
COUCOU , oifeau confacré à Jupiter. La fable
dit que ce Dieu, ayant rendu l'air extrêmement
froid, le changea en coucou , & alla fe réchauffer
fur le fein de Junon. Le mont Thornax, dans le
Péloponèfe , où cette aventure fe pafla , fut
depuis ce temps-là appelé le mont du Coucou.
Voyez Junon.
COUDÉE , mefure prife depuis le coude jusqu’au
bout du plus grand doigt. Cette mefure,
q ui, dans les hommes de toutes les tailles, eft le
quart de leur hauteur, a. beaucoup varié chez les
anciens peuples. La Métrologie de M. Pauéton
nous fournit l’évaluation de leurs coudées comme
il fuit :
C o u d é e facrée, mefure linéaire 8c itinéraire
de l’Afie 8c de l ’Égypte. Elle valoit 20 pouces 8c
M® de France. Elle valoit, en mefures anciennes
des mêmes pays , 1 | coudée Éthique ,
Ou 1 £ pied philétérien ,
Ou 1 { coudée commune,
Ou 2 pieds géométriques ,
Ou 2 7 zéreth,
Ou 3-f lichas,
Ou o tophach ,
Ou 16 condyles
Ou 32 esbaa.
C o u d é e facrée carrée, mefure géodéfique
ou gromatique de l’Afie & de l’Égyjîte. Elle valoit
, en mefures anciennes des mêmes pays,
4 pieds géométriques carrés.
C o u d é e lithique, mefure linéaire 8c itinéraire
de l’Afie & de l’Égypte. Elle valoit 1 y pouces
& j^ül. de France. Elle valoit , en mefures anciennes’
des mêmes pays , i f pied philétérien ,
Ou 1 j coudée commune ,
Ou 1 1 pied géométrique,
Ou 2 zéreth,
Ou 2 \ lichas,
Ou 6 tophach,
Ou 12 condyles ,
Ou 24 esbaa. > . . ;
C o u d é e commune , mefure linéaire 8c itinéraire
de l’Afie & de l’Égypte. Elle valoit 12 pouces
g,r jll de France. Elle valoit, en mefures anciennes’
des mêmes pays , 1 ; pied géométrique ,
Ou 1 f--zéreth ,
Ou 2 lichas,
Ou y tophach,
Ou io condyles ,
Ou 20 esbaa.
C o u d é e médiocre , pied philétérien , mefure
linéaire de la Phocide, de l’illyrie , de la Tljef-
falie , de la Macédoine , de la Thrace, des Phocéens
en Afie , & de Marfeille en Gaule. Elle valoit
, en mefures de France, 15 pouces g-0. Elle
valoir, en mefures des mêmes pays, l { pied
pythique ou de mefure naturelle,
Ou 6 paldftes,
Ou 24 da&yles.
C o u d é e de mefure naturelle, mefure linéaire
de l’Attique , du Péloponèfe, de la Sicile 8c de
la grande Grèce. Elle valoit , en mefures de
France, 17 pouces & Elle valoit, en mesures
des mêmes pays, 1 { pied olympique ou pied
grec ,
Ou G paleftes ,
Ou. 24 daéfyles.
C o u d é e , mefure linéaire des anciens Romains.
Elle valoit 17 pouces de France. Elle valoit, en
mefures du même peuple, 1 pied 8c 1 ,
Ou 6 palmes, .
Ou 18 onces,
Ou 24 doigts,
Ou 36 demi-onces,
Ou y4 duelles,
Ou 72 ficiliques , ,
Ou 43 2 fcripules.
C O r iN A R H , } char de guetre en llfaSechez
les Germains & les Gaulois ( Tacite, Agric. c. 3 y.
n. ^ 38cPomp. Mêla n i . 6. ). Les Romains l’adoptèrent
avant le temps de Domitien j car Martial
en parle fouvent. On appela covinarii ceux qui
combattoient montés fur des covinus.
COULEURS des habitsque portoientles anciens.
Les Égyptiens portoient des manteaux blancs
par-deflfus un,e longue tunique, appelée calafiris*.
Les Prêtres Égyptiens ne portoient que cette calafiris
i elle étoit de coton blanc, félon Pline
( 19. c, 2. §. 3. ).
