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différence des mots fanum & templum, quand il
dit duv temple de J u p ite r-fiator : in ea pugna Jovis ftatoris idem votant 3 Fanum tantum , ut Romulus voverat. facratus fucrat. id efi 3 locus templo effatus 3 jam
Sificrt fana ; cette exprefïîttn , relative à la
fondation des villes, exprimait la défignation des
lieux réfervés pour les temples.
Les hiftoriens latins n’ont pas toujours employé
le mot fanum dans fon acception rigoureul'e > ils
l’ont fouvent mis indiftinétemem pour celui d‘ides ou de templum.
C icéron, inconfolable la mort de fa fille
T ullia, ré fol ut de lui bâtir un temple ; un tem-
pie j & non pas un tombeaw, parce qu'il vou-
loit que le monument qu'il lui érigeoit, s'appelât
fanum, dénomination confacrée aux temples
& depuis aux feuls monumens qu'on élevoit aux empereurs
après leur apothéofe. Ses lettres que nous
allons extraire nous apprennent ce fait fingulier.
Quelque magnifique qu'un tombeau pût être,
il ne paroiffoit point à Cicéron digne d'une per-
fonne telle que T ullia, & qu'il croyoit mériter
des honneurs divins. C ’eft pourquoi, après avoir
fait marché pour des colonnes de marbre de C hio,
un des plus beaux marbres de la G rèce, il infinue
eue l'emploi qu'il en vouloit faire pour fa fille ,
etoit quelque chofe d'extraordinaire. Il parle en
même temps de fon deffein comme d'une foi-
bleffe qu'il faut que fes amis lui pardonnent}
mais il conclut que les grecs, de qui les romains
tenoïent leurs loix , ayant mis des hommes au
nombre des dieux, il pouvoit bien fuivre leur
exemple , & que fon admirable fille ne méritoit
pas moins cet honneur* que les enfans de Cadmus,
d'Amphion & deTyndare. En un m o t, il compte
ejue les dieux la recevront avec plaifir au milieu
d'eux, & qu'ils approuveront d'autant plus volontiers
fon apothéofe , qu'elle n etoit point une
nouveauté.
Il eft vrai qu'on trouve plufieurs exemples de
ces apothéofes ou confécratiotts domeftiques * dans
les inferiptions fépulcrales grecques , où les parens
du mort déclarent que c’eft de leur propre autorité
qsxuj'vil. a été mis au nombre des dieux. Spon inferip. p. 368. Reinefius, inferip. cxl.claffiq. 17.
On a lieu de croire cependant que Cicéron n’exécuta
pas le delfein dont il avoir paru fi fort occupé
, parce qu'il n'en parle plus dans fes ouvrages
, 8t que les auteurs qui l'ont fuivi * n'en
ont fait aucune mention. La mort de C éfar, qui
arriva dans cette conjoncture , jetta Cicéron dans
d'autres affaires, qui vraifemblablement ne lui
Jaifsèrent pas le loifir de fonger à ce fanum. Peut-
Itre auffi que lorfque le temps eut diminué.fa
douleur > il ouvrit les yeux , & jeconnut que fi
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on Pavoït blâmé de s'y être trop abandonné, on feT
condamnei oit encore davantage d'en! a’fier un mo"
nument aulfi extraordinaire. Voyeç fur. le fanum de
Tullia, l'abbé Montgault dans les mcm. des belles
lettres^ , & Middleton, dans la vie de Cicéron*
( Article du chevalier de Jaucourt ).
FANUS. Voye^ EanüS.
Ce dernier mot, mal lu , a produit le premier.
FARRE UM. \ T r .
FARRATA. 5 prreum etoit us gateau ,
félon Feftus, fait avec du bled. Le blt A3far3 rô ti,
entroit dans les ceremonies rehgieufcs des romains.
C etoit un aéte de religion de rôtir le far au
fetes des Fornacalia, où l'on offroit des facnfices
a la de'eifie Fornax } on le faifoit rôtir dans i’épi
même.
Les nouvelles mariées offroiept à leurs époux
ce gateau farreum, & c'eft de là que vint le mot
de confarreatio 3 pour exprimer ud mariage fait
félon la religion & les loix.
FA R C E ( dramatiq. ). Voye^ A t ELIANES.
FARD.
