
£o C I N
Ou i6co héxadrachmes ,
Ou 2400 tétradrachmes , •
Ou 9600 drachmes.
CINTHIEN. Voyei Cy n t &IEN.
C IN XÏÀ, furnom de Junon. Il lui fut donné
à Rome * parce qu elle étoit cenfée délier la ceinture
des nouvelles mariées. On en fit aufli une
déeffe particulière , qui préfidoit aux noces.
CINYRAS, fils de Pygmalion & de fa ftatue,
étoit roi de Cypre. Il eft connu par lfineefte involontaire
qu il commit avec Myrrha , fa fille ,
duquel naquit le fameux Adonis. Voye\ A donis,
By b l o s> My r r h a . On difoit qu’il étoit mort
de-chagrin du crime dans lequel fa fille l’avoit
fait tomber. D’autres ont raconté qu’ il périt par
les. mains d’Apollon , pour avoir ofé difputer le
prix de la mufique à ce dieu.
Les Grecs avoient envoyé Palamèdeà Cinyras ,
pour en obtenir des auxiliaires 5 mais cet ambaf-
fadeur, loin de s’ acquitter de fa commiffion ,
perfuada à Cinyras de ne pas fe joindre aux Grecs.
11 revint chargé de préfens , & lès garda tous
pour lui, à l’exception d’une cuiraffe, qu’il donna
à Agamemnon de la part de Cinyras. 11 fit efpé-
rer cependant que le roi de Cypre enverroit une
Sotte de cent vaifleaux > mais ceux qu’il envoya
étoiént tous , excepté un feul, des vaififeaux de
terre-cuite, & montés d’hommes de verre. A la vue
de cette défifion infultante, Agamemnon chargea
Cinyras de malédi&ions ;Jes Grecs s’emparèrent
tnfuite de l’ifle de Cypre,“ & Yen chafsèrent.
L ’ hiftoire mythologique eft pleine de variétés
touchant le père , lés femmes , les.fils & les filles
de Cinyras 3 mais cet article eft trop peu inté-
teflant pour qu’on s’ arrête ici à le drfcuter. Seulement
il paroît certain que la mère de-Myrrha
s’appeloit Cenchréis. On lui donne jufqu’à cinquante
filles , qui pétant attiré la colère de Ju-
joon , furent métamorphofées en Alcyons „ ou ,
félon Ovide , en pierres,, qui fervoient de degrés
pour monter au temple de la déefte.^ Cinyras,
avant fa querelle avec Apollon , avoit mérité ,
par fa beauté , toute la tendreffe de ce iDieu. Il f avoit comblé de tant de richeflès , qu’elles paf-
foient en- proverbe comme celles de Créfus j &
il lui donna de plus l’art de deviner. Vénus fut
aufli fénfible à la beauté de Cinyras > & lui prodigua
fes faveurs, En reconnoîflance > il lui con-
facra la ville de Paphos> qu’il avoit fait bâtir ,
& lui éleva le fameux temple où Vénus fe plai-
foît tant. Il voulut lui même être le prêtre de
fa déeffe ? & dans la fuite le facerdoce de Paphôs
fut toujours attaché à !a famille royale. Voye^
F a ph o s , T à m ik a s , V énus. On parloit d’un
autre temple que Cinyras avoir fait élever à la
même déefle fur Te mont Liban: Ce fut lui qui
fonda les villes de Paphos , de Cirryrée & de
Smyrne. On lui attribuoit l’ invention des tuiles,
des tenailles, du. marteau, du levier & de feuc
1 P
clume. D’après cela , il eft évident que fon 3
•confondu en un feul plufieurs princes du nom
de Cinyras.
CIPHOS. Voyei Ma ch a o n .
CI P P I À 5 L^tnille romaine dont ©n a des
médailles :
RR R. en argent.
R RR. en bronze.
O. en or.
CIPOLL1N I , } nom donne' P“ IeS ItllîeftS .
une forte de marbré, dont la couleur dominante ,
qui tire fur le vert des ciboules , cipolline , elt
placée en grandes veines , plus ou moins fortes.