Les Aflyriens, les Perfes & les autres peuples
d’Afie aimoient la couleur blanche. Les Perfes
difoient même que les Divinités n’étoient habillées
que de blanc. La pourpre pure ou mélangée
brilloit cependant fur les longs manteaux des Af-
fyriens. Mais il paroît que les habits tiffus de
laines de différentes couleurs n’étoient portés que
par les enfans 8c lés efféminés.
Pour ce qui eft des peuples Barbares, il feroit
difficile de dire quelque chofe de précis. Tout
l’habillement des trois Rois captifs de la villa
Médicis, 8c dés deux de la villa Borghèfe , fculp-
tés en porphyre , paroït, d’après ce choix de la
pierre, avoir été de pourpre, afin de défigner la
dignité royale. Les Ibériens de l’armée d’Annibal
portoient des tuniques de lin teintes en pourpre
( Polyb. /. y& 31. Plin. 19. c. 4.;. En général on
peut affurer que les rois Barbares avoient des
manteaux tiffus d’or & de foie , tels que Commode
en offrit un aux yeux des Romains , indignés
de ce luxe étranger. Tarquîn l’ ancien porta
auffi une tunique tiffue d’o r , tunicam auream.
Je vais réunir lés Grecs & les Romains, à caufe
de la conformité d’ ufage & d'habillement quife
trouvoit entre les uns 8c les autres. Les habits
rayés n’étoient portés que par les efc?aves 5 on en
voit un à Charea travefti en Eunuque dans les
peintures du Térence du Vatican, Les étoffes de
foie de couleur changeante, étoient un des objets
de luxe les plus coûte,jux > on en voit dans la noce
Aldobrandine, dans plufieurs peintures d Hercu-
lanum, 8c Philoftrate ( Icon. I. 1. n. 10. ) dit que
le manteau d’Amphyon n’étoit pas d'une feule
couleur, mais qu’ il en changeoit fuivant les dif-
férens àfpe&s. Les femmes -8c les hommes efféminés
portoient quelquefois des étoffes avec des
fleurs peintes ou brodées ; mais ces exceptions
ae peuvent s’appliquer qu’à des cas particuliers.
Les chlamydes des Lacédémoniens étoient
rouges. Neftor ( Philoftrat. L 2. ) étoit habille de
la même couleur. Les jeunes Athéniens qui fe
préparaient au métier de la guerre, en faifant la
garde de leur patrie, portèrent des chlamydes
noires, jufqu’au temps où le célèbre Hérode-Àtti-
cüs leur en donna de blanches. {Philoftrat.yit.
SophiJÎ. L 2: p. yyb; ). Les autres Grecs portoient
des Chlamydes blanches ( Pollux. v u . 13. ). On
voit feulement dans là vie de Philopémen, par
Plutarque , que les chlamydes de fes foldats
étoient de différentes couleurs , 8c ornées de
fleurs.
Dans un tableau antique ( Icon. 2. /. 24. ) les
hibillemens d’Achille font d’un vert-céladon, par
allufion à la Divinité marine , dont il étoit fils.
Sextus Pompée, après avoir remporté: une victoire
fur la flotte d’Augufte, prit des vêtemens de
la même couleur, s’imaginant, félon Dion-Caffius
( L, 48. ) , être un des fils de Neptune. Mais Agrippa
ayant battu à fon tour l’armée navale de ce
jeune Romain, reçut d’Augufte, en récompenfe
de fes fervices, un étendard de couleur de vert-
de-mer.
Le manteau que les Grecs portoient dans les.
villes, 8c la toge des Romains qui n'en différoit
que par une plus grande ampleur, étoient ordinairement
blancs, dlba. Mais dans les jours de
f ê t e , de joie , de triomphe , les toges paroif-
foient plus blanches , candid& , parce qu’elles
etoient lavées 8c blanchies avec de la craie, cre-
tat&y ce qui donnoit de l’éclat à leur blancheur.
C ’étoit par des toges d’une blancheur éclatante ,
que les Candidats fe# faifoient remarquer au milieu
de la foule des citoyens, dont les toges faites de
laine blanche étoient falies par l’ufage habituel.