Le nom de fard, fucus, étoit plus étendu autrefois
qu’il ne l'eft aujourd'hui, & faifoit un art
particulier. On l'appella Commotique , Ka>fc/*oTix.ip9
c'eft-à-dire , Yart de farder, qui comprenoit non-
feulement toutes les efpèces de fard, mais encore tous
les médicamens qui fervoient à ôter, à cacher, à
redifier les difformités corporelles } & c'eft cette
derniere partie de l’ancienne Commotique que nous
nommons Orthopédie Voy. O r th o pédie .
Comme dans l’Orient les yeux noirs, grands
& fendus pafibient, ainfi qu'ils paffent dans l’Europe
aujourd’hui, pour les plus beaux, les femmes
qui avoient envie de plaire fe frottoîent le tour
de l’oeil avec une aiguille trempée dans du fard
d’antimoine. pour étendre la paupière, ou plutôt
pour la replier, afin que l’oeil en partît plus grand.
Aufli Ifaïe ( ch. III. v. 1 1 . ) faifant le dénombrement
des parures des fiiles de Sion . n’oublie
pas les aiguilles dont elles fe fervoient pour peindre
leurs yeux & leurs paupières. La mode en étoit
fi généralement établie ( liv. des rois , IV . ch. X I.
V . 30. ) , que Jéfabel ayant appris l’arrivée de
Jehu a Samarie . Je mit les yeux dans f antimoine,
ou les plongea dans le fard, comme s’exprime l’écriture
, pour parler à eet ufurpateur, & pour
fe montrer à lui.
On a trouvé à Herculanum des pots de rouge
en criilal de roche, femblables à ceux des toilettes
modernes, avec le vermillon, f u c u s , qui y
eft encore en fon entier.
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claNmoèuresn tv oày olenusr qtuoeuTr etrrètus-lvieivne mSee nSt. cCoynptrriee nc edtéte- cfeo uptuemined reu flietése ydeeu xl e&ur s letes mfqpusr ceilns Aavfericq udeu , de fard antimoine : inunge oculos tuos, non fiibio diaboli,
fedeollyrio Chrifii, s’écrioit S. Cyprien.
fe Lneosi frecmiffmenets fyerniceonrnee sd ,u b ambyêmloen iennes & arabes, l’oeil, & les hommes en font faaurtda nlte dtoaunrs dlee dcéofnetrrte dle'a rdl'Aeurra bdiue, pfoolueirl . f(e Vcooynef%cr vTear vleesrn yieeur x, vnoityaa,g e de Perfe , liv. IL c. V i l , & Gabriel Sio- de moribus orient, ch. XI. ). D’Arvieux
f dans fes voyages imprimés a Paris en 17 17 , liv.
qXuI'Ie.l leps. .2b7o. r)d ednitt l» eeunrs pyaerulaxn t dd’uens ef ecmoumleeus ra nraobirees ,, lciogmnep odfeé ecaev ecn odier lean t udthehieo r, s &d uq uceolilne sd teir enl’toe uinle, pour le faire paroître plus fendu.
MD. Sephuawis al e ravpopyoargtée ddaen sd 'cAeruvxi equux’i l, al e fafiatvsa ennt Btréaerbs a, rqieu,' ilà m l'aoncqcuaefiroonit ,d àe sle ufre mavmise,s qduèel qcuees cchoonfe
lde'e fploenilt iedle à lleeuurrs pparauurpei,è rfie se ll&es nl'aevuorsi eynet upxa sd tee icnet qdue 'opnlo nmomb.m Ce eatlt-ec oo-hpoélr,a qtiuoin e ffte l af apiot uednr et rdeem mpainnet ddaen lsa gcreotftlee upro du'udnree p, luumn ep ,e t&it epno lien çpoanrt andt ee nfbuoities ecnoturlee ulre sf opmaubprieè r,e sq u: ee lll'eosn pfea rvpieernftu daed ecnett teq ufaeç olna ia ud ovinfnageer daeu xt oyueteusx f,o ratejos udtee puenr fognranneds. agrément
ajoEuntetr 'aleu tvroeys agcoeluirf icahnegtlso ids,e sj 'afie mvmu etsi rde'rE dgeysp ctea,
tnaaciorem ,b erse ndfee rmSaaknta ruan, puonin çboonu td ed lea mroêfmeaeu efoprèdcie
dmeê mceeu xp oduedsr e bdarobnatr eofnq ufees ,f e&rt eunnceo roen caec tudeel lela- .'umfeangte .( 1740) dans ce pays-là pour le même
tèrLenest dfeems mafeisa tgiqreuceqsu, elsa c&o utruommea idnee sf,e epmepinrudnre
