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forica. Les empereurs fe rendirent propriétaires
de cette, modique rétribution , & ils chargèrent
lesforicarii du foin de l’exiger. Juvenal peint
ces fermiers publics avec toute l’énergie de fon
mâle pinceau ( f a t . I I I . 38. ) : ,
Conducunt fo n ç a s , & cu rn c -n om h ia ? ciirn f i n i
QuaLes e x h um ili ma g n a a d fa ftig ia rerum
E x t o l l i t , q u otie s vo lu it fo r t i in a jocari. .
F O R IC U L U S , la même divinité que Forcu-
LUS. Voye£ ce mot.
F O R IN A . On lit dans une infcription recueillie
, par -Gruter (pag. 333. n°. i.,) :
A D . A R .. F O R I N. a i arani Forint,.
C ’eft la même divinité que Furina. V . ce mot. .
F O R M A T r a j a n x , aquéduc de Trajan.
Forma étoit le nom d’ un canal en briques, defliné
à conduire des eaux.
F O R M ID O y infiniment de chafleur. C ’étoit
une corde teinte en rouge , ou chargée de plumes
de différentes couleurs , deftinée à effrayer les
fangliers , les loups , & c . Virgile en parle dans
fes Georgiques ( III. 372. ) :
Puniceasve a g ita n t tim id o s fo rm id in e pennes.
C et inftrument ell appellé linea dans Némefius.
C Cin* g - 5 °3 - )
L in e a q u in e tiam magnos circumdare fa î tu s
Ques p o j fe t , voluc re fque m e tu cohcludere presdas
D ig é râ t in n e xa s n o n u n o e x a lite p in n a s ........
FO R N A C A LE S ou Fornicales, fête romaine
en l’honneur de la dédie Fornax ; on
afaviofoiri t coaulotursm dee ds e fraôctriirf iclees bldeedv a&n td lee cfuoiurer 3l eo pùa ionn.
Nurna avoit inflitué les fornacales 3 •& le
grand Curion indiquoit tous les ans le 17 de
février pour leur célébration. Les Quirinales (voyeç
ce mot.) étoient inftituées en faveur de ceux qui
n’avoient pas célébré les fornacales. ( V a r r o n .
ling. lat. V . Ovid. Fajl. 6. v . 314. Feftus , &c. )
F O R N A X 3 mot latin qui fîgnifie four ou four--
naife. On perfonnifia ce fo u r , on en fit une
déeffe, à laquelle on avoit confacré un jour de
fête , le 12 avant les calendes de mars. Cette
déeffe préfidoit à la cuiffon du pain ; & le jour
de fa fête , on jettoit dans le four de la farine ,
qu’en laifïoit confumer en l’honneur de Fornax.
Numa eft l’inftituteur de la fête., 8c peut-être
auflfi Fauteur de cette divinité. Ovide raconte-
cette origine (Fa ß . I I . y. 25 ) : • ,
Fa3a dea efl fornax : lesti Fomace coloni
Orant, ut fruges temperet ilia fuas.
L es courtifanes de Rome
habitoient des chambres baffes, voûtées & obfcu-
res, appellée? fornices ; d’où leur vint le furnom
de fo r nie aria.
FORSETE. V oy e i O din.
FO R S F O R T U N A 3 dénomination particulière
de la Fortune, fous laquelle Servius Tullius lui
bâtit un temple au bord dù Tibre hors de Rome.
Fors étoit alors fynonime de fo r tis . Ceux qui
n’exerçoient aucune profefiioii dans Rome, hono-
roient la Fortune fous cette .dénomination par-
i ticulière, qui fine arte aliqua v ivant, dit Donat
l fur le Phormion de Térence ( V . 6. 1. ) Ovide
en parle dans fes Falles (‘ VI. 773. ) :
! Quàm cito vénérant Fortunes , fortis honores l
F oft feptem luces Junius aSus erit.
I te , deam lesté Fortem celebrate, quintes :
In Tiberis ripa munera regis habet.
