles près de Naples
, eft à Pompeii, & on peut le voir à découvert.
En général, les bâtimens de la maifon
de campagne d’Herculanum, ^infi que ceux de
plufieurs habitations de particuliers du même
canton & des environs, n’ont jamais eu qu’un
etage.
Le marquis Galiani de Naples, dit dans fa
traduction de Vitruve ( pag. 76. n°. 1. ) que
les maifons des perfonnes riches, de même que
les palais, ( a la campagne , ainfi qu’il a fans |
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doute voulu dire, car on fait que le contraire
avoit lieu dans les villes ) n’étoient, en général,
que d’ un feul étage, fans avoir aucune chambre
au-deffus du rez-de-chauffée. Il a raiion pour ce
qui regarde la defcription des maifons de campagne
de Pline ; mais quant à la villa Hadrienne,
il paroit vifiblement qu’il y a eu des appartemens,
les uns au-deffus des autres ; on le voyoit aufîi
aux bains d’Antonin & de Dioclétien, tels qu’ils
étoient encore il y a deux cens ans. Quelques
parties de ces édifices furprenans avoient jufqu’à
trois galeries ou corridors d’appartemens l’un au-
delfus de l’autre. Dans [es ruines d’une très-
grande v i lla , fous l’anpien Tufculum, où eft
aujourd’hui la villa des Jéfuites , appellée la
Ruffinella , il y avoit des chambres au-deffus des
appartemens ordinaires : ces chambres néanmoins
etoient baffes & vilaines, & femblent n’ avoir
été deftinées que pour les domeftiques.
É T A LO N . Les grecs nommoient 13étalon des
mefures plrpav rpoxos 3 c’ eft-à-dire , le prototype
des mefures.
Les romains le nommoient Amplement men-
fura 3 par excellence, comme étant la mefure à
laquelle toutes les autres doivent être conformes.
Les étalons des poids & mefures ont toujours
été gardés avec grande attention. Les hébreux
les dépofoient dans le temple , d*où viennent
ces termes fi fréquens dans les livres faints : le
poids du fanliuaire , la mefure du fanétu 're.
Les athéniens établirent une compagnie de
quinze officiers, appellée parpovopMi, menfurarum
curatores 3 qui avoit la garde des étalons ï c’ é-
toient eux auffi qui régloient les poids & les
mefures.
Les romains les gardoient dans le. temple de
Jupiter au capitole, comme une chofefacrée&
inviolable ; c’ eft pourquoi la mefure originale
étoit furnommè t capitolina.
Il eft fait mention au mot C onge d’un de
ces étalons.
Les empereurs chrétiens ordonnèrent que les
étalons des poids & mefures feroient gardés par
le gouverneur ou premier magiftrat des provinces.
Honorius chargea le préfet du prétoire de
Y étalon des mefures , & confia celui des poids
au magiftrat 3 appellé cornes facrarum largitionüm,
qui étoit alors ce qu’eft aujourd’hui chez nous
le contrôleur général des finances.
Juftinien rétablit l’ufage de conferver les étalons
dans les lieux faints j il ordonna que l’on véri-
fieroit tous les poids & toutes les mefures, f z
que les étalons en feroient gardés dans la principale
églife de Conftantinople 3 il en envoya de
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fembîables à Rome, & les adreffa au fénat comme
un dépôt digne de fon attention.
La novelle 118e. dit auffi que l’on en gardoit
dans chaque églife ; on y confervôit à cet effet
des boïffeaux d’airain ou de pierre, & d’autres
mefures.
É T AM A G E . \
É tAM E R . ƒ Voye^ Double
ÉTAP IER. Les romains appelloient Copiarius
celui qui étoit chargé de fournir la nourriture,
du fel & du bois à ceux qui voyageoient pour
le fervice public.
E TC- & CAtera. Voye£ ABRÉVIATIONS.
E T E , perfonnifié chez les poètes & dans les
anciens. C ’eft un génie à demi-nud, couronné
d’épis, & qui en touche d’autres entaffés dans
fa corne d’abondance : il tient de plus une faucille
à la main, pour marquer la faifon des moiffans.
É T E N D A R D .
L ‘Etendard à la main des prince - , eft le fym-
bole du fouverain domaine. On le voit fur les
fceaux de Charles - le - Gros, de Conrard I , de
Henri I , d’Otton I I I , empereur, & fur celui
dont Lotiis-le-Gros fe fervit, lorfqu’il eut été
défigné roi de France , du vivant de fon père.