leensc oyreeu xp aluvse cl odine ll'a’enmtipmiroei ndee} lma abise paouutér ,é t&en drrée
npoaruevre aleusx c ouleurs flétries , elles imaginèrent deux monde, &f aqrudis o, nitn cpoanfinéu sju faquup'àa rnavoaunst, ldea bnlsa nlce q&u ele l ar obulgane.c hDeeu-r! dà' Eviuernotp qeu nee lelusi pvoeèntoeist qfeuieg npiarercnet pqou'tu ndee des filles de Junon avoit dérobé le petit lait préffaerndt bàl alnac fidllee cde'tAteg édnéoefrl.f e Q, u&an de n leasv orii-t cuhne llufexse aafffflrueèurxe n; t lda angsa laRnotemriee , inetlrloesd uyi fipt orletès rernet
tcohrerrucphteiso nl egs épnléursa lera fyin émeist - dlae nsfc ecaeu .genre, & la
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C e que Juvénal dit des baptes d’Athènes,
de ces prêtres efféminés, qu’il admet aux mystères
de la toilette , fe doit entendre des dames
romaines, à l’exemple defqueiles , ceux dont le
poète veut parler, mettoient du blanc & du rouge ,
plioient leurs longs cheveux avec une lame d 'o r ,
& fe noircifloient le fourcil, en le tournant en
demi-rang avec une aiguille de tête.
I liefuperciliuni madidâ fuUginefaSum,
Obliquâ producit acu , pingitque trernentes ,
Attollens oculos. ................ ( Juyer.-fat. t .)
Nos dames, dit Pline le naturalifte, fe fardent
par air jufqu'aux yeux , tanta eft decoris aff'eiïatio,
ut tingantur oculi quoque ,• mais ce n étoit là qu'un
léger crayon de leur mollefie.
Elles paffoient de leurs lits dans, des bains ma-,
gnifiques} là , elles fe fervoient de pierres ponces
pour polir & adoucir leur peau , & elles avoient
vingt fortes d'efclaves en titre pour cet ufage.
A cetre propreté de luxe , fuccédèrent les parfums
d'Aîryrie : enfin le vifage ne reçut pas moins
de façons & d’ornemens que le refte du corps.
Nous avons dans Ovide des recettes détaillées
de fards ,, qu'il confeilloit de fon temps aux dames
romaines 5 car le fard du blanc & du rouge étoit
réfervé aux femmes de qualité, fous le règne d'Au-
gufte j & les courtifanes , ainfi que les affranchies,
n’ofoient point encore en mettre. Prenez-
donc , leur difoit-il, de l'orge qu’envoient ici
les laboureurs de Lybie ; ôtez en la paille & la
robe j prenez une quai.tsté d'ers ou d'orobe, &
détrempez l'un & l'autre dans des oeufs avec proportion}
faites fécher & broyez le tout} jettez-y de
U poudre de corne de c e r f , ajoutez y quelques
oignons deNarcifle, pilez le tout dans le mortier 5
vous y joindrez enfin la gomme & la farine de froment
de Tofcane} que le tout foit lié par une
quantité de miel convenable : celle qui fe fervira
de ce fard 3 ajoute-t-il, aura le teint plus net que
la glace de fon miroir.
Quatumque efficiet tait medicamine vultum,
Fulgebit fpeculo leevtoripfa fuo.
Mais on inventa bientôt une recette plus fimple
que celle d’Ovide & qui eut la plus grande vogue:
c’étoit un fard compofé de la terre de C h o ,
ou de Samos, que l'on faifoit diffoudre dans du
vinaigre. Horace l'appelle humida creta. Pline nous
apprend que les dames s’en fervoient pour blanchir
leur peau, de même que de la terre de ‘-é-
linufe , qui eft , dit-il, d’un b’anc de la it, & qui
fe diffout promptement dans l'eau. Fabula , félon
Martial, craignoit la pluie, à caufe de la craie
qui étoit fur (on vifage } c ’étoit une des terres dont
nous venons de parler. Et Pétrone, en peignant
un efféminé , s’exprime ainfi :perfiuebar.t per fron-
tem fudantis acacia rivi , 6* inter rugas malarum ,