FO R TU N E ; cette divinité, fille de Jupiter,
o u , félon Homère , dans fon hymne à Cérès ,
cité par Paufanias ( in Mejfen. ) fille de l’Océan j
accompagnée de fes foeurs , jouoit'avec Pro-
ferpine dans de belles prairies. Il n’y avoit point
de divinité plus célèbre que la Fortune , ni qui eut
tant de temples , ou qui fut honorée fous tant de
différentes formes. Les grecs eurent des idées particulières
fur la Fortune. Pindare difoit qu’elle
étoit une des Parques, plus puiffante que fes
foeurs. Paufanias dit qu'il y avoit à Égine une
ftatue de la Fortune, qui portoit-la corne d’Amal-
thée; 8c qu’auprès d’ elle étoit un Cupidon ailé,
pour lignifier, ajoute-t-il, qu’en amour la Fortune
■ réuflit mieux que la bonne mine. Les Phréates ,
dit le.même auteur, avoient un temple & une
llatue antique de la Fortune, qui foutenoit le
pôle fur fa tête. A Thèbes, la Fortune étoit
repréfentée portant Plutus enfant, pour lignifier
qu’ elle étoit comme la mère 8r la nourrice du
dieu des richefles. On trouve encore la Fortune
repréfentée avec un foleil & un croiffant fur la
tête, pour exprimer qu’ elle préfide, comme ces
deux aftres, à tout ce qui le paffe fur la terre.
Elle porte du bras gauche deux cornes d’abondance,
pour marquer qu’ elle eft la difpenfatrice
des biens de ce monde : le gouvernail qu’elle tient
de l’autre main, veut dire que c’ eft elle qui gouverne
tout l’univers. Quelquefois, au lieu de
gouvernail , elle a un pied fur une proue de navire r
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nawre, parce qu’elle préfide également fur la I
mer & fur la terre ; elle dent quelquefois une roue J
à fa main, comme Néméfis , avec qui on l’a confondue
fouvent.
Les romains reçurent des grecs le culte de la
Fortune, fous le règne de Servius Tullius, qui
lai bâtit le premier temple au marché romain,
dont la ftatue de bois relia entière , dit - on ,
après un incendie qui confuma tout l’édifice. Dans
la fuite, la Fortune devint la divinité la plus
fêtée à Rome : elle eut à elle feule, fous diflfé-
rens noms, plus de tëmples que toutes les autres
divinités enfemble ; tels étoient ceux de la Fortune
favorable, de la Fortune féminine, de la
Fortune virile, & c . Tous les ans, le premier
jour d’avril, les filles romaines prêtes à marier ,
offroient un facrifice à la Fortune virile, avec un
peu de parfums & d’encens. Elles fe déshabil-
loient, & offroient aux regards de la déefTe tous
les défauts de leur corps, la priant d’en dérober
la connoiflance aux maris qu’elles dévoient avoir.
Relativement à ces voe u x , elle étoit nommée
Viriplaca. On lui donnoit encore les noms de
Fortune publique , & Fortune privée, Fortune àc
retour, redux , Fortune libre » Fortune affermie,
Fortune èqueftre, Fortune aux mamelles, mammofa ,
bonne Fortune, Fortune appellée primigenia,
fe ïa , vifcofa , obfequens , refpiciens , manens , Fortune
nouvelle, grande & petite Fortune, Fortune
douteufe, 8c jufqu’à la mauvâife Fortune. Il ne
faut pas s'étonner de ce grand nombre de temples
dédiés à la Fortune, fous différens attributs ,
chez un peuple qui la regardoit, comme la difpenfatrice
des biens & des grâces. Chacun defiroit
fe la rendre propice ; on lui érigeoit des autels,
& on lui élevoit d e s temples fous différens noms,
félon les différens befoins de ceux qui l'invo-
quoient. Néron lui fit bâtir un temple magnifique.