Il n’eft pas bon pour faire des ftàtues, a caufe de
ce bariolage i mais on en fait des colonnes, des
tables, des cippes, &rc. On le tire de Carrare &
de quelques autres endroits. Les anciens, au
moins lès Romains du tems de -Gallien & desx
tyrans, en ont fait ufage. On en a deterré dans
une vigne de la maifon Sforza-Cefarirvi, fituée au
bas du mont Aventin, à la place de l’ancien port
du Tibre,, deux grands blocs bruts, portant char
c un une înfcription, dont la forme des lettres
annonce cette époque. L’une de ces infcriptions
marque le confulat, & indique , à ce qu’il fem-
ble, celui qui a fait venir ces pierres, avec leur
nnmKr? À n H i du nremier bloc il V aYoit 1
RULIANO COS
EX RAT
IALINTI V
LXXXIU
Au bout du fécond bloc on Iifôit 1
SUBCURAMTNICIS
PRCRESCPNILLIBN
Ce conful Rulianüs n’eft pas connu. ï î fe trouy»,
à la vérité* plufieurs confuls de ce nom, tirés
de la famille des Fabius, qui portoient le furnom
de Rullianus j mais ils remontent au tèms de 1»
république. Ces infcriptions,, qu’on a fciées de
leurs blocs , fe trouvent aujourd’hui dans-la Villa-
Albani, & l'on a fait des blocs deux, colonnes
qui ont paffé en. Angleterre en 1767.,
CIPPE, portion de colonne ronde oit quarrée ,
fans chapiteau, pofée fur une bafe. Les- anciens
empîoyoient les cippes à.divers u-fages : tantôt on
y gravoit lesdiftances, & c’étoient des-eolbnnes
milliaires 5 tantôt on y gravoit le nom des chemins,
& ils faifoient alors les mêmes fonctions
que les hennés-indicateurs des routesj tantôt les
■ cippes étoient des bornés , ou-fervoient a confier®*
ver Ia mémoire de quelque événement remarqua-
C I P
Ifele j tantôt enfin, & le plus fouvent, on gravoit
les épitaphes fur les cippes qui indiquaient les
jterreins confacrés à la fépulture de certaines
[familles. Nous ne parlerons dans cet article que
[de la dernière-efpèce de cippe. ,
I- Les cippes des fépultures étoient places ordinairement
fur les bords des chemins fréquentes.
|- On les plantoit à l'extrémité d’un efpace quarré,
j ou quarré-long, deftiné à la fépulture delà famille
[ qui en avoit fait l’acquifition, ou qui leconfacroit
[pour cet ufage j de manière que ni les héritiers,
Ini aucune autre perfonne n’avoient le^ droit de j s’en emparer & d’en changer la deftination. Cette
idéfenfe étoit ordinairement gravée fur le cippe,
[avec l’étendue du terrein , area , confacre à la
Ifépulture. Horace en a inféré la formule dans fes
Ifatyres ( 1 . 8i 12. ) :
Mille pedes in fronte, trecentos cippus in agrum
Hic dabat : h&redem hoc monumentum ne Jeque-
retur.
L Le cippe apprenoit que Vared occupoit mille
ipieds de longueur fur le bord du chemin , &
Itrois cents de largeur , pris fur le champ ; il
défendbit auflfi aux héritiers de s emparer de ce
[terrein. »
I Les figles qui auroient exprimé l’étendue de
[cette area , étoient- les fuivantes, M. P 1 F.
| CCC. I. A. Celles qui s’adreffoient aux héritiers
[ varioient davantage : on lifoit fur les cippes tantôt
\H. M. AD. H. N. T. hoc monumentum ad heredes
\non tranjic ,• tantôt H. M. H. N.^ S. hoc monumen-
I tum hsredes non fequitur ,• tantôt H. M. O. D.
I A. huic monumento omnis, dolus abejlo, &c, &c.