Aux X I Ie. & XIIIe. fîècles plufieurs feigneurs
s’attribuèrent 13étendard,, dont on peut voir les
figures dansHeinecçius. C Nouvelle Diplomatique.')
Etendards des anciens. Voye% Enseignes.
É T E N N A , dans la Pamphylie. etenne&n.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze. Pellerin.
O . en or.
O . en argent.
On a des médailles impériales grecques de cette
ville , frappées en l’honneur de G éta, de Sévère
Alexandre.
E TEO BU TADÊ S , famille facerdotale parmi
les athéniens, confacrée à Minerve. Le droit de
porter le dais, ou umbella , dans la procefiion
qu’on faifoit au Scirfophories , appartenoit aux
Étéobutades. Ces prêtres tiroient leur nom de
B u te s , fameux facrificateur.
: É T ÉO C L E , 'fils aîné d’OEdipe & de Jocafte,
après la mort ou la retraite de fon père, convint
avec l’on frère Polynice, qu’ils régnerôient
alternativement chacun leur année 3 & que pour
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éviter toutes conteftations, celui qui ne feroit
point fur le trône, s’abfenteroit de Thèbes. Cette
convention fut la fource de leur haine, & d’une
des plus fâcheufes guerres qu’il y ait eues parmi
les grecs dans les temps héroïques. Etéocle régna
le premier, comme l’aîné-j mais ébloui par l’éclat
d’une couronne, il ne voulut plus la quitter.
ec Le trône eft un bien fi cher à mes y eu x , dit-
» i l , dans Euripide, que je ne puis le céder à
>» autrui. Quelle lâcheté feroit-ce de devenir
33 fujet, quand on s’eft vu roi,..v ? Équité tant
” qu’on voudra, je la refpeéte en toutes chofes;
» mais, fi l’on peut jamais être injufte, il eft
» beau de l ’être pour régner ». .Polynice, fruftré
de fes efpérances, eutrecours.aux argiens, dont
Adrafte, fon beau - frère , étoit roi : il revint avec
lui à Thèbes j à la tête d’une armée, pour redemander
le feeptre! Les deux frères ennemis, voulant
épargner le fan g des peuples, demandèrent à fe
battre en combat fingulier, en préfence des deux
arme’es 3 & s’entretuèrent l’ un l’autre. On ajoute
que leur divifîon avoit été fi grande pendant
leur vie , & leurhaine fi irréconciliable, qu’elle
dura après leur mort ; & l’on crut avoir remarqué
que les flammes du bûcher, fur lequel on faifoit
brûler leurs corps , fe féparèrent, & que la même
chofe arrivoit dans les facrifices qu’on leur offroit
en commun. C a r , tout méchans qu’avoient été
ces deux frères , on ne laifla pas de leur décerner
les honneurs , héroïques dans la Grèce. Mais Virgile
leur rend plus dejuftice en les plaçant dans
le tartare avec Atré e , É gifte, Syfiphe, Tantale,
Thyefte , & tous les fameux fcélérats de l’antiquité.
C réon , qui leur fuccéda , fit rendre les
honneurs de la fépulture aux cendres à*Etéocle,
comme ayant combattu contre les ennemis de la
patrie; 6c ordonna que celles de Polynice fe-
roiént jettées au vent, pour avoir attiré fur fa
patrie urie armée étrangère. Voye£ C réon ^
Polynice, T hébaïde.
Étéocle , roi d’Orchomène, dans l’Andréïde,
en Béotie , fut appellé le père des Grâces , parce
qu’il fut le premier, dit Paufanias, qui éleva
un temple & des autels aux Grâces, & qui
régla les cérémonies de leur culte. V . Andréus.
E T E O C L E E S , furnom des Grâces, parce
qu’on difoit qu’elles étoient filles d’Etéocle 3 roi
d’Orchomène,
E T EO C LU S , fils d’Iphis, & frère d’Évadne,
fut un des fept chefs de l’armée des argiens
contre Thèbes. C e jeune héros, dit Euripide ,
peu favorifé des biens de la fortune, mais comblé
d’honneur dans l’Argolide, tellement défintérelfé
dans les fervices qu’ il rendoit à fa patrie, que
jamais il ne put fe réfoudre à recevoir rien dq
fes amis "même , dans la crainte de corrompre
tant foit peu fon intègre équité, & de fe voir