Mais un des temples de la Fortune le plus
renommé de l’antiquité, fut celui de Prenefte,
qui n’avoit rien de commun avec les autres
temples ; car ce bâtiment avoit plutôt 1 air d un
théâtre que d’un édifice facré. C e n’étoit peut-
être pas fans deffein ; la Fortune , en effet , n ’eft-
elle pas un théâtre ou un fpe&acle perpétuel ?
Et n’ eft-ce pas fur les divers événemens de^ la
Fortune que font fondées toutes les fçènes qu'on
repréfente fur les théâtres. Il y avoit encore un
célèbre temple de la Fortune à Antium, fur le
bord de la mer : on l’appelloit même le temple
des Fortunes , ou des Soeurs Antiatines.
L ’abbé Belley a prouvé que la Fortune étoit
regardée comme la divinité tu,télaire de plufieiirs
villes ; & il s’ eft borné à deux exemples, l’un
lui a été fourni par line médaille de la^ ville
A’Attaa en Phrygie : au revers paroît une tête de
femme, couronnée de tours, avec l’infcription,
tyxh ndAEûs. Le fécond eft une médaille de
^ arfe , au revers de laquelle une femme 5 U
Antiquités , Tem. !(•
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tête ornée de tours, ell aflife fur des rochers,
tenant de la main droite des e'pis, & a)rant a fes
pieds l ’image d’un fleuve, avec l’infcription,
TTXH MHTPOnOAEÎÎZ.
Dion (ferm. 34. ) a fait voir que la Fortune 8c
Néméfis n’étoient qu’une feule 8c même divinité.
C ’efl pourquoi elle paroît fur un jafpe de
Stofch ( I I e» claffe, n°. io i9 * ) avcc Jcs ailes 8c
la roue , attributs ordinaires de Néméfis.
Les étrufques donnoient aulfi des ailes a la
Fortune, mais des ailes de papillon j comme il
paroît par une pâte antique de Stofch ( io id ~
n°. 182©. ) , qui eft de travail étrufque. Y et.to
divinité y porte un caducée ; de la main droite
elle fouleve, comme Néméfis , la ^draperie qui
lui couvre le fein. Le cafque en te te , elle elt
debout fur un globe , qu’elle touche a peine de
la pointe des pieds, fufpenfis pedibus.
Sur une cornaline de la même colle&ion, ou
voit deux Vi&oires préfenter chacune une cour
ronne à la Fortune.
La Fortune feie. F oy eç SeiA«-
Les Fortunes antiates. Voyes^ ANTIUM.
La Fortune barbue. V"oye[ BARBAT A.
La Fortune êqueftre. Voye-^ Équestre.
La Fortune de Prenefte. Voyeç PALESTRINE.'
La Fortune viriplaca. Voye% VlRlPEACA.
La Fortune d’or, ou royale, étoit une ftatne d’or
de cette divinité , que les empereurs plaçoient
dans leur chambre, 8c que l’on remettoit a leur
fuccefteur, lorfque la maladie du prince etoit
déclarée mortelle. C ’eft ainfi qu’Antonin ( Capitolin
» c. X I I . ) , fe voyant près de mourir, remit
à fon fucceffeur Mare^Aurèle la Fortune d o r ,
ou royale, comme l’appelle Spartien. C Sever.
c. X X I I I . )
La bonne Fortune, en grec E’v * w ou
avojt dans le Capitole fa ftatue, ouvrage
de Praxitèle. ( PUn. X X X V I . 5 .)
La Fortune chauve étoit fans doute repréfentée
de la forte par analogie avec l’Occafion.
La Fortune qui tourne, ou qui renyerfe, en grec
T fVfl*«S.
La Fortune douteufe avoit denne fon nom à
une rue de Rome, placée fur le mont Aventiu ,
dans la 15 '. région, ( P . Vittor, )
La Fortune de ce jour avoit un petit temple
dans la 10e. région. ( P . Viltor. ) Pline en fait
mention ( 34. 8 .) Plutarque ( m Mario ) dit que
Q . Çatulus facrifla le premier à la Fortune, fous
cette dénomination 1 dans la guerre contre les
ambrons. S f f f