Voyei Toge. Les Magiftrats, les Sénateurs & les
enfans qui lï’avoient pas encore pris la robe virile,
portoient la prétexte, c'elLà-dire, une toge
blanche, ornée de bandes de pourpre. La trabea ,
manteau militaire blanc , orné de pourpre, fai-
foit diftinguer les Chevaliers. Quant au bas peuple
8c aux efclaves, ils ne portoient point de
toges fur leurs tuniques, à caufe de la cherté de
cet ample habillement ; les moins pauvres cou-
vroient dans la faifon pluvieufe leurs tuniques
rayées, ou de couleur rouffe ( couleur naturelle
des laines mélangées 8c communes ) avec des
manteaux greffiers de couleur roufsâtre, pulU
lacerns,.
Quant à la couleur des habits de deuil, Voye^
Deuil.
Les foldats Romains portoient fur toutes leurs
armes une cotte-d’armes j fagùm , qui étoit ordinairement
d’un blanc terne , tel que le donnent
des laines groffières 8c mélangées. Les Généraux
portoient, au-lieu de fagum , des chlamydes ou
paludamentum de pourpre. Sur les fagum des Gaulois
étoient peintes ou coufues des fleurs de pourpre,
8c d’autres ornemens.
Chez tous les peuples de l’antiquité , les vêtemens
des Prêtres étoient blancs.
Winckelmann ( Hift. de VArt, liy. iv , ch. y.
§ . E .) fait les obfervations füivantes fur les couleurs
des vêtemens que portoient les Divinités fur
les monumens antiques. « Jupiter étoit vêtu d’une
draperie rouge ( Mardan. Capel. de Nupt. Phil.
L i 3 p. 17.$;: Neptune-, fi fa figure nous étoit
parvenue en tableau, auroit un vêtement vert-de-
mer, ou céladon, comme on avoir coutume de
peindre les Néréides ( Ovid. Art. L 3. v. -178.).
Tout ce qui avoir rapport aux Dieux marins ,
jufqu’aux animaux qu'on leur facrifioit, portoïc
des. bandelettes d’un vert-de-mer ( VaLer..fine.
Argon, l. i .v . 189. ). C’ eft d'après cet ufage que
les Poètes donnent aux fleuves des cheveux de la
même couleur ( Ovid. Art. L 1. v. 224. ). En général
les Nymphes , qui tirent leur nom de l’eau
nym<i>h , l ym ph a , font ainfi vêtues dans les
peintures antiques ( Ovid. Art. L 3. v. 178-). Le
manteau d’Apollon, quand il en porte un, eft:
bleu ou violet ( Bartol. Pitt. Ant. tav. 2 . ) , &
Bacchus, dont la draperie pourroit être de pourpre
, eft habillé de blanc. Martianus Capelja attribue
la couleur verte à Cybèle, AGomme étant la
Déefle de la Terre & la mère des Êtres ( l.-i.p. 19.).
Junon, par rapport à l ’air qu’elle défigne , peut
être vêtue de bleu célefte j ’mais l’Écrivain que je
viens de citer l’introduit couverte d’une draperie
blanche. Cérès devroit porter une draperie jaune*
parce que cette couleur eft celle delamoîflb n,
& quelle fait allufion à l’épithète d’Homère qui
l’appelle la blonde Cérès. Le deffin colorié d’une
peinture antique, confervé à la bibliothèque du
Vatican, 8c publié dans mes monumens de l’an,
tiquité ( Monum. Ant. ined. n°. 18 .) , nous offre
Pallas , dont le manteau, au-lieu d’être d'un bleu
célefte, comme on le voit communément aux
figures de cette Déeffe, eft couleur de feu, pour
défigner fans doute fon ardeur guerrière. Sur une
peinture d’Herculanum nous voyons Vénus avec
une draperie flottante d’ un jaune doré, qui tire
fur le vert foncé ( P i« . Ere. t. 4, tav. 8. ) , par
allufion peut-être à l’épithète de Vénus la-dorée.
Une Naïade porte, fur le deffin duVatican dont nous
venons de parler, une tunique fine de couleur
d’acier, comme Virgile décrit la couleur du Tibre ;
. . . Eum tenais glauco yelabat amiclu
Carbafus* iîPl
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