I Les cippes des. fépultures ont fouvent été pris
»pour des autels , à'caufe de leur forme & de leurs
lornemens , fur-tout quand 1 infcrjption ne ren-
Mermoit pas une épitaphe proprement dite. Cette
■ méprife n’en eft pas u n e, à proprement parler 5
p:ar les cippes étoient confacrés aux divinités
infernales, & aux mânes en particulier, comme
^’apprennent ces figles fi communes fur les tomb
eau x , ©. K. 6'toi's K<tT*xfi<>n<ns, aux dieux i^fer-
. fnaux, D. M. diis manibus, aux dieux mânes.
fD ’ailleurs la partie fupérieure des cippes eft fou-
Ivent creufée en forme de cratère ou de coupe,
Icomme les autels, & percée , comme eux , du
Ihaut en b as, pour faire couler dans les urnes,
[fixées fous le cippe à l’embouchure du trou , les
; libations que l’on faifoit dans le cratère. Fabretti
I {Thef. Infcript. pag. 108.) a cité un grand nom-
Ibre de cippes ainfi perforés, & un entr’autres qui
Irenfermoit encore dans l’ouverture inférieure du
K onduit, deftiné à procurer l’écoulement dés liba-
■ tions, le col d’une urne de verre , qui y étoit
■ Introduit fur une longueur de plus de quatre
»pouces.
» Le mot cippe3 cippus, feul, défignoit fouvent
c i p ««
le tombeau 5 & c’ eft dans ce fens que l a pris Hot-
tinger, dans fon traité des tombeaux des Hébreux
, de cippis Hebrsorum.
C ippe étoit aufli un infiniment de b o is , qui
fervoit à tourmenter & à enchaîner les coupables.
& les efclaves. C’étoient des efpèces d entraves
ou de ceps , qu’on leur mettoit aux jambes. Il
en eft fait fouvent mention dans les •aétes des
Martyrs.
CiPPE du pomoerium , étoit une borne qili fixoït
l’enceinte d’une ville. On en a trouve à Rome
près du Tybre , hors de la porte Fiaminienne ,
avec cette înfcription ;
im p . Cæ s a r . d i y i . f
A U G U S T U S
PONTIFEX. MAXIMUS
T r ib u ^ic . po t e st. XVII
E X . S. C . T E R M I N A V I T
R . R . P R O X I M . C I P . P E D - C L X Ï .
Lbrfqu’on traçoit avec la charrue l ’enceinte
d’une nouvelle ville , on fixoit d’efpace en efpace
des cippes , fur lefquels on offroit d’abord des
facrifices, & on bâtiflbit enfuite des tours.
CIPPUS. Céfar appelle de ce nom (de Bello
Gallic. v i i . 75.) des pieux très-aigus, qui fervoient
à défendre dés retranchemens. Tertullien
appelle cippus un morceau de bois qui fervoit
à maintenir les plis de la toge lorfqu’on ne la
portôit pas (de Pall. c. 5. ) : Etiam ciim reponi-
tu t, nulli cippo in crafiinum demandatur.
CIPSELUS. Voyei C ypse lus.
C1R A D IN O (Marti'). Gruter (5 7 . 15 .) rapporte
une infcription trouvée en Efpagne, da:is
laquelle on donne ce furnom à Mars. Si Cirâdinusr
eft mis ici pour Gradivus, l’abus eft étrange.
C IR C É , foeur de Pafiphaé & d’QEtès, é toit/
fille du Soleil, félon Homère, & de la Nymph*
Perfa, qui avoit l’Océan pour père. Quelques-
uns ont dit qu’elle étoit fille d’Hécate. C’eft une
des plus fameufes enchanterefles ou magiciennes
dontla mythologie ait parlé. Elle faifoit fa demeure
dans l’ifle d’Æ a, fur les côtes d’Italie. C’eft-là ,
dit Virgile, que la fille du Soleil fait retentir de
fes chants une forêt inacceflible. Là on entend ,
aux approches de la nuit, rugir des lions enchaînés,
& heurler dans leurs prifons des loups énormes
, des ours & des fangliers furieux. Ces bêtes
' féroces furent autrefois des hommes, que la
cruelle transforma ainfi par la force de fes en-
chantemens. Circé changea , dit Homère , les
compagnons d’Uiyflfe en pourceaux j mais UlyfTe
eut le talent de fe préferver de fes charmes * en
lui faifant prendre de l’amour pour lui ; il en eut
[ même un fils. Voye\ T elégone,